Bonne affaire semblent penser les requins de la finance étatisée. La Banque de France estimerait, en effet, à hauteur de 165 milliards d’euros l’épargne supplémentaire accumulée par les Français du fait de la crise sanitaire qui leur a interdit de dépenser au rythme antérieur à la crise : 110 milliards en 2020, 55 milliards en 2021.
Pour tout économiste sérieux, ce capital offre une chance de redressement. Il permettra de relancer les entreprises de toutes tailles et plus particulièrement les petites. Celles-ci ont terriblement souffert des restrictions arbitraires et bureaucratiques imposées par le gouvernement, ou, pour être plus exact, par une poignée de ministres et d'administrateurs de la Santé tétanisés devant la perspective de passer devant des instances telles que la Cour de Justice de la république.
Il va de soi que nos chers technocrates ne l'entendent pas du tout de cette oreille.
Tout d'abord, après avoir admis l'hypothèse du "quoi qu'il en coûte"lancé follement, lors de la prétendue "déclaration de guerre" télévisée de mars 2020, ils mettent aujourd'hui l'accent sur le déficit des comptes publics qu'ils ont aggravé, prévu à hauteur de 9 % d'u PIB lui-même en récession de 5 % et l'endettement de l'État, qui en est résulté, évalué à hauteur de 116 % de ce même produit intérieur brut. Soudain, ils découvrent que l'aubaine des emprunts à 0 % ne durera pas.
Or, le Conseil d’analyse économique, invention du glorieux gouvernement Jospin qui l'institua par décret en 1997, estime que 70 % de ce surcroît d'épargne a été mis de côté par les 20 % de ménages les plus aisés. La présentation même de cette évaluation approximative tend à suggérer les pistes sur lesquelles entendent se mouvoir nos fiscalistes. D'inspiration socialiste, ils ne semblent pas attentifs au fait que les 80 % de Français de condition moyenne ou modeste ont pu, pendant la même période, épargner 30 % du total c'est-à-dire quelque 50 milliards d'euros.
Et nos bons apôtres nous entraînent ainsi vers leurs solutions bien connues. "Faites payer les riches" : en 1936, ce slogan sortait de la bouche de Thorez et du parti communiste. En 2021, "taxer l’épargne dormante" est devenu le mot d'ordre diffusé par le président du groupe MoDem, charnière de la majorité parlementaire en diminution régulière, le camarade Patrick Mignola.
Dans le meilleur des cas, de bons esprits suggèrent, depuis plusieurs mois, de "flécher"l'utilisation de ces épargnes, – c'est l'élément de langage à la mode, – vers ce que les uns ou les autres considèrent comme la clef de la relance : selon les uns, la consommation; selon les autres, l'investissement.
Par cette litote du "fléchage", on esquive la nature du projet, au gré duquel notre épargne, grande ou petite, deviendrait captive de la voracité étatiste.
L'idée de libre disposition par les Français de l'argent qu'ils ont économisé, ne semble pas préoccuper nos bons apôtres.
Ainsi, Patrick Artus, l'un des plus nuisibles de nos technocrates, chef économiste de Natixis s'est toujours trompé. Sa brillante réussite comme gourou d'un des plus gros conglomérats de la finance parisienne l'a naturellement conduit à faire partie du Conseil d'analyse économique et il continue de servir de boussole aux manipulateurs de l'opinion. On répète ses oracles, au moment où il les formule, sans avoir pris le temps de les archiver par le passé.
Il prétend donc actuellement que le débat sur l'emploi des épargnes des "ne va pas directement changer la situation économique des autres 80 %"... que l'on oppose naturellement ainsi aux 20 % supposés "les plus aisés", – sous entendu : les salauds.
Or ce débat essentiel ne peut pas être esquivé, c'est celui qui sépare l'entreprise individuelle du collectivisme étatique.
JG Malliarakis
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"Pour une libération fiscale" par JG Malliarakis.
A ce sujet, je suis ahuri de constater à quel point BFM Business est envahi par les économistes étatistes, qui passent leur temps à "flécher" l'épargne, et à nous servir des versions plus ou moins atténuées du "faire payer les riches".
Pourtant, non seulement il s'agit là de BFM, soit la télé prétendument "ultra-libérale" dont les journalistes ont été physiquement attaqués par les Gilets jaunes pour ce motif, mais c'est, en plus (en principe), la secte hyper-ultra-libérale au sein de cet océan de méchanceté, puisque n'hésitant pas à se réclamer du "business".
Rédigé par : Robert Marchenoir | lundi 29 mar 2021 à 03:42
Il est intéressant de voir si Macron fera cette ponction à un an de la fin de son mandat, ou si, comme au rugby, il fera une passe arrière et attend de voir ce qui sortira des urnes.
Rédigé par : Laurent Worms | lundi 29 mar 2021 à 09:40
Je me souviens de F Mitterrand "ce sale argent" qu'il aimait bien quand il mettait ses grosses mains dans l'argent "public" pour entretenir femme et fille Pingeot. Etc
Rédigé par : goufio | lundi 29 mar 2021 à 11:33
Monsieur Marchenoir, pouvez-vous documenter cette attaque physique de journalistes de Bfmtv par des Gilets jaunes ?
Rédigé par : Dubitatif | lundi 29 mar 2021 à 17:36
Et pourquoi pas remettre l'ISF, pourquoi pas, taxer (vignette très chère) les Yachts, ainsi que les jets privés (ou tout autre avion privé) ! Hein, POURQUOI PAS !!!!!!!!!! Des solutions comme ça, il y en a par centaines !
Rédigé par : Christian ROY | lundi 29 mar 2021 à 21:21
@ Dubitatif | lundi 29 mar 2021 à 17:36
"Monsieur Marchenoir, pouvez-vous documenter cette attaque physique de journalistes de Bfmtv par des Gilets jaunes ?"
Vous pouvez le faire vous-même. Je ne suis pas tenu de vous démontrer que l'eau mouille, ou que des exactions que des millions de Français ont vues à la télévision ont bien eu lieu. Gros malin.
Bougez-vous les fesses : vous avez un moteur de recherches et un ordinateur, je ne vais pas faire votre boulot à votre place.
Votre remarque est typique de la malhonnêteté gauchiste, qui consiste à sans cesse demander des "preuves" pour tout ce qui va à l'encontre du dogme de gauche, à ne jamais en fournir soi-même à l'appui de ses assertions, et, bien sûr, à constamment récuser les preuves qui sont fournies par l'adversaire, sous des prétextes futiles, lorsque celui-ci tombe dans le piège.
Je connais ces procédés par coeur.
Rédigé par : Robert Marchenoir | mardi 30 mar 2021 à 01:21
Il est clair que si Macron est réélu, il volera l'épargne et les retraites des français pour rembourser SA Dette et surtout les intérêts qui sont les profits des banques. Comment les français ont-ils pu être assez bêtes (pour être polie) pour mettre un banquier à la tête de l'Etat ?
Rédigé par : Françoise de Savigny | jeudi 01 avr 2021 à 09:31
Piketty à la télé aujourd'hui sur LCI. Première fois que je vois ce bonhomme. Un cosmopolite immigrationniste doublé d'un socialiste. Bref, doit être considéré comme un malfaisant.
Rédigé par : RR | jeudi 08 avr 2021 à 19:32