Par deux fois, le 24 et le 25 octobre, Erdogan a explicitement insulté le tenant du pouvoir parisien, l'accusant de troubles mentaux, à la suite de son discours de la Sorbonne. Difficile dans ces conditions de ne pas donner raison à un Clément Beaune, secrétaire d'État aux affaires européennes, quand il dénonce "une volonté de déstabilisation" de la France de la part gouvernement turc. Dans un tel contexte on peut légitimement conclure que "ce n'est pas un hasard s'il n'y a pas eu de condamnation officielle", par la Turquie, de l'immonde attentat du 16 octobre.
Les officieux atlantistes affirmaient, 48 heures plus tôt, le 22 octobre, que "l’incident du Courbet est dépassé. L’OTAN essaie d’oublier", tout se passant désormais au mieux, dans le cadre de la meilleure des alliances euro-turques… Ils se trompaient : ce ne sont plus, en effet, les militaires kémalistes d'hier, ni les vieux cercles diplomatiques, policés par les siècles ottomans, qui mènent la danse à l'est du Bosphore, mais un pouvoir politique délibérément islamiste. La partie lucide de l'État, de l'Armée et des services de Renseignement français, au contraire, a parfaitement compris dans ce contexte que le mégalomane d'Ankara "se présente en protecteur des musulmans de façon complètement instrumentalisée".
Dans Le Point, le 25 octobre, Luc de Barochez cherche, par exemple, à comprendre "comment Macron est devenu la tête de turc d'Erdogan".
Selon son analyse "le brûlant antagonisme franco-turque prouve que la lutte contre l'islam radical en France ne peut pas être détachée de son contexte international".
Au départ, en effet observe-t-il, "entre eux, cela n'avait pas trop mal commencé. En janvier 2018, Emmanuel Macron déroulait le tapis rouge à Recep Tayyip Erdogan. Le président de la République était alors le premier dirigeant d'un pays de l'Union européenne à recevoir son homologue turc depuis le coup d'État manqué qui avait visé ce dernier en juillet 2016. La France, qui disait vouloir sortir la Turquie de son isolement diplomatique, était le grand État européen avec lequel le despote du Bosphore entretenait les moins mauvaises relations. Ce n'était pas le cas de l'Allemagne ; en 2017, Erdogan avait accusé les dirigeants allemands, etc."
Car la question essentielle, sur laquelle aucun compromis ne sera possible avec lui, reste celle de l'organisation du culte mahométan en Europe. Le gouvernement d'Ankara, et notamment la Diyanet dirigeant la vie religieuse, gestionnaires des centaines d'imams détachés qu'elle rémunère, souhaitent clairement en prendre la tête au nom de tous les sunnites.
Dans ce contexte, si la fièvre monte et si les tensions se multiplient, non seulement avec la France, mais aussi avec tous ses voisins, c'est d'abord dans la mesure où Erdogan s'emploie à balayer l'influence des pays arabes, et peut-être même leur existence en tant qu'États indépendants. S'adressant, dans l'enceinte de la Meclis, aux parlementaires, il est allé ainsi jusqu'à menacer ce 1er octobre ses voisins, dans les termes suivants : "Certains pays de notre région n'existaient pas hier ; ils n'existeront peut-être pas à l'avenir…" On ne fait pas dans la dentelle.
Quelques jours plus tard, dans le journal officieux Okaz, le 4 octobre, un analyste proche du pouvoir saoudien, Abdel Aziz Razan ripostait, non moins clairement : "Les crimes [d'Erdogan] contre les peuples arabes, les massacres qu'il a perpétrés en Syrie, au Kurdistan irakien et en Libye doivent être dénoncés".
L'ignorance abyssale de nos dirigeants au sujet des réalités objectives et des conflits séculaires au sein de l'islam explique sans doute un certain nombre de leurs décisions. Ceci remonte en partie à des décennies.
Et pour un Jacques Soustelle, homme de culture, de bonne foi et de vrai patriotisme inventant en 1955 le concept d'intégration, combien de troubles politiciens ont trahi cette notion elle-même !
