Pendant 2 ou 3 jours les commentateurs agréés en avaient fait des éditoriaux. Le ministre de l'Intérieur preux chevalier prenant la défense morale de ses fonctionnaires avait annoncé à grand bruit qu'il attaquait en diffamation la candidate socialiste Pulvar engagée dans la campagne régionale de juin.
Beau débat en effet.
Pour les uns il s'agissait d'une tentative de récupération du mécontentement syndical des policiers. Cette action entreprise auprès des tribunaux prolongeait, ou plutôt aurait prolongé, la présence du Darmanin à la manifestation du 19 mai, sujet d'étonnement en elle-même.
Pour les autres, la plainte envisagée soulevait, tout de même, divers types de problèmes.
Le principe même d'une telle action reste largement mal interprété par le public, lequel confond diffamation et calomnie. Et, de ce fait, si vous intentez un procès et que vous le perdez on considérera que les faits sont exacts… Et au contraire si vous gagnez au loto judiciaire les faits sont considérés comme faux…
En effet la base légale résulte des articles 29 et 32 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse.
Citons ici l'indispensable Dalloz : "Est constitutive d’une diffamation toute allégation ou imputation d’un fait qui porte atteinte à l’honneur ou à la considération de la personne ou du corps auquel ce fait est imputé."
Dans la pratique, les choses se compliquent : dans une affaire récente, tel respectable élu des Hauts-de-Seine, aujourd'hui décédé, avait trouvé saumâtre que l'on révélât par voie de presse une liaison extraconjugale avec Mme Valérie T. de présidentielle réputation. Or, le tribunal jugea qu'il ne s'agissait pas d'une diffamation, puisque le délit d'adultère n'existe plus…
On pourrait multiplier les exemples surprenants ou cocasses.
Ainsi, du fait de la loi elle-même, et des interprétations judiciaires, sans parler des dysfonctionnements bien réels de la justice, le droit positif français aurait dû inciter le Darmanin à la prudence.
Le procès en diffamation se révèle, à l'usage une arme à double tranchant, qu'il faut manier avec une infinie précaution. Si le diffamateur est supposé de gauche, et le diffamé de droite, la loi qu'on imagine identique pour tous, risque à 99 % d'être interprétée par la magistrature syndiquée en faveur de la gauche, car dans la plainte du droitier quelque chose clochera toujours. Trop tard. Trop imprécis. À côté du vrai sujet.
La ritournelle du citoyen honnête professant sa confiance dans la justice de son pays sonne alors complètement faux dans ce genre d'affaires.
Bien entendu les déclarations de Pulvar le 22 mai, sur France Info à l'encontre de la fameuse manifestation étaient écœurantes. Elles étaient aussi totalement à côté de la plaque. Elle paraissait d'autant plus ridicule que le 19 mai, parmi les participants, aux côtés des syndicats de police, on a pu voir un certain nombre de politiciens de gauche. Hidalgo elle-même, comme l'écologiste Jadot, comme le candidat PCF à l'élection présidentielle Fabien Roussel, ou comme le premier secrétaire du parti socialiste Olivier Faure, tous étaient venus démentir à leur manière le caractère "glaçant" de cette prétendue "marche sur le Palais Bourbon".
De son côté, le Darmanin était déjà passablement ridicule lui aussi le 24 mai. Ce jour-là, il annonce son désir de se pourvoir en diffamation, il se dit indigné, il dénonce hautement les expressions de Pulsar qui, dit-il, "dépassent le simple cadre d’une campagne électorale et viennent profondément diffamer la police de la République". Il annonce : "Je porte plainte au nom du ministère de l’intérieur". Il en profite pour mettre en cause des propos anciens, remontant à 2020, et par conséquent prescrits, contre le prétendu racisme dans la police.
Parfaitement stérile le 23 mai, cette controverse est devenue sans objet le 25 : l'intéressé, qui s'estimait jusque-là diffamé, a décampé. "Retenez-moi ou je fais un malheur" semble sa devise. Son ange gardien l'a retenu. Et maintenant c'est "Audrey reviens, tout est pardonné".
Le Darmanin se révèle ainsi chaque jour un peu plus ridicule et inconsistant. Sa reculade en annonce d'autres sur le terrain de l'insécurité qui préoccupe pourtant un nombre grandissant de nos compatriotes, donc d'électeurs.
Pourquoi, grands dieux, Macron en a-t-il fait un ministre de l'Intérieur ? Voilà la question que se posent à l'Étranger les rares observateurs qui, prenant encore peut-être Paris au sérieux, se préoccupent de notre politique intérieure.
