Un écrit de jeunesse publié en 1924 par un certain capitaine De Gaulle portait déjà ce titre plaisant. On s'en voudrait sans doute d'assimiler si ouvertement nos partis politiques à des adversaires d'un champ de bataille. Leurs actuelles discordances internes évoquent plutôt le spectacle d'un cirque dont ils seraient les clowns.
Devenu général, chef de la France libre, puis du RPF, le fondateur de notre cinquième république prétendait combattre, par la constitution qu'il fit adopter en 1958, les puissances du désordre et du désastre. Il les dénonçait dès son discours de Bayeux de 1946. Or, nous les voyons, malheureusement, revenir en force près de 80 ans plus tard. On peut penser ainsi au thème littéraire des Châtiments de Victor Hugo. La punition divine des crimes de Napoléon n'était représentée, selon notre poète national, ni par la Bérézina, ni par Waterloo ni même par Sainte-Hélène, mais par la médiocrité du Second Empire.
Désolant spectacle que ce cafouillage autour du perchoir, cet ersatz ridicule de marche sur Rome, à laquelle se prête la CGT et cette bataille, au sein même de partis faussement coalisés, y compris le camp présidentiel que personne n'ose plus nommer majorité : trois candidats rivaux sont ainsi sur les rangs, respectivement pour Horizons, Renaissance et le Modem...
Quand même, ces jours-ci, l'incapacité de la coalition désignée sous le nom, fort ambitieux, de Nouveau Front populaire, à désigner un candidat commun au poste de Premier ministre, supposé lui revenir on ne sait pourquoi, a, quoi qu'il en soit, de quoi réjouir.
Que le programme des quatre partis de gauche et d'extrême gauche, s’il était appliqué, conduirait la France dans une ornière quasi définitive, voilà qui ne devrait en effet échapper à personne. On ne peut que condamner, par conséquent, aussi bien le président que le chef du gouvernement, de s'être allié à cet attelage de la destruction. Soulignons qu'au sein du quatuor de la catastrophe, le parti communiste reste présenté comme un modérateur démocratique acceptable.
Sobrement, ce 15 juillet à 15 heures 55, Le Monde publiait quand même la bonne nouvelle : "LFI annonce suspendre les discussions dans l’attente d’une candidature unique du NFP pour la présidence de l’Assemblée nationale et met la pression sur le PS".
Sans détailler en effet les impasses, opérées, par cette arrogante gauche unie, sur certaines questions aussi cruciales que prioritaires, telles que la défense ou le nucléaire, on retiendra que tous les chiffrages de ses promesses démagogiques aboutiraient à multiplier par plus de deux le déficit du budget de l'État.
L'Institut Montaigne a produit, à cet égard, la comparaison sans doute la plus objective des promesses respectives à la veille du second tour des législatives. Ce calcul aboutit ainsi – d'un côté à 233 milliards d'euros de dépenses supplémentaires et autres annonces démagogiques de la baisse de certains impôts, – de l'autre à 54 milliards d'économies et hausses d'impôts – soit une aggravation du déficit à hauteur de 179 milliards d'euros. (1)⇓. Pour mémoire on retiendra que la loi de finances pour 2024 prévoyait au départ déjà 453 milliards d'euros de charges nettes du budget général, sécurité sociale non comprise, et 312 milliards de recettes nettes, soit un déficit de 141 milliards.
Dans ces conditions, si l'on n'y prend pas garde très vite, nous allons mesurer à brève l'échéance la crise financière dans laquelle nous ont précipités 7 ans de règne de Monsieur "quoi qu'il en coûte" et de son ministre "Mon problème c'est mon intelligence". Ce chef d'État d'opérette succédait, il est vrai, à ce président "normal", ce François Hollande qu'il conseillait et auquel on pouvait prêter – un peu généreusement, mais on ne prête qu'aux riches – la formule "ça ne coûte rien c'est l'État qui paye".(2)⇓
Ces partis parasites précipitent la France dans le mur de son endettement. Il est urgent de leur demander des comptes. Largement démonétisé à l'international le président porte, de son côté, sur ses frêles épaules une responsabilité écrasante. C'est lui, bien plus que son premier ministre, qui, clairement désavoué par le peuple, devrait remettre sa démission.
JG Malliarakis
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Apostilles
- On peut télécharger cette synthèse à l'adresse https://www.institutmontaigne.org/communiques-de-presse/legislatives-2024-chiffrage-global-des-programmes ⇑
- cf. sur TF1, le 6 novembre 2014⇑
Le président Hollande avait demandé au réalisateur de documentaires Patrick Rotman,vieux lascar de la politique de gauche, de le suivre pendant ses 100 premiers jours à l'Élysée.
Il a donc côtoyé au quotidien le Président et son équipe, dont son jeune conseillé, plein d'avenir et fin connaisseurs des finances,Emmanuel Macron. D'après un ami commun digne de toute confiance, le verdict de notre cinéaste serait: "En matière de politique, Macron est un éléphant dans un magasin de porcelaine". Je n'ai pu vérifier auprès de Rotman que j'ai connu dans ma jeunesse, si ce sont bien ses mots, mais sa sentence s'avère juste.
Rédigé par : Laurent Worms | mardi 16 juil 2024 à 18:38
"On peut penser ainsi aux Châtiments de Victor Hugo. La punition divine des crimes de Napoléon n'était représentée, selon notre poète national, ni par la Bérézina, ni par Waterloo ni même par Sainte-Hélène, mais par la médiocrité du Second Empire."
C'est un peu hors sujet par rapport à la problématique de cet éditorial mais il me parait évident que Victor Hugo se trompe ici lourdement: Le règne de Napoléon Bonaparte a été la pire calamité qu'ait connu la France et celui de son neveu lors du Second empire s'il s'est avéré globalement négatif valait tout de même mieux que le sien. Pour moi il est évident que Victor Hugo s'il fut un très grand poète et romancier, en revanche fut en matière politique très médiocre.
Rédigé par : RR | mardi 16 juil 2024 à 21:59
D'accord avec RR. Victor Hugo, après une jeunesse légitimiste romantique, a incarné un tropisme politique insupportable: républicanisme, progressisme, européisme, universalisme humaniste à la con (comme dirait Aaron Upinski).
Victor Hugo, en politique, c'est quasiment Macron.
Double et amicale petite réponse
1. Vous êtes tous deux hors sujet. Je ne me réfère pas à Hugo mais au thème historico-littéraire des "Châtiments"
2. Même dans le registre des bons sentiments, Macron n'arrive pas à la cheville de Victor Hugo
Rédigé par : Helveticus | mercredi 17 juil 2024 à 14:01
Des petits crapauds qui tentent d'escalader une marmite frémissante pavée d'ardoises.
Rédigé par : minvielle | mercredi 17 juil 2024 à 20:43
Il va de soi que M. Macron et ceux qui ont favorisé son élection (je ne parle pas forcément de ses électeurs qui pour beaucoup sont de braves c... effrayés par toute perspective alternative) sont des malfaisants.
Victor Hugo est je le répète un très grand écrivain qui fait l'honneur de la littérature française. Notons pour l'anecdote qu'un célèbre dirigeant italien des années 20-30 avait Les Misérables comme livre de chevet, une œuvre magistrale de l'écrivain français.
Victor Hugo par son œuvre et malgré ses positions politiques contestables a beaucoup apporté de positif à la France, M. Macron lui, contribue grandement à sa destruction.
Rédigé par : RR | jeudi 18 juil 2024 à 14:51