En contemplant la satisfaction de Bernard Cazeneuve et de Marisol Touraine en 2017 au laboratoire P4 de Wuhan, on se pose la question : Les connivences françaises à l'égard de la Chine relèvent-elles seulement de l'ingénuité et de l'incompétence de nos dirigeants ?
Le seul mystère à élucider reste sans doute la motivation de nos cadors.
Une fois encore, en tout état de cause les dirigeants de la chaîne de télévision d’État CGTN à Pékin, pouvaient, le 4 mars se frotter les mains. Ils venaient d'obtenir, en effet du CSA français l’autorisation de diffuser leurs programmes en Europe.
Un mois plus tôt, le 4 février, en Angleterre, on ne s'y était pas trompé. À Londres, on a su traduire sigle de la firme. Il signifie dans la langue de Shakespeare China Global Television Network, c’est-à-dire réseau mondial de télévision de la Chine. Et les autorités britanniques ont décidé d'empêcher une telle installation au Royaume-Uni, où les règlements interdisent clairement qu’une télédiffusion puisse dépendre d’une quelconque structure politique, en l’occurrence le parti communiste chinois.
À la suite de quoi, divers autres pays européens, dont l’Allemagne, avaient dû, à leur tour renoncer à relayer ces programmes.
Concrètement, la mission de ces chaînes est clairement définie : car il s’agit "de propager les théories, la ligne politique et les politiques du Parti ; de planifier et de gérer les grands reportages de propagande" ; et "à l’étranger de raconter de manière exacte l’histoire de la Chine".
Il ne s'agit là ni d'une clause de style, encore moins d'une préoccupation anodine. Elle ne l’est absolument pas plus que les autres et le musée de Nantes en a fait récemment l’expérience à ses dépens. Sa direction a été obligée de renoncer, en octobre 2020, à une exposition sur Gengis Khan, prévue pour 2021, les communistes chinois ne supportant aucune mention historique de la culture mongole et de la dynastie Yuan. Les dirigeants communistes de Pékin ne veulent entendre parler, ni de l'existence de nationalités distinctes, ni Tibétains, ni Mandchous, ni Mongols, ni Ouïgours, ni Kazakhs, etc. : tous, des deux côtés de la frontière, sont promis à une extension sans limite des Han et de la langue chinoise.
Ils n'entendent laisser libres ni les citoyens de Taïwan, ni ceux de Hong Kong, en dépit de leurs promesses. Annoncée par Xi Jinping au Kazakhstan, le soi-disant route de la soie se transformera très vite en route de la servitude pour ce pays, menace pour tous ces voisins et d'abord toute l'Asie centrale.
Face à un tel impérialisme caractéristique, presque caricatural, et qui ne trompe pratiquement aucun des voisins de l'Empire du Milieu, la naïveté complice des autorités politiques françaises semble au contraire sans limite.
Autre exemple. Un an s’est écoulé depuis que l’on a appris les circonstances dans lesquelles le ministre Cazeneuve était venu en grande pompe inaugurer le laboratoire P4 de Wuhan. C'est de cet endroit que la crasse et l’incurie bureaucratique chinoises ont, selon toute vraisemblance, permis que parte le virus, cause de la pandémie mondiale.
Le 23 février 2017, le chef du dernier gouvernement de François Hollande, Bernard Cazeneuve, déclarait à propos de ce laboratoire :
"La France est fière et heureuse d’avoir contribué à la construction du premier laboratoire de haute sécurité biologique P4 en Chine. Conçu par des experts français, puis mis en chantier à Wuhan en 2011, cet outil de pointe constitue un élément central de la réalisation de l’accord intergouvernemental de 2004 sur la coopération franco-chinoise en matière de prévention et de lutte contre les maladies infectieuses émergentes."
Aussitôt après cette livraison, Pékin a renvoyé les Français et ses cadres se sont emparés de nos technologies. Comme d'habitude.
La France, ou plutôt, ses dirigeants, ses arrogants technocrates, et ses oligarques parisiens, bombent-ils toujours le torse ?
JG Malliarakis
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Bien sûr qu'ils bombent toujours le torse!
Les bobos du boulevard Saint Germain ont remplacé les soviets russes par les soviets chinois devenus leur nouvelle Chimène.
Rédigé par : werner | jeudi 11 mar 2021 à 08:18
Très intéressant, mais nul ne peut affirmer avec certitude, aujourd'hui, que le virus du Covid se soit échappé du laboratoire de Wuhan. C'est une hypothèse, mais celle de la transmission naturelle à partir des chauves-souris est tout aussi vraisemblable.
Petite Réponse
Vous avez raison : on n'en sait rien. J'ai donc rajouté "selon toute vraisemblance. En effet l'attitude des autorités chinoises vis à vis de l'enquête de l'OMS autorise toutes les hypothèses. Ce que je sais de la Chine m'incite à mettre en cause la crasse et la bureaucratie.
Rédigé par : Robert Marchenoir | jeudi 11 mar 2021 à 08:31
La France a été toujours, comme hypnotisée par le communisme. On n'a qu'à se remémorer la place que PCF, si stalinien, à occupé dans l'espace politique et médiatique. L'un disparu, on se rattrape sur l'autre.
Rédigé par : Laurent Worms | jeudi 11 mar 2021 à 08:52
On a dit autrefois que la France était le seul pays communiste qui a réussi.
On voit bien maintenant qu'elle prend le même chemin que l'URSS.
Rédigé par : Serge | vendredi 12 mar 2021 à 22:41
https://deep-news.media/2020/11/11/hypothese-fuite-labo-credible/ (le site en général n'est pas ma tasse de thé, mais cet article semble raisonnable)
Rédigé par : Chibounidia | mardi 16 mar 2021 à 17:36