Ce 10 août, les lecteurs de L'Opinion ont pu découvrir sous la signature de Claude Leblanc un étrange éclairage sur le conflit des deux "Chine". On leur apprenait que "la rivalité autour de Taïwan concerne le contrôle des technologies de pointe, en particulier la fabrication de semi-conducteurs pour lesquels la planète entière est dépendante de l'île". Et cet enjeu strictement matériel leur était présenté comme allant "au-delà des valeurs démocratiques".
Il est vrai que, deux mois plus tôt, en juin, un économiste planificateur sévissant sur le continent chinois avait cru pouvoir appeler son gouvernement à s'emparer militairement de l'entreprise TSMC. L'usine de ce fabricant taïwanais se situe, en effet, en tête de l'industrie internationale des puces électroniques dont l'importance mondiale n'échappe à personne. Mais il est non moins connu, face à cette menace, que les dirigeants de cette firme ont prévu, dans l'hypothèse de la conquête de l'île nationaliste, de replier leur activité en Amérique du Nord.
On ne peut donc intellectuellement que sourire, et d'un point de vue civique on doit s'inquiéter, de voir une partie des élites dirigeantes de notre pays se satisfaire, une fois de plus, de sophismes technocratiques. On ne peut pas laisser croire, éventuellement, que l'on pourrait réduire le combat de la "république de Chine réfugiée à Formose" et de sa courageuse présidente, à la fois à une rivalité de puissance entre Washington et Pékin et à une lutte pour la possession de ressources technologiques et de quelques matières premières...
Ce qui est en jeu relève en vérité de la lutte pour la liberté et l'identité.
Car, pas plus qu'on ne comprend le conflit russo-ukrainien sans considérer : d'une part de la charge émotionnelle de l'héritage politique et culturel, disputé entre les deux nations, du grand-duché de Kiev ; mais aussi, d'autre part les leçons de l'expérience monstrueuse de l'Union soviétique, – on ne comprend évidemment pas la relation entre la Chine continentale et Taïwan, dès lors qu'on fait abstraction de l'histoire du régime maoïste et que l'on réduit l'île convoitée à la production, certes stratégique, des semi-conducteurs.
La conquête du continent par les armées de Mao et du maréchal Zhu De en 1949 a certes balayé, peut-être définitivement, bien des reliquats des siècles antérieurs. Du passé elle a tant fait table rase que, dès 1956, un observateur comme Robert Guillain, qui avait connu et parcouru le pays depuis quelque 20 ans, qui avait vécu l'occupation japonaise, pouvait remarquer la radicale transformation du pays : "Qu'est-ce qu'on leur a donc fait ? Mais qu'est-ce qu'on a pu faire aux Chinois pour obtenir ceux que voici ?... C'est le cri du visiteur qui a connu la Chine et les Chinois d'hier. Une des grandes victimes du nouveau régime, c'est le sens de l'humour ; une des plus notables disparitions, c'est celle du Chinois intelligent ; un des personnages qui appartiennent au passé, c'est la jolie Chinoise." *
En dehors de sa très forte coloration nationalitaire, de sa xénophobie foncière, voire de son racisme très ordinaire à l'endroit des Africains, des dravidiens de l'Inde ou des Tibétains, la révolution chinoise a largement pratiqué, en effet, le rejet en profondeur des bases de l'identité nationale. On notera, par exemple, que Taïpeh n'a jamais avalisé la réforme barbare de la "simplification" des caractères chinois et que l'armée nationaliste a su héroïquement préserver et transférer à Taïpeh les trésors du musée de Nankin.
Aujourd'hui il est toujours interdit aux 95 millions de membres du Parti de pratiquer une religion quelconque. En tête, bien sûr, les "religions étrangères"**. Mais même les religions pourtant typiquement chinoises, socles de l'identité culturelle, les "trois sagesses", le bouddhisme sous ses diverses écoles, le confucianisme ou le taoïsme sont considérées, elles aussi, comme éminemment suspectes. De Marx, les communistes locaux ont adopté, au pied de la lettre la définition de la religion comme "opium du peuple", aggravée par le rôle historique attribué, quelque peu abusivement; à l'opium, dans les malheurs de la nation.
