De façon significative, l'annonce vedette du Monde pouvait-elle mettre en exergue dès l'aube "le supplice d’Elisabeth Borne, première ministre sur un siège éjectable".
Publié d'abord à 5h30 du matin, encore corrigé à 8h19, puis à 10h55, le papier soulignait en effet : "Après vingt mois à Matignon, la cheffe du gouvernement est donnée partante, Emmanuel Macron souhaitant un autre profil pour relancer son second quinquennat. Mais si son maintien n’est 'pas le plus probable', il reste 'possible', selon l’entourage du chef de l’Etat." Pour tout dire, le journal de référence ne savait toujours rien du futur immédiat et des intentions du maître de nos horloges de plus en plus incertaines.
Cette attente interminable d'un remaniement ministériel remonte pourtant au vote biaisé, le 21 décembre, de la loi immigration. Sans en espérer grand-chose, le dénouement paraît presque inévitable
Qu'en sortira-t-il vraiment ? A priori rien.
Or, on voudrait toujours pouvoir commencer l'année, par l'expression rituelle de souhaits optimistes et de vœux traditionnellement bienveillants. On se doit également de formuler de bonnes résolutions qu'on n'applique guère, une fois dissipées les traces des fêtes et autres réveillons. Personne n'ose exprimer, en revanche, certains désirs mauvais que la médiocrité humaine s'appliquera pourtant à mettre en œuvre au fil des mois. Personne n'ose non plus applaudir à la disparition des méchants.
Le 27 décembre c'est de mort naturelle que Jacques Delors, âgé de 98 ans, qualifié de Grand Européen par la bien-pensance, quittait cette terre. Le pouvoir macronien lui a ménagé des funérailles disproportionnées. Méconnu sans doute en France, il n'avait guère servi que de collaborateur de Chaban-Delmas, propagandiste de la prétendue Nouvelle Société de 1969, avant de se reconvertir en 1981 comme ministre de Mitterrand. Technocrate non élu il fut propulsé à la commission de Bruxelles. Il y sévira pendant 10 ans, de 1985 à 1995. Flanqué de son complice Pascal Lamy, il rédigea le traité de Maastricht. Ce texte bancal demeure, depuis 1992 la base de cet impur alliage de dénaturation de l'idéal européen et d'illusion de démocratie que nous appelons l'Eurocratie.
On avait oublié, sans regret, ce personnage...
Mais sa deuxième mort risque fort d'être constatée au lendemain des élections européennes, dans un délai beaucoup plus court que dans le triste cas de son contemporain Yasser Arafat. Celui-ci disparut de la scène proche-orientale en 2004, pour mourir dans une clinique francilienne. Longtemps symbole – vu de loin – de la lutte d'un malheureux peuple il en était devenu le fossoyeur et le corrupteur, sabotant notamment les accords d'Oslo de 1993, qui eussent pu, qui aurait dû, apporter la paix au Proche-Orient.
Dès 2006, la deuxième mort du chef palestinien a pu être évoquée, au moment où le Hamas se dresse à Gaza contre le Fatah régnant à Ramallah. Citons ainsi : tel article de Pierre Haski dans le Nouvel Observateur ou tel éditorial de La Dépêche, ou surtout Le Monde consacrant l'expression le 24 janvier.
Or, bien avant la disparition de Delors le naufrage des institutions européennes était confirmé, telle une seconde mort précédant la première
Comparable à la situation de l'Europe décrite en 1839, l'espace de réglementation de consommation et de digestion mis en place par nos technocrates semble incapable de se défendre face aux puissances hostiles. À deux siècles de distance, Custine observait déjà le danger résultant du déséquilibre de notre Vieux Continent, alors confronté au sinistre Nicolas Ier : « La Russie voit dans l’Europe une proie, qui lui sera livrée tôt ou tard par nos dissensions ; elle fomente chez nous l’anarchie dans l’espoir de profiter d’une corruption favorisée par elle, parce qu’elle est favorable à ses vues ; c’est l’histoire de la Pologne recommencée en grand. [cf. ses Lettres de Russie] »
Aujourd'hui, c'est un inextricable maquis des institutions enchevêtrées par les traités de Maastricht, de Nice et de Lisbonne, résulte des 344 pages au format pdf du Traité sur le Fonctionnement de l'Union européenne consolidant en 2012 les 455 pages entérinées 20 ans plus tôt, après les 283 pages du Traité de 2007 "modifiant le Traité sur l'Union Européenne et le Traité instituant la Communauté Européenne. Cette illisible littérature, de rédaction technocratique franco-française, ès-Delors, ès-Lamy, ès-Giscard, ès-Sarkozy est supposée connue de tout un chacun.
