On ne connaîtra donc, au mieux, que le 11 décembre la sauce à laquelle le pouvoir se propose de manger les assujettis aux monopoles assurantiels de la sécurité sociale française. Édouard Philippe l'a enfin annoncé, le 6 décembre, à la sortie d'une réunion à l'Hôtel Matignon. On se situait au lendemain d'une journée massive de mobilisations syndicales au gré de 245 défilés, de paralysie des transports, de grève des écoles et d'anxiété des cotisants obligatoires de nos caisses de retraite.
Il paraît donc intéressant, aux yeux du chroniqueur, en cette grise matinée du surlendemain, de disséquer la communication distillée par le Premier ministre. Elle contenait en effet, une sorte de discret désaveu de l'attitude de son maître et seigneur, Jupiter en personne.
L'initiative de la loi future, dont le projet demeure à ce jour encore mystérieux, avant qu'elle soit éventuellement adoptée par le parlement, appartient en principe à l'équipe ministérielle composite qu'il est supposé diriger. Car, on doit le rappeler, l'article 21 de la Constitution dispose en théorie, que, chef du gouvernement, il "dirige l'action du Gouvernement. Il est responsable de la Défense nationale. Il assure l'exécution des lois."
Le titulaire de cette charge nous assure se tenir éloigné de l'esprit de "confrontation". C'est Eddy qui l'a dit. Les amis du genre humain ne peuvent qu'agréer à cette précieuse déclaration.
Cependant, notamment depuis la visite du chef de l'État à Amiens en novembre, il semble au contraire que le pouvoir avait précisément choisi le clivage entre les valeureux réformateurs, dont il s'attribue l'étiquette méritante, et les défenseurs des privilèges, qu'il désavoue d'avance et par principe.
Les propos successifs et contradictoires du ministre de l'Éducation dite nationale ont rajouté une dose d'inquiétude chez ses administrés. Le taux de grévistes déclarés des enseignants s'est ainsi révélé deux fois plus élevé que celui des conducteurs d'autobus. Merci à ce M. Blanquer auquel la presse bourgeoise tresse si souvent d'élogieuses couronnes.
Ce décalage s'exprime en demi-teinte, mais il peut difficilement échapper, y compris à une presse internationale dont la France ne constitue pas la préoccupation majeure.
En revanche, l'union des centrales syndicales donnait une impression triomphale, à l'issue d'une réunion tenue dans les locaux des trotskistes de Force ouvrière mais au sortir de laquelle, par la voix de la vieille militante Catherine Perret, responsable de la CGT, c'était bien les centrales de tradition stalinienne qui donnaient le ton, repris par la FSU, elle aussi majoritairement inspirée par l'idéologie communiste. Seule la confédération des cadres, l'ancienne CGC, se tient à l'écart de la nouvelle journée de grève promise pour le 10, attendant les concessions des dirigeants du pays.
Ainsi, le 6 décembre au matin, la bonne vieille Huma triomphait à bon compte."Et c’est reparti, imprime ce quotidien que personne ne lit plus, organe de ce PCF, pour lequel votent encore quelque 2 % des électeurs, pour manifester le 10 décembre !"
On a appris que la FSU a hésité un instant à s'inscrire dans le processus de la grève reconductible, jusqu'à ce que la secrétaire générale Bernadette Groison, confirme la ligne de la principale organisation syndicale du corps enseignant, créée en 1993 par la tendance communiste de la vieille Fédération de l'éducation nationale exclue par les socialistes. Au nom de cette organisation particulièrement présente dans les cortèges du 5 décembre, sa dirigeante déclare : "Le gouvernement doit entendre que nous sommes déterminés, et décidés à ancrer ce mouvement dans la durée. Ce n’est pas un mouvement d’humeur". Et l’intersyndicale composée de la CGT, FO, FSU, Solidaires, mais aussi de la FIDL et de l'Unef somme le gouvernement de retirer son projet ou d’ouvrir des négociations.
