Pour ce 13 avril, la Sécurité territoriale annonçait encore hier la formation de 270 rassemblements contestant la mini-réforme des retraites. Les prévisions de participants passaient à quelque 500 000. Ceci correspond à un nouveau recul en comparaison avec le nombre de manifestants et les 360 cortèges des semaines précédentes. Notre gouvernement de technocrates peut dès lors commencer à entrevoir, de guerre lasse, la fin de ce tunnel stérile où il s'est engouffré lui-même.
Les Français, si réticents à appliquer le moindre programme de réformes nécessaires, vont-ils donc pouvoir mieux prendre conscience de la situation dans laquelle se trouve l'Europe, et où la Macronie nous précipite de plus belle ?
Globalement et visiblement, ni l'arrogant M. Macron ni la classe politico-médiatique parisienne ne s'intéressent à l'expérience des autres pays européens. Notre président gagnerait pourtant à s'inspirer de la réflexion radicale d'un ancien Premier ministre danois tel que Anders Fogh Rasmussen.
Lors de sa visite à Taïwan, le 5 janvier dernier celui-ci avait ainsi résumé la situation : "Nous avons construit une Europe fondée sur une sécurité assurée par les États-Unis, des biens bon marché de Chine et du gaz peu coûteux provenant de Russie. Ce modèle ne fonctionne plus".
Il concluait alors : "Nous ne devons pas répéter cette erreur en étant trop faibles, trop accommodants vis-à-vis de la Chine."
Les déclarations d'Emmanuel Macron à son retour de Chine prennent hélas le contrepied de cette ligne réaliste. Elles confirment les dirigeants de Pékin dans la constatation que la France avec son immense domaine maritime indéfendu, bon à conquérir, représente le maillon faible de l'espace Indo-Pacifique, avec tous les dangers que cela implique.[1]
En ce 11 avril, les représentants des secteurs habituellement les plus divers de l'opinion française se trouvaient pour une fois d'accord. La plupart d'entre eux ont réagi avec étonnement, et le plus souvent avec quelque agacement, à sa prétention de mettre la balance égale entre la Chine communiste et les États-Unis, comme il avait en 2019 imaginé utile de considérer, dans son entretien, à The Economist "l'Otan en mort cérébrale".
On accuse souvent le chef de l'État de diviser un peu plus ses compatriotes ; en l'occurrence voici, qu'au contraire, il parvient à les rassembler. Mais en réalité c'est contre lui et contre ses postures sans lendemain que les commentateurs avertis tombent d'accord.
Rappelons au lecteur les épisodes précédents...
Les lignes rouges du gouvernement de Pékin sont assez connues : il s'accroche depuis 1949 à la théorie de l'existence "d'une seule Chine", laquelle est jusqu'ici affirmée, au moins formellement, de façon symétrique à Taipeh. Cela est en effet resté la doctrine officielle après que le Kuo Min Tang, vieux parti nationaliste, a perdu le monopole du pouvoir. Il l'avait exercé depuis près d'un siècle, sur le continent d'abord, puis seulement sur le petit territoire insulaire où il s'était replié. L'armée de Tchang Kaï-chek n'avait pas seulement sauvegardé dans sa déroute les trésors de la véritable culture chinoise, emportés du musée de Nankin. Le régime ne s'était pas contenté de maintenir l'écriture immémoriale, mutilée, dès les années 1950, sur le continent par Mao Tsé-toung, qui haïssait les lettrés traditionnels et se plut à détruire les "caractères compliqués". Fièrement l'île restait fidèle aux idéaux nationalistes de Sun Yat-sen. C'est elle qui allait bientôt assumer la volonté de la jeune génération, muselée sur le Continent, et maintenant à Hong Kong, d'appliquer la "cinquième modernisation", celle qu'avait refusé Deng Xiaoping en 1989, noyant dans le sang les manifestants de la place Tiananmen.
Quand, au printemps de l'an 2000, pour la première fois, le chef du parti d'opposition DPP conduit par Chen Shui-bian remporta à Taïwan l'élection présidentielle un régime d'alternance allait succéder à la domination d'un seul parti. En 2008 le Kuo Min Tang redevenait majoritaire et si le nouveau chef de l'État accepta de rechercher une ligne de rapprochement avec Pékin, il n'envisageait évidemment pas son absorption. En 2015, il rencontre Xi Jinping à Singapour. En 2016, cette politique est clairement désavouée par les électeurs taïwanais qui élisent Mme Tsaï Ing-gwen à la tête du pays. Éligible à un deuxième mandat, celle-ci a remporté en 2020 une nouvelle victoire avec un peu plus de 57 % des voix.