On doit, à cet égard, relativiser l'écriture victimaire de l'abaissement de la Chine au XIXe siècle : les fameux traités inégaux qui auraient été imposés par l'Angleterre, à la suite des guerres de l'opium, puis l'implantation des puissances, de l'Allemagne au Japon, dans le cadre d'un statut en partie colonial, tout cela ne doit pas être regardé comme la cause, mais plutôt comme la conséquence de l'effondrement de la société impériale.
Le déclin de l'empire sous la dynastie mandchoue des Qing peut être observé, en effet, sur une longue période : entre l'apogée de celle-ci au XVIIIe siècle, particulièrement puissante sous le règne du glorieux contemporain de Louis XIV, Kang Xi (1661-1722); et jusqu'à la fin du parcours, la révolution républicaine de 1911, qui clôt les 268 années de son "mandat céleste". Or, la véritable catastrophe fut occasionnée par un conflit intérieur et, notamment, par la révolte des Taiping, qui fit, de 1851 et 1864, entre 20 et 30 millions de morts, soit la guerre civile la plus dévastatrice de l'histoire.
De façon significative, l'historiographie communiste officielle considère que le mouvement Taiping préfigure la révolution maoïste. Ses conceptions égalitaires sont supposées la rapprocher de l'idéologie marxiste, sa contemporaine.
On ne saurait donc s'étonner que la Chine soit devenue communiste par la violence.
Laszlo Ladany, jésuite hongrois, a consacré sa vie (1914-1990) à l'étude de la Chine, de sa culture et de son régime. À la tête d'une équipe qui, basée à Hong Kong, bénéficiait encore des lois et des libertés de l'Empire britannique, son observation se plaçait sous le patronage de Matteo Ricci. Il dirigeait, en tant que rédacteur en chef, "China news Analysis", irremplaçable bulletin d'information permettant d'appréhender la réalité quotidienne de l'Empire du milieu. Publié en 1988, son ouvrage magistral "The Communist Party of China and Marxism, 1912-1985", n'a malheureusement jamais été traduit en français. Il y met pourtant en lumière, notamment, une spécificité fondamentale du marxisme chinois. Il s'agit d'un aspect trop souvent oublié de la révolution maoïste : le peu de place accordé à la pensée de Marx lui-même. C'est au départ une version largement amputée de sa vraie dimension, économique, qui aura été servie à l'usage des premiers militants, grossièrement réduite et vulgarisée par Engels, comme elle avait inspirée Lénine et Staline.
Les écrits de l'ermite du British Museum n'avaient fait l'objet que d'une diffusion extrêmement restreinte. Ceci jusqu'en 1921, époque où le parti communiste apparaît, qui sera longtemps placé par Moscou dans la dépendance du mouvement nationaliste Kouo Min Tang de Sun Yat-sen. La séparation des deux branches s'effectuera dans la douleur, seulement après la mort de Sun Yat-sen, lequel disparut en 1925. Son successeur Tchang Kaï-chek (pin yin : Jiang Jieshi) entreprend de liquider les communistes en 1927.
C'est donc à l'école et sous la férule du Komintern que le "marxisme-léninisme", concept forgé par Staline, va dès lors se propager dans cette région du monde et au sein de cet appareil militant. La variante sociale-démocrate n'y joue aucun rôle, aucun congrès de Tours n'y est nécessaire pour se débarrasser d'aucun Léon Blum.
Une autre "révolution chinoise" avait commencé dès 1919 avec les protestations des étudiants contre le statut de leur pays maintenu par le traité de Versailles. Le congrès de Bakou, organisé par les bolcheviks en septembre 1920 pour satelliser se proposait de les peuples de l'orient ne s'intéressait pas encore aux patriotes chinois. C'est l'héritage de ceux-ci beaucoup plus que les semi-conducteurs, et c'est la cause de liberté et de l'identité, qui représente l'enjeu de la confrontation dans le détroit de Taïwan.