Bien entendu il ne s'agit pas de calquer point pour point la lutte de la France pour rester française, car c'est aussi de cela qu'il s'agit aujourd'hui, avec les événements d'hier : ni ceux qui aboutirent à l'indépendance tragique de 1962, ni à la guerre civile qui déchira cette même terre 20 ans plus tard.
On notera toutefois que l'on peut, que l'on doit, tirer les leçons de ces deux expériences sanglantes. On ne peut certainement pas accepter à ce sujet le discours de la repentance. Pratiquée par Macron dans certaines de ses scandaleuses déclarations, particulièrement maladroites à propos de l'Algérie, confirmées par le choix d'un Stora chargé d'officialiser une mémoire antifrançaise, l'auto flagellation mémorielle fait le jeu de l'islamo-terrorisme.
Un même écueil freine en l'occurrence l'application nécessaire de la tradition française d'assimilation des étrangers, c'est-à-dire pour parler clair de leur processus de fusion dans un seul peuple. L'obstacle provient de la manipulation systématique de la "communauté", par ce que nous appelons aujourd'hui islamisme "radical"– on parlait autrefois de fanatisme. Il s'agit bien, en fait, d'un état d'esprit parfaitement incompatible avec la nation-contrat, telle qu'elle a été définie par Renan et telle qu'elle semble aujourd'hui la seule doctrine possible définissant la nationalité française.
L'islamo-terrorisme déchire la nation-contrat : il faut déchirer l'islamo-terrorisme
JG Malliarakis
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Quant on voit le traitement que la France a réservé aux harkis qui ont pu échapper aux massacres du FLN, il est permis de penser que Jacques Soustelle a prêché dans le désert. sa voix dérangeait, tout comme celle d'un Georges Bidault. A mon avis, c'est le point de départ de la non intégration de la communauté musulmane en France. Problème qui n'a cessé d'empirer au fil des ans.
Rédigé par : Laurent Worms | lundi 26 oct 2020 à 09:11
Je persiste à croire qu'en reprenant à son compte les dessins ignobles de Charlie et en prenant leur défense au point d'identifier désormais la France à Charlie aux yeux de tous les Musulmans, notre pays perd après le spectacle de la Sorbonne une nouvelle occasion de mettre sur la table les lois de l'Islam qui posent problème.
Les lois islamiques qui condamnent à mort le "blasphème", l'adultère, le changement de religion, etc. la Charia, l'égorgement des bovins, le refus de serrer la main des femmes, la burqua, etc. ne sont pas prêt d'être annoncés comme inacceptables dans une société civilisée. Et on en restera au "terrorisme islamiste" alors que le fondement de la question est la violence de l'islam.
Encore une fois, la tentative du pape Benoît XVI, est remise sous le tapis, et cette fois ci pas par Charlie et les gauchistes anti-chrétiens, mais officiellement par le chef de l'état français. Celles et sont qui résistent dans le monde islamique resteront les premières victimes.
Et nous voilà tous, Français non musulmans, à l'étranger comme sur notre sol, désignés comme les offenseurs ultimes, avec toutes les conséquences que cela entraînent, au lieu d'avoir désigné la cause de ce qui divise et oppose les sociétés libres et les sociétés islamiques et proposer d'en débattre ... librement : c'était cela la liberté d'expression.
Dans les pays islamiques, comme dans les "territoires perdus de la république", les islamo-gauchistes en sont renforcés et aussi les guerriers, comme Erdogan, qui appellent au djihad contre les chrétiens.
Rédigé par : Dominique | lundi 26 oct 2020 à 16:17
"On ne peut certainement pas accepter à ce sujet le discours de la repentance."
En effet; à un ressortissant algérien rencontré lors d'une opération militante qui me reprochait la colonisation de l'Algérie, je lui répondais que cela ne me concernait en rien, n'ayant aucunement participé à cette colonisation où BIEN MALGRE-EUX (comme d'autres à une autre époque) des Occitans (tout comme des Bretons, et autres ...Alsaciens) avaient été sacrifiés.