La volonté de la Chine communiste et de son chef, a été affirmée notamment par le discours de Xi Jinping au XXe Congrès du Parti.[2]
Pour plusieurs années encore, en principe, l'objectif déclaré tendrait à tester et à déjouer la réaction possible des Etats-Unis, mais aussi la cohésion de leurs alliés et des pays voisins à propos des libertés se développant à Taïwan et que l'on a laissé écraser à Hong Kong.
Pour faire court, tout en prétendant parler au nom de l'Europe, le "personnage insaisissable" de l'Elysée vient de prendre, une nouvelle fois, position en faveur de la neutralité.
Au début de la guerre en Ukraine il s'était essayé, à une pareille démarche auprès de Vladimir Vladimirovitch Poutine.[3]
Le succès que l'on sait aurait pu lui servir de leçon.[4]
Or, il réitère la même attitude, alors qu'il n'exerce même plus sa présidence symbolique tournante du Conseil européen, dans ce qu'il présente pour un simple antagonisme sino-américain, la rivalité entre deux superpuissances à propos du statut quo de l'île de Taïwan.
Rappelons qu'au contraire de cette attitude brouillonne et contre-productive, quelques jours plus tôt, Mme von der Leyen avait tenu, elle, des propos fermes sur la future trajectoire des relations entre l’UE et la Chine. Elle les situait habilement et modestement dans le contexte de recompositions commerciales et technologiques en cours. C'est en effet à la fois le domaine de compétence de la Commission et le terrain sur lequel l'Europe des 27 peut le mieux faire pression sur l'empire du Milieu. La puissance financière de Pékin et du Parti, celle qui lui permet de rayonner dans les pays dits "du sud" dépend de l'accumulation financière résultant de ses exportations. Entraver son commerce extérieur et sa sous-traitance équivaut à briser l'impérialisme chinois.
Jusqu'aux récentes prises de position du chef de l'État, en contradiction avec les avertissements donnés par Ursula von der Leyen tout le monde, sauf l'Elysée, avait compris.
Certains présentent Pékin comme la capitale du mensonge. On aimerait que Paris cesse d'être celle de l'illusion.
JG Malliarakis
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Apostilles
[1] cf. L'Insolent du 20 mars "Le maillon faible".
[2] Le texte intégral en français du Rapport de Xi Jinping au XXe Congrès du Parti communiste chinois, en date du 16 octobre 2022 est téléchargeable sur ce lien.
[3] cf. L'Insolent du 3 février 2022 "Illusoire diplomatie macronienne".
[4] cf. L'Insolent du 9 février 2022 "Au cimetière des illusions".
Sur la continuité du stalinisme, de ses méthodes et de ses objectifs, de Mao Tsé-toung à Xi Jinping, qu'on me permette de recommander ma contribution à "La Terreur rouge". Ce livre comprend : • Terreur rouge et théorie révolutionnaire par JG Malliarakis : les bases doctrinales de la dictature de l'appareil du Parti, au nom du Prolétariat. Lénine, disciple de Karl Marx et de Engels, est l'héritier de la Terreur jacobine.
• Terreur rouge, pratique révolutionnaire par Charles Culbert : logique du système, matrice du totalitarisme au XXe siècle • Les Documents Tchernov : publiés dès 1922, il faudra hélas 50 ans pour que l'on en prenne la mesure, en 1974 avec l'Archipel du Goulag d'Alexandre Soljenitsyne...
••• un livre de 230 pages au prix de 20 euros ••• à commander par carte bancaire, sur le site de l'éditeur ou par chèque en téléchargeant un bon de commande.
Il me semble que Macron 1er se croit au temps de Versailles et pense que la Voix de la France compte sur l'échiquier international quitte à trahir l'unité européenne. Malheureusement, notre président dément les paroles que Corneille prête au du Cid "aux âmes bien nées la valeur n'attends pas le nombre d'années". Élu trop tôt et trop jeune, sans expérience politique, Macron a accumulé un nombre de maladresses incalculables tant sur le plan intérieur qu'extérieur. Son seul héritage sera le gouffre financier de l'hexagone.
