Dois-je le dire ? Ma capacité de patience et d'attention n'a pas résisté ce 16 janvier à l'immense ennui que distillait la parole du président de la république. Il ne parvient plus à me surprendre
Le commentaire de Mediapart devient ainsi presque pertinent: "Macron écrit ainsi l'organe gauchiste, a passé une bonne soirée façon ORTF"… et même l'insupportable Mathilde Panot, l'organisatrice des chahuts pitoyables qui discréditent Palais-Bourbon, a pu lui asséner une petite leçon de savoir-vivre démocratique et de droit constitutionnel.
Ce n'est pas au chef de l'État, que revient la tâche de prononcer la déclaration de politique générale, prévue à l'article 49 alinéa 1 de la loi fondamentale. Ce n'est pas à lui, mais au Premier ministre et au gouvernement, que celui-ci dirige, de déterminer et conduire la politique de la nation, si l'on s'en tient à l'article 20.
Et surtout son propos reste creux, vide de signification, parsemé de phrase en phrase du pronom vague "on" : "on va faire ceci", "on va faire cela". Qui "on" ? "On" va même "aider" nos agriculteurs... à appliquer plus de normes destructrices inventées par des éco-extrémistes urbains !
Reste donc à considérer la véritable actualité, celle qui se passe en dehors de nos frontières mal défendues, celle qui va déterminer demain le sort de l'Europe. L'inconstant et illisible président parisien ne jouera en effet aucun rôle.
Depuis le vote des primaires de l'Iowa, la première question que se pose le monde ne sera pas celle des états d'âme de M. Macron, mais celle du retour aux affaires de Donald Trump aux États-Unis. Selon que l'on se fie au gauchisant New York Times ou au conservateur Telegraph de Londres les commentaires et les prédictions divergent évidemment beaucoup.
À en croire le journal américain proche des démocrates, l'adversaire Trump ouvre une opportunité nouvelle pour un second mandat de Joe Biden. Nous connaissons bien en France ce scénario clivant. Il fut imaginé par Mitterrand, qui le dessina après 1981, continué par Chirac qui le concrétisa à son profit une première fois en 2002, ressorti encore du placard par Macron, réélu par défaut en 2022. C'est dans les vieux pots que l'on fait de la bonne confiture, dit le proverbe français.
Ajoutons cependant qu'à force de s'incruster dans le pot, la confiture finit par moisir.
Sur un point au moins Daily Telegraph et New York Times, cependant s'accordent. Or, il ne s'agit pas d'un "point de détail". On est en train de découvrir qu'au sein du parti républicain l'électorat américain cultivé bascule désormais en faveur de l'ancien président. Les diplômés réagissent contre le wokisme. Ils ne supportent plus les scandaleuses dérives d'extrême gauche au sein des plus prestigieuses universités américaines, au gré de leurs manifestations observées tant à Harvard qu'au Massachusetts Institute of Technology. Ils se rallient de plus en plus à Trump, nonobstant ses allures populistes, ses casquettes rouges, ses slogans "MAGA"... "make America great again"...
Après tout, en effet, comment imaginer que l'élite véritable d'une nation... au sens vrai, dis-je, du mot "élite" qui semble, dans l'usage actuel, être devenu péjoratif... qu'une élite véritable donc répugnerait nécessairement au redressement de son pays.
Rendre à la France son honneur, sa grandeur et son bonheur, c'était le slogan qu'à 14 ans, en 1958, votre serviteur, aujourd'hui chroniqueur découvrait à la Une d'un journal que ses militants vendaient à la criée à l'entrée du Marché aux puces de Saint-Ouen.
Resterait à s'interroger sur les conséquences pour le reste du monde en général, et pour l'Europe en particulier, d'un redressement américain qu'il vienne éventuellement de Trump ou de ses rivaux. Je m'y efforcerai dans mes prochaines chroniques
JG Malliarakis
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Je n'ai pas pu regarder Macron plus de 5 minutes. Sa prestation était trop nulle. D'après ce qu'on me dit c'était un flop.
À Genève on a une expression pour désigner un type comme ça. C'est un "péteux". Et même un petit péteux, qui pète plus haut que son cul et ça commence à se voir.
Quant à Trump, j'espère qu'il sera élu et qu'il nous débarrassera de l'OTAN.
Rédigé par : Helveticus | jeudi 18 jan 2024 à 01:50
En France, pays à tradition littéraire, pour qualifier le président et son nouveau gouvernement on ne peut plus citer Rimbaud: "Le bateau ivre" mais les frères Zucker, auteurs du navet Hollywoodien
"Y a-t-il un pilote dans l'avion". Attention au crash!!!!.
Rédigé par : Laurent Worms | jeudi 18 jan 2024 à 09:18
Si Trump est élu, cela pourrait entraîner :
- une politique Us protectionniste qui laisserait le Européens se débrouiller seuls avec leurs difficultés (tout en continuant la prise de contrôle de nos entreprise et de nos terres agricoles).
- un exemple suggestif de réaction "nationale", car ce qui se passe aux E-U a, quand même (sic), plus de poids que ce qui advient en France.
Le diable se cacherait-il dans les points de détail ?
Rédigé par : Jegou | jeudi 18 jan 2024 à 14:58
L'éventuel retour de Donald Trump aux affaires pourrait bien être l'occasion d'une émancipation forcée de l'Europe.
Ce serait à mon avis le seul point positif nous concernant de son prochain mandat. Le reste est chaos.
Petite réponse
C'est exactement le point que je voudrais développer, et que je m'emploie à documenter, en vue d'une prochaine chronique
Rédigé par : Catoneo | jeudi 18 jan 2024 à 21:29