Pour que Marseille ne devienne pas Gaza

Terrible actualité. Le choc des civilisations, ou plutôt celui entre la civilisation et la barbarie, s'est encore aggravé depuis septembre, depuis la crise de Lampedusa et celle du Haut-Karabakh. Nous nous trouvons, sans doute aussi, en ce 15 octobre au 599e jour de « l'opération militaire spéciale » décidée par le Kremlin contre la terre d'Ukraine. Nous pourrions nous sentir habitués. C'est même, par exemple, depuis le génocide de 1915, qu'elle nie, depuis les massacres de 1896-1898 ordonnés par le sultan-calife, que la Turquie, autrefois ottomane, hier laïciste, aujourd'hui islamiste, déporte et massacre impunément les Arméniens. Derechef ce pays soutient, au nom du panturquisme et du panislamisme, l'Azerbaïdjan, qui martyrise ce peuple sans que nos gouvernants n'agissent concrètement pour l'empêcher. Ainsi, les plus anciennes églises chrétiennes sont promises une fois encore à la profanation d'abord, à la destruction enfin.

Et, depuis le 7 octobre c'est au tour d'Israël de subir l'agression barbare du Hamas, contre des femmes, des vieillards, des enfants, avec le soutien opérationnel du Hezbollah, c'est-à-dire de l'Iran. « Ce n’est pas une guerre, c’est un massacre : dans le kibboutz de Kfar Aza, des scènes de carnage découvertes après le passage des assaillants du Hamas », titrait le site du Monde le 11 octobre.[1] Organisation issue des Frères musulmans, indiscutablement terroriste, si ce mot a un sens, le même Hamas – à ne pas confondre avec tous les Palestiniens – bénéficie du soutien financier du Qatar et de l'hébergement de ses chefs à Doha, du soutien politique d'Erdogan, et, dans notre pays, de la complaisance islamo-gauchiste de Mélenchon et de l'extrême gauche.

Or, en France, nous payons nous-mêmes, à Arras ce 13 octobre, le laxisme de nos administrations. Le gouvernement de Paris n'applique ni ses propres lois, ni même les décisions de justice : il ne parvient pas à expulser les indésirables. Il n'a jamais voulu tirer effectivement les leçons constantes des avertissements qui nous ont été donnés : au Bataclan et à Saint-Denis en 2015, à Magnanville comme à Saint-Etienne-du-Rouvray en 2016, à Conflans-Saint Honorine en 2020, etc. Qu'a-t-on fait depuis ? Sans remonter à la guerre d'Algérie, la DGSI recensait officiellement, en avril de cette année, qu'en France, depuis 2012, les attentats islamo-terroristes ont causé la mort de 271 personnes et fait près de 1200 blessés.[2]

Le centenaire Kissinger, qui livra aux Turcs en 1974 la moitié de l'île grecque de Chypre, devient lucide. Il observe aujourd'hui que Berlin, en l'occurence Mme Merkel, – elle qui en 2011 se faisait réélire en observant que la société "multikulti" ne fonctionne pas – a commis une folie en 2015 en ouvrant la porte de l'Europe à la vague migratoire.[3]

C'est bien parce qu'avec 20 ans d'avance, la Suède se situait à l'avant-garde de l'idéologie sociale-démocrate politiquement correcte, qu'elle a été cette année le premier pays à recourir à l'armée pour rétablir l'ordre dans les banlieues... comme le gouvernement Mollet l'avait fait par la loi du 16 mars 1956. Celle-ci fut votée par 455 voix, y compris celles des 146 députés communistes, contre 76. Car c'est bien la gauche qui donna l'ordre, alors, aux parachutistes d'intervenir dans la casbah d'Alger...[4]

Or, sans en arriver à une telle situation, il est encore techniquement possible d'enrayer la colonisation démographique de l'Europe... à une condition : celle d'en finir avec l'immigration illégale et indésirable subie dans nos villes.

Du 1er au 4 novembre se réunissait à Manchester la conférence du parti conservateur. Les débats, étonnamment libres au sein de la droite britannique, mériteraient sans doute d'être mieux connus et reproduits sur le Continent. Couvrant l'événement, l'excellent Daily Telegraph constatait, sans véritable surprise que la préoccupation numéro un des électeurs en Angleterre était l'immigration... on pourrait ajouter au vu des sondages et de l'évolution des votes que plus des 2/3 des Européens partagent cette opinion.

Outre-Manche, d'ailleurs, cette question dépasse complètement désormais celle du Brexit.