Rédigé par : Laurent Worms | jeudi 13 avr 2023 à 09:19
Il paraît manifeste que par ce "ni-ni" en faveur de la Chine, Macron veut se réconcilier avec les Français qui communient à la religion gaulliste.
C'est le gaullisme qu'il convient d'éradiquer une bonne fois pour toutes. Le gaullisme, cette idéologie absurde d'un général immoral, est un cadavre putréfié qui empoisonne nos vies.
On se berce d'illusions en assurant que Macron, ou n'importe qui d'autre qui fait du gaullisme, "n'est pas digne de De Gaulle". Mais c'est parce que de Gaulle était indigne.
J'aimerais bien qu'on me montre un seul politicien qui soit "digne de de Gaulle". C'est impossible. Le gaullisme conduit nécessairement à tortiller du popotin face aux pires dictateurs, sous prétexte de "ne pas se soumettre à l'impérialisme américain".
C'est bien cette haine inextinguible de l'Angleterre et des Etats-Unis qui est à l'origine du gaullisme. C'est bien elle qu'il va falloir, enfin, dénoncer pour ce qu'elle est : la haine de la liberté, de la créativité, de la prospérité, et la préférence portée aux tyrannies quelles qu'elles soient : communisme, islamisme, suprématisme noir, tout fait ventre.
C'est bien de Gaulle qui entretenait une relation profondément perverse avec l'Afrique noire. C'est lui qui en avait fait son petit empire personnel et clandestin, par l'intermédiaire de Jacques Foccart qu'il était le seul à recevoir tous les jours, sans faute, pendant une heure, à la fin de sa journée de travail.
Une heure par jour consacrée à l'Afrique noire ? De qui se moque-t-on ? Et il eut le culot de lancer un jour à Foccart : "Foutez-moi la paix avec vos nègres ! Je ne veux plus en voir d’ici deux mois, vous entendez ?" Comme si c'était son subordonné qui l'avait forcé à cette relation coloniale malsaine...
Rédigé par : Robert Marchenoir | jeudi 13 avr 2023 à 10:48
De toute façon, ce que dit Macron n'a aucune importance. Tout le monde sait qu'il n'est pas au pouvoir, il n'est qu'un plastron et un paravent.
On me dit qu'en France actuellement c'est déjà l'armée qui est au pouvoir. Un conseil de défense se réunit une heure avant le conseil des ministres et prend les décisions, puis on fait un conseil des ministres de pure forme pour faire croire qu'il existe encore un état. Je ne comprend même pas comment des hommes et femmes politiques peuvent être sans vergogne au point de faire de la figuration comme ça.
Alors évidemment, Macron n'a aucune marge de manoeuvre en Chine. Il peut bien dire n'importe quoi, de toute façon, personne ne s'en soucie parce qu'il n'est qu'un pantin au même titre que Zelensky. Si un pantin ventriloque dit des choses qui ne plaisent pas au marionnettiste, le marionnettiste s'en fout, parce qu'un pantin n'est jamais qu'un pantin.
On a aujourd'hui une Europe en guerre, contre ses intérêts, sous pilotage automatique américain, et on s'achemine vers une défaite inéluctable de l'OTAN en Ukraine, mais en attendant les institutions sont mises en sommeil. C'est l'état major de l'OTAN qui mène le bal.
D'ailleurs, en Suisse ce n'est pas mieux, on l'a bien vu pendant le Covid, et on en a eu une nouvelle confirmation avec le viol du Credit Suisse.
Alors voilà, il faut s'y faire. On est tous en roue libre guidés par des élites esclaves bellicistes, irresponsables, qui sont dans la main d'un pouvoir étranger et qui poussent à la guerre, alors qu'elles ne peuvent pas la gagner car, en plus, elles n'ont même pas de soldats ni de munitions.
A moins qu'il n'y ait un vrai changement de régime en France, et qu'elle sorte de l'OTAN, elle se fera dépouiller de tout ses beaux restes, et bien entendu, pour commencer, de son domaine maritime dans le Pacifique que de toute façon elle n'est pas capable de défendre.
Si ce domaine maritime doit être utilisé pour mener une guerre contre la Chine, alors là c'est la garantie de le perdre. Car cette guerre ne peut pas être gagnée. La Chine, pas plus que la Russie ne peut être vaincue par l'Amérique de Biden, alliée à l'Eurotan de Macron et von der Leyen, qui sont en dépression économique et au bord de la banqueroute.
