Votre chroniqueur aura éprouvé beaucoup de mal à s'investir dans une bataille que la division des droites, habilement programmée, tend hélas à réduire à un affrontement Macron Mélenchon.
Une telle alternative artificielle succède à celle des deux tours de l'élection présidentielle, où "on" s'est ingénié à nous faire passer, une fois de plus une maman chats pour une dompteuse de tigres, peut-être même pour une tigresse. Ce cirque a fait moins recette qu'aux élections précédentes.
Comparer le nouveau duel, voulu par le président de la république, à un choix entre la peste et le choléra ne doit pas faire oublier que les effets de ces deux maladies ne se comparent pas.
Nul besoin de rappeler à nouveau ici, la nuisance, effectivement dramatique, que représenterait l'arrivée à Matignon d'un admirateur d'Ugo Chavez, dont nous avons maintes fois évoqué le danger quand personne n'en parlait, avant même qu'il parvienne à imposer à la gauche un catalogue de 650 mesures mortifères et démagogiques.
→ Lire aussi : en date du 28 avril "La gauche à l'heure Mélenchon" [https://www.insolent.fr/2022/04/la-gauche-a-lheure-melenchon.html]
→ ou en date du 10 février "Mélenchon n'a pas dit son dernier mot" [https://www.insolent.fr/2022/02/melenchon-na-pas-dit-son-dernier-mot-.html]
Faut-il observer dans le cas du président de la république, ses arguments, les atouts dont se prévaut sa propagande ne parlons même pas de son inexistant programme, relèvent de la poudre aux yeux.
Rejette-t-il, à bon droit, l'alignement sur le Kremlin des deux épouvantails qu'il désigne ? Mais lui-même, tout en se prévalant de sa présidence, rotative et fortuite, du conseil européen ne s'est pas rendu une seule fois à Kiev depuis 108 jours de l'agression poutinienne. De plus ses propos aberrants sur la nécessité de "ne pas humilier la Russie" son discours à Strasbourg le 9 mai doit être comparé avec le déplacement du 20 avril de Charles Michel en Ukraine président européen effectif et avec les deux rencontres avec Zelensky dans la capitale martyre d'Ursula von der Leyen la présidente de la Commission où elle s'est encore rendue ce 11 juin.
Se présente-t-il, d'ailleurs, aux yeux du public socialo-centriste, des bons bourgeois et des démocrates chrétiens comme le plus "Européen" de nos dirigeants ? Le rempart face aux propagandistes souverainistes ? Absurde et inconvenante petite musique, de la part d'un personnage qui n'a fait avancer en rien la nécessaire évolution des institutions imparfaites de notre cher Vieux continent.
Dans les 577 circonscriptions, toutes différentes, où se présentent des candidats portant la casaque présidentielle, il se peut que certains d'entre eux fassent exception. En gros cependant nous avons affaire aux anciens seconds couteaux du parti socialiste, à commencer par la très technocratique Mme Borne qui à Condé-sur-Noireau défend ses propres couleurs.
Deux hypothèques intérieures pèsent sur l'ensemble de l'Europe, et en particulier sur la France et la rongent : l'islamo-gauchisme et l'étatisme.
Sur ces deux terrains l'orientation de la Macronie ne saurait être considérée comme une réponse de barrage aux délires de l'extrême gauche devenue "Union populaire". Elle repose sur les mêmes idées fausses, les mêmes complaisances, les mêmes impostures.
L'une et l'autre de ces composantes de notre décadence, la dérive communautariste comme le délire des subventions alimentent la bobocratie. Et elles permettent à un Poutine de poser impunément, contre toute réalité, mais en des termes incroyables de cynisme, en conquérant, en successeur de Pierre le Grand, comme il a osé le faire pour le 350e anniversaire du tsar. Ont-ils tort, d'ailleurs lui et son ami Erdogan, de nous prendre pour des pleutres et des imbéciles ? À nous de le prouver !
Face aux islamo-gauchistes et aux destructeurs de tous poils, voyons toutes leurs conquêtes, en quelques années, voyons aussi les progrès de la censure et de l'autocensure. En 1985, par exemple un Maurice Pialat pouvait réaliser un petit chef d'œuvre sous le titre "Police" où les choses sont dites, où les racailles sont nommées de façon réaliste... Qui oserait aujourd'hui reprendre son langage ?
Quant aux folies de l'économie subventionnaire, l'arrosage d'argent public, maladie de l'opinion dominante, n'est certes dénoncé que par quelques voix clamant courageusement dans un désert d'indifférence. On mesurera bientôt les conséquences du "quoi qu'il en coûte", y compris sur le terrain européen et quant à la sauvegarde des relations franco-allemandes, dès lors que se précisera aussi la fin des taux d'intérêt contre-nature.
Le seul souhait que l'on peut donc émettre, en cette veille de scrutin serait qu'un maximum de députés, issus des "diverses droites", c'est-à-dire moins-subventionnaires et moins "wokistes", pour qu'ils puissent faire barrage aux flots d'absurdité que vont chercher à imposer les deux versions du même socialisme décadentiel, qui dominent la scène.
JG Malliarakis
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Malheureusement, dans un premier temps, il se peut que le soir du deuxième tour, le président s'en sorte avec une majorité toute relative et hétéroclite qui risque de voler en éclat face à des réformes comme celle de la retraite qui pourrait rassembler conjoncturellement une union improbable.
Si la semaine prochaine la France devrait connaitre une canicule précoce, la fin de l'année risque d'être placées sous le signe des tempêtes.
Rédigé par : Lau | dimanche 12 juin 2022 à 09:18