Léon Daudet devrait être regardé, sans doute d'abord, comme l'un des plus grands pamphlétaires français du XXe siècle. Mais au-delà, on doit regretter qu'il fût mort trop tôt, en juillet 1942, à la veille d'une situation véritable de guerre civile qu'il eût peut-être même contribué à empêcher. En pèlerin, on peut encore se recueillir sur sa tombe au cimetière nostalgique de Saint-Rémy-de-Provence, à l'ombre des cyprès et des Alpilles.
Retenons donc ici l'un des plus importants conseils qu'il donnait aux jeunes journalistes consistait à leur enseigner : "Ne faites jamais de pronostic".
J'écoutai donc, en cette matinée du 14 janvier, un de ses lointains continuateurs, qui ne doit pas se sentir trop éloigné d'une telle filiation, Guillaume Bigot, très recommandable chroniqueur sur Europe N°1 le samedi. Il y consacrait un long et fort riche développement à l'état politique et psychologique de l'opinion française face à la nième réforme étatiste de l'assurance vieillesse monopolistique.
De façon prévisible, c'est-à-dire avec la réserve énoncée plus haut, on nous annonce à partir du 19 janvier un affrontement voué surtout, une fois de plus, à affaiblir le pays. Celui-ci subira les assauts antagonistes de deux négations, de deux tropismes que l'on ne peut que déplorer :
- D'une part, la résignation, la lassitude devant la gréviculture et l'incivisme, se présentent comme les meilleurs atouts de la si peu convaincante Élisabeth Borne et de son incertain patron Emmanuel Macron.
- D'autre part, les mobilisations protestataires, auxquelles viennent de se joindre les bureaucraties syndicales enseignantes font, quant à elles, le pari du dégoût pour le travail. Leur rengaine consiste à dire : nous voulons bien toucher des pensions 20 ans de plus, mais non pas travailler 2 années supplémentaires...
“Le Point” du 13 janvier nous l’assure : le gouvernement mise, en fait, sur la résignation. Publiée un vendredi 13, une telle assurance est-elle de nature à nous rassurer ? Entre paresse et soumission, je laisse le lecteur arbitrer les conséquences de ce pari déprimant et stupide.
Personnellement je me refuse à adhérer à l'une des deux faces de la neurasthénie nationale et de la tiers-mondisation rampante.
Je suggère même résolument que nous que nous les combattions à égalité, "Macronie" comme "Nupes" procédant d'ailleurs d'un même socialisme.
Il existe en effet d'autres chemins ; et il faudra bien qu'un jour ou l'autre nous en sortions, par la mise en œuvre d'une plus grande liberté, d'une plus forte responsabilité, d'une vision plus saine de la concurrence, du travail bien fait et de l'épargne.
Les voies de la solidarité ne devraient jamais être confondues avec celles de la servitude et de la bureaucratie qui l'accompagne.
On a cherché, par exemple, à partir de 2020, à nous dresser à applaudir aux performances des soignants, cependant que l'étatisme, dans le même temps, s'est employé à les bousiller comme il détruit tout ce qu'il touche. Philippe Besset président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France peut ainsi légitimement chercher, au contraire, à alerter contre l'invisibilité, dans les circuits technocratisés, tel que Parcours-sup, des professions de santé autre que celles qui conduisent à l'hôpital public.
On pourrait multiplier ce genre d'exemples. Le pays en crève. Ne le laissons pas mourir.
JG Malliarakis
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Gageons que le 19 janvier et quelques autres "mobilisations" hypothétiques resteront sans lendemain. Ces journées d'action regrouperont la bureaucratie syndicale qui trouve une occasion de sortir de leurs bureaux et permanences (surtout s'il ne pleut pas), les grincheux de tous bords, ceux qui veulent payer moins d'impôts tout en exigeant que l'état rase gratuitement tous les jours ou prenne en charge les frais de teinturier quand on est sous un arbre et qu'un oiseau "s'oubliant" tache la veste, etc...
Une population hétéroclite, qui ne tient pas compte du fait que le gouvernement est issu d'élections démocratiques où ils auraient du participer (ce qui est loin d'être le cas vu le taux d'abstention).
Résultats, leurs ballades et ou grèves ont pour résultat, affaiblir le pays et souvent obtenir le résultat inverse de leurs souhaits naïfs et démgogiques.
Rédigé par : Laurent Worms | samedi 14 jan 2023 à 17:39
@ Laurent Worms
"Une population hétéroclite, qui ne tient pas compte du fait que le gouvernement est issu d'élections démocratiques où ils auraient du participer (ce qui est loin d'être le cas vu le taux d'abstention)."
On ne peut certes pas remettre en cause la légalité du Pouvoir actuel puisqu'il est en effet issu d'élections démocratiques. En revanche le fort taux d'abstention pose un problème de légitimité d'autant plus qu'une très grosse partie des votes en faveur de M. Macron résulte uniquement d'une volonté (tout à fait compréhensible) de barrer la route du Pouvoir à Marine Le Pen et ne constitue de fait nullement une adhésion au programme du candidat ainsi élu.
Macron-Le Pen: Il est normal qu'avec un tel choix proposé, beaucoup se soient abstenus.
Rédigé par : RR | dimanche 15 jan 2023 à 00:11
"L'invisibilité, dans les circuits technocratisés, tel que Parcours-sup, des professions de santé autres que celles qui conduisent à l'hôpital public."
