Il est assurément trop tôt pour prévoir où conduira véritablement, et jusqu'où ira, la volonté affichée du gouvernement turc d'inonder l'Europe de réfugiés et d'immigrants. Certains prenaient peut-être jusqu'ici cette menace, maintes fois réitérée par Erdogan, pour une rodomontade qui ne serait jamais mise à exécution. Sur la forme la tradition ottomane retrouvée ne se dément pas. Et c'est sans doute ce qui, le 28 février en fin de matinée encore, amenait le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg à exprimer la "totale solidarité" des membres du Conseil Atlantique avec leur inconstante et infidèle alliée.
Après un entretien téléphonique du 27 avec Mevlut Cavusoglu, ministre des affaires étrangères à Ankara, l'article 4 du traité signé à Washington en 1949 avait même été invoqué. Or, c'est dans l'affaire syrienne que la clause était supposée fonctionner. Depuis 2011, Erdogan en compagnie des islamistes, prétend défendre les droits de l'homme dans ce pays, contre ce que les médias ont pris l'habitude d'appeler l'armée du régime, élément de langage désignant tout simplement l'armée régulière, d'un pays juridiquement souverain depuis 1946, détaché de l'Empire ottoman depuis le traité de Sèvres.
Or, dès le lendemain 29 février, encouragés sans doute par cette affirmation hasardeuse d'une complaisance de principe, les agents du pouvoir d'Ankara déclenchaient, depuis Istanbul, la marche vers l'Europe de milliers d'illégaux.
L'activation du chantage migratoire a donc d'ores et déjà introduit une nouvelle dimension dans les relations avec la Turquie. Et cette perspective ne sera pas si facilement éliminée. Tout le monde a compris en effet, qu'en fonction des développements futurs, et si son utilisation devait demeurer impunie, cette arme d'un genre nouveau sera activée chaque fois que l'actuel gouvernement d'Ankara et les réseaux des Frères musulmans la jugeront utile. Ceci jusqu'à ce qu'un mécanisme éliminatoire intervienne.
Même la très incertaine, et si souvent incohérente, Merkel se sait obligée de réagir. Elle doit se prémunir elle-même contre la poussée protestataire qui s'est exprimée dans divers scrutins au niveau des Länder. Elle demeure certes encore accrochée à une chancellerie où elle a fait plus que son temps. Elle sait que sa maladroite politique d'accueil affirmée en 2015 avait déjà engendré son recul dans l'opinion populaire, au mépris de ce qui avait, au contraire par le passé consolidé sa popularité, quand en 2011 elle avait constaté l'échec du modèle multiculturel "Multikülti".
C'est ainsi que le 2 mars, lors d'une conférence de presse à Berlin, Steffen Seibert au nom du gouvernement allemand a voulu affirmer que l'Union européenne attend de la Turquie qu'elle respecte l'accord turco-européen de 2016. Car celui-ci visait à empêcher les migrants d'atteindre l'Europe, et pour cela environ 3,2 milliards d'euros ont été déboursés par les contribuables européens pour défrayer Ankara et, notamment, équiper sa flotte de garde-côtes."Nous sommes convaincus de la valeur de l'accord et nous attendons qu'il soit respecté", déclare un peu platement le porte-parole de Merkel.
Ce concept semble très au-dessous d'une situation qui ressemble de plus en plus à une invasion organisée. Elle justifie amplement la requête du gouvernement d'Athènes sur le fondement de l'article 78-3 du traité de l'Union européenne, qui prévoit de façon explicite le cas précis.
Notons cependant sa rédaction très molle : "Au cas où un ou plusieurs États membres se trouvent dans une situation d'urgence caractérisée par un afflux soudain de ressortissants de pays tiers, le Conseil, sur proposition de la Commission, peut adopter des mesures provisoires au profit du ou des États membres concernés. Il statue après consultation du Parlement européen."
C'est en cette occasion que le politiquement-islamiquement correct ne manquera pas de chercher à invoquer la convention de 1951 et l'obligation pour l'Europe d'accueillir et de répartir "toute la misère du monde".
Oui l'Europe est au pied du mur, et c'est au pied du mur qu'on voit le maçon.
Toutes les îles grecques de la mer Égée, jusqu'à Rhodes et jusqu'à la république de Chypre, de même qu'en Méditerranée occidentale les îles de Lampedusa, Malte et le rocher de Gibraltar devraient être désormais, solennellement, proclamées inviolables sentinelles européennes, à défendre solidairement contre toute attaque venue de l'Orient.
