L'agressif Wang Yi ministre communiste chinois des Affaires étrangères feint de ne pas décolérer. Il a donc confié à la porte-parole de son administration, la camarade Mao Ning le soin de protester, ce 3 janvier, contre les mesures sanitaires prises ces derniers jours par plus d’une douzaine de pays, dont la France. On peut certes regretter que celles-ci n'aient pas été plus fermement et mieux concertées au niveau des 27 pays de l'Union européenne.
Constatons qu'elles tendent toutes à imposer des tests de dépistage du Covid-19 aux passagers en provenance, ou mieux encore au départ, du continent chinois. Ce qui relève du pur bon sens.
La protestation et la propagande du gouvernement de Pékin obéissent comme d'habitude à une double intention stratégique :
- celle de propager à nouveau son épidémie en diluant, comme il le fait depuis la manifestation première du foyer de la pandémie à Wuhan à l'automne 2019
- celle aussi de tester le niveau de résistance des Occidentaux.
Rappelons donc ici quelques faits :
Depuis l'hiver 2019-2020, pendant donc près de 3 ans, le gouvernement communiste chinois avait utilisé des confinements stricts, des quarantaines centralisées, des tests de masse et une recherche rigoureuse des contacts pour freiner la propagation du virus.
Depuis le 7 décembre et pour faire cesser les explosions de mécontentement dans les 18 provinces comme dans les territoires coloniaux de son Empire, le Turkestan oriental, le Tibet, la Mongolie intérieure, Pékin la "capitale du nord" a relâché du jour au lendemain, sans préparation, ses propres mesures sanitaires.
La situation qui en résulte met en lumière une vague inattendue, et encore mal évaluée quant à la dangerosité de l'épidémie, touchant des populations massivement non-vaccinées, donc globalement moins protégées contre les formes graves.
Dans une ville comme Qingdao (1)⇓, peuplée d'environ 10 millions d'habitants, Bo Tao, chef municipal de la santé estime "entre 490 000 et 530 000" le nombre de nouveaux cas de Covid par jour. Mais il déclare que la province du Shandong n'a pas encore atteint son taux d'infection maximal.
Or, son rapport a d'abord été diffusé par un média du Parti communiste de la ville. Mais il a très vite été modifié pour supprimer les statistiques correspondantes. Ces chiffres et ces nouveaux mensonges d'un pays coutumier du fait jettent un doute sur les rapports provinciaux et nationaux d'infections.
Pékin a en effet annoncé le 30 décembre qu'il recensé 4 103 nouveaux cas pour l'ensemble du pays.
Le Shandong en a rapporté 31 pour cette province de plus de 100 millions d'habitants.
Quand on se trouve en présence d'une telle incertitude, propagée par un pouvoir totalitaire, et quelle que soit, en fait, la gravité du nouveau variant, il semble élémentaire de chercher à s'en prémunir.
Votre chroniqueur trouve même que l'attitude de la commissaire européenne à la santé relève ou bien d'une excessive amabilité ou d'un forme bruxelloise de l'humour. Mme Stella Kyriakides dit en effet avoir pris contact avec ses homologues chinois « pour leur proposer la solidarité et le soutien de l’Union européenne, ce qui inclut [son] expertise en santé publique et des dons de vaccins européens adaptés aux variants ».(2)⇓
JG Malliarakis
Pour recevoir les liens du jour de L'Insolent,
il suffit de le demander en adressant un message à
[email protected]
Apostilles
- C'est la capitale de la bière du même nom, la plus vendue dans le monde, implantée en Chine à l'époque de la concession allemande. La marque "Tsingtao" correspond à l'ancienne ancienne écriture avant la réforme de Mao Tsé-toung cherchant à imposer la déroutante romanisation "pinyin" ["Bei-jing" pour Pékin, "Xi" pour ce qui s'écrivait autrefois et se prononce toujours "Hsi", etc.]⇑
- cf. Le Monde avec AFP le 3 janvier 2023⇑
Les commentaires récents