Le général Lecointre, chef d’état-major des armées en partance, livrait ce 16 juillet, au gré d'un entretien publié par Le Figaro Magazine un certain nombre de clefs à l'usage de ses successeurs et des rares politiques se préoccupant de défense nationale.
On ne saurait qualifier d'optimiste son tour d'horizon : "Les menaces se cumulent. Nous devons à la fois faire face au terrorisme, qui existe toujours et se renforce dans certaines zones d’Afrique sans oublier la percée des talibans en Afghanistan, et affronter d’autres périls : des compétiteurs de plus en plus agressifs, et des tensions dans le spatial, le cyberespace et les fonds sous-marins."
Conclusion, titre et résumé de l'article :"L’armée doit se préparer à une guerre future".
La réalité internationale, que caractérise la nouvelle guerre froide qui s'est installée entre l'Occident et la Chine, l'avait amené, dans un autre entretien publié par Le Monde, le 13 juillet, à souligner la "dégradation continue de l’ordre du monde".
Il s'ensuit à l'évidence que les Européens ne peuvent plus, ne doivent plus, penser leur coopération en termes uniquement économiques. L'entente, dans ce domaine, des années de mise en place du Marché commun, depuis la signature du traité de Rome en 1956, puis d'ébauches institutionnelles au sein de l'Union européenne, doit aujourd'hui se renforcer sur le terrain militaire, au sens large, englobant les industries de défense, la cyber sécurité et, bien entendu, le renseignement.
Cela ne signifie pas, par exemple et pour se situer sur ce dernier terrain du renseignement, que face aux menaces islamo-terroristes, une seule centrale doive être mise en place et se substituer aux agences nationales actuelles, ni qu'il soit immédiatement possible ou souhaitable de fusionner nos ministères des affaires étrangères : cela veut dire que les institutions européennes seront inéluctablement amenées à accorder une plus grande place à ce que le jargon eurocratique désigne depuis 1992 par PESC, la politique étrangère et de sécurité commune, remontant elle-même à l'orientation affirmée par Georges Pompidou, en accord avec ses partenaires, dès 1970, mais que les modalités mêmes de l'adhésion de l'Angleterre ont singulièrement entravée, hélas jusqu'au Brexit voté un demi-siècle plus tard par 52 % des Britanniques.
Cela impliquera aussi, de manière non moins évidente, que dans une situation de danger grandissant une redéfinition des "valeurs" qui unissent effectivement les pays européens, et pour lesquelles ils sont prêts à combattre. Cela imposera donc une réécriture de la prétendue Charte des droits fondamentaux inventée, en l'an 2000, par nos déplorables concitoyens Juppé et Toubon au moment où la présidence Chirac empêchait que l'on prenne acte des racines chrétiennes de l'Europe. Ce document verbeux et prétentieux, adopté lors de la conférence de Nice, permet aujourd'hui au lobby LGBT de chercher à imposer ses mots d'ordre, à l'encontre notamment des pays catholiques d'Europe centrale.
Pour toutes ces raisons on doit se féliciter du symbole que représentait ce 14 juillet de la présence sur les Champs Élysées des hommes de Takuba, regroupement des forces spéciales de divers pays européens, au centre desquels défilait le lieutenant colonel François.
Pour nos beaux esprits politiquement corrects, on se doit, en toute circonstance de critiquer l'armée, et particulièrement l'armée française. Il convient de dénigrer aussi bien l'engagement, depuis 2013, de nos soldats au Sahel que la coopération entre officiers européens des forces spéciales, qui se développe désormais dans le cadre de Takuba, aux côtés des armées nationales africaines. Hélas, cet antimilitarisme d'un autre âge reste à la mode.
Que faisons-nous là-bas ? demandent ceux qui, précisément ne font rien aujourd'hui contre l'islamo-terrorisme, après n'avoir rien fait hier contre le communisme.
La réponse est simple : nos soldats et leurs chefs défendent nos libertés.
JG Malliarakis
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Les anti-militaristes évoqués dans cet article suivent, dans leur majorité, la ligne définie par les bolchéviks au congrès de Bakou de 1920 qui scella l'alliance URSS/Islam contre l'occident. Un autre âge qui retrouve de l'actualité quand on voit, par exemple, qu'avant même la prise de Kaboul, les talibans s'ouvrent à la Chine.
Rédigé par : Laurent Worms | lundi 19 juil 2021 à 17:56
"Pour toutes ces raisons on doit se féliciter du symbole que représentait ce 14 juillet de la présence sur les Champs Élysées des hommes de Takuba, regroupement des forces spéciales de divers pays européens, au centre desquels défilait le 14 juillet."
Ce n'est pas au nom de la république cosmopolite et égalitariste symbolisée par le 14 juillet que nous éradiquerons les menaces auxquelles nous avons à faire face. Tel que c'est parti, on est mal barré.