En effet. C'est ainsi que, dans la langue française, "les infirmières" signifie : les infirmières payées par l'Etat. Les infirmières libérales (le mot est-il encore même autorisé ?) n'existent pas.
Quant à la réforme des retraites, on notera que le Rassemblement national s'en est fait l'opposant résolu, tandis que personne ne propose de passer à la retraite par capitalisation, la seule juste et avantageuse.
Rédigé par : Robert Marchenoir | dimanche 15 jan 2023 à 20:34
@RR
Vous avez raison de pointer le vice du consentement dans l'élection quand on bourre le mou aux gens pour "barrer la route à...". Mais il n'y a pas que ça. Est-ce que vous croyez à la sincérité du décompte des voix? Moi pas. Je suis convaincu que ce décompte était truqué. Macron est tellement impopulaire qu'il ne pouvait pas ne pas être éliminé au 1er tour.
Rédigé par : Helveticus | lundi 16 jan 2023 à 01:33
@ Helveticus
"Macron est tellement impopulaire qu'il ne pouvait pas ne pas être éliminé au 1er tour."
Il faut voir qui était face à lui; impopulaire ? exact, mais encore une fois, il a été élu avec un très faible nombre de voix par rapport à l'ensemble des Français en âge de voter sans compter les voix anti-Le Pen traduisant une hostilité encore plus forte envers Marine Le Pen.
Rédigé par : RR | lundi 16 jan 2023 à 14:57
@ Helveticus
(suite)
D'ailleurs M. Macron n'est pas le premier loin de là à bénéficier non d'un vote d'adhésion envers sa personne mais d'un vote de rejet envers la personne qui lui est opposé au second tour d'une Présidentielle:
C'était le cas dès 1981 pour François Mitterrand opposé à Valéry Giscard (dit d'Estaing). Certes, François Mitterrand contrairement à M. Macron bénéficiait lui tout de même d'une adhésion réelle envers sa personne et même représentait un espoir pour des millions de Français mais il n'empêche qu'un nombre nullement négligeable du vote en sa faveur résultait d'un rejet du président sortant.
C'était bien sûr aussi le cas en 2002 où Jacques Chirac malgré son pitoyable bilan fit un score record face à Jean-Marie Le Pen.
Et encore en 2012 où François Hollande a bénéficié d'un fort rejet du président sortant Nicolas Sarkozy.
2022 n'a été que la répétition de 2017: rejet massif de Marine Le Pen et vote faute de mieux pour M. Macron. Ce n'est pas pour rien que ce dernier souhaitait cette configuration et pas une autre.
Rédigé par : RR | lundi 16 jan 2023 à 17:58
Cher RR, je n'ai pas d'autorité pour parler de ça, mais si vous me permettez de dire un sentiment personnel, je pense que Macron a été en réalité éliminé au 1er tour et que les résultats ont été truqués pour qu'il soit au 2ème contre Marine Le Pen. A partir de là, la narration officielle devennait assez facile pour ce pouvoir illégitime, manipulateur et truqueur, car on a conditionné l'opinion à un tel point depuis 50 ans qu'on a ancré un réflexe de Pavlov dans l'opinion selon lequel, pour une moitié de l'opinion le nom Le Pen évoque le diable, et pour l'autre moitié, qui a plutôt de la sympathie pour le lepènisme, certes ce n'est pas le diable, mais on s'interdit d'imaginer que cette famille puisse accéder au pouvoir. Dans ces conditions, même si au 2ème tour Marine Le Pen a probablement gagné en réalité, son échec pouvait être plus facilement accepté par l'opinion, composée d'une part d'antilepénistes enragés et diabolisants et pour l'autre part de sympathisants lepénistes résignés à l'échec de leur candadat(e) préféré(e).
Si le scrutin avait été honnête il y aurait un 2ème tour Mélenchon contre Le Pen et alors ça aurait été une situation plus difficile à gérer pour les manipulateurs. En effet Mélenchon aurait joué un rôle de repoussoir pour l'opinion modérée, Marine aurait eu encore plus de voix et il aurait été plus difficile de cacher qu'elle était en tête. Le système aurait du gérer plus d'insatisfactions, en proclamant la victoire, soit de Mélenchon soit de Marine Le Pen. Donc l'option à la fois la plus sûre et la plus vicelarde consistait à faire croire que Macron avait franchi l'obstacle du 1er tour, et à le déclarer vainqueur au 2ème, quoiqu'en vérité il était battu.
Concernant la technique de création d'un sentiment de résignation chez le camp qu'on veut faire perdre, ici la droite, c'est une technique bien connue et analysée qui s'appelle impuissance apprise, ou résignation apprise (vous pouvez même trouver l'explication sur wikipedia).
Je suis vraiment certain qu'il s'agit de manipulation mentale pratiquée par ceux qui tiennent le pouvoir, les médias et la possibilité de truquer les élections. Aujourd'hui ils sont passé maître dans cette sorte de dressage des foules.
Il y avait un temps, sous le gaullisme-pompidolisme et encore un peu sous Giscard, ou l'on avait inculqué le sentiment que la gauche ne pourrait jamais gagner l'élection. En 1981 je sentais la victoire de Mitterrand impossible à cause d'un plafond de verre. On peut dire que la gauche souffrait d'une impuissance apprise. Si Giscard avait truqué l'élection les gens de gauche se seraient résignés comme la droite se résigne aujourd'hui à perdre, en pensant que ce n'était pas possible pour eux de gagner et que Mitterrand était un vieux cheval de retour qui ne pouvait pas gagner. Cette impuissance acquise aurait fonctionné aussi parce que les communistes étaient diabolisés comme aujourd'hui le FN.
