Source hélas inégalable d'information, et de désinformation en langue française, le quotidien Le Monde parvient en général, par son parti pris de plus en plus à gauche, à intoxiquer ses lecteurs, quand il s'agit de l'avenir. En particulier les rédacteurs de ce journal n'admettent jamais qu'ils puissent se tromper, et Olivier Faye n'échappe pas à la règle. On reconnaîtra, pourtant, qu'il résume assez bien la situation au lendemain du vote de ce 20 juillet. Il titre et résume ainsi son article : "les résultats du premier tour bousculent les stratégies présidentielles de Macron et de Le Pen".[1]
Bousculer les stratégies, cela peut se comprendre de diverses manières. En fait, nous ignorons quelle pouvait être celle du rassemblement national. Nous devons donc nous préoccuper d'abord de celle du chef de l'État.
À cet égard Nicolas Beytout, à la tête du quotidien L'Opinion, ne se cache pas d'y défendre une ligne qu'il appelle pro-business.Or, il dresse dans son éditorial du 21 juillet un réquisitoire court mais impitoyable à l'égard des échecs d'Emmanuel Macron :
"Celui de ses candidats, si nombreux à être éliminés dès le premier tour, en particulier ses ministres envoyés en mission"(...)
"Avec des scores aussi piteux, impossible – c’est son second échec – de prétendre être celui qui fait basculer à droite ou à gauche une élection"(...)
"Le troisième échec d’Emmanuel Macron est plus personnel : son choix de 'nationaliser' les élections régionales était un contresens." (...)
"Dernier échec, et non des moindres : la brutale contre-performance du Rassemblement national." (...)
"Ce qui, ajouté aux scores brillants de plusieurs leaders des Républicains, rebat les cartes." [2]
C'est ainsi du point de vue des milieux d'affaires et des cadres supérieurs, qu'il parle donc d'une quadruple erreur.
Et, de fait, des erreurs et des fautes de goût, le président actuel en accumule à jet continu depuis son élection en 2017. Fiers de leur qualité d'amateurs, que personne ne leur niera, on le voit lui comme ses courtisans, s'éloigner de plus en plus du peuple souverain.
Depuis plusieurs mois, le rédacteur de ces lignes pense très possible sinon probable, qu'il se trouvera conduit à ne pas se représenter pour un nouveau mandat. Si 5 de ses ministres ne parviennent pas à réunir, tous ensemble, plus de 9 % des voix, soit 3 % des inscrits, dans les Hauts-de-France, si le troisième Dupond, en la personne de Dupond-Moretti en est réduit à manger son chapeau dans le Pas-de-Calais, qu'en serait-il en 2022, du capo dei capi. Les éléments de langage répétitifs n'y changent rien. Ils furent servis en boucle durant toute la soirée électorale sur les médias, tirant argument du seul taux d'abstention, énorme en effet, comme s'il s'agissait de la faute des citoyens et pas du gouvernement.
Mais, en vue du second tour de ces élections régionales et départementales, une question nouvelle se pose. Dans notre précédente chronique, datée du 18 juin, nous écrivions, qu'il convient "d'œuvrer, avant tout, et particulièrement à l'échelon régional et départemental, à la déroute de la gauche, et à la déconfiture de la prétendue république en marche."
Le deuxième point est acquis, au-delà même des espérances.
Le pouvoir peut se targuer du soutien 12 % de 32 % des électeurs ayant voté, alors même qu'il a pu imaginer tirer parti des heureux "hasards" du calendrier de déconfinement. Il ne faut pas manquer d'air pour appeler cela une majorité.
Reste dans plusieurs régions de France, l'autre nécessité, celle de barrer la route à la gauche, quand elle menace. Et si l'on tient compte des réserves de voix abstentionnistes du Premier tour, au-delà de l'arithmétique des pourcentages, des régions comme l'Ile-de-France, le Centre Val de Loire ou les Pays-de-Loire n'apparaissent nullement à l'abri d'une victoire de la gauche rassemblée.
Soulignons ici, que cette unité de dernière minute n'hésite pas à recourir à l'incorporation de candidats issus du PCF et d'une de l'extrême gauche, tolérant le discours qui se veut "indigéniste" c'est-à-dire celui du racisme anti-blanc.
A un tel rassemblement appellent par exemple en Ile-de-France, avec le cynisme qui les caractérise, Anne Hidalgo et Ian Brossat :
Le maire de Paris écrivait ainsi simultanément au soir du 20 juin, 1. "J’appelle à faire barrage au Rassemblement national en Provence-Alpes-Côte d'Azur, en assurant la réélection de @Renaud Muselier dimanche prochain." 2. "La gauche et les écologistes sont ce soir la première force politique du pays. Elles doivent se rassembler partout pour le second tour. Cela nous donne une responsabilité immense pour préparer l’avenir du pays et construire l’alternance."
Son adjoint, en charge du logement, de l'hébergement d'urgence et la protection des réfugiés claironner quelques minutes plus tôt : "Les premières tendances le montrent : en Ile-de-France, la victoire de la gauche et des écolos est possible pour peu que nous trouvions le chemin du rassemblement ! Ensemble, nous sommes au-dessus de #Pécresse."