Rédigé par : RR | lundi 19 juil 2021 à 18:13
1. Pierre-Yves Rougeyron a parlé de série hollywoodienne à propos de la première guerre froide. Je crois qu'il a raison, outre que la formule fait mouche, et je crois que c'est également le cas du spectre qu'on agite de la future guerre froide avec la Chine. Je veux bien que la Chine cherche à s'imposer économiquement, mais il n'y aura jamais d'impérialisme chinois, car la tradition chinoise n'est pas enclin à l'universalisme.
2. Votre billet rejoint une réflexion que je me fais depuis l'élection d'Emmanuel Macron et le seul positionnement que j'apprécie peut-être chez notre président, qui a voulu revivifier la communauté européenne de défense. Je crois que la défense commune doit précéder la recherche d'une politique étrangère commune de l'Union européenne. Les deux choses paraissent liées et même ordonnées l'une à l'autre, mais ce qui nous unit fait que face à la menace, nous saurons toujours retrouver quelles sont nos valeurs communes. Pas sûr qu'il soit nécessaire de les redéfinir. Quant à la charte européenne des droits fondamentaux, c'est un document généreux en apparence, mais qui correspond à ce propos exagéré de Georges Dilinger dans "le Politiquement correct" que la désacralisation en cours nous pousse à majorer "toutes les personnes réduites à la minorité" par l'ancienne société :: c'était le cas, citait-il, des femmes, des handicapés et des homosexuels. Cela donne un côté outrancier à ses propos dans notre société de tolérance morale. Mais vouloir faire table rase du passé ou de l'ordre ancien exprime une certaine décadence européenne ou le déclin de l'Occident. Je ne suis pour la stigmatisation de personne, étrange changement du sens de ce mot, qui désignait naguère les plaies de la Passion du Christ et qui reviennent à dire aujourd'hui qu'il ne faut montrer personne du doigt, ce qui est vrai. La plus insupportable des discriminations à proscrire est celle faite à l'encontre des homosexuels, non pas qu'il faille en faire des pariats, de quel droit?, mais que cette sexualité qui a toujours existé n'est pas contrenature, mais est antibiologique (elle ne permet pas la reproduction humaine), elle est antiphysique, et je ne me prononcerai pas sur le point de savoir si c'est une "perversion" psychologique comme le soutenait Freud. Mais après tout, pourquoi serait-il interdit de le penser? Si l'alcoolisme est présenté comme une maladie, pourquoi l'homosexualité ne serait-elle pas envisagée comme une perversion, non pas au plan moral, mais comme un arrêt ou un blocage de l'évolution psychique normale et souhaitable, où aurait joué à plein une relation castratrice entre la mère et le fils, dans le cas del'homosexualité masculine (l'homosexualité féminine m'a toujours paru naturelle et presque belle à voir).
3. Les Américains ont commis une forfaiture, le jour où ils ont signé un traité de paix avec les Talibans, tout comme, vu d'ici, les Philippins ont fait une folie en signant un traité de paix avec les FARC et en désignant des zones de droit au narco-trafic qui ne leur seraient plus disputées.
Je me suis promis de ne plus jamais commenter l'opération Barkane depuis que le deuil d'un soldat mort dans cette opération m'a touché personnellement en frappant des amis qui m'ont sollicité pour accompagner à l'orgue la cérémonie d'hommage à leur fils, je m'en tiendrai là et j'en ai déjà trop dit.
Rédigé par : Julien WEINZAEPFLEN | lundi 19 juil 2021 à 21:21
@ Julien Weinzaepflen
Pierre-Yves Rougeyron est une sombre buse. C'est le rouge-brun abruti typique. Il se présente comme d'extrême-droite, mais lors de ses conférences, il ricane en évoquant les opposants à l'URSS.
Cela ne m'étonne donc pas qu'il sorte une sottise et une ignominie de la taille de celle qui consiste à prétendre que la guerre froide était une série hollywoodienne. La guerre froide a failli anéantir l'humanité sous le feu nucléaire, mais à part ça c'était une fiction. La guerre froide était due à l'impérialisme communiste russe, mais à part ça c'était la faute des Etats-Unis.
L'URSS, pendant la guerre froide, a tout fait pour activer le virus islamique contre l'Occident, elle a pleinement réussi, et nous en subissons encore les effets aujourd'hui. Grâce, entre autres, au chaudron "palestinien".
Toute la bassesse des rouges-bruns tient dans cette posture. Rougeyron n'a jamais connu cette époque, il est né peu avant la disparition de l'URSS, et maintenant il nous refait l'histoire à sa sauce, en prétendant qu'il n'y avait aucune menace, que le communisme c'est doux et gentil et qu'on en a dit beaucoup de mal à tort.
En revanche, tout est la faute des Américains, en toute circonstance.