Ca a été la grande habileté de Mitterrand d'avoir réussi à surmonter ce handicap et à être élu quand-même. Encore a-t-il fallu pour cela qu'il ait de la chance et que divers aléas jouent en sa faveur: que l'"empereur" Bokassa s'énerve et balance cette affaire de diamants, ce qui a coûté à Giscard quelques centaines de milliers de voix, et surtout que Chirac fasse voter pour Mitterrand. Et enfin, Mitterrand a surtout eu de la chance que le pouvoir libéral de Giscard soit de bonne foi en acceptant sa défaite, c'est à dire en faisant un dépouillement sincère du scrutin. Il y a longtemps qu'on n'en est plus là et que les scrutins sont systématiquement truqués dams une grande mise en scène dans laquelle les médias servent à rendre vraisemblable le résultat du truquage.
Un aspect de l'impuissance acquise actuelle est que même ceux qui auraient préféré Marine Le Pen à Macron, comme vous sans doute, ne la jugent pas digne d'être présidente.
Personnellement je suis très critique envers Marine Le Pen et aussi envers son père. Mais je pense que la question qu'elle soit digne ou pas de la fonction ne se pose pas. Personne n'a été digne de cette fonction depuis trop longtemps: ni de Gaulle, ni Pompidou, qui en était peut-être le moins indigne, quoique, ni Giscard, ni Mitterrand, ni Chirac, ni Sarkozy, ni Hollande, ni Macron n'étaient dignes de cette fonction. Le seul qui aurait pu en être un peu digne était peut-être François Fillon, et on a vu comment le système a manoeuvré pour lui barrer la route, préciséement parce qu'il sentait que Fillon aurait fait une politique un petit peu française. Au moins il n'aurait pas suivi cette ligne insensée consistant à acculer la Russie au pire.
Dernier point de mon analyse: je pense que Marine Le Pen sait très bien que ce que je dis ici est vrai. Mais elle a accepté ce résultat, et le pire, c'est que je suis obligé de dire qu'elle a probablement eu raison de le faire. Car elle savait qu'il aurait été impossible de le contester, et en plus, elle fait elle-même désormais partie de ce système truqué.
Elle en a été en quelque sorte remerciée ou récompensée en parvenant à faire élire un vrai groupe parlementaire, ce qui prouve que le plafond de verre commence à se lézarder et tombera bientôt complètement.
Rédigé par : Helveticus | mardi 17 jan 2023 à 00:19
"La Russie", c'est-à-dire la coalition de voleurs et de de chauvinistes moscovites qui tient la pseudo-Fédération du même nom, s'est mise elle-même dans de sales draps en s'attaquant à un Etat européen aux frontières reconnues mais en liberté surveillée. Nul doute que Marine le Pen leur accorderait les fleurs de bienvenue que les Ukrainiens ne leur ont pas offertes (quelle ingratitude de leur part depuis 1917 et 1930 !). Les arguties du Kremlin n'y peuvent rien : tous leurs prétextes sont tombés successivement, comme à Helsinki en 1939, à Riga en 1945, à Budapest en 1956, à Prague en 1968, etc., avec il est vrai la complicité passive de l'Occident. Pendant plus de 80 ans Moscou a fasciné ses dociles captifs. Ca continue à "droite" dans le marigot des déçus souverainistes et autres, qui n'ont plus que V. Poutine pour les venger de leur impuissance et de leurs frustrations. Souvenirs de la propagande d'avant 1914, images d'Epinal de l'URSS, échos biaisés de la dernière guerre, illusion sur un possible axe "Paris-Berlin-Moscou" (comme si les conceptions des uns étaient celles des autres !), avec à la manoeuvre le KGB, et maintenant le FSB, Patriarcat de Moscou en tête.
Quand cessera cette complaisance d'une bonne part des "Droites" d'illusions pour cette Russie-là ?
En attendant, ce sont les USA, la Turquie et la Chine, voire l'Iran, qui profitent de la situation.
Peut-être demain une coalition électorale Le Pen-De Villiers-Mariani-De Gaulle Junior-Asselineau-Fillon (tous pots-de-vins purgés) remportera-t-elle les élections, enfonçant enfin définitivement la France dans son néant.
Rédigé par : Jegou | mercredi 18 jan 2023 à 20:14
@ Helveticus
La famille Le Pen est nuisible. C'est à cause du père que toute position hostile à l'immigration massive a été diabolisée et à cause de la fille que ce sont les pires qui sont élus.
François Mitterrand avait des idées nuisibles mais c'était un bon tacticien: En propulsant Jean-Marie Le Pen dans les medias publics, il a liquidé toute opposition sérieuse et ça marche encore avec la fille ce qui va donc au-delà de ce que l'ancien chef du Parti socialiste pouvait espérer.
Vous citez fort pertinemment François Fillon; ses "affaires" sont infiniment moins graves que celles de Marine Le Pen, et pourtant cette dernière n'a pas été réellement inquiétée. Ce n'est pas pour rien, les Le Pen, c'est l'assurance-vie du Système.
Rédigé par : RR | jeudi 19 jan 2023 à 13:09
@ Jegou
Pas de complaisances excessives envers la Russie, mais seulement notre intérêt.