Si cette doctrine n'est pas affirmée et mise en pratique, non seulement par Frontex mais par tous les moyens disponibles, ce seront ensuite la Sicile, la Sardaigne, la Corse, les Baléares, puis la Bulgarie, la Provence ou la Campanie.
Les Européens responsables, cela existe, l'ont compris et ils proclament, enfin, leur solidarité.
JG Malliarakis
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Il est possible qu' Erdogan ait patiemment accumulé ses millions de migrants pour préparer son chantage au moment où il prendra sa décision d'attaquer la Syrie.
Non seulement l'Europe a été aveugle, mais en plus plus elle lui a donné 3,2 milliards d'euros. Un bon calcul...
Rédigé par : Laurent Worms | mardi 03 mar 2020 à 20:07
C'est aussi aux pieds du Franc que l'on voit le maçon!
Rédigé par : minvielle | mardi 03 mar 2020 à 23:29
En une page vous nous présentez les données de la situation géopolitique catastrophique de l'Europe. Et dès le début vous allez à un point essentiel : le soutien apporté par le Sre Gal de l'Otan à Erdogan ! Je l’ignorai et cela ne vous a pas échappé.
C'est un soutien inacceptable après les menaces d'Erdogan d’envoyer ses “réserves” de migrants contre l'Europe. Un soutien significatif de la part de l'Otan, bras armé du CFR créé?en 1920 (1) à ce dictateur islamiste résolument ennemi des Européens.
Cette situation catastrophique vient donc de loin et l'on compte les renoncements européens : l'abandon, par les pays vainqueurs de la Grande guerre, des Grecs d'Anatolie massacrés par les Turcs après 1918 ... l'abandon des chrétiens du Levant depuis cette époque ... l'abandon des Chypriotes attaqués par les Turcs ... la destruction par l'Otan de la Serbie chrétienne bastion anti-ottoman depuis des siècles ... l'appel invraisemblable à l’immigration par l'Ue ... la destruction par l'Otan du verrou Lybien ... l'argent donnée par Bruxelles à Erdogan au lieu de fermer les frontières ... etc.
Tout se tient donc puisque le Cfr fut créé par les grands banquiers anglo-américains juste après le traité de Versailles. Puis ils créèrent le Bilderberg, la Trilateral, l'Ue, la Bce. Bruxelles, et Merkel et cnie, ne changeront vraisemblablement pas de politique puisqu'ils sont des exécutants du Cfr. Ils usurpent la démocratie et tuent l'Europe.
Mais effectivement, les pays du groupe de Visegrad s’opposent à Bruxelles et d'autres peuples se lèvent en Europe. La Grèce et la Bulgarie ferment les frontières à la Turquie ; ce qu'on doit peut être aux îliens de Lesbos et aux agriculteurs grecs qui vont en tracteurs pour garder les frontières. Même le corona19 met en quarantaine les bateaux “ong” qui font la navette entre Lybie et Italie.
Alors que l'Otan mène de très grandes manoeuvres militaires contre la Russie, il faut quitter l'Otan ( et l'Ue ) pour pouvoir nous protéger définitivement contre la Turquie.
Et aussi au sud où il y a des dangers, et vous avez bien raison de nommer toutes les îles menacées. C'est ce que fit la Reconquista en occupant toutes les côtes jusqu'à Tripoli.
(1) Council of Foreign Relations créé en 1920 par les banquiers Rotschild Warburg et Rockefeller
Rédigé par : Dominique | mercredi 04 mar 2020 à 00:48
Moi j'espère que ça va réveiller les craintes de submersion migratoire en Suisse, et qu'ainsi cela va permettre de faire passer cette initiative de l'UDC qui demande de limiter l'immigration en renonçant au besoin au principe sacro-saint de la libre circulation des personnes.
Nous avions voté le 9 février 2014 pour une initiative constitutionnelle qui disait que "la Suisse gère de manière autonome l'immigration des étrangers" [...] "par des plafonds et des contingents annuels" [...] "en fonction des intérêts économiques globaux de la Suisse et dans le respect du principe de préférence nationale".
Ce texte a été adopté par le peuple et les cantons, qui en Suisse sont le souverain, mais il a causé un tel tollé à Bruxelles que Mr Juncker et sa bande ont bombardé nos autorités de coups de téléphone (cela a été reconnu officiellement) pour leur extorquer la promesse de ne jamais appliquer cet article 121a de la Constitution fédérale. Sur ordre de Bruxelles, le parlement a donc décidé de n'en tenir aucun compte, ce qui fut fait.
