Depuis 1941 en France, la fête du Premier mai est supposée rendre hommage au Travail. Les disciples de Nathalie Arthaud et autres nostalgiques d'Arlette Laguiller contestent fortement cette interprétation légale, car elle remonte au gouvernement de l'État français. Elle leur paraît trahir la tradition des luttes syndicales ouvrières. C'est en 1856, en Australie, qu’est née, en effet, la revendication d’une journée ouvrière de repos, comme un moyen d’obtenir la journée de 8 heures. La date était alors fixée alors au 21 avril. Ce n'est qu'en 1889, que les socialistes de la IIe Internationale décidèrent de fixer leur mobilisation au 1er mai, en référence aux violences répressives lors des manifestations de 1886.
En France ce sera deux ans plus tard, à Fourmies, que cette première célébration française de la Journée internationale des travailleurs fut brisée dans le sang, le 1er mai 1891.
Ce jour-là, sur l'ordre de la troisième république, l’armée tira sur la foule, faisant 35 blessés et 9 morts, dont huit manifestants de moins de 21 ans, parmi lesquels une jeune ouvrière de la filature de coton, Maria Blondeau, âgée de 17 ans. Les curieux pourront lire à ce sujet Le Secret de Fourmies publié en 1892 par Edouard Drumont, aujourd'hui réédité par Hachette et la Bibliothèque nationale.
Au grand dam de nos chers trotskystes, l'inscription du Premier Mai dans la loi française n'a pas été l'œuvre du Front populaire mais, horresco referens, de la Révolution nationale. La charte du Travail allait instituer en même temps au bénéfice des ouvriers des pensions de retraites, que nous appelons « par répartition », c'est-à-dire sans référence à une capitalisation de l'épargne – ce que le gouvernement de Léon Blum malgré ses promesses n'avait su instituer – et que l'on a commis l'erreur d'étendre, depuis, à l'ensemble de la société. « Je tiens toujours les promesses, je tiens même celles des autres, disait à ce sujet le chef de l'État de l'époque, lorsqu'elles sont fondées sur la justice. »
Il s'agissait ainsi de fêter désormais, le Premier Mai, en France la concorde sociale, en honorant le travail national. Une telle conception exaspère par elle-même nos marxistes-révolutionnaires. Ceux-ci, disciples de Engels, veulent voir dans la violence, qu'ils organisent, la grande accoucheuse de l'Histoire.
Depuis cette date le Premier Mai en France est placé sous le signe du muguet blanc, et non de l'églantine rouge.
Or, il faut aussi observer aujourd'hui l'évolution des faits. Ils confirment que le travail n'est plus synonyme d'exploitation, selon le schéma marxiste de la plus-value, mais de liberté.
Les chiffrages officiels disponibles de l'économie l'activité industrielle française sont publiés par l'INSEE avec un certain retard. Les tableaux les plus récents sur le site de l'INSSE remontent à 2017, année de l'élection de Macron, mais on sait que la tendance qu'ils reflètent s'est aggravée, sous le règne de la Macronie : la part de l'industrie dans le PIB national a régressé de 11 % à 9 %. Autre évolution majeure des mentalités, repérable des longue date, mais aggravée par la retraite à 60 ans, sous la présidence Mitterrand, et la loi des 35 heures adoptée sous le gouvernement Jospin. La législation française appliquée au travail persiste à l'envisager de manière négative et à le réglementer de façon restrictive. Le socialisme d'atmosphère incite ainsi puissamment, depuis plus de 40 ans, les Français à ne plus travailler et les décourage d'investir, d'épargner et d'entreprendre.
En 2017 on recensait dans notre pays 239 000 entreprises industrielles, soit, une fois déduits les micro‑entrepreneurs, 179 000 employeurs salariant 3,1 millions de personnes en équivalent temps plein. La tertiairisation et la mécanisation ont complètement bouleversé les anciens rapports de production, sur lesquels les marxistes et leurs satellites technocrates fondaient leurs conceptions.
Aussi la réindustrialisation ne saurait aboutir sans une refondation sociale.