Quel est notre intérêt à soutenir l'Ukraine ? Ce n'est nullement un pays ami.
"En attendant, ce sont les USA, la Turquie et la Chine, voire l'Iran, qui profitent de la situation."
C'est certain, pour les USA notamment.
"Peut-être demain une coalition électorale Le Pen-De Villiers-Mariani-De Gaulle Junior-Asselineau-Fillon (tous pots-de-vins purgés) remportera-t-elle les élections"
Espérons que non.
Rédigé par : RR | jeudi 19 jan 2023 à 13:14
@Jegou
Vous ne voulez pas permettre à la Russie d'assurer sa sécurité en écartant une menace existentielle dans son arrière-cour. Alors dites nous ce que vous proposez svp: êtes vous prêt à mobiliser 1'000'000 de soldats français (et à les entraîner, les armer, fabriquer les armements et la munition nécessaire, alors que vos arsenaux ont été vidés) pour défendre votre conception de la liberté en Ukraine?
C'est ce qu'il faudrait faire si vous êtes sérieux, sinon vos propos ne sont que paroles en l'air. La Russie est plus forte, elle va gagner en Ukraine.
Ci-dessous, un autre exemple de la folie furieuse des néocons, que vous approuvez aveuglément. Ils avouent maintenant qu'ils préparent le théâtre d'opération pour une grande guerre contre la Chine, exactement comme ils ont préparé la guerre contre la Russie depuis 2014.
Là ils ont craché le morceau. C'est un aveu et cela rend ridicule les éléments de langage de ceux qui parlent "agression" russe.
Une guerre contre la Chine, pour la "démocratie" bien entendu. Ce sont des fous furieux.
https://europeanconservative.com/articles/news/top-marine-general-in-japan-u-s-preparing-for-war-with-china/
Rédigé par : Helveticus | jeudi 19 jan 2023 à 15:27
@RR
Je comprends ce que vous dites de la famille Le Pen. J'ai dit que j'étais très critique envers elle. Le Pen a toujours été tenu. En tant que banquier suisse, je peux vous dire que tout le monde a Genève savait très bien dans quelle banque il avait son argent. J'ai bien connu son banquier privé, et sa femme qui était charmante. Ils avaient une propriété à Beaulieu-sur-Mer. Le ministère des finances à Paris savait tout ça aussi. D'ailleurs je me demande comment ils ont fait depuis qu'il n'y a plus de secret bancaire. J'ai dit aussi que Marine Le Pen sait que les élections sont truquées, que Macron n'a pas été élu et que c'est elle qui aurait dû gagner. Elle s'en accommode parce qu'elle fait partie du système. Avec ça elle est devenue incontournable. Je pense qu'elle finira par gagner le jeu de go, à la longue, car son parti s'implantera partout au ras des pâquerettes, à commencer par les municipalités, un peu comme autrefois le parti républicain-radical et radical socialiste. Je ne crois pas du tout que ce soit à cause de JMLP que l'opposition à l'immigration a été inopérante. Le pouvoir profond a toujours été déterminé à éradiquer le peuple français de souche chrétienne, et aucune opposition à ce plan n'aurait été tolérée, même si elle avait été portée par quelqu'un de plus présentable. Marine Le Pen sera la reine d'un pays créole, multi-ethnique, exactement comme l'Espagne du Moyen-Âge. Mais avant qu'elle n'y arrive on lui mettra encore beaucoup de bâtons dans les roues, car le pouvoir profond susmentionné ne lui fait pas confiance. Elle est encore trop française. C'est comme pour l'Église moderne: elle n'est plus catholique, elle s'est mise à genoux devant ses ennemis et leur baise les mains, mais ils continuent à la persécuter, car ils continuent à la haïr.
Rédigé par : Helveticus | vendredi 20 jan 2023 à 11:24
Je n'approuve pas les néo-cons (pas des fous, mais des messianistes), qui ne servent pas la liberté, ni les libertés. (Mais les Ukrainiens n'ont pas le choix de leurs alliés). Je constate qu'un Etat impérialiste et chauvin, et néo-stalinien en plus, qui se dit "Russie", agresse un Etat européen et son peuple, lui déniant même tout droit à l'existence et à l'identité. La Russie n'a pas plus de droit d'agression que l'URSS dont elle continue l'appareil d'Etat n'en avait envers les Baltes, les Finlandais ou les Moldaves, pour ne pas parler de son arrière-cour polonaise, tchèque ou hongroise. C'est toujours la même sinistre farce, et dans le pseudo-Empire, poursuite de la russification officielle des années 1880. Ca n'a jamais cessé.
Que les USA jouent leur jeu pervers, c'est sûr. Mais l'agression préventive pour sauver Moscou, ça ne tient pas. C'est l'éternelle chanson du Kremlin.
Quand aux soutiens de Poutine en Occident, droites frustrées par leur impuissances et leurs échecs, étatistes qui projettent leurs fantasmes sur la Russie, réalistes à court terme, etc., ils tombent dans toutes les annonces du Kremlin, avec complaisance, tant leur désir de croire fausse leurs analyses.
"La Russie va gagner" quoi ? Une question nationale de plus, des richesses à répartir entre oligarques, un tas de ruines à caractère préventif, un gonflement de ses chiffres démographiques pour faire illusion malgré son actuelle démographie, et un chef de l'Etat magnifié comme le fut Pierre le Grand.