JG Malliarakis
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NOTES
* cf.Le Monde du 23 janvier 1956
** Les mémoires du maréchal Zhu De (Chu Teh), qui fut le véritable artisan de la victoire militaire communiste de 1949 ont été pieusement recueillies par AgnèsSmedley (1892-1950), une journaliste américaine admiratrice de la révolution maoïste. Militante marxiste depuis la Première Guerre mondiale, ralliée au Komintern, c'est sans aucune réserve qu'elle reprend les souvenirs de cet ancien seigneur de la guerre, opiomane, recruté en 1925 par le parti communiste sous la férule de Zhou Enlai. Sous le titre de "La Longue marche"leurs entretiens ont été publiés complaisamment, en France par l'Imprimerie Nationale, sous forme de deux gros volumes reliés rouges en 1969 « en raison de leur caractère scientifique et culturel ». Cette autobiographie fourmille de charges haineuses contre les chrétiens. Dénoncés comme agents des Occidentaux, ils viennent évidemment en tête des ennemis religieux. Ils sont suivis des musulmans envisagés comme des "nationalités" ambiguës aux connotations négatives.
D'une part, en effet, les "hui" forment un communauté distincte des "han", qui sont considérés comme la nationalité de référence : la langue chinoise est ainsi appelée "han yu". Recensés officiellement à hauteur de 20 millions, chiffrage probablement sous-évalué, ces musulmans sont disséminés dans quelques provinces et ils exercent certaines professions traditionnellement interdites aux bouddhistes, telles que la boucherie. Quant à l'islam des Ouïgours ou des Kazakhs, il est instrumentalisé de façon négative par la propagande officielle qui s'emploie à rééduquer brutalement les croyants récalcitrants. Stigmatisé par le pouvoir, il est désigné comme un vecteur terroriste et séparatiste au Turkestan oriental rebaptisé "Xinjiang", nouveau territoire.
Vision grossière que réduire Taiwan à l'usine des semi-conducteurs. On croirait que l'auteur de l'article de l' Opinion soit un agent de la désinformation chinoise qui ne tient pas compte des différences entre les des deux systèmes politiques et réduit le nationalisme communiste chinois au contrôle d'une simple entreprise.Ce journaliste a-t-il déjà oublié ce qui s'est passé à Hong Kong?
Rédigé par : Laurent Worms | jeudi 11 août 2022 à 09:32
Excellent travail comme habitude, qui nous donne des sources et des informations precieuses sur la Chine, son histoire, en particulier depuis 1949. J'ai ainsi appris l'existence de ce jesuite hongrois, Ladany et la journaliste americaine, marxiste. Vous citez aussi Robert Guillain qui fut journaliste au Monde a une epoque ou l'on pouvait encore lire ce journal. Aujourd'hui, les journalistes sans references historiques restent a la surface des choses et ne donnent que des informations superficielles comme on peut en lire dans l'Opinion et beaucoup d'autres journaux, sans parler de la television.
Rédigé par : Carbou Jacques | jeudi 11 août 2022 à 12:01
C'est toujours avec grand intérêt que l'on reçoit les analyses de M. Malliarakis. En l'affaire, ce qui m'intéresse c'est la dérive du peuple taïwanais depuis trente ans. Je l'ai fréquenté pour le travail et pour des relations familiales tout au long de la période. Alors que dans les années 90, les "indépendantistes" ressemblaient à des aborigènes égarés dans l'histoire moderne, la population de l'île était prête à essayer le concept continental d'un pays, deux systèmes. Evidemment la nuit du 4 juin 1989 avait refroidi les ardeurs de réunification mais quand même, c'était un regrettable accident dans des circonstances liées à la glasnost soviétique. On oublie que c'est Gorbatchev qui déclencha le sit-in estudiantin à Pékin. Puis, après Deng Xiaoping le rusé, le shanghaïen pragmatique Jiang Zemin et l'apparatchik playmobil Hu jintao, accéda au pouvoir le fils de prince sans diplômes qui voulait écrire sa page d'histoire et prendre sa revanche sur l'appareil. Xi Jinping décréta le China Dream réalisable : revenir sur toutes les marches de l'Empire du Milieu, et ce avant 2049.
Les marques d'hostilité envers le parti de l'indépendance molle puis les menaces ouvertes d'un débarquement précédé d'une incinération des infrastructures formosanes par les mille fusées plantées au Fukien, ont retourné l'opinion comme une crèpe. La mise au pas brutale de l'enclave de Hong Kong a confirmé les craintes d'une "normalisation" des esprits et des moeurs dans la grande tradition communiste, ce qui fut confirmé récemment au moment de la visite de Nancy Pelosi, sous la forme d'une rééducation massive du peuple taïwanais annoncée par le Global Times.