Quant à la Chine, vous jugez de l'avenir en fonction du passé, erreur communément répandue. Il suffit de lire les déclarations officielles pour mesurer la menace de l'impérialisme chinois.
On peut aussi considérer les actions chinoises : les mesures de rétorsion envers l'Australie, les actions de conquête en mer de Chine...
La Chine a bel et bien commencé à siniser l'Occident, et très près de nous, en plus : en Hongrie, dans les Balkans, en Grèce... Les entreprises stratégiques françaises et britanniques commencent déjà à être noyautées par le PCC. La Chine fait ce qu'a fait l'URSS, c'est à dire convertir idéologiquement une partie des élites occidentales en sa faveur.
Seulement, là où l'URSS ne pouvait compter que sur les partis communistes, et sur une intelligentsia qui n'avait que l'influence du verbe, la Chine peut exercer tout son pouvoir économique, industriel et financier.
Le ressentiment chinois est énorme, et ses moyens d'action sont à la hauteur. L'Occident est loin d'avoir pris la mesure de la menace.
Rédigé par : Robert Marchenoir | mardi 20 juil 2021 à 19:47
Encore une fois, je ne comprends pas pourquoi on invente une "guerre froide" avec la Chine. Elle existe enre les USA et la Chine mais uniquement dans la mesure où les USA s'inquiètent d'avoir un rival pour la place de première puissance mondiale. Ceci ne concerne donc nullement la France qui n'a aucun conflit avec la Chine, sauf peut-être idéologique. Il me semble donc qu'une politique étrangère intelligente de la France devrait consister à entretenir de bonnes relations avec la Chine et développer avec elle de fructueuses affaires au profit de l'industrie et du commerce exterieur français.
La France est déjà suffisament empêtrée dans des problèmes en Afrique, elle est en guerre économique avec les USA, qui lui ont volé ses fleurons industriels comme Alcatel Alstom (il est vrai avec la complicité de Micron) et ont rançonné ses banques comme BNP Paribas ; ce sont des actes de guerre commis contre un allié.
La France ferait donc mieux de se défendre contre ceux qui l'attaquent et de ne pas déterrer une hache de guerre, même froide, contre un grand pays qui ne lui a rien fait et ne demande qu'à s'entendre avec elle. Ni François 1er, ni Richelieu, ni Bainville, ni le de Gaulle du discours de Phnom Penh ni aucun des politiques réalistes qui au cours des siècles ont eu le sens de l'intérêt national de la France en politique étrangère ne pourraient admettre cette absurde hostilité purement idéologique.
Est-ce que Robert Marchenoir voudrait que l'armée française "projette ses forces" en mer de Chine sous la houlette de l'OTAN pour combattre "l'impérialisme chinois"?
Rédigé par : Realpolitik | mercredi 21 juil 2021 à 00:39
@Realpolitik
Croyez bien que la Chine, elle, n'oubliera pas les 2 guerres où la 1ère dite 2ème guerre de l'opium vit nos troupes avec celles de la Grande-Bretagne piller et mettre à sac la Cité Interdite et la 2ème en 1884 où nonobstant la perte de Formose qui reviendra au final au Japon et aujourd'hui toujours pas revenu dans le giron de Pékin ; vit la France s'emparer du Tonkin. Tonkin d'ailleurs vite réoccupé en 1946 par les troupes de Tchang-kai-Check et difficilement évacué ensuite. Pour ne citer que ça ! Vous avez oublié, mais pas la Chine qui avec l'accord de Nixon en 1974 réoccupa les Paracels cédés par la France (après les avoir conquis sur la Chine en 1938) au Sud-Vietnam ! Non, on est déjà en guerre avec la Chine !
Rédigé par : Françoise de Savigny | mercredi 21 juil 2021 à 18:06
Ah ! revoilà "L'Ami de la Chine", sous un autre pseudonyme... Ces gens-là manquent vraiment d'imagination.
"Est-ce que Robert Marchenoir voudrait que l'armée française 'projette ses forces' en mer de Chine sous la houlette de l'OTAN pour combattre 'l'impérialisme chinois'?"
Mais c'est prévu, cher troll. C'est ce que fait la marine britannique :
"Britain WILL defy Beijing by sailing HMS Queen Elizabeth aircraft carrier task force through disputed international waters in the South China Sea - and deploy ships PERMANENTLY in the region"
https://www.dailymail.co.uk/news/article-9805889/Britain-defy-Beijing-sailing-warships-disputed-waters-South-China-Sea.html
Et la vaillante et souverainiste France va niquer votre misérable petit pays de merde en se joignant à elle, quoique un peu plus loin (et croyez bien que je le regrette) :
"After passing through the South China Sea in August, the British fleet will partake in exercises in the Philippines Sea with Australia, France, Japan, New Zealand, South Korea and the US."
D'autres questions, troll puant ?
Rédigé par : Robert Marchenoir | mercredi 21 juil 2021 à 22:10