Reprendre à la droite une telle région c'est presque conquérir un pays de la taille de la Belgique. Les gauches ont toujours su appliquer, à leur profit d'ensemble, depuis deux siècles, la règle "au premier tour on choisit, au second tour on élimine".
Leurs adversaires doivent apprendre à en tenir compte.
JG Malliarakis
Pour recevoir en temps réel les liens du jour de L'Insolent,
il suffit de le demander en adressant un message à
[email protected]
Apostilles
[1] cf. article "Régionales 2021 : les résultats du premier tour bousculent les stratégies présidentielles de Macron et de Le Pen."
[2] cf. article "Rien ne se passe comme prévu. Elections régionales : le poker perdant d’Emmanuel Macron."
L'alliance hétéroclite des gauches de dernière minute pour essayer de conquérir l' Ile de France, est un danger réel. Une victoire, improbable, je pense, ou j'espère,
a) donnerait un coup d'élan à une union écolo/PS aux élections présidentielles.
b) Entrainerait un cafouillage et gaspillage incroyable de la région la plus riche de France.
Espérons un sursaut des électeurs la semaine prochaine.
Rédigé par : Laurent Worms | lundi 21 juin 2021 à 18:49
Concernant l'IdF, au vu de l'arrogance de Pécresse qui ne veut aucune alliance avec le RN et vu que ça ne sert à rien de voter RN qui ne gagnera pas, il est fort tentant de voter pour cette union de la gauche et de la faire gagner afin de donner une leçon définitive à la doctrine Chirac-Sarko de ne pas s'allier avec le RN ! Mao dans son petit livre rouge disait : "Pour créer une situation insurrectionnelle, vote pour ton pire ennemi" !
Petite réponse
Citation pour citation, Maurras disait, lui : "la politique du pire est la pire des politiques".
Rédigé par : Françoise de Savigny | lundi 21 juin 2021 à 20:17
Je pronostique un sursaut à droite pour repousser les trois comiques de la gauche réunie autour de la soupière fumante.
Ces gens sont détestables sauf dans le milieu "bobio" parisien sans doute, et carrément détestés au-delà de la A86.
Rédigé par : Catoneo | mardi 22 juin 2021 à 10:49
@ Françoise de Savigny
Il n'y a pas d'alliance possible avec les Le Pen; tous ceux qui l'ont tenté l'ont payé à leur détriment, aussi bien en externe (PFN dans les années 70-80, Debout la France plus récemment) qu'en interne (ralliés du RPR et de l'UDF comme Mégret, de chez Chevènement comme Philippot).
Le moins mauvais choix pour l'IdF est Valérie Pécresse.
(Charles Maurras n'aurait jamais soutenu les Le Pen; d'ailleurs Aspects de la France n'a jamais fait dans le lepénisme)
Rédigé par : RR | mardi 22 juin 2021 à 15:24
@ Françoise de Savigny
Il n'y a pas d'alliance possible avec les Le Pen; tous ceux qui l'ont tenté l'ont payé à leur détriment, aussi bien en externe (PFN dans les années 70-80, Debout la France plus récemment) qu'en interne (ralliés du RPR et de l'UDF comme Mégret, de chez Chevènement comme Philippot).
Le moins mauvais choix pour l'IdF est Valérie Pécresse.
(Charles Maurras n'aurait jamais soutenu les Le Pen; d'ailleurs Aspects de la France n'a jamais fait dans le lepénisme)
Rédigé par : RR | mardi 22 juin 2021 à 15:24
Je me pose une simple question de bon sens. Faire voter les gens masqués, devrait être illégal dans la mesure où il est impossible de connaître l'identité de l'individu qui présente une carte d'identité.
Pas un de ces commentateurs aux certitudes si affirmées, n'a soulevé cette question, qui rend également caduc tout contrôle de police.
Alors ces élections, pour moi, sont entâchées d'illégalité, et un parti frustré par ses résultats serait fondé à faire prononcer la nullité du suffrage.
Bref nous sommes gouvernés par des ramollis du bulbe, qui m'agacent à montrer leur tête de singe masqué, ne se rendant même pas compte du ridicule de leur situation.
StGenois
Rédigé par : St Genois | jeudi 24 juin 2021 à 10:48
Bon, maintenant c'est clair.
1) "Système constitutionnel" en complet déphasage avec les attentes des Français (fausse démocratie, structures hors des réalités provinciales), d'où une énorme abstention.
2) Les Français comprennent de plus en plus qu'aucun parti n'est digne d'être soutenu, pas plus qu'aucune "personnalité", d'où la encore l'énorme abstention.
Ça promet pour l'avenir, 2022 mais pas seulement.
Rédigé par : RR | dimanche 27 juin 2021 à 23:05
@RR
Vous oubliez Charles Millon, ce qui aurait très bien pu fonctionner si ce n'avait été sabordé par JMLP et déjà par Marine et sa haine de Mégret ! Elle en paye aujourd'hui le prix ! Quand à Dupont-Aignan que vous oubliez aussi, il n'est pas mort !
Rédigé par : Françoise de Savigny | lundi 28 juin 2021 à 14:10