L'hubris de Xi Jinping n'est pas contenu, même si l'on sait que Li Keqiang diverge pour des raisons de meilleure gestion d'un empire compliqué et inséré complètement dans une économie mondiale qu'il ne maîtrise pas. Il faut espérer que le XXè Congrès se réveille et contemple la promesse d'une guerre forcément perdue contre les Etats-Unis et le Japon avant de virer un président hystérique qui a constitutionnalisé sa pensée ! On peut rêver.
Rédigé par : Catoneo | vendredi 12 août 2022 à 21:57
JGM est fasciné par la Chine et il en connaît un rayon sur le sujet. Je n'en connaîs pas autant que lui, mais j'ai épousé une Chinoise, très chinoise, d'une famille chinoise historique et pétrie de culture chinoise jusqu'au bout des ongles. Pour moi il est clair que ce Robert Guillain était un imbécile. Seul un imbécile doublé d'un cuistre peut écrire "une des grandes victimes du nouveau régime, c'est le sens de l'humour ; une des plus notables disparitions, c'est celle du Chinois intelligent ; un des personnages qui appartiennent au passé, c'est la jolie Chinoise." Je connais beaucoup de chinois ayant le sens de l'humour, très intelligents et énormément de jolies chinoises. Ma femme a de l'humour, elle est très intelligente et elle est jolie. Alors, le Guillain...
Il faut distinguer un grand peuple de son régime. La Chine a du subir une révolution qui a eu deux faces : la face incarnée Sun Yat Sen, qui n'était rien d'autre qu'un franc-maçon adepte des idées des lumières. Et la face incarnée par Mao, qui était issu du même moule tout comme Marx et Ledru Rollin se sont côtoyés à Londres. Tout ça c'est du pareil au même. Même ce gros bêta de Malraux nous raconte dans son roman très mauvais la condition humaine comment les gens du Guo Mintang et les communistes se côtoyaient dans le Shanghaï de l'époque. La grand-mère de ma femme a connu cette époqueà Shanghai. Je l'ai encore connue, elle et est morte il y a 10 ans âgée de 100 ans.
Ce que JGM ne comprend pas, c'est que les Chinois se sont trouvés dans des situations invraisemblables et cruelles, ce qui fait qu'ils ont du accepter le régime de Mao. Mon beau père était général dans l'armée de libération du peuple. Ca s'est fait par l'enchaînement des circonstances. Il s'est engagé adolescent pendant la guerre contre les Japonais. Il s'est retrouvé dans l'état major de Mao, quui l'appréciait en raison de son nom de famille et de ce que cela représentait, car Mao était ainsi. Mao était un tyran sanguinaire, mais aussi un nationaliste et un Chinois épris de l'histoire de son pays, calligraphe et poète. Il faut accepter ça car c'est vrai. Que pensait feu mon beau père dans son fort intérieur ? Je ne le saurai jamais. Des gens de bonne famille ont été entrainés dans l'allégeance au communisme parce que c'était ainsi et qu'on ne pouvait pas faire autrement. La même chose s'est produite avec Hitler. De plus, le pouvoir chinois n'est pas illégitime. Et le Guo Mintang était très corrompu et s'est disqualifié.
Il faut cesser de juger les gens à cause du régime qu'ils subissent. Et au fond du fond, il est insensé de contester le régime actuel de la Chine comme le fait JGM. Car si l'on suivait ce qu'il suggère cela impliquerait que l'on soit déterminé à mener la guerre contre la Chine actuelle pour entraîner la chute de ce régime, jusqu'à la victoire militaire finale dans une guerre totale, ce qui serait la seukle façon possible de faire tomber ce régime, et ce qui supposerait l'anihilation de la Chine qui serait réduite en cendres dans des souffrances inimagibables, comme il a fallu l'anihilation de l'Allemagne sous les bombes de Bomber Harris pour faire tomber le régime nazi. Et ce serait encore bien pire.
