Le succès cinématographique de "Vaincre ou mourir" pourrait surprendre certains. Largement mérité, selon votre chroniqueur, il dépasse la sphère des nostalgiques de la royauté et de la France traditionnelle. Annoncerait-il un retournement culturel contre la vague de destruction, dont le "wokisme" marque le point culminant ? Il serait sans doute prématuré de le présumer, tant est grande l'ignorance, l'occultation de l'histoire.
Les critiques du film portent parfois sur telle ou telle prestation d'acteurs, ou sur le centrage de sa dramaturgie sur le personnage de François-Athanase de Charette, l'un des chefs de l'insurrection des paysans de l'Ouest contre la dictature jacobine.
Brillant et courageux officier de la Marine Royale, que Louis XVI, quelques années plus tôt, avait envoyé combattre pour l'indépendance américaine, il demeure l'une des plus célèbres figures de ce combat tragique, "Monsieur de Charette" que chantait jadis Théodore Botrel ou, beaucoup plus récemment, celui qu'un Philippe de Villiers présente comme un héros de roman.
Quoiqu'en pense la presse gauche sectaire, aucune erreur historique, aucun oubli fautif n'entache cette mise à l'écran.
On ne peut donc que saluer ici la présentation du sujet par Reynald Secher. Historien contemporain, celui-ci a consacré son œuvre – et ruiné par là même, comme on l'imagine sans difficulté, sa carrière universitaire – à la redécouverte de cette authentique croisade moderne, et notamment de l'aspect "génocidaire" de sa répression par la république. Le mot même de "génocide" ayant été inventé en 1944, on se souviendra que Gracchus Babeuf, en son temps, à propos des crimes des colonnes infernales parlait de "populocide". On notera encore que le nom du général révolutionnaire Turreau qui commandait ces assassins et ces incendiaires figure toujours impunément sur l'Arc de Triomphe. On rappellera aussi à ce sujet que c'est lui qui, le 19 janvier 1794 présenta à la Convention un plan d'extermination de la Vendée.
Au cours du XIXe siècle, de nombreux écrits ont été consacrés à l'ensemble des insurrections de l'Ouest. Pour n'en citer qu'un seul, Chateaubriand écrira ainsi en 1819, dans "Le Conservateur", un brillant et émouvant "De la Vendée" en rappelant "Ce que la Vendée a fait pour la monarchie".
C'est cependant Jacques Crétineau-Joly qui contribua le plus à la connaissance de ces guerres et de ces luttes dont il interrogea tous les survivants, dressant sans complaisances inutiles le tableau véridique, de ce qu'il appelle la Vendée Militaire, c'est-à-dire de ces Français qui prirent les armes en Poitou, en Normandie, en Bretagne ou dans le Maine, "pour Dieu pour le Roi et pour la Liberté".
Votre chroniqueur ne rougit donc aucunement de l'avoir réédité.
Techniquement, cependant, le dernier tirage était en voie d'épuisement, ce qui m'amène à devoir rééditer le Tome III dont les derniers exemplaires sont partis en ce mois de février… Ce volume nécessitait quelques menues corrections : consacré globalement aux "Chouans de 1793 à 1799" il sera donc livré dans les premiers jours de mai.
Trois tomes restent actuellement disponibles : le Tome Ier consacré à "La Grande guerre de 1793", le Tome II du "De la Terreur au Concordat 1794-1801" et le Tome IV "La Cause des Blancs", cause qui continue sous l'Empire et sera prolongera jusqu'à l'insurrection romantique conduite par la Duchesse de Berry.
Je propose donc aux lecteurs de la présente chronique d'acquérir l'ensemble de la série au prix exceptionnel de 99 euros pour l'ensemble, les trois volumes disponibles étant expédiés dès maintenant et le tome III, dès parution.
Vous trouverez en bas de cette chronique le lien correspondant sur le catalogue de l'éditeur.
Offre spéciale printemps 2023
http://www.editions-du-trident.fr/vendee.html
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La tragédie vendéenne est une des pages noires encre de l'histoire de France qui est lise sous le tapis, en grande partie par les idéologues de l'éducation (?) nationale. Il est temps que la lumière soit faite au moment où Macron s'apprête à célébrer la triste Gisèle Halimi, jacobine dans l'âme ayant léché les pieds aux mouvements communistes et islamistes tel le FNL.
Rédigé par : Laurent Worms | lundi 06 mar 2023 à 09:02
Le succès de ce film, comme celui du Puy-du-Fou, sont étonnants. Pensez-vous que la France pourra rompre un jour vraiment avec le narratif républicain?
Rédigé par : Helveticus | lundi 06 mar 2023 à 15:26
'La Vendée - Vengé' est une étude de Reynald Secher. Il faudrait aussi écrire une "Vendée trahie", trahie par la royauté "restaurée".
Il faudrait aussi s'interroger sur le fond de la révolte, qui fut un soulèvement mené pour défendre le mode de vie traditionnel, non au bénéfice d'un parti. En décidant la Dépopulation de la Vendée, la Convention a en quelque sorte rejeté ces régions rétives dans un camp politique duquel elles n'étaient pas plus ferventes que d'autres. Ambiguïté des interprétations : le chouan défend ses moeurs et sa terre, on en fait un ultra catholique et un royaliste par nature.
Le jacobinisme qui a ensanglanté les pays de l'Ouest répond à des vices de constitution qui étaient en place bien avant la Révolution.
Clémenceau était un "Bleu" de Vendée.
Rédigé par : Reynier | lundi 06 mar 2023 à 15:29
@Reynier
Les "bleus" tiennent la France depuis 1789. Même la Restauration ne les a pas délogés, comme vous le faites justement observer. Henry Coston nous a bien expliqué comment les loges, du frère Decazes, ont conservé le pouvoir. Le maréchal Pétain a échoué. Les bleus continuent de dominer à leur manière violente et tyrannique. Leur prensée s'exprime par des voix comme celle de Vincent Peillon. La république gouverne mal, mais elle se défend bien. Nous le savons depuis le 6 février 34 et les gilets jaunes l'ont subi en se faisant éborgner. Macron est un bleu de chez bleu. Même de Gaulle, au fond, était un bleu.
Il n'y a plus que Jean-Gilles Malliarakis qui tient bon dans l'antirépublicanisme. Malheureusement, depuis quelques temps il est devenu démocrate et il veut faire la "guerre aux tyrans" partout dans le monde. Il n'est pas bleu, si bleu veut dire jacobin, mais alors il est girondin. Car ce sont les girondins qui voulaient faire la guerre aux tyrans. Cette posture chez notre ami, est incompréhensible car elle contredit toute sa formation maurrassienne.Est-ce dû à son américanisme? Il est devenu wilsonien. Il veut make the world safe for democracy. J'espère que ça lui passera car il est du côté de Charrette et contre Clemenceau. Il est contre-révolutionnaire, c'est pourquoi nous le lisons.
Ma question est: est-ce que les Français peuvent se débarrasser une fois pour toutes des "bleus" qui les tyrannisent depuis plus de deux siècles?
Je pense que oui, mais il faudra encore un effort.
Rédigé par : Helveticus | mardi 07 mar 2023 à 15:46