Rédigé par : Helveticus | vendredi 14 avr 2023 à 00:42
La Russie est déjà vaincue par elle-même, dans tous les domaines extra-militaires. Survivrait-elle même à sa victoire en Ukraine ?
La grosse question, c'est la confrontation entre Chine et USA, la première pratiquant le totalitarisme d'Etat, les seconds le messianisme de la Finance. Avec pour les deux une bonne dose de mercantilisme massif.
Rédigé par : Reynier | vendredi 14 avr 2023 à 19:14
Cher Monsieur Reynier, si vous voulez des informations sérieuses sur la Russie je vous conseille de suivre Xavier Moreau (Stratpol) sur internet.Bien entendu il est censuré sur YouTube car il dit la vérité. Il faut le suivre sur Telegram, Odysee et Rumble. Tous les médias sont dans le cirage car ils ont interdiction de dire la vérité puisqu'ils ne sont que des organes de propagande de guerre, "embedded" par L'OTAN.
Concernant le conflit Chine USA,les Yankees ont le bulbe atrophié. Ils devraient avoir conscience que la renaissance de la Chine est inéluctable, par conséquent ils devraient s'arranger aimablement pour se partager l'économie mondiale avec les Chinois. Ainsi ils pourraient préserver leurs acquis. Au lieu de ça ils ont choisi la confrontation et entraînent le monde dans une guerre apocalyptique à l'issue de laquelle ils seront vaincus et relégués au rang de puissance de second ordre.
Aujourd'hui l'Amérique de Biden et Blinken sous pilotage néo conservateur belliciste forcené conduisent le monde au désastre. Il faut tout faire pour barrer la route à ces gens là.
Rédigé par : Helveticus | samedi 15 avr 2023 à 11:34
Savez-vous qui est Xavier MOREAU, Monsieur Helveticus ?
Voici un bon article documenté de "Challenge" :
Guerre en Ukraine : Xavier Moreau, cet ex-militaire français devenu porte-voix du Kremlin
"Installé à Moscou depuis 2000 et citoyen russe, ce qui pourrait l'amener à être mobilisé, ce quinquagénaire proche de l'extrême-droite et passé par Saint-Cyr, relaie sans nuance la propagande du Kremlin dans ses vidéos."
À lire intégralement :
https://www.challenges.fr/monde/europe/guerre-en-ukraine-xavier-moreau-cet-ex-militaire-francais-devenu-porte-voix-du-kremlin_830648
Rédigé par : Emile Koch | samedi 15 avr 2023 à 16:55
Ne cherchons pas "la vérité" mais l'exactitude.
La Russie telle qu'elle est peut durer très longtemps, mais son avenir est sombre, et de son fait, Américains ou pas.
La Chine a du temps devant elle, malgré ses problèmes démographiques et son grave errement immobilier récent (pas pire que la crise des 'subprimes', mais surprenant pour un Etat censé bien tenu).
Pendant ce temps se préparent des conflits dont les causes ne relèvent pas des seules illusions politiques, en particulier le manque d'eau dans toute l'Asie centrale :
https://vesti.uz/srednjaja-azija-obrechena-na-velikoe-pereselenie/
https://www.worldbank.org/en/region/eca/brief/climate-change-in-europe-and-central-asia
Et là, l'"immigration" ne sera pas rampante.
Rédigé par : Reynier | dimanche 16 avr 2023 à 00:20
@ Helveticus | samedi 15 avr 2023 à 11:34
"Cher Monsieur Reynier, si vous voulez des informations sérieuses sur la Russie je vous conseille de suivre Xavier Moreau (Stratpol) sur internet."
Hahaha, vous n'avez vraiment peur de rien... conseiller Xavier Moreau "pour avoir des informations sérieuses sur la Russie", ça pouvait encore passer en 2014, lorsque cet agent de désinformation au service du Kremlin faisait encore illusion auprès de quelques naïfs...
Mais "en 2023", comme disent les gauchistes, nous remettre encore Xavier Moreau sur la table ? Vous vous moquez de qui ? Même les poutino-lécheurs les plus confirmés se sont détournés de lui, tellement il est ridicule...
Dès 2014, il répercutait systématiquement les mensonges de Moscou, à grand renfort de cartes d'état-major russes censées montrer l'inéluctable défaite des Ukrainiens au Donbass. On a vu ce qu'il en était.