Jean-Gilles, je vous le dit en ami. Si vous avez une consicence vous n'avez pas le droit de souhaiter cela. Il faut laisser tranquille le pouvoir actuel de la Chine. Il faut accepter que Formose soit rattaché un jour à la patrie chinoise.
Il ne faut même pas encourager les gens de formose à jouer la carte de l'indépendance qui les condamnerait à la guerre tôt ou tard. Jamais la Chine ne renoncera à Taïwan - Formose. C'est un fait dont vous devez tenir compte. Ce sera atroce pour certains si la Chine doit user de vioelence pour faire ce à quoi elle ne renoncera jamais, mais ceux qui ne veulenet pas vivre ça ont encore le temps de partir maintenant.
Il n'y a pas d'autre option que l'acceptation de la réunification Chinoise de gré ou de force, sauf à déclencher délibérément une guerre mondiale apocalyptique.
Le régime chinois actuel est totalitaire, mais on peut vivre. Ce régime est accepté par les Chinois et il faut reconnaître que le peuple chinois dans son ensemble en a retiré un mieux dans ses conditions d'existence. Après une période atroce, c'est vrai. Ce régime finira par s'adoucir avec le temps. Il faut lui laisser ce temps, même si ça doit être un siècle, ou plus. Si Hitler avait gagné, son régime aussi se serait aadouci avec le temps. En attendant il aurait fallu que les Allemands s'en accomodent comme les Chinois s'accommodent de l'autorité du parti communiste.
Ma femme a été témoin de choses atroces dans son enfance. Sa grand-mère qui détestait les communistes et qui disait, en connaissance de cause que même les Japonais valaient mieux, lui a conseillé de quitter le pays (ce qu'elle a fait) et de ne plus y revenir. Nous avons cependant gardé beaucoup de contacts et d'amitiés en Chine.
Fasse le ciel que les fous qui veulent la guerre contre le régime chinois actuel ne soient jamais écoutés.
Rédigé par : Ami de la Chine | samedi 13 août 2022 à 03:22
Bien vu "Ami de la Chine" (attendez-vous à une réponse de Robert Marchenoir).
Que je sache, la Chine n'est pas une menace pour nous, sauf économiquement, mais à qui la faute si ce n'est celle de "nos" dirigeants adeptes du capitalisme international sans frontière ?
La nature du régime de Pékin est l'affaire des Chinois et d'eux-seuls (de même celle de celui de Kaboul est celle des Afghans).
Que je sache, ce ne sont pas les communistes chinois (ni les musulmans afghans) qui sont à la source de nos problèmes, des fléaux que nous subissons et qui rendent nos pays de plus en plus invivables mais bel et bien l'idéologie cosmopolite totalitaire dont tous "nos" dirigeants à la solde de la finance internationale (et en premier lieu M. Macron) sont adeptes (l'adhésion aux "valeurs républicaines") conformément au projet des mondialistes.
Rédigé par : RR | jeudi 18 août 2022 à 15:44
@ Ami de la Chine
Nous avions les trolls russes qui assuraient avoir "une épouse russe", d'où il découlait que la France devait lécher les bottes de Poutine. On nous a amplement fait le coup de la "culture russe", également, ce qui était censé démontrer que parce que Tchaïkovski, alors France = alliée de la Russie.
Nous avons maintenant les trolls chinois qui assurent "avoir épousé une Chinoise, très chinoise, d'une famille chinoise historique et pétrie de culture chinoise jusqu'au bout des ongles".
Et nous sommes censés en conclure que la France doit s'aplatir devant la Chine communiste, et lui laisser avaler Taïwan.
Certains nous prennent vraiment pour des imbéciles.
Rédigé par : Robert Marchenoir | samedi 20 août 2022 à 17:27
@Ami de la Chine populaire
La RPC n'a jamais gouverné Taïwan et l'empire des Tsings pas beaucoup plus, qui ne lui trouvaient aucune utilité et la céda pour toujours et sans pleurer au traité de Shimonoséki.
L'île, peuplée d'aborigènes, entra dans l'orbite chinoise quand elle fut conquise sur les Hollandais par un capitaine pirate pour son propre compte, lequel venait du Foukien certes mais avait vu le jour à Nagasaki.
