À 20 heures, ce 27 juin, les premiers résultats des régionales et des départementales tombaient. Brutaux. Ils allaient évoluer de peu au cours de la soirée. Le choix le plus attendu, celui : 55,9 pour Muselier, 44,1 pour Mariani à 20 heures, 57 contre 43 plus tard.
Ni la république en marche, ni le rassemblement national n'emportent une seule région.
Le vrai parti vainqueur, celui des abstentionnistes reste à un étiage record de 65 %.
Les déclarations pathétiques des macroniens, depuis le soir du 20 juin ont été renouvelées dans le même sens, tout au long de la semaine suivante. La confirmation de leur échec, le 27 juin, ne les a pas conduits à rectifier le tir. Et l'on a entendu sur les chaînes de télévision, les mêmes ministres, si prompts à se chamailler sur les problèmes de fond, répéter à l'envi le même disque rayé préfabriqué par les conseils en communication de l'Élysée.
À les entendre, et à croire leur chef, ils vont se "réinventer".
Ils n'ont pourtant pas réfléchi devant les origines de la révolte des gilets jaunes.
Détournée, à contresens, par les blacks blocks et autre gauchistes, déviée par la violence et l'absurdité de ses meneurs, elle résultait au départ, en très grand partie des orientations de la technocratie qui ont écrasé les classes moyennes. Citons en vrac : hausse fiscaliste du prix des carburants + 12 % ; hausse des coûts du contrôle technique obligatoire des véhicules + 23 % ; timbres postaux + 10 % ; mutuelle de santé + 5 % ; abonnement velib + 30 % ; P.V. stationnement + 130 % ; CSG + 2,1 % et plus encore pour les retraités ; assurances + 5 % ; abonnements bus + 3 % ; frais bancaires + 13 % ; gaz + 7 % ; électricité + 5.8 % en juin ; tabac + 7 % etc. etc. Tout ceci s'est additionné alors que la haute administration maintenait la fiction de la stabilité des prix.
Dès les municipales de 2020, le désaveu populaire s'est traduit par un échec massif des candidats macroniens.
Les élections régionales et départementales de 2021 confirment l'absence totale d'ancrage territorial d'une coterie restée purement parisienne. Entre-temps la crise du Covid aura été marquée par le manque de masques, le mensonge sur leur utilité, le blocage du nombre de lits, la carence des tests, l'absurdité de certaines contraintes, le retard des vaccinations et tout ceci dans un matraquage permanent d'autorités scientifiques et administratives aussi péremptoires que divisées.
Arrogant à l’international, Macron ne veut pas reporter au deuxième semestre la présidence française de l'Union européenne prévue au premier janvier 2022, et il reste sourd au mécontentement des Français. Comment pourrait-il éviter un double désastre ?
Les opposants, à l'époque de la Restauration, prétendaient que les émigrés, revenus en France après la longue période de la terreur révolutionnaire et des guerres napoléoniennes, n'avaient "rien oublié et rien appris". Un tel jugement, faux et sectaire, a longtemps prévalu dans les rangs de la gauche du XIXe siècle et tous ceux qui ont étudié tant soit peu les travaux des auteurs contre-révolutionnaires ne peuvent que hausser les épaules. Non le mouvement des idées dans l'émigration française, titre d'un ouvrage hélas oublié de Denis Baldensperger, ne saurait être gommé d'un trait de plume. Pour ne citer que le domaine des lettres, on se souviendra que c'est à lui que l'on doit le premier romantisme, etc
Hélas, au contraire, ce traitement de mépris pourrait s'applique intégralement, deux siècles plus tard, aux technocrates de la Macronie, absolument en rupture avec les aspirations de la France réelle et profonde qu'ils ignorent sans avoir l'excuse de l'avoir quittée pendant 20 ans.
Ils n'ont rien oublié et ils croient encore possible de renouveler l'équation de 2017 et de rejouer un match dont le résultat ne ferait plus aucun doute. Première à s'exprimer, Mme Amélie de Montchalin ce 27 juin, comme l'avait fait donnait le signal d'un discours préfabriqué qu'on allait retrouver sur toutes les chaînes, avec les mêmes éléments de langage.
Porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, a cru habile de déclarer dès 20 h 40 sur France 2 que "c’est une satisfaction que le Rassemblement national ait diminué". Il pourrait se féliciter aussi, pourquoi pas, que son parti ait fait mieux que les listes Il devrait réfléchir à la règle suivante : gagner une compétition, ce n'est pas battre le dernier, c'est de faire mieux que le second.
JG Malliarakis
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Phénomène marketing et de communication, entièrement fabriqué dans des bureaux parisiens, le "macronisme", n'a pas su se transformer en vrais mouvement, prélude d'un parti ancré dans la France. Ce gouvernement fait de "premiers de la classe", arrogant, n'a aucun sens du fonctionnement d'un état et de la sensibilité de la population qu'il est censé diriger mais qu'il ne connait pas. Parions que le marketing politique ne prendra pas une seconde fois et que la France se tournera vers une personne d'expérience.
Rédigé par : Laurent Worms | lundi 28 juin 2021 à 07:46
L’article 3 de la Constitution de 1958 proclame :
“La souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants et par la voie du référendum“.
Il aurait été plus honnête d’écrire : “La souveraineté nationale appartient exclusivement aux élus qui ont le pouvoir de décision finale, même quand le peuple s’est exprimé par référendum“.
Le “peuple souverain“ aurait aussi, dit-on, le pouvoir de choisir ses représentants. Les élections, au suffrage universel, sont présentées par les zélateurs du régime comme une preuve suprême de démocratie. En fait, l’électeur n’a le choix qu’entre des candidats présentés par des partis qui tirent tous profit du système. Et, à l’intérieur des partis, les candidats sont désignés par un processus qui tient plus de la cooptation maffieuse que du choix démocratique.
Quoi qu’il en soit, même irréprochable, le mode de désignation des gouvernants n’est qu’un aspect secondaire de la politique. Seul, le pouvoir de décision est important. Quand le peuple en est privé, un régime ne peut, en aucun cas, être démocratique.
Les hommes de pouvoir ne peuvent pas se permettre d’avouer que leur système est une dictature des minorités. Les médias, qu’ils contrôlent, directement ou indirectement, s’évertuent à entretenir la fiction d’un régime démocratique. Pour résister à ce torrent de désinformation les simples citoyens ont dû faire preuve d’une indépendance d’esprit et d’une maturité remarquables. Que les Gilets jaunes, approuvés initialement par 80% des Français, aient réclamé la démocratie directe peut être considéré comme un véritable miracle.
L’abstention n’est pas due à un simple mouvement d’humeur des Français, ils ont compris, c’est irréversible. Un jour ou l’autre nos dirigeants seront vraiment obligés d’introduire une dose suffisante de démocratie véritable dans cette Constitution. Souhaitons qu’ils n’attendent pas une agitation révolutionnaire de grande ampleur pour s’y décider.
Rédigé par : François MARTIN | lundi 28 juin 2021 à 09:25
Dans n'importe quelle démocratie digne de ce nom, le gouvernement démissionne et il y a Législatives anticipées ! Non, ils n'ont rien compris et ça vaut pour MLP comme Mélenchon qui étonnamment ne la et les réclament pas ! Personne d'ailleurs, ni les journalistes à croire que plus personne ne sait ce qu'est la Démocratie dans ce pays. Pas non plus de retrait de MLP de la Présidentielle qui ne tient pas plus compte que Macron de ses erreurs, de ses purges incessantes de marionistes, de Marignane 1999 et de la scission Mégret et de sa trahison des GJ ! Mal barrée la France !
Rédigé par : Françoise de Savigny | lundi 28 juin 2021 à 14:03
Se ré-inventer (Valls l'a dit aussi), cela signifie qu'ils se sont inventé une identité politique avant. Quelle imagination!
Rédigé par : minvielle | lundi 28 juin 2021 à 19:59
On a vu Eric Ciotti hurler sur une assesseurs voilées alors que Bardella s'écrase ; mais on a vu Eric Ciotti appeler à voter Muselier alors que son pote Mariani plus "mou" en apparence que lui a rejoint le RN.
https://www.nosdeputes.fr/eric-ciotti
Regardez l'un de ses derniers vote : il porte sur la couverture santé des clandestins, il ne s'est même pas abstenu, il a voté POUR !