Aujourd'hui, il suffit de l'écouter pour le prendre en flagrant délit de mensonge continu. Il n'y a même pas besoin de vérifier. Ses propos sont manifestement fallacieux. Il raconte littéralement n'importe quoi.
Si vous voulez faire croire à votre personnage de Suisse marié à une Chinoise et partageant ses opinions peut-être mal informées mais néanmoins sincères sur la marche du monde, ayez au moins l'habileté de prendre quelqu'un de plus crédible comme référence...
Je ne sais pas, moi : quelqu'un comme Renaud Girard, le journaliste du Figaro qui annonçait sa certitude, le 3 janvier 2022, puis le 17 janvier, puis le 14 février, que Poutine n'envahirait pas l'Ukraine. Puis qui, le 22 février, alors que le monde entier pouvait voir en direct l'armée russe envahir l'Ukraine, affirmait :
"[Poutine] n’a pas envahi militairement l’Ukraine parce que [dans] les deux districts de Lougansk et de Donetsk, le drapeau russe y flotte depuis 2014. […] Là, on n’a pas eu le déferlement de chars dont nous parlaient Boris Johnson et Biden. […] Donc je considère que je n’ai pas eu tort pour le moment."
https://histoireetliberte.fr/2022/05/10/point-de-vue
Il ment comme un arracheur de dents lui aussi, mais enfin il a la manière, il peut passer pour un poutiniste modéré. Tandis que votre Xavier Moreau, franchement...
Au fait, si vous voulez nous faire croire à votre "réalisme" et à votre "objectivité", évitez de parler de "Yanquees" pour désigner les Américains... à moins que vous ne consentiez à parler de "Chinetoques" et de "Russkofs"...
Voire de "Moscovites", selon le vocabulaire récemment mis à l'honneur par Kiev, dans un but de propagande manifeste, certes, mais qui s'appuie sur des faits historiques incontestables, et répond au révisionnisme génocidaire des poutinistes qui se prétendent les seuls héritiers de la Rus de Kiev... et disent, à ce titre, leur détermination à éradiquer la nation, le peuple et l'identité ukrainiens.
Petit florilège de Xavier Moreau, "l'homme qui donne des informations sérieuses sur la Russie" :
L'Ukraine ? "Un territoire sans président, sans État et finalement sans peuple."
Le meurtre par missile des 298 occupants du vol MH17, pour lequel deux officiers russes et un chef militaire séparatiste ont été condamnés à la prison à vie par un tribunal hollandais ? Un crime "des Ukronazis".
La deuxième invasion de l'Ukraine, en 2022 ? Moscou "a déjà gagné la guerre".
Etc., etc.
https://desk-russie.eu/2022/09/16/voyage-au-pays-des-idiots.html
Rédigé par : Robert Marchenoir | dimanche 16 avr 2023 à 00:37
Je ne voudrais pas faire une publicité excessive à l'agent de désinformation russe Xavier Moreau, doté de la double nationalité (*), mais qu'on me permette un seul exemple de mensonge flagrant, qu'il ne m'a fallu que quelques minutes pour trouver. C'est tout à fait représentatif de la façon dont la propagande russe s'emploie à raconter littéralement n'importe quoi.
Le 7 juillet 2022, alors que l'armée russe était déjà bien enlisée en Ukraine, Xavier Moreau est longuement interrogé sur TV Libertés.
https://www.youtube.com/watch?v=VbGkwIKVO2c
Dès les premières secondes de l'émission, on plonge dans le mensonge. Même la première question de Martial Bild en est un : "Aujourd'hui, plus de ligne directe entre Moscou et Paris, comment fait-on ?"
Cette phrase suggère que les relations diplomatiques entre les deux pays sont rompues -- et par la faute de la France, bien évidemment.
C'est un mensonge : il y a toujours un ambassadeur français à Moscou, et un ambassadeur russe à Paris. L'un et l'autre peuvent communiquer avec l'État hôte lorsqu'ils le veulent.
Martial Bild entretient l'ambiguïté. On peut aussi comprendre que Macron et Poutine ne se parlent plus. Mais à qui la faute ? Le président français a été fortement critiqué pour avoir, au contraire, tenté d'arracher entrevues et entretiens téléphoniques à son homologue russe, longtemps après qu'il fut devenu évident que nul "dialogue" n'était plus possible avec Moscou.