L'empreinte la plus forte sur l'île est japonaise en dépit de l'invasion du Kuomintang. Suffit... d'y aller voir.
C'est au peuple libre de Taïwan de décider de son avenir, et cet axiome commence à se diffuser partout dans le monde malgré l'achat des gouvernements hésitants par le PCC. Le mythe d'une seule Chine (sous la botte de fer communiste) commence à pâlir.
Rédigé par : Catoneo | samedi 27 août 2022 à 09:16
@CATONEO
Je ne me prononce pas sur la légitimité ou non de la revendication chinoise historique sur Taïwan même si j'ai mon idée. Je dis simplement que depuis Deng Tsiao Ping il y a deux choses sur lesquelles le pouvoir chinois ne transigera JAMAIS: 1. le rôle dirigeant du parti 2. la souveraineté sur Taïwan. Les deux exigences sont absolues au même niveau de d'importance et de nécessité pour le pouvoir chinois. Je ne qualifie pas moralement ces determinations. Je dis simplement que si on prétend empêcher la Chine de reprendre Taïwan, alors il faut vouloir les conséquences de ce qu'on veut. C'est à dire une guerre totale avec la Chine. C'est tout.
Rédigé par : Ami de la Chine | lundi 29 août 2022 à 18:51
@RR
Ca fait plaisir de lire vos réflexions sensées, dans un esprit bainvillien, c'est à dire de réalisme politique et plaçant au premier plan l'intérêt national de la France.
Vous dites que "la Chine n'est pas une menace pour nous",ce qui est vrai, "sauf peut-être économiquement.
Sur ce dernier point je ne suis pas d'accord avec vous. Que je sache ce n'est pas la Chine qui a volé à la France (avec la complicité des dirigeants corrompus de votre belle république) ses fleurons industriels comme Alstom. Et en plus d'Alstom il y a eu beaucoup d'entreprises moins importantes mais qui auraient pu devenir des concurrents pour l'industrie américaine, qui ont été assassinées économiquement avec des méthodes de truands.
Ce n'est pas la Chine non plus qui a imposé à BNP Paribas une amende de 9 milliards.
Ce n'est pas la Chine qui a évincé la France d'un marché de sous marins en Australie.
Etc., etc.
La France est-elle encore un état souverain?
Non, à l'évidence, puisqu'elle ne défend plus ses intérêts élémentaires et au contraire prête la main aux actions que ses ennemis mènent contre elle.
A l'heure actuelle les Etats Unis sont un ENNEMI de la France, économique d'abord, mais aussi politique.
L'amitié ou l'inimitié se juge sur les actes et non sur une proximité idéologique et des pseudo "valeurs" alléguées. Et d'ailleurs actuellement la seule proximité idéologique et les seules "valeurs" communes entre la France et l'Amérique sont celles du wokisme et de la cancel culture incarnées par Macron.
Economiquement, les USA mènent une guerre sans merci à l'économie française. Quand une puissance est hostile dans ses actes, c'est un ennemi, peu importe les "valeurs" et l'idéologie, fût-ce l'anticommunisme.
Il faut appeler un chat un chat et un ennemi un ennemi.
Alors j'aimerais savoir pourquoi on accepte de laisser ruiner la France et l'Europe économiquement, en soutenant la politique de Zelensky qui consiste à mener cyniquement à la boucherie la jeunesse ukrainienne dans un conflit ingagnable, pour tenter d'affaiblir la Russie (c'est le contraire qui se produit) et pour mettre à genoux l'Europe. Car c'est cela qui se produit actuellement : l'Amérique mène la guerre à l'Europe et fait mener cette guerre par les européens eux-mêmes, contre eux-mêmes, sous prétexte d'Ukraine.
Je crois que personne n'a encore pris la mesure du désastre économique qui attend l'Europe occidentale dès cet hiver. Il ne s'agit pas seulement des appartements qui ne seront pas chauffés. C'est toute l'économie qui va être plongée dans la récession, si ce n'est la dépression.
Qu'est-ce qu'on attend pour ouvrir North Stream II?
Quand va-t-on enfin redevenir sérieux?
Quand va-t-on cesser de laisser nos ennemis nous danser sur le ventre?
