Écoutez l'enregistrement "pot-de-caste" de cette chronique :
Quelques heures seulement nous séparent encore d'un moment que je crois plus important qu'à l'accoutumée. Le chef de l'État, qui se verra désigné, ou désignée, par les urnes ce dimanche 6 mai au soir se trouvera investi de responsabilités considérables. On entrera dans une nouvelle époque et il s'agira d'en assurer le passage à un pays mal préparé, inquiet, désinformé. Bien entendu, en juin, viendront encore les élections législatives, puis d'autres échéances, d'autres débats, parfois d'autres mobilisations.
En aucun cas je n'entends d'ailleurs considérer comme définitif un discord entre amis portant exclusivement sur tels ou tels choix électoraux. Je ne puis que livrer des opinions personnelles. On ne devrait se préoccuper de la vie politique qu'au regard de l'histoire, celle des libertés, celle des identités culturelles.
S'agissant des libertés économiques et sociales d'ailleurs je m'apprête pour ma part à mettre dans l'urne un bulletin en faveur d'un certain candidat dont le programme ne me satisfait qu'à moitié. Mais comme son adversaire professe des options indiscutablement plus dangereuses, je ne tergiverse pas.
J'hésite encore moins quant aux autres préoccupations qui m'habitent et que je juge au moins aussi importantes que l'économie ou la fiscalité : la défense de l'Europe chrétienne, la place de la France, la famille ou ce qu'il en reste, la question de l'immigration confrontée à celle de l'identité nationale, l'éducation, etc.
Sur tous ces terrains, même lorsque nous pouvons éprouver des réserves ou des doutes vis-à-vis de telle ou telle formulation de Nicolas Sarkozy, de son environnement ou de ses concessions envisageables, ni le vote blanc, ni l'abstention ne me semblent des options sérieuses : Mme Royal dit exactement le contraire de tout ce que je ressens.
Je voterai donc assurément contre elle, contre son programme et contre son entourage.
Mais s'il me fallait un seul argument destiné à me déterminer à voter pour le candidat de la droite, je m'en tiendrais à son engagement, que je crois effectif et sincère, de s'opposer à l'entrée des Turcs en Europe.
On pourra tout à loisir discuter telle ou telle figure rhétorique.
Peut-on par exemple parler, comme chacun s'accorde à le faire, "d'un" grand peuple, s'agissant des habitants de cet important territoire situé à 97 % en Asie mineure et abritant précisément autrefois une multitude de peuples dont les deux principaux subsistant aujourd'hui, Turcs et Kurdes s'affrontent après avoir évincé, exterminé ou expulsé les peuples chrétiens autochtones ? Je ne sais.
Ce dont je ne puis douter en revanche c'est du désir ferme de ce petit-fils de cavaliers du Danube, devenu fils de France à part entière, d'arrêter la conquête islamique de l'Europe.
Et un tel coup d'arrêt me paraît urgent
JG Malliarakis
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