Il est vrai que, depuis qu'elle a quitté l'Union européenne, notamment en raison de la tolérance jugée excessive sur ce sujet, le nombre des entrées étrangères au Royaume Uni est passé d'un rythme annuel, avant le Brexit, de 300 000 immigrants en majorité européens, à un nombre de 600 000 essentiellement extra européens en 2022, soit 7 ans après la campagne démagogique de Boris Johnson.

Un Nigel Farage, avait quitté le parti depuis plus de 30 ans, pour créer UKIP ; il s'était illustré comme un des ténors de la campagne de 2016. Il déclare aujourd'hui qu'il rejoindrait les rangs des tories – ce que semblent souhaiter 68 % d'entre eux – à la condition qu'ils s'opposent à la vague migratoire.[5]

Il faut également signaler que le gouvernement qui affirme sur ce point, au sein de l'Union européenne la proximité la plus claire et la plus active avec celui de Londres est celui de Giorgia Meloni.

Le 27 avril la présidente du Conseil issue de Fratelli d'Italia avait déjà publié un protocole d'accord, portant notamment sur la question migratoire, avec Rishi Sunak.[6]

Et le 5 octobre, les deux chefs de gouvernement cosignaient un article où ils déclarent : "Nous travaillons ensemble pour arrêter les bateaux et nous appelons les autres à agir avec le même sentiment d'urgence. Il s’agit d’une crise morale, dans laquelle des bandes criminelles exploitent et profitent de la misère des plus vulnérables. (...) Et c’est une crise européenne."[7]

À cet égard, on retrouve ici l'écho de la réunion, le 29 septembre  à Malte, du group Med-9 des 9 pays européens riverains de la Méditerranée. Du Portugal à Chypre, ils se situent en première ligne sur le front de l'invasion migratoire. Il peut sembler significatif que les médias de l'État central parisien l'aient présentée sous le seul angle de la participation de M. Macron.[8]

Il conviendrait plutôt de souligner le rôle de Rome au centre naturel de cet espace menacé, que les Anciens désignaient comme Mare Nostrum. Quand les pays méditerranéens de l'Union européenne appellent, face à une vague, elle-même manipulée par les réseaux islamiques et la mafia turque, à une réponse unie et structurelle on peut dire avec Mme Meloni « qu'il y a [enfin] un désir d'aborder la question sérieusement ». Ce dernier adverbe semble incompatible avec l'expression « en même temps »...

Quelques jours plus tard, ce 7 octobre une réunion, dans la ville symbolique de Grenade en Andalousie, rassemblait les 27 chefs d'États et de gouvernements.

Ce moment aura marqué, une fois de plus, les paradoxes de ce que nous persistons à appeler construction européenne. Depuis 1956 en effet prévaut une doctrine officielle, inscrite dans le traité de Rome et réaffirmée en chaque occasion depuis 67 ans : les institutions européennes se veulent toujours plus « unitaires ». Ce dogme constructiviste continue d'être professé par une certaine technocratie bruxelloise. Être « européen », impose aux yeux de ces doctrinaires, que l'on ingurgite sans broncher 35 chapitres d'une réglementation qui porte en grande partie sur l'agriculture. Celle-ci se révèle pourtant aussi incertaine et idéologique que le programme « de la ferme à la fourchette » adopté en 2021 par les parlementaires. Lorsque l'on envisage encore de prendre en charge la candidature de 9 nouveaux États-Membres au sein de l'UE, les mêmes théories hors-sol continuent d'être professées, et appliquées, par une certaine technocratie bruxelloise.

L'Europe du chou et de la carotte prime ainsi à leurs yeux la défense commune. Ceci entre en contradiction avec des évidences, dont on ne tire pas assez les conséquences concrètes.

Elles s'expriment par exemple dans l'article 42-7 du Traité de l'Union, lequel implique une solidarité plus fortement affirmée, au moins sur le papier, que celle du fameux article 5 du pacte atlantique de 1949 fondateur de l'OTAN.

Sommes-nous oui ou non prêts à l'appliquer vraiment ?

Le coup de semonce tragique de la scandaleuse guerre d'Ukraine, qui continue d'ensanglanter les confins de l'espace vital européen n'a sans doute pas encore été suffisant pour faire comprendre qu'une première nécessité doit nous conduire à investir en Europe dans notre propre Défense.

Et c'est d'abord dans nos villes que nous mesurons notre dépendance et que nous pressentons l'invasion.

Israël a sa réponse. Ayons la nôtre.

C'est dans nos villes et dans l'application de nos lois que nous devons faire en sorte que Marseille ne devienne pas Gaza.