Les douze premiers mots de l'émission sont, déjà, une bombe de propagande et de mensonge.
La réponse de Xavier Moreau continue dans la même veine : "On peut passer soit par la Turquie, soit par la Serbie, soit par la Finlande... ou par Dubaï... tout est possible".
Moreau accrédite cette "fake news" de la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays. Lorsque deux nations sont en si mauvais termes qu'elles n'échangent pas d'ambassadeurs, il est en effet courant qu'elles passent par l'ambassade d'un pays tiers pour communiquer.
Mais "l'analyste politico-stratégique installé à Moscou depuis plus de 20 ans" (dixit Martial Bild) ajoute son propre, son énorme mensonge à la tambouille ambiante. Regardez bien la liste des pays cités.
La Turquie, faux ami de l'OTAN qui mange à tous les rateliers, normal. La Serbie, que la Russie poutiniste considère comme sa colonie, normal. Dubaï, ennemi de l'Occident car propagateur de l'islam sous des dehors modernisés, normal. Mais la Finlande ?
On reconnaît, dans cette citation paresseuse, une réalité historique obsolète : la Finlande, partie de l'empire russe pendant tout le XIXe siècle, puis forcée à une soumission à Moscou entre 1944 et 1991, sous couvert de neutralité.
On comprend bien le propos de Moreau : la Finlande fait partie des pays "raisonnables", ceux avec lesquels la Russie peut "discuter", dans la mesure où ils ne font pas partie de l'Occident honni. Il s'agit d'allonger la liste, afin de persuader les Français qu'ils sont isolés dans leur opposition à la Russie.
Seul problème : à la date de l'émission, le 7 juillet 2022, c'était faux depuis longtemps ! C'est le 12 mai que la Finlande avait officiellement déclaré vouloir rejoindre l'OTAN, suite à un long processus de retournement de l'opinion publique consécutif au bellicisme poutinien. Deux jours seulement avant l'émission, le 5 juillet, l'OTAN signait l'invitation officielle de la Finlande à rejoindre l'organisation !
Mais le grand "analyste politico-stratégique" (installé à Moscou depuis plus de 20 ans) fait semblant de l'ignorer. Il range toujours la Finlande au rang des pays compréhensifs envers la Russie, parce que la vérité n'a aucune importance pour lui : seule compte la propagande, qui tente de persuader les Français qu'ils sont seuls au monde dans leur hostilité à ce gentil pays qui ne ferait pas de mal à une mouche (mais qui menace tout de même régulièrement de nous annihiler par voie nucléaire).
______
(*) Également ancien militaire français, donc techniquement : traître à sa patrie. Une France en état de marche l'arrêterait dès qu'il s'aviserait de poser le pied sur le territoire national. Qu'il avait regagné à la date de l'émission, selon son hôte lui-même.
Rédigé par : Robert Marchenoir | dimanche 16 avr 2023 à 02:42
Bon, on n'est pas sur la même longueur d'ondes. À mon avis des nationalistes français dignes de ce nom ne sauraient adopter une position différente de celle d'un Xavier Moreau au sujet de la Russie, et de cette guerre qui ne concerne pas la France. Il est évident pour moi que l'intérêt national français implique la sortie de l'OTAN et une politique d'amitié avec la Russie. Mais je sens bien (il y a déjà longtemps que je l'ai compris) que l'on touche là à un impensé de l'opinion bourgeoise de droite libérale atlantiste, qui donne le ton dans ce blog, pourtant animé par quelqu'un qui a la réputation d'avoir été un leader nationaliste dans la tradition de l'AF.
Je suis étonné de la virulence des réactions à mon commentaire. Je peux comprendre qu'on ne partage pas les choix politiques de Xavier Moreau. Ce que je ne comprends pas, c'est qu'on s'interdise de consulter son travail qui est incontournable au point de vue sérieux. Tout esprit libre devrait, au moins, écouter divers sons de cloche pour se faire une opinion, et non suivre aveuglément la narration de propagande des fauteurs de guerre.
Anthony Blinken est le pupille de Samuel Pisar et, manifestement, son fils spirituel. Je ne vois pas un seul article dans ce Blog, concernant la guerre actuelle, qui n'aurait pas pu être signé par Samuel Pisar ou Anthony Blinken. Maurras et Bainville se retournent dans leurs tombes.