La réponse nous est donnée par la Macronie elle-même.
Les macroniens au pouvoir peuvent nous paraître divisés, entre ministère de l'Intérieur et ministère de la Justice, par exemple. Depuis 2017 on ne compte plus les déclarations contradictoires de nos gouvernants.
Or, ce qui les réunit, c'est hélas le ridicule. L'exemple vient de Jupiter lui-même quand il se livre à la séquence grotesque des deux "youtubeurs" prétendument humoristiques Macfly et Carlito, on commence à se douter de l'affectation des 300 euros de "pass culture". Dans notre société l'étiquette "culture" ne recouvre pas tout à fait ce à quoi elle a pu renvoyer par le passé.
Mais il y a plus grave peut-être que de découvrir un pitre en la personne du chef de l'État.
L'hymne de Youssoupha qui a été choisi pour l'équipe "de France" de podosphère choque, à juste titre un nombre considérable de nos compatriotes. Choquer les "fromages" que nous sommes, semble à vrai dire son objectif. Mais cela "ne gêne absolument pas" la Bachelot, ministre de la Culture. Celle-ci explique qu'elle apprécie l'apport culturel de ce rappeur. La Bachelot s'efforce maintenant de démentir sa réputation de wagnérienne consommée. Telle n'est plus la ligne du parti : "J'aime beaucoup Youssoupha, assure-t-elle,je suis allée à plusieurs de ses concerts".
Fermez le banc.
JG Malliarakis
Pour recevoir en temps réel les liens du jour de L'Insolent,
il suffit de le demander en adressant un message à
[email protected]
Le Darmanin a pour fonction de faire feu contre-feu, mais le contre-feu est plus vrai que le feu, le Darmanin n'est pas un policier dangereux, vous pouvez lui confier une arme de service, il ne s'en servira pas, ou alors il s'en servira pour dézinguer les partisans de la police comme les électeurs du Rn, mais il ne s'en servira pas pour contrer sérieusement une adversaire socialiste qui après tout a le droit d'avoir ses opinions et de trouver glaçant que des policiers se mettent en mouvement, car elle n'aime pas les flics, toutes les femmes n'aiment pas les beaux militaires. Le Darmanin est farouchement opposé au séparatisme islamiste, mais c'est "Génération identitaire" qu'il dissout. On a beau dire, le "en même temps" tape de tous les côtés, mais il a un sens giratoire, il tombe quand même du côté où il penche.
Qu'y a-t-il à tirer de la vidéo du singulier Emmanuel avec Mcfly et Carlito? C'est que le singulier Emmanuel aime bien la drogue. Il en avait fait l'apologie au Nigéria, en voyage officiel dans ce pays et en escale dans la boîte de je ne sais plus quel soi-disant inventeur de la musique africaine. Le singulier Emmanuel rappelle ce souvenir et demande à ses deux youtubeurs compulsifs où est l'endroit en Corse où ils vont se fumer un bon pétard en buvant une goutte de rosé.
A force d'avoir courtisé et de fréquenter de façon mondaine toute la gérontocratie française à commencer par sa Brigitte, le singulier Emmanuel veut faire jeune. Il ne prend pas les gars les plus vulgaires pour faire sa démonstration de jeunesse. Il aurait pu participer à la libre antenne de "Fun radio" où il aurait parlé de "boîte à caca" et je ne sais quelle autre joyeuseté sodomique, sexuelle et peu politique. Cela me permet d'inciser que le drame de la jeunesse actuelle, et donc de la communication qui veut faire jeune, c'est de tout mettre sur le même plan, le caca et les sentiments.
La Bachelot a toute honte bue depuis qu'elle est sortie de son officine pour retourner dans l'arène à papa député. Guy Birenbaum avait échoté, je crois, dans "Nos délits d'initiés" qu'elle apprit sa nomination au ministère de l'écologie par Jacques Chirac dans une boutique de lingerie. Elle répondit "Pourquoi pas pourvu que je sois ministre! L'écologie n'est-elle pas la chose la plus importante au monde? Il sied que je sois ministre de la chose la plus importante au monde. C'est rigolo, l'écologie. Dans cent ans, la température augmentera de cent degrés. C'est énorme cent degrés? Ah bon, j'ai dû ajouter deux zéros au chiffre officiel du réchauffement climatique, je les retire et je retire mon intérêt pour l'écologie puisque je n'en suis plus ministre. Je suis nommée ministre de la santé. La santé, c'est l'essentiel. Je vais acheter des vaccins contre la grippe des oiseaux. Ah bon, les humains ne sont pas des oiseaux? Désolée d'avoir gaspillé l'argent du contribuable. Maintenant je vais m'occuper des handicapés. C'est la cause de ma vie, les handicapés. Ah, mais je n'en suis plus ministre, alors les handicapés, ce n'est plus important. Il faut que je m'occupe de la culture. J'avais toujours rêvé d'être ministre de la culture. On la confine sous ma juridiction, mais je ne démissionne pas, je suis ministre de la culture et il faut que je sois ministre. J'ai été autrefois ministre de la culture physique. C'est là que j'ai connu YOussoupha. Mais vous l'aurez compris, je n'ai qu'une passion, je suis douée pour l'opéra." Bachelot est une grue.
