Depuis le 27 décembre, une étrange bronca se développe dans les rangs de la gauche et de la petite gauche qui, ralliée à la Macronie en 2017, n'en conserve pas moins ses réflexes sectaires. La caque sent toujours le hareng.
Rendez-vous compte du scandale : un collaborateur de l'Élysée, sans fonction officielle très précise à dire vrai, Bruno Roger-Petit a osé déjeuner avec la directrice de la nouvelle école libre de Sciences politiques, l'Issep, qui ose elle-même concurrencer, à Lyon, l'institut parisien de la Rue Saint-Guillaume, désormais décadent. Madame Marion Maréchal portant le lourd fardeau d'un grand-père nationaliste bien connu, ayant siégé le temps d'une législature comme élue de Carpentras, est donc désignée infréquentable, contagieuse, etc. Partager avec elle un repas où on a peut-être même évoqué autre chose que le réchauffement climatique, c'est à peu près comme avoir porté un uniforme d'infamie.
L'inventaire des réactions indignées ne manque pas de faire sourire, une fois surmonté le premier étonnement.
Ce sont vraiment de glorieuses sentinelles de l'antifascisme qui montent au créneau.
Astrid Panosyan, cofondatrice et trésorière d’En marche s'exprime d'un tweet : "Il y a des gens qu’on ne “sonde” pas “à titre personnel”, on les combat à titre collectif. Marion Maréchal et toute sa clique en font clairement partie".
Bariza Khiari, membre de la direction de La République en marche s'étrangle : "Incompréhensible, ce déjeuner. Une faute !"
Hugues Renson, vice-président macronien de l’Assemblée nationale, théorise : "Avec l’extrême droite, on ne discute pas, on ne transige pas. On la combat."
François Cormier-Bouligeon député LRM du Cher égrène la liste de ses détestations : "pour aider à se souvenir de ce qu’est l’extrême droite française : Le Pen père, fille, nièce, Tixier-Vignancour, Pétain, Laval, Maurras, Barrès, Déroulède".
Jean-Michel Mis député LRM se rengorge :"il n’y a rien que l’on fasse “à titre personnel” quand on a la chance [??!] de détenir une fonction éminente dans le premier cercle du pouvoir".
Bien entendu, l'opposition de gauche surenchérit.
Alexis Corbière, élu de Bagnolet, supposé représenter lui-même la face civilisée du parti mélenchoniste La France insoumise fait mine de s'interroger : "Le macronisme, face à l’extrême droite, un rempart ? Non, un rencard.
Clémentine Autain, dans tous les bons coups, surenchérit :"Un rempart ? Plutôt une passoire."
Aurélie Filippetti, l’ancienne ministre de la Culture dont on se croyait débarrassé, se réveille et tranche : si Bruno Roger-Petit n’est pas démissionné immédiatement de ses fonctions imprécises, "c’est que le prétendu “nouveau” monde est en train de basculer vers du très très rance".
Emmanuel Grégoire, premier adjoint d'Anne Hidalgo s'essaye à l'ironie : "Maurras et Pétain n’étaient pas dispos..."
Esther Benbassa sénatrice Europe Ecologie-Les Verts croit pouvoir plastronner : "Macron s’invite chez l’extrême droite soi-disant discrètement. Raté. Tout le monde le sait".
En regard de ce délirant, grotesque et révélateur florilège, on doit se féliciter de la sobriété de la réaction de la droite classique.
On peut en effet ne pas adhérer à toutes les opinions qu'exprime, en général avec talent Marion Maréchal. Reste que le "concept" qu'elle incarne fait légitimement peur à la gauche destructrice : c'est celui de l'union des droites, de toutes les droites. Depuis Mitterrand qui avait remis en selle Jean-Marie Le Pen en 1981 il est clairement établi, théorisé par Mitterrand lui-même, que la gauche en France ne peut être majoritaire qu'artificiellement, en divisant les droites, majoritaires dans l'opinion française.
Ce qu'il a fait, il convient de le défaire. Marion Maréchal s'y emploie.
Quoiqu'on puisse penser de telle ou telle de ses prises de position, il faut la soutenir sur ce point et les réactions de nos adversaires le prouvent.
JG Malliarakis
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Mélenchon à la table du patron élyséen dans un dîner "aux chandelles"? ça ne gêne pas la France Soumise ?
Rédigé par : Tonton Cristobal | mardi 29 déc 2020 à 19:40
Au fond du marécage, la meute des destructeurs de la France est aux abois. Mensonges et injures sont ses seules arguments. Une femme, éclatante incarnation de l'Occident se dresse devant eux.
Mais ces nouvelles écuries d'Augias seront dures à nettoyer.
Rédigé par : Gulliver | mercredi 30 déc 2020 à 00:14
Vous me permettrez une fois n’est pas coutume, je dirai même exceptionnellement, d’être en opposition totale avec ce que vous écrivez ici.
« Madame Marion Maréchal portant le lourd fardeau d'un grand-père nationaliste bien connu »
Déjà pas Marion Maréchal, mais Marion Maréchal Le Pen ou plutôt Marion Auque (nom du père) et/ou Marion Le Pen (nom de la mère) ; mais là n’est pas l’essentiel.
Jean-Marie Le Pen nationaliste ? Non. Il ne s’est jamais prétendu nationaliste, mais seulement patriote et national (sic). Les mouvements nationalistes de l’époque (OE, MNR, CSDM, RN [AF], PFN deuxième époque,…) que j'ai tous très bien connus ne s’y trompaient pas, et si de nombreux nationalistes étaient au Front national, c’était pour faire « avancer les choses », c’était tous des militants de base formés ailleurs lorsqu’ils l’étaient, qui ne faisaient pas partie de l’appareil de direction. On (j’en étais) se comparaient souvent aux phalangistes intégrés au Mouvement national espagnol (trahis par cette crapule de Franco comme nous le fûmes par Le Pen).