Tel est l'impérialisme russe, qu'il ne cherche pas à être le meilleur mais le plus gros, quoi qu'il en coûte (et d'abord à ses voisins et à sa population).
Je n'ai pas de "conception de la liberté en Ukraine", je suis un Européen qui constate qu'un peuple européen est agressé par le prétendu "monde russe". Ils ne s'agit pas de savoir si les Ukrainiens nous sont amicaux, ni s'ils sont "nazis" ou "manipulés par les démocraties décadentes" (et autres étiquettes), mais si nous préférons les peuples européens aux Etats et à leurs intérêts. Cela na se joue pas sur la même durée. Et c'est cela le plus sérieux, considérer sérieusement la place des peuples réels dans le jeu des puissances.
C'est l'essentiel.
A chacun ses priorités.
Je n'ai pas de plan de paix, n'étant pas journaliste, et le bulletin de vote du citoyen ordinaire ne pèse pas lourd.
De toute façon ceux qui tiennent le Kremlin ne veulent pas de négociations (du moins à ce jour) : la guerre prolongée les maintient au pouvoir.
L'idéal serait que ça s'arrête, évidemment, mais quand on a dit ça, on n'a pas dit grand chose. On peut évidemment s'éprendre de la Russie de V. Poutine et lui laisser faire ce qu'elle veut, mais hors des matières premières (son moyen de chantage), elle n'a rien à nous apporter.
Ce qui n'est pas une raison pour accepter les bonbons empoisonnés des USA, c'est vrai.
Rédigé par : Jegou | vendredi 20 jan 2023 à 19:03
Cher Jegou, je vois beaucoup de choses comme vous mais pour l'Ukraine, désolé, je ne suis pas d'accord.
Le mot Ukraine signifie "confin", "périphérie", "marche", etc. Je me suis bien renseigné pour vérifier ce fait auprès de connaisseurs de la langue russe. Donc ce sera toujours une marche, soit de l'empire yankee, bastionnée et armée contre la Russie. Soit de la grande RUSSIE. Au mieux un état-tampon, neutre.
L'Ukraine n'a jamais été indépendante avant 1991, c'est une nouveauté. Et la Russie a accepté cette indépendance. Elle aurait pu accepter un état tampon. Pas une Ukraine membre de L'OTAN.
Si les dirigeants de l'ouest avaient été des hommes (et femmes) d'état, ils-elles auraient compris que l'Ukraine devenue indépendante, pour la première fois dans l'histoire, ne pouvait durer que si elle devenait un état tampon, avec une force militaire certes, pour se défendre, mais uniquement pour se défendre et ce autant contre l'ouest que contre l'est. En quelque sorte un état neutre comme la Suisse qui est aussi une Ukraine, c'est à dire un territoire qui a donné finalement un état, condamné à être neutre pour survivre car il est composé de confins des grands empires ou nations hégémonique voisins: germanique et français et même d'un morceau d'Italie.
Pour qu'un ensemble de ce genre soit viable, il faut en outre impérativement que les différentes races qui la composent soient traitées sur un pied d'égalité, possèdent une autonomie régionale très large, confinant à la souveraineté (les cantons suisses sont en principe des petits états souverains ayant délégué une part de leur souveraineté à la Confédération) et il va de soi que leurs langues doivent être respectées ainsi que leurs confessions religieuses.
Or c'est tout le contraire qu'a voulu faire la nouvelle Ukraine dominion yankee: persécutions des russophones, interdiction de la langue russe, changement des noms des localités russes pour leur donner des noms traduits en patois ukrainien. Exemple:Artemiovsk devient Bakhmut. Kiev devient Kiyv, Kharkov devient Kharkhiv, etc. C'est grotesque.
Il y a eu une époque en Suisse où il y avait une tendance pangermaniste chez les Suisses allemands, certains voulaient qu'on germanise au maximum les noms de lieux. Ainsi par exemple Payerne dans le canton de Vaud aurait dû s'appeler Peterlingen. Sur d'anciennes cartes de géographie du 18e on peut lire ça: Peterlingen, car le pays de Vaud était sous souveraineté bernoise. Mais pour les habitants ça a toujours été Payerne, jamais Peterlingen. En revanche beaucoup de localités dans des cantons bilingues ont officiellement deux noms: Fribourg- Freiburg, Morat- Murten, Bienne- Biel, Sion - Sitten, Sierre - Siders, Coire - Chur. Il y a beaucoup de ces noms doubles, officiels, et sur les panneaux indicateurs sur la route on peut lire : Ligerz- Gléresse, par exemple.
Donc moi je dis: si ces Ukrainiens patriotes avaient l'intention de créer une nation nouvelle, slave, mais ni russe ni polonaise, avec des ethnicités diverses qui vivent ensemble, alors que la plus grande partie du pays à fait partie de la Russie depuis des siècles, la moindre des choses eût été de laisser leurs noms russes aux villes clairement russophones: celles du Donbass, éventuellement on pouvait donner un nom clairement ukrainien à certaines localités, mais seulement celles dans des territoires qui depuis des siècles n'appartiennent plus au monde russe: par exemple Lvow, qu'on pourrait appeler Lviv sans mettre de panneau indicateur bilingue. Mais pour des villes qui ont longtemps été de grandes capitales régionales russes comme Kharkow, ou Kiev, le maximum qu'on pouvait faire, par égard aux russophones, était de leur donner alternativement et officiellement les deux noms: Kharkov Khakiv, Kiev, Kyiv, etc. Sinon c'est une insulte à 50% de la population.