On a beaucoup blagué les couacs sous Hollande qui laissait s'esbaudir une meute de louveteaux indisciplinés et piaffants sous la houlette de Valls le mordilleur, mais on n'a jamais vitupéré l'incompétence des ministres macronautes. Au pire on l'a taxée d'amateurisme, or on a battu tous les records avec ce président, et on ne sait ce qui, de l'incompétence ou de l'arrogance, est le plus insupportable. L'arrogance se voit, il faut donc qu'elle se montre, qu'on l'arbore comme une marque de fabrique, qu'on en expose le logo. Le porte-parolat du gouvernement est donc le mieux indiqué pour être le ministère de l'arrogance, avec une palme pour Griveaux le grivois, mais Sibeth Ndiaye et avant elle Christophe Castaner ou après eux le petit Gabriel Attal, sa "gréviculture" et son ennemi juré Juan Branco, n'ont pas grand-chose à lui envier. Et puis il y a l'Intérieur. On a dit de certains ministres des affaires étrangères qu'ils n'étaient pas étrangers aux affaires. Collomb semble avoir été étranger aux affaires de l'Intérieur. Il préférait les tenues blanches aux notes blanches même s'il se voulait faiseur de roi et de premier ministre tel Edouard Philippe qu'il examina. Il s'écarta du ministère en menaçant de guerre civile. On dut attendre quinze jours pour apprendre que ce serait Castaner qui le remplacerait, les forces de l'ordre étaient bien loties d'avoir ce taoïste truand, ou qui avait eu autrefois ses entrées dans la pègre, pour diriger ses hommes comme il disait, imitant Macron qui plastronnait devant les soldats et le frère du Villiers des vanités: "Je suis votre chef." "Castaner, tiré des poubelles du parti socialiste", se gaussa Pierre-Yves Rougeyron, qui ne craint jamais d'être insolent. Castaner ayant déclaré qu'il se prosternerait devant George Floyd fut débarqué, eut les godillots de la République en marche pour lot de consolation et fut remplacé par Darmanin contre qui court une affaire de viol, pour laquelle les sanctions encourues si elles étaient avérées seraient plus graves qu'un rappel à la loi. Mais on n'est plus à ça près en France. Henri Nalet y fut ministre de la justice et Laurent Fabius est président de la Cour suprême.
Rédigé par : Julien WEINZAEPFLEN | jeudi 27 mai 2021 à 12:31
Depuis que Lang a introduit sur une grande échelle la confusion entre loisir et culture, histoire de séduire les jeunes de la dite "génération Mitterrand" en vue de sa réélection, aucun politicien n'a voulu rétablir le cap. Pire, depuis des dizaines d'années, ils augmentent en démgogie. Hollande se disait fan de Zazz(une chanteuse de variété), Macron va de bassesse en bassesse jusqu'à donner un statut national aux chanteurs "drag queen". Alors Bachelot, avec son livre sur Verdi fait triste mine dans ce paysage. Il fallait qu'elle se ressaisisse pour être dans la ligne jupiterienne.
Rédigé par : Laurent Worms | vendredi 28 mai 2021 à 12:16
Entre Pogba qui s'affiche avec un drapeau palestinien, Benzéma qui crache sur la Marseillaise et reconnaît quelques temps plus tard détester cet hymne et Griezmann qui dénonce son contrat avec Huwai, non pour ce qui se passe à Hong-Kong (ce qui aurait été bien) mais au Turkestan oriental où à chaque fois qu'ils ont été indépendants, ce fut pour instaurer une république islamique basée sur la charia ; la seule équipe de France de "podosphère" que je suivrais à l'Euro sera celle des filles où celles d'origine nord-africaines et africaines qui y figurent ne sont pas venues ici, en France, pour porter le voile... mais jouer au foot car dans leur pays d'origine, elles savent que ça devient difficile et ne vont certainement pas se réclamer d'un drapeau qu'elles ont dû fuir !
Rédigé par : Françoise de Savigny | samedi 29 mai 2021 à 06:04