JG Malliarakis  
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Apostilles

[1] cf. article de Samuel Forey  envoyé spécial le 11 octobre 2023 « À Kfar Aza se dévoile l’ampleur du massacre perpétré par le Hamas : « On récupère les corps et on les met dans des sacs. C’est un cauchemar »

[2] cf. L'état de la menace terroriste en France

[3] cf. "Germany made a grave mistake by letting in too many migrants, says Henry Kissinger"

[4] cf."Les pouvoirs spéciaux" sur l'Encyclopédie Universalis [5]cf. "Farage: I won’t rejoin Tories until there’s tough action on ‘population crisis’"

[6]cf. "Giorgio Meloni et Rishi Sunak s'unissent sur la question migratoire"

[7]cf. The Telegraph du 6 octobre

[8]"Migrations : les pays méditerranéens de l'UE appellent à une réponse "unie" et "structurelle"

Comments

[Rédigé par : Alain Charoy]

Il est inconcevable que certains préfèrent la barbarie à la civilisation, que les mêmes crient avant d'avoir mal et que le "deux poids deux mesures" ne les gêne pas.
Quant à nous raconter que la France serait désormais "impitoyable face aux fichés S", le passé nous a appris que c'est la France qui fut pitoyable.
Un réel sursaut est devenu prioritaire.

[Rédigé par : Jerry Daniels]

Bonjour monsieur Malliarakis,
il est trop tard.
J'étais à Marseille la semaine dernière...

[Rédigé par : Jegou]

La politique immigrationniste de l'Etat français aboutit à un réseau d'implantations extra-européennes sur l'ensemble du "territoire".
Coincé entre la canaille d'en bas (l"armée de réserve") et la canaille d'en haut, le souchien ordinaire n'en sera que mieux surveillé. Cette politique n'est dictée ni par le Hamas, ni par le Hezbollah...
Cela dit, dans la tête de certains, le Califat de Poitiers n'est pas aboli.

Le fabuleux universalisme français, appuyé sur "la civilisation", aggrave la crise morale, comme la "destinée manifeste" anglo-saxonne et financière y a abondamment contribué depuis quelques siècles.
Le monde solidifié en 1945 comme l'on sait se défait. Seuls les Européens et assimilés se jettent encore à la figure les (dis)qualifications rituelles : "fasciste, nazi, grand méchant loup" et autres mantras porteurs de "repentance, lustration, droits de l'Homme, tribunaux", tandis que l'ex-Tiers-Monde, qui a bien compris le système, réclame des sous (pour l'esclavage, le climat, et tutti quanti).

Il faut d'ores et déjà envisager quelles régions d'Europe seront encore viables, et vivables, dans trente ans (voire dans vingt ans).

[Rédigé par : RR]

N'oublions pas que c'est hélas bel et bien chez nous qu'est né le totalitarisme sanguinaire qui a sans nul doûte inspiré bien plus tard Lénine, Trotsky, Staline, Mao, Pol Pot, Hitler, et bien d'autres moins connus. Le paradoxe, c'est que c'est au nom des "valeurs" nées de cette période sombre de notre Histoire que "nos" politiciens entendent donner une réponse aux atrocités contemporaines.

https://www.actionfrancaise.net/2023/10/13/a-ces-messieurs-de-larc-republicain/

[Rédigé par : Robert Marchenoir]

Le gouvernement britannique est effectivement en flèche contre l'immigration. Sans grand résultat pour l'instant, mais dans une guerre d'intimidation où les mots sont des armes, l'action commence par un diagnostic correct et des objectifs clairs.

On notera que certains des ministres les plus "racistes" à cet égard sont issus de l'immigration.

Ne serait-ce que concevoir et réussir la négociation de l'accord de déportation avec le Rwanda réclamait beaucoup de courage et de détermination. Certes, l'accord est bloqué pour l'instant en raison de la guérilla juridique gauchiste, mais plusieurs pays européens ont exprimé leur intérêt pour cette initiative.

Remarquons aussi que les fonctionnaires britanniques ne sont pas moins gauchistes que les nôtres. Les syndicats de gardes-côtes sont vent debout contre tout ce qui pourrait mettre fin à l'invasion des immigrants illégaux par la Manche.

[Rédigé par : RR]

La justice républicaine à l'oeuvre:
https://www.bvoltaire.fr/argenteuil-samir-viole-deux-nonagenaires-et-ressort-libre/

Le pire de nos rois aurait-il toléré ça ? Poser la question, c'est y répondre.

Que le viol soit banalisé dans "nos" sociétés n'est nullement surprenant étant donné la totale inversion des valeurs dans notre pays depuis plus de deux siècles.