Rédigé par : Helveticus | dimanche 16 avr 2023 à 15:12
@ Helveticus | dimanche 16 avr 2023 à 15:12
"Je peux comprendre qu'on ne partage pas les choix politiques de Xavier Moreau. Ce que je ne comprends pas, c'est qu'on s'interdise de consulter son travail qui est incontournable au point de vue sérieux."
Arrêtez de mentir. Cessez cette posture de désinformation consistant à prétendre que vos contradicteurs ignorent le contenu des sources de propagande que vous mettez en avant. Je connais très bien ce que vous appelez le "travail" de Xavier Moreau. Je suis attentivement ses activités de désinformation depuis 9 ans maintenant. Il ment comme un arracheur de dents, à jet continu.
Il ne s'agit même pas de ses "choix politiques", comme vous dites. Il s'agit des faits sur lesquels il s'appuie.
Je prendrai un seul exemple, qu'il ne m'a fallu que quelques minutes pour trouver. C'est tout à fait représentatif de la façon dont la propagande russe s'emploie à raconter littéralement n'importe quoi.
Le 7 juillet 2022, alors que l'armée russe est déjà bien enlisée en Ukraine, Xavier Moreau est longuement interrogé sur TV Libertés.
https://www.youtube.com/watch?v=VbGkwIKVO2c
Dès les premières secondes de l'émission, on plonge dans le mensonge. Même la première question de Martial Bild en est un : "Aujourd'hui, plus de ligne directe entre Moscou et Paris, comment fait-on ?"
Cette phrase suggère que les relations diplomatiques entre les deux pays sont rompues -- et par la faute de la France, bien évidemment.
C'est un mensonge : il y a toujours un ambassadeur français à Moscou, et un ambassadeur russe à Paris. L'un et l'autre peuvent communiquer avec l'État hôte lorsqu'ils le veulent.
Martial Bild entretient l'ambiguïté. On peut aussi comprendre que Macron et Poutine ne se parlent plus. Mais à qui la faute ? Le président français a été fortement critiqué pour avoir, au contraire, tenté d'arracher entrevues et entretiens téléphoniques à son homologue russe, longtemps après qu'il fut devenu évident que nul "dialogue" n'était plus possible avec Moscou.
Les douze premiers mots de l'émission sont, déjà, un concentré de propagande et de mensonge.
La réponse de Xavier Moreau continue dans la même veine : "On peut passer soit par la Turquie, soit par la Serbie, soit par la Finlande... ou par Dubaï... tout est possible".
Moreau accrédite cette "fake news" de la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays. Lorsque deux nations sont en si mauvais termes qu'elles n'échangent pas d'ambassadeurs, il est en effet courant qu'elles passent par l'ambassade d'un pays tiers pour communiquer.
Mais "l'analyste politico-stratégique installé à Moscou depuis plus de 20 ans" (dixit Martial Bild) ajoute son propre, son énorme mensonge à la tambouille ambiante. Regardez bien la liste des pays cités.
La Turquie, faux ami de l'OTAN qui mange à tous les rateliers, normal. La Serbie, que la Russie poutiniste considère comme sa colonie, normal. Dubaï, ennemi de l'Occident car propagateur de l'islam sous des dehors modernisés, normal. Mais la Finlande ?
On reconnaît, dans cette citation paresseuse, une réalité historique obsolète : la Finlande, partie de l'empire russe pendant tout le XIXe siècle, puis forcée à une soumission à Moscou entre 1944 et 1991, sous couvert de neutralité : la fameuse "finlandisation" que les poutino-lécheurs voudraient imposer à l'Ukraine.
On comprend bien le propos de Moreau : la Finlande fait partie des pays "raisonnables", ceux avec lesquels la Russie peut "discuter", dans la mesure où ils se distinguent de l'Occident honni. Il s'agit d'allonger la liste, afin de persuader les Français qu'ils sont isolés dans leur opposition à la Russie.
Seul problème : à la date de l'émission, le 7 juillet 2022, c'était faux depuis longtemps ! C'est le 12 mai que la Finlande avait officiellement demandé à rejoindre l'OTAN, suite au retournement rapide et massif de l'opinion publique consécutif à l'invasion. Deux jours seulement avant l'émission, le 5 juillet, l'OTAN signait l'invitation officielle de la Finlande à rejoindre l'organisation !