C'est le mérite de la Nouvelle Droite d'avoir remis les choses à leur place. L'idée coloniale était foncièrement universaliste et cosmopolite, tout à fait contraire au combat "identitaire". Le combat des nationalistes algériens était tout à fait légitime, comme l'est aujourd'hui par exemple celui des Kanaks, et bien sûr le notre pour l'Europe.
Rédigé par : RR | lundi 26 oct 2020 à 18:02
Une de mes connaissances m'a affirmé que c'est sur demande expresse de sa hiérarchie que Samuel Paty a illustré son cours par les immondes saletés de Charlie-Hebdo, il ne s'agirait pas d'une initiative personnelle. Si c'est avéré, cela prouve que oui, le Pouvoir essaie d'identifier notre Pays à cette saloperie de publication. C'est très grave (et met scandaleusement en danger les enseignants concernés).
Rédigé par : RR | lundi 26 oct 2020 à 19:37
@RR Oulala encore les “guerres de libération contre le colonialisme” ! Vous ne vous souvenez pas que le débarquement des troupes françaises en Afrique du nord, en 1830, avait pour but de mettre fin aux pillages et atrocités arabo-ottomanes islamiques en Méditerranée ? Et qu'avant nous les armées espagnoles sur la lancée de leur Reconquista - qui dura 7 siècles - occupèrent longtemps le sud de la Méditerranée jusqu'au Liban actuel, pour les mêmes motifs ?
Vous oubliez que les habitants des départements français en Afrique du nord étaient majoritairement du côté de la France : les populations arabes, et kabyles, avaient fait la différence. Et que cette "révolution algérienne" n'en fut pas une, mais un terrorisme de conquête menée par des islamistes depuis le Maroc et le Tunisie, soutenus par les Soviétiques, et peut être des forces du CFR américain.
L'Afrique du nord n'est pas une terre gauloise ... mais encore moins une terre qui serait arabe. Et elle fut romaine et les populations ( kabyles ) furent chrétiennes avant d'être converties à l'islam par la violence.
Vous manquez de réalisme : l'Afrique du nord aurait du rester ou devenir une terre sous contrôle espagnol, français, et italien, de la Mauritanie jusqu'au Liban actuels, et rejoindre la Grèce encore établie sur la côte anatolienne. Constituer ainsi une marche européenne chrétienne, l'un n'allant pas sans l'autre.
Au lieu de quoi les Européens ont laissé les Turcs massacrer les Grecs à Smyrne et se sont retirés de toute l'Afrique du nord ! On ne refait pas l'histoire mais ces erreurs et ces fautes nous les payons au prix fort. Celui d'une invasion et d'une guerre menée sur tous les fronts, du sang versé d’innocents, en France et beaucoup de pays européens.
Vous ne voyez pas que le combat "identitaire" a aussi une dimension géostratégique, et qu”elle exclut évidemment la dimension coloniale. On occupe un pays qui vous fait la guerre et on y reste c'est aussi simple que cela. Pas question de colonialisme là dedans, car il s'agissait de survivre face à des envahisseurs. Aujourd'hui ils nous submergent... La belle avance d’être parti ?
Les Grecs comprennent mieux ce raisonnement, eux qui n'ont pas colonisé qui que ce soit, ont retrouvé leur liberté après un très long combat contre les Ottomans - les tableaux du massacres des Grecs à Smyrne sont dans les églises orthodoxes - Ils se retrouvent quasiment seuls face à un ennemi résolu. Sans doute Russes et Américains les protègent mieux que nous...
Le passé est le passé et on ne peut refaire l'histoire. Au moins ne donnez pas de l'eau aux moulins des anti-"coloniatistes". Non le prétendu "combat des nationalistes algériens" n'était pas légitime, et il préfigura le terrorisme islamique qui martyrise les Français aujourd'hui.
À la fin vous êtes assommant avec la “liberté des peuples colonisés”. Moi je sais que tous nos soldats, avec les étrangers de la Légion, les Africains et Nord-africains se sont battus et sont tombés jusqu'à 1962 pour nos et leurs libertés, ensemble, face aux islamistes soutenus par les communistes. Les soldats non-européens ne désertèrent pas et eurent confiance en leurs chefs, et en La France, jusqu'au bout. La trahison de nos dirigeants et leur renoncement à défendre la civilisation européenne chrétienne, ( cédant aux communistes après 1945) ne doit pas nous faire oublier que ce sont le courage et la force d'âme de vouloir donner sa vie pour les autres qui ont présidé en Afrique du nord.
