Quelques semaines de silence et de vacances n'ont fait que confirmer cet inquiétant constat de stagnation quasi brejnévienne de la France, auquel cette chronique était consacrée en date du 25 juillet. (1)
À cet égard, on organise les rendez-vous de Saint-Denis que l'on peut. En 1936, face au Front populaire, Jacques Doriot, maire de Saint-Denis en rupture avec le parti communiste, dont il avait été une des vedettes, et avec le Komintern stalinien, dont il refusait les consignes, avait imaginé dépasser le clivage droite/gauche. Il visait ainsi à donner naissance à un parti fasciste français. Le choc fut violent, qui inspira à Drieu La Rochelle un de ses écrits les plus célèbres. La suite est connue. La fin fut tragique.
Les doriotistes chantaient leur volonté d'en finir avec « les haines fratricides ». (2)
Le macronisme entend-il assumer ce programme ?
En cet étrange mois d'août 2023, Emmanuel Macron a donc organisé un nouveau rendez-vous de Saint-Denis dans un registre qu'on qualifiera de plus proustien, pour éviter de dire plus « soft ». Tous les partis étaient conviés dans le cadre suranné de la maison des jeunes filles de la Légion d'honneur.
Dans ses rêves les plus fous, le chef de l'État ne se voit sans doute pas en César de Carnaval mais en Reine d'Angleterre.
Apparemment incapable de prendre lui-même les décisions qui s'imposent, et que pourtant 65 à 70 % des Français appellent de leurs vœux, notamment en matière d'immigration et d'insécurité, il se livre à un double salto.
D'une part, il demande à ses adversaires de droite, Éric Ciotti comme Marine Le Pen, de se mettre d'accord avec leurs homologues de gauche Marine Tondelier, Manuel Bompard et Olivier Faure, qu'il appelle tous à l'alignement civique.
D'autre part, il esquive lui-même, au gré de 12 heures de palabres, prolongées jusqu'à 3 heures du matin, toutes les véritables urgences.
À la veille de la rentrée scolaire sans doute est-il compréhensible de se préoccuper quelque peu de la mode de l'abaya. Sans doute doit on prendre conscience de ce qu'elle représente à l'école. Mais est-ce là le seul problème ? Ayons le courage de constater que cette mode se constate aussi dans le métro parisien ; qu'elle signifie bien autre chose qu'un caprice de lycéennes ; et que c'est l'ensemble des mots d'ordre propagés par les prédicateurs de l'islamisme radical qui gangrène massivement toute une frange de la population.
Il est vrai que nos technocrates et les gens qui se veulent sérieux sont invités à s'émouvoir de questions autrement préoccupantes.
On pouvait ainsi observer ce 2 septembre à l'heure du thé, le titre vedette de la page d'accueil mise en ligne par Le Monde, dont nous capturions l'écran. « Le climat, grand absent de la rentrée politique d’Emmanuel Macron ». C'est grave Docteur ? Drame affreux n'est-ce pas ? Il pleuvait ce jour-là sur Paris et les religionnaires de l'étatisme constataient sans plaisir que le gouvernement n'y peut rien. Que fait donc la police ? « Après avoir été éclipsée par les émeutes fin juin, regrette le journal, la planification écologique n’a quasiment pas été abordée, lors des rencontres de Saint-Denis entre le chef de l’Etat et les oppositions. »
Voila donc les préoccupations centrales et les projets auxquels sont invitées nos « élites » qui se veulent et se disent si furieusement universalistes.
Une guerre de « haute intensité » sur le territoire européen ? Le basculement de l'Afrique francophone ? Les conséquences, en occident, de la crise financière chinoise ? Éminemment secondaires, n'est-il pas vrai ?
Alors les problèmes lancinants de la France, ses pénuries sanitaires grandissantes, et son modèle social d'un autre âge, son immigration illégale incontrôlée, son étatisme subventionnaire, son affaissement culturel, sa fiscalité record, la fuite de ses industries, et le déclin qui découle de tout cela, n'en parlons même pas : cela gâcherait le grand projet climatique.
JG Malliarakis
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Apostilles
(1) cf. L'Insolent du 25 juillet "Au temps de la stagnation"
(2) On lira à ce sujet la riche notice de l'indispensable Maitron "Dictionnaire du Mouvement ouvrier"
Les problèmes climatiques ne seront gérables qu'au niveau international. L'hexagone ne peut rien faire, ni même ce qui serait à son niveau,car avec trois cents milliard d'euros de dettes, et les annonce de générosité étatiques quotidiennes (rien que ce main plus d'un milliard pour les resto. du cœur) comment trouver les fonds nécessaires? Et puis, ce ne serait pas un effet d'annonce qui éblouirait la population française.Alors concentrons nous sur le quotidien, de plus en plus insupportable pour de nombreuses couches de la population.
Rédigé par : Laurent Worms | lundi 04 sep 2023 à 08:58
Ce n'est que grâce au GIEC et aux ayatollahs verts que l'humanité est coupable en matière de climat. Alors qu'il est notoire que des événements climatiques passés (optimum du Moyen Age, petit âge glaciaire entre autres), autrement importants n'ont eu strictement rien à voir avec les activités humaines. Par dessus le marché le "poids" de la France et même de toute l'UE dans les supposés effets délétères des gaz à effet de serre est ridiculement faible. Qui aura le courage d'envoyer promener tous ces donneurs de leçons et 'arrêter de faire des dépenses aberrantes dont l'effet sera strictement nul ?
Rédigé par : Brun | lundi 04 sep 2023 à 21:21