Maintenant l'UDC a été obligée de faire une deuxième initiative qui obligerait le Conseil fédéral, dans le délai d'une année à négocier avec Bruxelles un assouplissement de l'ALCP (Accord sur la Libre Circulation des Personnes) et, si une entente n'est pas trouvée, à résilier l'ALCP.
Il y a donc une intense propagande pour forcer la main aux citoyen(ne)s suisses en leur disant que si on accepte cette initiative ça sera la fin du monde. Et bien sûr, les gens sont un peu intimidés.
Espérons qu'Erdogan, et la Providence, nous aideront à faire passer ce texte.
Rédigé par : Helveticus | mercredi 04 mar 2020 à 13:01
Il serait donc temps d'en finir définitivement avec les Islamistes ottomans.
Un grand mystère, pour moi, que le sort fait au traité de Sèvres, qui suivit celui de Versailles, et avait décidé d'en terminer avec l'Empire ottoman en réduisant la superficie de la Turquie.
C'est ce qu'il eut fallu faire après tant de siècles de guerres et de massacres menés par les Islamistes ottomans contre les Chrétiens :
Constantinople ... Lépante ... Vienne ... Serbie .... Afrique du nord ... Grèce ... Gréce anatolienne (Smyrne) ... Arménie, etc.
Et maintenant cette invasion turque de l'Europe par migrants interposés, et aussi par 5 millions de Turcs qui ont émigré en Europe.
Qui, outre les Turcs, déchira le traité de Sèvres ? Le Foreign Office ? Washington ? Manoeuvrés par le Cfr ?
Et le traité de Lausanne, qui suivit, ne fut guère mieux appliqué au Levant.
Petite réponse
Les questions que vous posez me passionnent depuis des années. Mais en toute honnêteté il faudrait un livre entier pour vous répondre ce soir et je n'ai aucun livre [unique] à vous recommander.
Il faudrait commencer par une [énorme] bibliographie. Pourquoi par exemple Clemenceau a-t-il cédé le mandat sur le district [pétrolier] de Mossoul en quelques minutes lors de son entretien avec Lloyd George en 1920 ? En fait les Français se désintéressaient largement du traité de Sèvres. Le livre de Beau de Loménie sur le traité de Versailles n'en parle pas, tout simplement parce que le seul vrai débat, entre août et octobre 20, à la Chambre des députés, porte sur d'autres préoccupations, beaucoup plus terre à terre, et franco-françaises (réparations, frontière du Rhin, etc.) voire utopiques (Société des nations). Le vrai complot est celuide la médiocrité.
Rédigé par : Dominique | mercredi 04 mar 2020 à 18:41
Merci de m'éclairer parfaitement avec votre réponse : le vrai complot est celui de la médiocrité. À médiocre système politique, la république à la française, chefs médiocres. J'aurais pu y penser et ne pas imputer tous nos malheurs aux grands banquiers mondialistes. Rien n'obligeait en effet à leur obéir ! Le mal s'est étendu après que les forces royales aient été épuisées, et maintenant les médiocres sont placés à tous les postes. Jusqu'où descendra notre royal pays ? Gardons l'espérance.
Rédigé par : Dominique | jeudi 05 mar 2020 à 15:24
Je pense par association avec Clémenceau dont vous nous apprenez une trahison, à Louis XV qui livra aux Anglais les Français d'Amérique et particulièrement du Canada, alors que la France était toute puissante, par le malheureux traité de Paris de 1763. Puis à l'abandon du Levant, de l'Indochine, et enfin de l'Algérie, donnée par de Gaulle au FLN islamiste pourtant vaincu. Cela fait beaucoup de médiocrité, menant à des trahisons sanglantes de populations françaises et indigènes, et à des pertes économiques colossales.
Un exemple moins tragique mais très significatif : le Foreign Office obtint de la Russie le remboursement intégral des emprunts russes accordés au Tzar. Le Quai d'Orsay ramena des miettes pour les actionnaires français, limitées à un plafond par détenteur quelque soit le montant des titres d'emprunts, ridiculement symbolique. Or il s'agissait de milliards de francs or ( j'en su quelque chose ). Sans doute une médiocrité façon Clémenceau ou de Gaulle : " Je vous donne tout, pas de quoi ".
Pas brilliant tout cela, la la médiocrité serait elle un critère de notre haute administration et de nos dirigeants politiques ? Outre leurs grandes familles de banquiers, les Britanniques ont en effet un bien meilleur système de formation et de sélection des dirigeants. Et une Couronne.
Ils veulent brader les Francs, comme l'Europe. Résistons enfin, avec des Européens responsables.
Rédigé par : Dominique | lundi 09 mar 2020 à 23:33