Tant qu'ils étaient en Afrique du nord, ils protégeaient aussi tous les Français, et les Européens. Alors : respect et honneur.
Et c'est valable aussi pour les ingénieurs, les médecins, les enseignants, les viticulteurs et les agriculteurs, les maçons, mes industriels, artisans et commerçants, etc. Ils étaient notre avant garde, et ils apportèrent sur place une civilisation bâtie sur les libertés - et non la soumission ( sens du mot islam) - en associant les populations. Une grande erreur politique fut de ne pas avoir voulu évangéliser les populations musulmanes, et peut-être - réalité oblige - de ne pas avoir constitué un pré carré français inexpugnable.
Car la place de l'Europe chrétienne était de rester tout autour de la Méditerranée, comme avant les invasions d’Arabie puis de l'empire ottoman. Il eût donc fallu repousser par la suite dans les populations voulant rester musulmanes. Mais les terribles guerres menées par les islamistes arabes et ottomans, contre les Chrétiens de Jérusalem jusqu'à Vienne, d’ Anatolie, d’Espagne, de l’Empire byzantin et du Kosovo, n'ont pas éclairé suffisamment les chefs des nations européennes, ou pas ensemble et pas assez longtemps. En 1962 le dictateur de la France a commis l'irréparable.
Sans doute êtes vous idéaliste. Mais le monde a ses dures réalités : l'islam est une idéologie qui s'impose par la violence depuis sa création, et son but a toujours été de détruire le christianisme ( et il a converti par l’épée jusqu'Asie). Ne le savez vous pas ? Les pierres s'en souviennent, telles les églises en Turquie où 10.000 ont été dynamitées.
Alors oui, on ne peut accepter le discours de la repentance. Et je vais un peu plus loin que ce qu'écrit notre chroniqueur préféré : en même temps que de déchirer l'islamo-terrorisme, il faudra démontrer aux musulmans qu'ils DOIVENT renoncer à des lois de l'islam, à commencer par ceux qui sont en France.
Rédigé par : Dominique | lundi 26 oct 2020 à 22:37
Je signale cet article du journal libanais L'Orient le Jour. Il estime que nous devons vivre avec nos musulmans qui "réagissent en anciens colonisés" ( les fausses idées ont la vie dure même là bas ) si nous "voulons conserver nos valeurs." Une position, inconsciente, de dimmi ?
Il y question d'opposition entre chrétiens et musulmans en France, mais sans voir nettement que des lois islamiques sont les racines de la violence de l'islam pour conquérir un pays non musulman. Il n'y a donc pas qu'en France qu'on ignore ce qu'est vraiment l'islam alors même que le Liban souffre de sa violence depuis si longtemps.
Une preuve inquiétante, pour nous, des effets de la longue montée de l'islam dans un pays chrétien.
https://www.lorientlejour.com/article/1238318/france-islam-le-bal-des-hypocrites.html
Rédigé par : Dominique | mardi 27 oct 2020 à 02:57
"Je persiste à croire qu'en reprenant à son compte les dessins ignobles de Charlie et en prenant leur défense au point d'identifier désormais la France à Charlie aux yeux de tous les Musulmans, notre pays perd après le spectacle de la Sorbonne une nouvelle occasion de mettre sur la table les lois de l'Islam qui posent problème."
La France ? "Nos" dirigeants plutôt.
Notons que l'Église une fois de plus se soumet; qu'attend le Pape (il est vrai hérétique), qu'attendent les évêques, les CURÉS pour dénoncer avec force ces saletés de "caricatures" fabriquées par des cerveaux malades, dégénérés, bien plus souvent haineuses à l'égard des Chrétiens que des Musulmans. Non, l'Église baisse son froc une fois de plus devant l'immonde.
Rédigé par : RR | mardi 27 oct 2020 à 15:51