Il faut aussi savoir que les viols qui se déroulent actuellement à Gaza n'inaugurent rien: On pense évidemment immédiatement à ce qui s'est passé durant la guerre d'Algérie, mais on oublie trop souvent la guerre civile en Espagne théâtre de tels crimes sur notamment les religieuses par le camp des ...Républicains, le camp du Bien selon "nos" politiciens.

"C'est dans nos villes et dans l'application de nos lois que nous devons faire en sorte que Marseille ne devienne pas Gaza."

L'Espagne à l'époque a triomphé du Mal, reste à savoir si nous allons pouvoir faire de même.

[Rédigé par : Robert Marchenoir]

Shari (nom de famille maintenu secret pour des raisons de sécurité) est architecte, mère de quatre enfants et volontaire auprès du rabbinat de l'armée israélienne. Elle travaille à la morgue de la base de Shura, près de Tel Aviv, où elle prépare les corps des victimes de l'attaque du Hamas pour leur funérailles.

"Nous avons des preuves de viols de masse si brutaux, que le pelvis des victimes a été brisé : des femmes, des grand-mères, des enfants."

"Je n'aurais jamais pensé voir ça. Des gens décapités. Des femmes en chemise de nuit, réveillées puis abattues. Des visages défoncés. Des têtes éclatées avec la cervelle éparpillée."

"Un bébé a été arraché du ventre de sa mère, décapité, puis la mère aussi a été décapitée."

'Nous avons des bébés sans tête. Des corps sans mains, sans jambes, sans organes génitaux."

"Nous recevons de nouveaux cadavres tous les jours. La nuit dernière, nous en avons reçu encore 73 [article daté du 20 octobre]."

"Ma mère et ma grand'mère sont des rescapées de la Shoah. Elles sont les seuls membres de la famille à être revenus d'Auschwitz, après avoir été capturés en Tchécoslovaquie."

https://www.dailymail.co.uk/news/article-12653435/Israeli-morgue-worker-says-horrors-inflicted-Hamass-victims-worse-Holocaust-including-decapitated-pregnant-woman-beheaded-unborn-child.html

"Lors d'une journée ouverte à la presse au Centre national de médecine légale d'Abu Kabir, près de Tel Aviv, les employés ont été souvent incapables de retenir leurs larmes, malgré leur expérience professionnelle."

"Parmi les images montrées aux journalistes, des mains carbonisées, liées derrière le dos avec du fil de fer avant que les victimes ne soient brûlées vives."

"La photo la plus terrible était sans doute celle d'une masse entièrement carbonisée, qui à première vue n'avait rien d'humain. Ce n'est qu'à l'aide d'un scanner que les médecins légistes ont pu l'identifier : deux colonnes vertébrales, l'une appartenant à un adulte et l'autre à un enfant, ligotés par du fil de fer, dans une dernière étreinte, avant d'être livrés au feu."

"Une grande part des cadavres étaient carbonisés. Beaucoup de victimes sont mortes brûlées vives chez elles. Nous savons qu'elles étaient vivantes, en raison de la suie dans leur trachée."

"L'âge des victimes va de 3 mois à 90 ans. De nombreux cadavres, y compris des bébés, sont sans tête. Il est difficile de savoir si les victimes ont été décapitées avant ou après leur mort. De même qu'on ignore si les têtes ont été coupées au couteau, ou arrachées au lance-grenades."

https://www.jpost.com/israel-news/article-769339

[Rédigé par : RR]

Les laïcards grands défenseurs des libertés ou plutôt de leur Liberté, donneurs de leçons s'en prennent à la substance même de notre pays (Sainte Marie Reine de France):

https://lesalonbeige.fr/la-statue-de-la-sainte-vierge-exclue-de-la-flotte-en-re/

On ne le dira jamais assez, on ne peut faire face aux menaces actuelles en s'appuyant sur des "valeurs" qui sont à l'origine des maux que nous subissons et qui depuis plus de deux siècles s'en prennent à nos traditions ancestrales.

[Rédigé par : RR]

à propos du témoignage rapporté par Robert Marchenoir

Tout cela ressemble au moindre détail près aux crimes commis par le FLN durant la Guerre d'Algérie.
Reste à savoir comment réagiront les israéliens, même si on peut d'ores et déjà prévoir que la riposte sera différente de la "notre" à l'époque consistant à donner l'ordre aux militaires de rester passifs pendant les massacres puis à faire ensuite comme si rien ne s'était passé; il n'y a bien qu'un De Gaulle et ses successeurs pour adopter une attitude aussi abjecte.
Enfin, on ose espérer qu'il existe de nombreux Palestiniens condamnant ces horreurs.

[Rédigé par : RR]

En parlant de l'Espagne pour ce 20N, petit hommage:

https://www.youtube.com/watch?v=C4qvZT_y2g4