Je pense qu'au début les habitants de l'Ukraine ont adhéré au projet de créer une nouvelle nation, en pensant qu'on respecterait leur culture. Mais à un moment donné on s'est rendu compte que le projet était au contraire l'épuration ethnique antirusse. Alors là l'opinion de ceux qui sont russes ethniquement et culturellement à basculé.
Pourquoi a-t-on voulu faire cette épuration ethnique ? C'est un mélange du fanatisme nationaliste rééllement nazi chez ces groupes, dont on sous-estime toujours l'influence, et qui considèrent les Russes comme des sous-hommes à exterminer. Il y a des ressentiments qui remontent à la 2ème guerre mondiale. Évidemment, la propagande russe a pu trouver là du grain à moudre et un argument qui a été efficace. Mais c'était de bonne guerre et c'était une faute politique commise par la partie ukrainienne qui a permis aux Russes de retourner l'opinion à l'est du pays.
C'est parce que vraiment il y a un projet impérial antirusse, voulu par une coalition de nationalistes ukrainiens chauvins, de néocons frapadingues qui veulent éliminer la Russie comme grande puissance,comme si c'était possible, et qui se servent de ces derniers (les nazis), et de Juifs comme Zelinski dont le vrai but est, c'est de plus en plus évident de faire tuer un maximum d'Ukrainiens cosaques pour venger les pogroms que leurs ancêtres ont fait subir aux ancêtres de Zekenski.
Poutine a tout à fait raison de dire qu'on a voulu créer artificiellement une anti Russie et attiser artificiellement la haine des Russes et de Russie. Il a eu raison de vouloir stopper ça car s'il laissait faire, c'était une menace existentielle pour la Russie.
La théorie des Russes c'est que l'Ukraine, la Biélorussie et la Russie ne sont qu'un seul et même peuple. Cette théorie est assez convainquante. Nous avons actuellement en Suisse deux magnifiques expositions (à Genève et à Bâle) qui présentent les trésors des musées de Kiev. Bonne idée du gouvernement ukrainien de mettre en sécurité leurs trésors en Suisse pendant quelques temps. Je recommande à tous de voir ces deux exposition. On y constate une chose:c'est que l'on veut nous faire croire qu'elles manifestent la richesse de la culture ukrainienne. Eh bien quand on les voit, on constate que ce sont de grands artistes russes qu'on y admire: des artistes qui de leur vivant étaient russes, se sentaient russes et avaient le désir d'être considérés comme appartenant à la grande culture russe.
C'est pourquoi je pense que cet argument que vous nous servez complaisamment et qui consiste à s'indigner vertueusement du déni de l'existence d'une nation ukrainienne de la part de Poutine, c'est de la cuistrerie. Je ne dis pas que vous êtes un cuistre. Vous ne l'êtes pas. Mais vous avez accepté un argument de propagande astucieux qui est une cuistrerie.
J'ai été long mais il fallait développer le sujet. Pour résumer: oui, une Ukraine indépendante, si elle avait été conçue comme un état tampon et qu'on avait solennellement proclamé dès le départ qu'elle n'appartiendrait JAMAIS à aucune alliance militaire, ni ni russe ni otanienne, aurait été viable, dans le respect des droits ethniques et culturels de toutes les composantes de sa population. Il y avait probablement un consensus majoritaire sur cette idée au début. Mais si on prétendait construire une anti Russie, membre de la très belliciste et agressive alliance appelée l'OTAN qui désigne elle-meme la Russie comme son ennemie. Dans ce cas, c'est qu'on était un fauteur de guerre irresponsable, et un politique irréaliste car cela revenait à compter pour rien une grande puissance: la Russie, qui est et restera, au delà de tout le mal qu'on peut penser de ses élites dirigeantes (appelez les cliques si vous voulez) momentanées, un facteur PERMANENT de la géopolitique mondiale. D'ailleurs, penser qu'on a l'obligation de faire la guerre à une grande puissance, ou l'acculer à faire la guerre (ce qu'on a fait avec la Russie), parce que ses dirigeants sont des salauds, c'est de l'inculture, de la stupidité, du bellicisme, c'est criminel et c'est irresponsable.
Rédigé par : Helveticus | vendredi 20 jan 2023 à 22:43
Et puis je voudrais dire encore une autre chose à Jegou, car je n'ai pas épuisé le sujet.
C'est que l'occident n'a pas seulement voulu faire la conquête militaire de l'Ukraine (intégrer un pays dans une alliance militaire équivaut à l'annexer militairement à un empire), ce qui était déjà en soi un casus belli, car cela menaçait les intérêts vitaux de la Russie. En plus, il y avait le projet, disons trotskiste, ou marxiste culturel, de créer un pôle d'attraction à la fois économique (en arrimant l'Ukraine économiquement à l'UE) et sociétalement subsersif (agenda LGBTQIA), pour atteindre dans son cœur la Russie. Car la prochaine étape c'était de faire la même chose à Moscou: un régime change, en se servant de l'attraction à la fois du succès économique et de la décadence morale occidentale, pour renverser la Russie restée conservatrice. Bref, la prochaine étape prévue c'était Maïdan à Moscou, révolution colorée et gay pride obligatoire dans toute la Russie.
L'opération militaire spéciale à tué tout ça dans l'œuf. Ouf !