Mais le grand "analyste politico-stratégique" (installé à Moscou depuis plus de 20 ans) fait semblant de l'ignorer. Il range toujours la Finlande au rang des pays compréhensifs envers la Russie, parce que la vérité n'a aucune importance pour lui : seule compte la propagande, qui tente de persuader les Français qu'ils sont seuls au monde dans leur hostilité à ce gentil pays qui ne ferait pas de mal à une mouche (mais qui menace tout de même régulièrement de nous annihiler par voie nucléaire).
Voilà à quoi ressemble le "sérieux" de votre ami. Je pourrais exposer des dizaines et des dizaines de mensonges de Moreau tels que celui-là. Le problème, c'est que pour réfuter un seul mot, il faut écrire plusieurs pages. Le mensonge va beaucoup plus vite que la vérité, et le Kremlin a les moyens de payer d'innombrables désinformateurs.
"Maurras et Bainville se retournent dans leurs tombes."
On s'en tape. Non seulement vous faites parler les morts, mais depuis quand vos vieux croûtons sont-ils des gourous auxquels nous devrions obéir ? Dans mon monde, on s'occupe des problèmes d'aujourd'hui et on pense par soi-même. Je ne suis pas un "nationaliste". Je suis un homme libre, autrement dit un libéral.
Les esclavagistes qui jouent du violon, ça va bien cinq minutes.
Rédigé par : Robert Marchenoir | jeudi 20 avr 2023 à 23:49
La différence entre les analyses de Xavier Moreau et celles de médias maintsream inaudibles et impossibles à prendre au sérieux à force de mensonges hénaurmes et non crédibles, est que Moreau, en se basant sur son jugement de militaire, d'historien et d'économiste affirme que cette guerre est d'ores et déjà gagnée par la Russie, alors que els médias de propagande essaie de nous faire accroire qu'une victoire ukrainienne est envisageable.
Je partage cette analyse de Moreau, la seule chose où je diffère de lui, c'est que je crains que les fous furieux néo-cons emmenés par Blinken refuseront de concéder leur défaite inéluctable en Ukraine et tenteront le tout pour le tout en déclencant une guerre mondiale contre la Russie et la Chine. Ce serait l'Armageddon avec comme résultat environ un demi milliard de mortss etune planète ravagée. A l'issue de cette tragédie, il n'y aurait que des décombres, et la puissance américaine serait réduite à un statut de 2ème ou 3ème ordre, derrière le Brésil.
Il est vain d'argumenter pour savoir qui a raison et qui a tort dans les pronostics, de Xavier Moreau ou de LCI et BFM-TV. Il suffit d'attendre le résultat du conflit militaire en Ukraine.
La fameuse contre-offensive de l'Ukraine, selon moi, n'aura pas lieu, ou si une tentative a lieu, elle échouera. Ce sera un sacrifice supplémentaire ne pure perte. L'OTAN n'a pas assez de matériel à offrir, ni la capacité industrielle de monter en puissance dans sa production d'armement pour que cette contre-offensive puisse être victorieuse. Même dans l'hypothèse où elle réussirait, le seul résultat serait de prolonger le conflit en Ukraine d'une anné et la victoire russe aurait lieu en 2024 et non en 2023, après une hécatome aggravée de plus de 100'000 soldats ukrainiens supplémentaires au minimum.
Peut-être que le but de Zélensky c'est ça après tout: l'extermination des Ukrainiens pour les punir d'avoir été pour les nazis dans le 2ème guerre mondiale, et d'avoir fait tant de pogroms au cours de leur histoire.
Dans tous les cas de figure la Russie sera victorieuse en Ukraine. Vous ne le croyez pas? OK. Alors il suffit d'attendre et nous serons fixés.
Ce qui a empêché la Russie, dont la supériorité en moyens est indiscutable, d'avoir eu une victoire rapide, c'est que les chefs des forces ukrainiennes sont une bande de nazis bandéristes qui considèrent les Russes ethniques comme n'étant pas des êtres humains mais des Untermenschen à exterminer. C'est pourquoi ils ont pris les populations du Donbass en otage, comme boucliers humains (pas grave, ce sont des Untermenschen) et ils ont transformé les villes du Donbass en fortifications où chaque maison est un bunker. Ca prend donc beaucoup de temps à l'armée russe de prendre ces villes car il faut progresser maison par maison.
Rédigé par : Helveticus | vendredi 21 avr 2023 à 15:16
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Rédigé par : Helveticus | vendredi 21 avr 2023 à 15:45