Explication qu'on vous donne depuis des années que même Pascal Praud de CNews ne voit pas par naïveté avec sa question à Morano sur le fait que Marine Le Pen lui proposerait d'être l'une de ses ministres. Praud est un naïf ! Le rôle de Ciotti et de Morano est le même que celui du SAC qui créait des faux partis d'extreme-droite dans les années 80 avec l'argent des braquages fait pendant la guerre d'Algérie en en faisant accuser l'OAS !
Les gens du SAC sont morts maintenant et la caisse noire en Suisse est vide ! Alors nous voyons cette version soft, Ciotti et Morano, qui tiennent le discours des faux partis d'extrême-droite du SAC des années 80 ! Objectif : le même : piquer les voix du FN et voter, comme on vient de le voir avec Ciotti, le contraire de ce qu'il dit en tribune ou devant la Presse !
Ciotti est facile à démasquer, par contre Morano, plus intelligente est plus subtile ; regarder la tête et le sourire qu'elle fit lorsque Pascal Praud lui posa la question évoquée ci-dessus. Elle était mdr intérieurement et presque aussi extérieurement.
Donc, sachez-le à l'avenir sur la vraie nature et le vrai rôle de ces 2 gaullistes - et traditionnel du gaullisme depuis 1940 et de ses coups tordus (assassinat de Darlan, SAC / Algérie, alliance secrète - toujours en vigeur - avec les communistes, etc...)
Rédigé par : Françoise de Savigny | jeudi 01 juil 2021 à 09:16
@ Françoise de Savigny
"Les gens du SAC sont morts maintenant et la caisse noire en Suisse est vide ! Alors nous voyons cette version soft, Ciotti et Morano, qui tiennent le discours des faux partis d'extrême-droite du SAC des années 80 ! Objectif : le même : piquer les voix du FN et voter, comme on vient de le voir avec Ciotti, le contraire de ce qu'il dit en tribune ou devant la Presse !"
Le FN (Front national) a diparu par la faute exclusive de Jean-Marie Le Pen (provocations verbales, éviction des cadres de valeur lorsqu'ils ne partaient pas d'eux-mêmes dégoûtés, reniement des fondamentaux dès les années 90 - sa fille n'a fait que poursuivre, et au final gestion familiale). Ce qui lui a "succédé", le "R""N" est "l'opposition" utile au Système destinée à empêcher toute alternative. Et le pire est que nombre de Français tombent encore dans ce piège grossier en soutenant cette secte familiale.
Rédigé par : RR | jeudi 01 juil 2021 à 14:28
@ RR
Bien d'accord avec vous sur cette analyse du FN et de cette famille qui fait passer ses intérêts avant ceux de la France et surtout, effectivement, nous empêche d'arriver au pouvoir, ce qui, soulignons-le, n'est même pas dans leurs intentions puisque, pire que les autres, pour eux, c'est "se servir au lieu de servir" en ayant quelques élus qui, minoritaires, n'auront rien à faire à part empocher notre pognon ! Marine a peut-être cru - un moment - qu'elle pouvait accéder au pouvoir avec Florian Philipot, mais elle en est revenue depuis en le virant de facto avant même le 2ème tour. Le problème que vous poser RR, est essentiel, mais que faire ? Là est la question !
Rédigé par : Françoise de Savigny | vendredi 02 juil 2021 à 10:55
Précisons enfin que ce n'est nullement la radicalité (tout à fait relative d'ailleurs) du Front national des années 70-80 qui freinait sa progression - une fameuse affiche de l'époque que nous avons tous collé avec enthousiasme a d'ailleurs beaucoup fait pour le développement du parti, mais les "petites phrases", les calembours répétés de Jean-Marie Le Pen en rapport avec la Seconde guerre mondiale.
Ce n'est pas la radicalité qui freinent, mais les provocations encore une fois hors-sujet. Ceux qui prétendent le contraire sont soit intellectuellement malhonnêtes, soit ne sont pas au fait de l'opinion.
Rédigé par : RR | samedi 03 juil 2021 à 22:09