Il n'est jusqu'au bloc noir anarchiste qui, bien que contenu dans certaines limites par le quadrillage policier et le service d'ordre des appareils syndicaux, s'installe néanmoins dans le dispositif comme une composante incontournable.
Voilà les gagnants de la confrontation.
JG Malliarakis
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→ À lire : "Histoire du communisme avant Marx" par Alfred Sudre
... Avec cette histoire, le lecteur découvre ce que va devenir à nouveau la vieille utopie.
On se complaît, en effet, à penser désormais que "Marx est mort". Pourtant, nombre de "bons esprits" cherchent à le réhabiliter. Et, sous divers faux nez, ils tenteront de le faire de plus en plus impunément.
Pour plusieurs générations, et depuis un siècle, le mot communisme n'a eu de sens que pour désigner les disciples du prophète du British Museum. Plus précisément encore, parmi eux, il désigne ceux qui, à la suite de Lénine et de Trotski, ont choisi la violence "accoucheuse de l'Histoire". Tous les sympathisants de cette interprétation du marxisme professent, comme chacun devrait le savoir, un profond mépris pour la sociale démocratie...
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Une réflexion: alors que le gouvernement pouvait avoir comme allié la CFDT, syndicat majoritaire dans le privé, secteur qui assure l'activité économique de pays, il doit être bien maladroit dans ses réflexions et démarches, si ce n'est imbu de lui même, pour que cette centrale lui claque la porte.
Rédigé par : Laurent Worms | samedi 07 déc 2019 à 12:43
"Merci à ce M. Blanquer auquel la presse bourgeoise dresse si souvent d'élogieuse."
Il n'y a rien de plus écoeurant que Le Figaro: Totalement indifférent à la misère du Peuple, toujours pour "le parti de l'ordre" fût il celui d'un ordre cosmopolite et affairiste comme celui de M. Macron.
Cela pue l'odeur immonde du bonapartisme et de sa créature l'abject tyran Napoléon Bonaparte (merci encore aux Anglais d'avoir débarrassé la France de cette charogne) pour ne rien dire de ses successeurs, Clémenceau notamment.
À ce compte là, je préfère encore Le Monde Libertaire.
Rédigé par : RR | samedi 07 déc 2019 à 13:08
Commencez par lire ceci :
https://www.juritravail.com/Actualite/generalite-assurance/Id/286404
Rédigé par : Eschyle 49 | samedi 07 déc 2019 à 16:59
@ Laurent Worms
" Une réflexion: alors que le gouvernement pouvait avoir comme allié la CFDT, syndicat majoritaire dans le privé"
C'est certain. La CFDT est je le répète un syndicat jaune qui est là pour empêcher les revendications des travailleurs d'aboutir en tentant d'amener le monde du travail dans la collaboration avec le gouvernement.
Majoritaire dans le privé ? Certes. Mais combien d'adhérents par rapport à l'ensemble des travailleurs du privé et surtout combien de voix lors des élections professionnelles en pourcentage par rapport là encore à l'ensemble des travailleurs du privé ?
Peut-on réellement parler d'un syndicat représentatif ?
Rédigé par : RR | samedi 07 déc 2019 à 18:02
@RR
Vous vomissez l'aigreur. Bonne lecture de l'ImMonde.
Rédigé par : Saint Surge | dimanche 08 déc 2019 à 10:25
@ Saint Surge
"Vous vomissez l'aigreur. Bonne lecture de l'ImMonde."
Merci.
Sinon, ce type de message constitué uniquement d'invectives indique en général un auteur incapable de fournir le moindre argument; on en trouve beaucoup par exemple chez les admirateurs de "Marine" et de "Marion", ce qui n'est guère surprenant, qui se ressemble s'assemble. Quand la chefesse en est encore aux Pokémon, à quoi s'attendre d'autre ?
Rédigé par : RR | lundi 09 déc 2019 à 03:44