Ainsi la Commission européenne a-t-elle été dotée de quelque 40 missions nouvelles.
Nous n'en retiendrons ici cependant qu'une seule disposition, d'ailleurs fort brève. Son article 9A alinéa 1 dispose que : "Le Parlement européen exerce, conjointement avec le Conseil, les fonctions législative et budgétaire. Il exerce des fonctions de contrôle politique et consultatives conformément aux conditions prévues par les traités. Il élit le président de la Commission." [page 18 du traité de Lisbonne de 2007].
Or, le Parlement européen sera élu en 2024 au suffrage universel.
C'est de cette assemblée que dépendra l'avenir du Vieux Continent.
La principale bataille civique de cette année consistera donc à choisir nos eurodéputés.
Dans les 27 États-Membres de l'Union, il n'est guère douteux que la question passionnelle centrale de la campagne sera à peu après la même, celle de la lutte contre l'invasion migratoire. Pour que ce vote soit efficacement victorieux il faudra se priver, sans regret, des services des dirigeants de plusieurs de nos grands pays, à commencer par le commissaire nommé par la France en la personne du citoyen Thierry Breton et le chef de l'État lui-même le citoyen Macron.
JG Malliarakis
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Nous sommes dirigés par des malfaisants et Jacques Delors en était un et non des moindres.
On ne saurait le mettre sur le même registre que Yasser Arafat. Ce dernier était un combattant qui a mis sa vie en jeu pour la cause de son peuple, il n'a pas craint d'affronter la mort contrairement à tous "nos" dirigeants qui s'ils ont déclaré des guerres, ne les ont faites que derrière leur bureau.
Je ne sais pas ce qu'il en est des accords d'Oslo, mais il n'en reste pas moins que l'OLP était une organisation laïque regroupant des Palestiniens aussi bien chrétiens que musulmans. Les Palestiniens ont tout perdu avec la prise en main de leur cause par les islamistes du Hamas.
En ce qui concerne les élections européennes, je n'y crois pas une seconde, comme dans toutes les autres consultations électorales, les dés sont pipés. Il faut lire et relire Bordiot Une main cachée dirige. L'abstention doit être de mise.
Rédigé par : RR | lundi 08 jan 2024 à 13:19
"Pour tout dire, le journal de référence ne savait toujours rien du futur immédiat et des intentions du maître de nos horloges de plus en plus incertaines." Ça rappelle bigrement le "on s'autorise à penser dans les milieux autorisés" de Coluche...
Rédigé par : Andy Vaujambon | lundi 08 jan 2024 à 15:15
N'oublions pas une autre catastrophe de Delors: sa fille bien aimée, Martine Aubry. La Dame des 35h à réussi une désorganisation complète de l'économie française avec sa loi phare dont on n'arrive pas à s'en débarrasser plus de 25 ans après sa promulgation. Une famille efficace, non?
Rédigé par : Laurent Worms | lundi 08 jan 2024 à 15:17
Pour nos vœux de 2024, nous souhaitons que notre Président de la République préserve enfin les intérêts de notre Patrie et de sa Nation.
En début d'année, nous sommes toujours très optimistes !
Rédigé par : Alain Charoy | lundi 08 jan 2024 à 16:16
Bonne année, soit :
2024 après la naissance humaine du Christ au 25 décembre ;
l'an 2777 ab Vrbe condita (au 21 avril prochain) ;
l'an 278O après la première Olympiade ;
l'an 3895 de l'ère irlandaise de Mag Tured ;
l'année japonaise 10024 du compte Jōmon.
Portez-vous bien !
Rédigé par : jégou | lundi 08 jan 2024 à 23:20
d'accord avec JGM et je complète : choisir nos eurodéputés sera la principale bataille civique en 2024, elle a des chances d'être victorieuse cad. au service de l'Europe des nations en raison du vote à la proportionnelle, je répète à la proportionnelle, ce qui donne toute probabilité que le peuple majoritaire soit entendu, enfin ! bonne chance Marion!
Rédigé par : BL | mardi 09 jan 2024 à 16:52