La polémique opposant les bureaucraties syndicales, CGT et Sophie Binet en tête, aux fleuristes et aux boulangers désirant travailler librement le Premier Mai, résume bien la ligne de partage. Elle sépare ceux qui réaliseront cette refondation sociale et ceux qui s'y opposent. La crise des gilets jaunes de 2018 annonçait, à cet égard, un mouvement beaucoup plus profond parmi les classes moyennes, qui peut reprendre demain, à tout moment, par exemple autour de la question des ZFE et du bannissement des « gueux » chassés des centres de villes.
C'est sur leur lutte pour la liberté et pour une refondation sociale que pourra s'envisager le nécessaire redressement de la France.
JG Malliarakis
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Fêter le travail et la liberté serait magnifique… si c'était vrai.
En France, malheureusement, il y a de moins en moins de travail et de moins en moins de libertés.
À quand une fête de la décroissance et de la bien-pensance ?
Rédigé par : Alain Charoy | jeudi 01 mai 2025 à 07:20
La désindustrialisation de la France a débutée dans les années 70 s'est aggravée avec sous Mitterand et Jospin.Vu le chiffre que la production industrielle représente dans le PIB,seul Macron, le communicateur-bonimenteur continue de faire croire que le redressement dans ce domaine est en marche (arrière?). Le Pays devient un centre de loisirs (Sisney Land), de tourisme et d'activité du tertiaire.
Concernant le rapport au travail et à la vie, je pense que l'explication de Luc Ferry est une excellente approche.
Avec l'effondrement (temporaire? des religions (dont la chrétienne), et parallèlement son remplacement par une idéologie hédoniste qui se développe dans les années 60, entraine un autre rapport à la vie et consécutivement au travail: Vu que le Paradis ou le bonheur sur terre post-révolutionnaire n'existent pas alors je le veux vivre le bonheur immédiatement. Plus de contrainte, plus de solidarité, il n'y a que Moi et mon plaisir instantané du moment qui comptent. C'est en cela que des mesures telles que la retraite à 60 ans où les 35h, mesures incompatibles avec le développement économique mondial actuel rencontrent un tel écho dans de larges franges de la population.
Rédigé par : Laurent Worms | jeudi 01 mai 2025 à 08:38
C'était un beau geste de la part du maréchal Pétain de faire du premier mai un jour férié, et la fête du travail. C'était montrer que l'Etat Français se souciait du sort des ouvriers. Mais en même temps l'intention, louable, était de couper l'herbe sous le pied des communistes dont c'était en principe la fête depuis le premier mai 1776, date de la fondation de l'Ordre des Illuminés par Adam Weishaupt.
C'est la date à retenir comme date de fondation du mouvement communiste, qui n'est qu'une des facettes du projet subversif plus large porté par l'Illuminisme, projet d'ailleurs plus ancien que 1776, et qui s'est poursuivi sous plusieurs noms de couverture comme le Jacobinisme, la Ligue des Justes (Bund der Gerechten), puis le parti communiste fondé par Marx en 1848, le Komintern, le marxisme léninisme, le trotzkisme ou 4ème internationale, et se continue aujourd'hui, après avoir abandonné la classe ouvrière blanche, en empruntant d'autres avatars comme le globalisme incarné par Klaus Schwab, qui a été probablement le principal porte parole de l'Ordre des Illuminés à la génération actuelle.
Rédigé par : Helveticus | jeudi 01 mai 2025 à 22:25
La publication d'Helveticus du 1er mai 2025 à 22h25 mérite une médaille, car elle révèle une connaissance de la véritable Histoire de France, càd dans sa réalité profonde. Merci Mr ou Mme... Merci... et Bravo !
Rédigé par : Marie C. | lundi 05 mai 2025 à 14:56
@ Marie C.
En effet. Pour compléter, le Manifeste du Parti communiste était une commande des Illuminati. D'ailleurs le nom de Marx ne figure même pas sur la couverture de la première édition. Il ne s'agit nullement de thèses dites complotistes, tout cela a été démontré preuves irréfutables à l'appui.
Rédigé par : RR | mardi 13 mai 2025 à 20:51