Pourquoi le pouvoir français (et européen) travaille-t-il consciemment contre les intérêts de la France (et de l'Europe)?
Pourquoi le pouvoir français et européen travaille-t-il POUR les intérêts des ennemis de la France et de l'Europe?
Pourquoi la France mène-t-elle une guerre en Ukraine contre la Russie (avec engagement de soldats et d'officiers français sur le terrain, et livraisons d'armes prises sur les stocks, déjà insuffisants, de l'armée française) alors que la France n'a aucun intérêt en Ukraine et que par conséquent ce conflit ne la concerne pas, quelle que puisse être la sympathie qu'on éprouve pour les Ukrainiens?
Pourquoi entretient on avec légéreté un climat de guerre idéologique contre la Chine, préparant les esprits pour une guerre chaude avec elle, au moment où, inévitablement, elle passera à l'action à Taïwan?
Que faut-il penser d'états dont les dirigeants travaillent pour leurs ennemis et contre leurs propres peuples?
Que penser de ceux qui raisonnent en fonction de préférences idéologiques (même légitimes) quand celles-ci sont opposées à l'intérêt national?
Pourquoi le constructeur Peugeot a-t-il été contraint de renoncer à ses marchés en Iran, où il vendait des centaines de milliers de véhicules par an?
Pourquoi les entreprises françaises qui avaient investi des milliards en Russie et conquis des parts de marché importantes, ont-elles été contraintes de passer par pertes et profits ces investissements et céder ces parts de marché, qu'elles ne retrouveront JAMAIS?
Pourquoi?
Comment justifier ces choix injustifiables?
J'aimerait que Robert Marchenoir réponde à ces questions concrètes et ne botte pas en touche avec des arguments idéologiques?
Bien sûr, dans les négociations économiques avec tout pays, donc avec la Russie et la Chine, il y a lieu de ne pas être naïf et de protéger ses propres intérêts. La Chine ne fait pas de cadeaux. Aucune puissance ne fait de cadeaux.
Mais aucune puissance ni économique ni politique ne pousse la malhonnêteté, l'absence de scrupules, les coups bas, le double jeu et l'hostilité évidente envers la France et l'Europe aussi loin que les USA.
Il existe une différence réelle dans l'approche des problèmes entre la Chine et les Etats Unis. Pour la Chine l'objectif est réellement de trouver des relations gagnant-gagnant. Pour les Etats-Unis il s'agit d'écraser ses concurrents, comme la France.
Evidemment la Chine est une grande puissance et les entreprises chinoises sont d'énormes machines très lourdes, sûres d'elles mêmes et dominatrices. Il faut beaucoup de temps, d'efforts et d'entregent pour réussi à créer une relation de confiance avec les responsables économiques chinois. Mais une fois que c'est fait ils sont très fiables. Ca fait une différence avec les américains.
Par conséquent cher RR, bien sûr il ne faut pas être naïfs, mais on peut avoir avec la Chine des relations économiques bénéfiques de part et d'autres. Quel marché pour les grandes entreprises françaises si elles savent s'y prendre et si elles étaient soutenues par un pouvoir français veillant aux intérêts français.
Et permettez moi de citer une réflexion du Dr. Sun Yat-sen tirée de son Plan Industriel: "l'assistance mutuelle, non la compétition, est la principale force motrice de l'évolution humaine." Ca a l'air un peu bêbête comme réflexion, mais c'est vraiment ainsi que pensent les Chinois. C'est bien différent de l'approche yankee stupide.
Si la France était gouvernée par des hommes d'état réalistes à la pensée bainvillienne, et non par des young leaders de Davos qui sont en réalité des agents de l'étranger travaillant contre la France, la politique française commencerait par sortir complètement de l'OTAN, et ce serait une politique d'amitié avec la Russie et la Chine, ainsi que de coopération économique intelligente avec ces grands pays.
Ainsi le peuple français pourrait envisager un avenir dans la prospérité et non pas l'appauvrissement et le déclassement total qui l'attendent si on continue à brader les intérêts de la France en travaillant pour ses ennemis dont l'hostilité impitoyable a été prouvée mille fois.
Rédigé par : Ami de la Chine | mardi 30 août 2022 à 18:31