Intervenue après 60 jours de tergiversations présidentielles et 22 hypothèses concurrentes, jetables, et qui furent rejetées les unes après les autres, par ordre alphabétique de Clémentine Autain à Laurence Tubiana la nomination à Matignon de Michel Barnier interroge à droite.
Les fameux chapeaux à plume de la droite dite classique, par exemple, rencontraient le nouveau promu ce 6 septembre et ils « posent leurs conditions »... cependant que le RN semble ne pas chanter à l'unisson, tout en adoptant un ton inhabituellement conciliant.
Comment faut-il apprécier cette situation ?
Si je suis le raisonnement d'un Bernard Antony, qui siégea pendant 15 ans à Strasbourg en tant qu'eurodéputé FN, l'arrivée de Michel Barnier à Matignon « ne relève sans doute pas d’une divine surprise mais du moins est-il d’emblée apparu comme plus supportable que le vaniteux macronéronien Gabriel Attal ». Aujourd'hui président de l'Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l'identité française et chrétienne, ce qui en fait un des principaux porte parole des catholiques traditionalistes français, il concluait à la date du 6 septembre que « pour l’heure, c’est au moins sur quatre points que l’on espère une politique de salut national : • Le sauvetage de nos finances ; • Le maintien de la Nouvelle-Calédonie dans la France ; • L’arrêt de tout laxisme en matière d’immigration ; • Un soutien déterminé à l’Ukraine et aux pays d’Europe menacés ».
« Pour l'heure » à dire vrai, si les idées exprimées par son nouveau chef semblent refléter à peu près ces 4 points, nous ne savons ni la composition du gouvernement ni les orientations affirmées par sa future déclaration de politique générale ni même les grandes lignes de l'indispensable redressement budgétaire que devra prévoir, d'urgence, le projet de loi de finances pour 2025.
En 2021, dans le cadre des primaires de la droite, où l'actuel Premier ministre, aujourd'hui désigné par Macron, postulait en vue de la présidentielle, il publiait une plate-forme allant radicalement dans ce sens. Il lançait alors l'idée d'un moratoire de 3 à 5 ans, bloquant l'immigration, qui serait suivi d'un référendum, assorti d'une rupture avec le diktat et les entraves des prétendues instances internationales et du conseil constitutionnel...
En 2022, il rappelait son inquiétude pour le pays : « Il faut dire la vérité aux Français : Notre dette publique est insupportable, 3 000 milliards d'euros ;il faudra les rembourser ! » Et depuis lors, la gestion des Mozart de la Finance n'a fait qu'aggraver le déficit et l'endettement qui en résulte.
Simplement nous n'attendons plus de paroles mais des actes.
Contentons-nous pour l'instant d'observer, et par conséquent de savourer, la fureur de la gauche et de l'extrême-gauche qui croient pouvoir exiger la direction des affaires. Elles n'hésitent pas à répandre le mythe d'un « coup de force de Macron ».
Rappelons que ces quatre partis, se voulant un Nouveau Front Populaire sont exclusivement associés en vue du scrutin uninominal à deux tours. Soulignons d'ailleurs que ce système, actuellement en vigueur pour l'élection de l'Assemblée nationale, hérité de la troisième république, reste une quasi exclusivité française. Or, si l'on s'en tient au score du premier tour, ces quatre partis pèsent tout mouillés 28 % des suffrages.
Le maire de Saint-Ouen, Karim Bouamrane, membre du Parti socialiste et dont on parla un instant comme éventuel chef du gouvernement déplore donc : « On se retrouve avec 100 % de rien ». Et il accuse clairement l'intransigeance de Jean-Luc Mélenchon, chef de file de La France insoumise, qui martèle depuis le soir du second tour des législatives le 7 juillet, que « le Nouveau Front populaire appliquera son programme, rien que son programme, mais tout son programme » et qui a empêché la solution Cazeneuve, pas assez à gauche, pas assez immigrationniste. Résultat zéro.
Or, si la gauche modérée se veut mécontente, Mélenchon et l'extrême gauche en rajoutent une couche, avec le concours de Mediapart, de Libération et même, plus subtilement du Monde. Ainsi la petite mégère Aubry, du haut des 9 % de sa liste, représentant le score de LFI aux européennes, se dit, quant à elle « très en colère ». Et invoquant cette même « colère », elle appelait, sur Télé Matin, aux 150 rassemblements annoncés pour l'après-midi, prétendument contre Emmanuel Macron et son « coup de force démocratique » [sic].
Allons ! quand la gauche enrage et quand l'extrême gauche éructe à ce point, c'est plutôt bon signe.
JG Malliarakis
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