Ce qui est très étonnant c'est de voir des gens qui en Europe de l'ouest sont très opposés aux idéologies toxiques du marxisme culturel, applaudir des deux mains, uniquement par haine du régime russe et de la Russie en général, quand on veut imposer ces idéologies toxiques dans l'ensemble du monde orthodoxe. C'est une incohérence, mais passons.
Il est clair, et c'est tout le sens de l'action des agitateurs j. habituels comme BHL, Raphaël Glucksmann & Co, (ce sont les mêmes qui avaient déjà organisé la révolution de 1848, puis de 1905 et 1917, 1968, etc.) que ce concept politique a pour lui un certain attrait. Principalement, c'est l'attrait de l'économie mondialisée sur le modèle américain. Ce modèle à une force d'attraction en Ukraine car on le crédite d'une capacité à "libérer les énergies". On accepte le LGBT, à contrecœur, parce qu'on espère un progrès économique.
Je me mets à la place d'un jeune homme ukrainien qui entre sur le marché du travail. Même s'il a des idées conservatrices, notamment sur les questions de société, il a envie de bénéficier des opportunités qu'il imagine à sa portée si l'Ukraine se rapproche de l'UE. Il se fait en partie des illusions, mais il a cet espoir et c'est cela qui l'a fait descendre sur la place Maïdan. Il aurait souhaité que l'Ukraine puisse se développer comme un pays où tout le monde se sente chez soi, y compris ses parents et amis qui se sentent russes. Il n'a pas voulu cette violence faite aux Russes du Donbass. Il ne veut pas le mariage homo. Il a simplement suivi le mouvement, en espérant avoir plus d'opportunités pour son avenir professionel. Maintenant il commence à se faire des gros soucis car il sait par tous ce qu'il entend, que c'est une hécatombe et que sa génération est envoyée à la boucherie, il sait qu'on ment quand on dit que l'armée ukrainienne n'a pas beaucoup de pertes. Il n'a pas envie de mourir pour Bakhmut, mais il continue de soutenir l'effort de guerre car il rêve toujours d'un modèle libéral qui lui plaît mieux que le modèle autoritaire russe qui lui paraît moins prometteur économiquement. Donc il suit toujours le mouvement. (Mais je suis sûr que beaucoup ont des doutes car ils n'ont pas élu Zelenski pour avoir la guerre mais au contraire pour qu'on se réconcilie avec les Russes). Il n'a pas envie d'aller se faire tuer mais il le fera peut-être s'il est recruté, parce qu'il croit encore au rêve occidental.
Il a l'impression que si la Russie gagne, ce sont tous ses espoirs d'avenir qui s'envoleront. Alors il suit le mouvement.
Bon, maintenant la réalité est ce qu'elle est. La Russie gagnera cette guerre. C'est certain. Dans quelques temps, notre jeune homme devra se résigner au fait que la moitié de l'Ukraine sera annexée par la Russie et entrera dans un système économique qui est celui de la Russie, et qui malgré tout a des performances pas mauvaises. Il verra que ses amis et connaissances du Donbass s'en accommodent, certains avec enthousiasme, d'autres avec résignation. Mais tout le monde acceptera les aides sociales russes, le développement économique russe, les soins médicaux russes, les emplois russes, etc. Il verra le Donbass se relever à la vitesse grand V, alors que la partie ouest du pays, saignée à blanc à cause des sacrifices exigés par le sanguinaire Zelensky, et dont les infrastructures ont été dévastées, est dans la misère noire. Car bien entendu tous les rapaces du big business international qui se frottaient les mains d'avance des juteux contrats pour reconstruire le pays, eh bien ces investisseurs ne sont pas là parce que l'état ukrainien à cessé d'exister et que donc tous les prêts consentis à l'Ukraine sont caducs, ne seront jamais remboursés, et d'ailleurs tout le pays est sous occupation russe.
Dans ces conditions, que fera notre bon jeune homme ? Il quittera peut-être le pays pour aller en Allemagne, ou en Suisse. (En France il n'y faut pas songer. Ce pays est dans la misère, avec un chômage épouvantable). S'il reste au pays, il faudra bien qu'il s'accommode de la situation telle qu'elle est. Il trouvera peut-être un emploi dans une entreprise russe. Il dira au chef du personnel qu'au fond de son cœur il s'est toujours senti russe. On dit ce genre de choses pour trouver un emploi. Et quand on les dit on les pense car on croit toujours sincèrement à ce qui est dans notre intérêt.
Bref. On ne sait pas comment les choses évolueront dans la longue durée. À court terme, la Russie sera victorieuse. C'est la seule certitude. Mais Macron et Scholz vont réarmer. À l'ouest il n' y aura plus que le secteur de la défense qui donnera des emplois car pour le reste les économies européennes sont plombées et vont se traîner dans une récession qui va durer. Et tout ça sera la conséquence de la guerre contre la Russie et du sabotage de North Stream II. Les économies européennes ne s'en remettront pas. Cette guerre à été un piège tendu par oncle Sam pour mettre l'Europe à genoux. Et c'est réussi. Le plus grave sera la pénurie d'énergie à cause du refus du gaz russe bon marché.