« François Cormier-Bouligeon député LRM du Cher égrène la liste de ses détestations : "pour aider à se souvenir de ce qu’est l’extrême droite française : Le Pen père, fille, nièce, Tixier-Vignancour, Pétain, Laval, Maurras, Barrès, Déroulède". »
Celui-là, il ferait bien d’étudier son sujet. Comment peut-on mettre par exemple dans la même « famille » Laval et Déroulède ?
« Alexis Corbière, élu de Bagnolet, supposé représenter lui-même la face civilisée du parti mélenchoniste La France insoumise fait mine de s'interroger : "Le macronisme, face à l’extrême droite, un rempart ? Non, un rencard. »
Pour une fois il a raison. Il y a une entente tactique entre M. Macron et la famille Le Pen. Pour être réélu, M. Macron a besoin d’une opposition repoussoir et les Le Pen l’incarnent parfaitement.
« Depuis Mitterrand qui avait remis en selle Jean-Marie Le Pen en 1981 il est clairement établi, théorisé par Mitterrand lui-même, que la gauche en France ne peut être majoritaire qu'artificiellement, en divisant les droites, majoritaires dans l'opinion française. »
Mitterrand a remis en selle Jean-Marie Le Pen en effet pour diviser la Droite. Mais pourquoi avoir choisi Le Pen et non pas Gauchon par exemple ? Parce que Mitterrand connaissait bien le personnage, paradoxalement bien mieux que nous ! Le Pen avait une caractéristique que Mitterrand connaissait et que nous ignorions, celle d’un provocateur, et on l’a appris en ce qui nous concerne bien plus tard à nos dépens avec ses « phrases » et autres calembours débiles empêchant toute union même ponctuelle avec la « droite classique » ; car oui, on peut à juste titre dénoncer la « frilosité » de cette dernière, sa peur de « déplaire à la Gauche », mais enfin qui peut nier que l’attitude de Le Pen n’y a pas grandement contribué, sans aucun bénéfice par ailleurs pour le Front national bien au contraire qui voyait ses militants sincères, dévoués et courageux – dont beaucoup de nationalistes, handicapés dans leur action et jeter en pâture au public.
« Ce qu'il a fait, il convient de le défaire. Marion Maréchal s'y emploie. »
Les Le Pen – toutes générations confondues – sont partie prenante du Système en échange d’un confortable statut d’opposant (places d’élus grassement rémunérées, magouilles autorisées, dettes jamais remboursées). Marion Maréchal-Le Pen tout comme Marine Le Pen, tout comme le fondateur de cette pitoyable « dynastie » Jean-Marie Le Pen. Dénoncer ce fait est plus qu’une nécessité, c’est un devoir.
Avec moi dans la partie, aucun Le Pen n’arrivera JAMAIS aux affaires, et si je dois pour cela intervenir auprès des plus hauts dirigeants des Républicains et même auprès de M. Macron lui-même, je le ferais. Je connais leurs faiblesses et je sais comment on peut les contrer.
En ce qui me concerne, je n'ai pas peur de Marion "Maréchal".
Rédigé par : RR | mercredi 30 déc 2020 à 01:11
Toutes ces réactions illustrent la peur des marcheurs et d'une gauche, tous aux abois au moment où la France en finit avec les idées qualifiées abusivement de progressistes et retrouve petit à petit sa vrais identité politique.
Rédigé par : Laurent Worms | mercredi 30 déc 2020 à 09:15
On sait Bruno Roger-Petit compatible intellectuellement et le repas fut certainement agréable.
L"hostilité des kapo de LaREM signale une frustration de n'avoir pas été choisis pour la "mission d'infiltration".
Quant aux remugles du socialisme de gouvernement, ce n'était même pas la peine d'en parler.
Rédigé par : Catoneo | mercredi 30 déc 2020 à 11:18
Comme d'habitude et donc non exceptionnellement, je suis en parfait accord avec ce que vous écrivez ici.
Rédigé par : Saint Surge | mercredi 30 déc 2020 à 12:15
@ Gulliver
"Une femme, éclatante [Marion Maréchal-Le Pen] incarnation de l'Occident se dresse devant eux."
Je croyais que la musique occidentale, c'était Beethoven, Chopin, Liszt pour le classique, Trenet, Brassens, Sardou, Lama, Indochine pour la variété, je découvre que c'est ça:
https://www.ladepeche.fr/article/2015/06/23/2130511-marion-marechal-pen-aime-rappeurs-youssoupha-maitre-gims.html
@ Laurent Worms
"Toutes ces réactions illustrent la peur des marcheurs et d'une gauche, tous aux abois"
Si le Système avait la moindre crainte des Le Pen toutes générations confondues, il ne leur ouvriraient pas grande la porte des médias publics.
Rédigé par : RR | mercredi 30 déc 2020 à 13:18
Si seulement il y avait des réactions identiques pour ceux qui lèchent le c. des communistes et des islamistes !
Rédigé par : Françoise | jeudi 31 déc 2020 à 09:33
Je suis d'accord avec ce que dit Laurent WORMS.
Quant à Melenchon il ne fait pas partie de la même loge que Macron....c'est tout...lol.
Rédigé par : Christian LABROUSSE | vendredi 01 jan 2021 à 00:53