Peut-être que les néocons, qui n'accepteront pas la victoire russe, réussiront à forcer L'OTAN à un réarmement massif et dans 5 ans, 10 ans, ils parviendront à déclencher vraiment une guerre mondiale après avoir rearmé massivement cette Europe, qui aujourd'hui n'a ni soldats, ni armes, ni munitions. Dans ce cas, peut-être que la Russie sea vaincue cette fois. Mais je ne pense pas. Je pense que l'Amérique sera vaincue (à cause de la Chine qui est invincible) et même si elle était victorieuse, sa victoire sera comme celle de la France en 1918, ou de l'Angleterre en 1945. Dans ces cas, le vainqueur est en réalité vaincu.
Si une 3ème guerre mondiale est déclenchée par les antirusses et antichinois enragés, nous ne savons pas ce qui adviendra. Ce sera l'apocalypse. L'issue est absolument incertaine. 500 millions de morts, au moins, et après...? Mais ça m'étonnerait que la démocratie libérale sorte en grande gagnante comme en 1945.
Pour la russité ou non de l'Ukraine, je dirais ceci. Cela dépendra de la, question: combien de temps l'Ukraine restera-t-elle sous souveraineté russe? Si elle reste russe encore un siècle ou deux, elle sera définitivement russe. L'Alsace, pays germanique, est bien devenue française puisque la France l'a gardée depuis Louis XIV. Si la Russie est vaincue dans la 3ème guerre mondiale, alors l'Allemagne fera de l'Ukraine son espace vital, au moins la partie ouest. Ce sera la revanche posthume d'Hitler. Mais le Donbass et la Novorussia resteront probablement russes pour toujours après avoir été conquises par Poutine en 2022-2023.
Je voudrais proposer à la réflexion des lecteurs de ce blog l'observation suivante. Le 6 décembre 1992, en votations populaires et à la surprise générale, la Suisse a décidé à une majorité infime du peuple mais à une majorité très forte des cantons de rejeter le traité EEE (Espèce Économique Européen) négocié avec Jaques Delors. Ce traité aurait été l'antichambre de l'adhésion à l'UE. Son refus à semé la consternation dans toute l'opinion progressiste suisse. L'UE apparaissait alors comme un idéal pour tous ceux qui trouvaient la Suisse un pays trop conservateur. On espérait d'un rapprochement avec l'UE, en outre, exactement ce que les Ukrainiens en espèrent: plus d'opportunités, plus d'emplois. La campagne du non avait été menée par monsieur Christophe Blocher, un industriel milliardaire, un homme très à droite, un colonel, un patriote, qui ne voulait à aucun prix sacrifier la souveraineté de notre pays. Blocher à été haï d'une manière inimaginable par tous ceux qui rêvaient d'une Suisse plus "ouverte" par adhésion à l'UE. Ils l'ont vu comme les Ukrainiens voient Poutine, un salaud qui les privait de leurs espoirs d'un avenir meilleur. Je me souviens de cette phrase d'un jeune socialiste pro EEE Pierre-Yves Maillard en 1992. "La Suisse de Christophe Blocher c'est le cimetière de nos espoirs et de nos perspectives". Cela reflétait parfaitement le sentiment de ceux qui avaient voté oui à L'EEE.
Aujourdhui, Pierre-Yves Maillard est devenu un leader socialiste très important et président de l'Union Syndicale Suisse. C'est lui qui en 2019 a pesé de tout son POIDS, décisif, pour que la Suisse oppose une fin de non recevoir définitive aux demandes de Bruxelles qui insistait énormément pour que la Suisse signe un "Accord Cadre Institutionnel". Pourquoi PYM a-t-il changé d'avis sur l'Europe? Parce que depuis 1992 on a eu le temps de s'apercevoir que la Suisse, grâce à sa non- appartenance à L'UE, donc grâce au refus de L'EEE en 1992, s'en sort beaucoup mieux que les autres pays européens, ou disons beaucoup moins mal. L'UE apparaît désormais à une majorité écrasante comme un repoussoir. 90% s'opposent à tout rapprochement avec l'UE. La plupart de ceux qui avaient voté oui à L'EEE, comme PYM, ont changé d'avis.
Je pense qu'il en ira de même avec l'Ukraine. Les perspectives économiques pour les pays de l'UE sont extrêmement mauvaises. L'avenir européen dans les 10 prochaines années est sombre. Ce sera un appauvrissement continu et une baisse massive du niveau de vie, sans parler du chômage, de l'immigration et des problèmes sociaux de toutes sortes. Le refus d'une bonne coopération avec la Russie et notamment du gaz russe sera une des causes principales du marasme. On n'a jamais vu une politique aussi suicidaire.
En comparaison, je pense que la Russie victorieuse, avec son modèle colbertiste et son étonnant dynamisme économique, va être une locomotive économique. Pour les Ukrainiens, elles re-deviendra attractive, d'autant plus qu'ils verront que l'Europe plonge dans la misère. L'Europe ne les fera plus rêver, comme c'est le cas pour les Suisses.
Je prévois que le modèle occidental perdra beaucoup de son attrait dans les 10 prochaines années aux yeux des Ukrainiens, qui vont de nouveau se sentir beaucoup plus russes, en proportion de l'attractivité économique comparée de la Russie par rapport au marasme européen, auto infligé par soumission abjecte aux maîtres yankee dont les intérêts sont contraires à ceux des peuples européens.
Rédigé par : Helveticus | samedi 21 jan 2023 à 01:24
EEE = Espace (et non Espèce) Économique Européen. Désolé
Rédigé par : Helveticus | dimanche 22 jan 2023 à 10:01