Cela peut sembler une nouvelle mineure. Dans le contexte de la tentative de grève générale de ce 5 décembre, et pour faciliter la vie des citoyens, électeurs, consommateurs et voyageurs, une partie des autorités publiques avait imaginé de faciliter la circulation, et donc l'arrêt, à certaines stations, des cars de substitution.
Autrement dit, mais le mot concurrence leur écorche les lèvres, certains envisageaient dès le premier jour de contourner le monopole de la RATP. Ce point de détail a été confirmé par le secrétaire d'État aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari[1].
Or, une personne s'est entravée au projet, la Mégère Hidalgo. La réglementation actuellement en vigueur, très restrictive comme on peut le constater, suppose toujours son agrément pour tout ce qui touche au sacro-saint système soi-disant si parfait. Pratiquement inchangé depuis les choix d'urbanisme de 1900, il ne saurait se développer vraiment faute de capitaux publics, en dépit des besoins, sur une base étatique.
Face à la gène évidente imposée aux Franciliens, la ville de Paris prévient donc seulement par courriel que ses services fonctionneront un peu moins bien ces jours-ci, du fait de "la" grève. D'un tel point de vue, il s'agirait donc d'un événement qui nous tombe du ciel et que l'on est contraint de subir sans pouvoir agir.
En 1995, c'est le premier ministre Juppé, qui s'était opposé à l'organisation alternative de transports collectifs. Il craignait, à l'époque, que les militants frontistes ne s'emparent de l'opposition aux désordres inhérents à ce conflit. Pur fantasme évidemment. La tradition, sans doute du fascisme italien, voire des jeunes nationalistes, supposés briseurs de la glorieuse grève des transports de 1920. On se trouvait en présence d'un imaginaire nourri des romans de Louis Aragon. Tout cela appartient à un passé mythologique révolu.
C'est désormais la loi Macron de 2015 qui encadre en effet la création d'une offre alternative de transports. Toujours lui, dira-t-on. Ou plutôt déjà lui, puisqu’à l'époque, quand il fit voter ce texte qui porte son nom, l'ancien conseiller de François Hollande ne siégeait qu'en qualité de ministre de l'Économie dans le gouvernement Valls. On présentait l'apparition des "cars Macron" comme une victoire de la libre entreprise : elle s'est révélée un simple produit du capitalisme de connivence.
Dans les années à venir il faudra certainement marquer la différence fondamentale, qui oppose cette sous-traitance du socialisme à l'idée même de liberté. Par les concessions faites à la finance privée, elle s'adosse au sérail politique de gauche.
Un tel système triomphe en Chine continentale, depuis la fameuse rhétorique de Deng Xiao-ping de 1979. "Peu importe,disait ce dirigeant communiste supposé pragmatique, que le chat soit gris ou noir pourvu qu'il attrape les souris." Or, il y a 40 ans, on pouvait imaginer, et beaucoup de gens très sérieux le pensaient en occident, que le pays et son régime évolueraient, du simple fait de la prospérité, vers plus de liberté, plus de place pour la propriété privée et le droit. C'est exactement le contraire qui s'est produit. La montée du niveau de consommation de 300 millions de Chinois s'est accompagnée du renforcement de l'esclavage du milliard de leurs autres compatriotes dans les campagnes et dans les caves des grandes villes, ceux qu'on appelle à Pékin "le peuple des rats"[2].
En France, et particulièrement dans la Capitale, le projet écolo-socialiste de l'équipe caricaturale entourant Hidalgo, abouti à des loyers pharamineux, à l'éviction des familles et des classes moyennes, au profit de la caste des bénéficiaires des largesses de la bureaucratie.
Ceci installe petit à petit chez nous le modèle du Venezuela.
La ville de François Villon n'appartient plus qu'aux petits Rastignac et aux Thénardiers qui s'en sont emparés.
Ils en ont fait, et la chose empire d'année en année, un désert, où, certes, l'automobile recule, mais où la création culturelle comme l'activité industrielle et commerciale se sont effondrées, où les mauvaises herbes poussent sur les trottoirs, où les faux mendiants pullulent, et où les impôts s'accumulent.
La municipalité Hidalgo c'est cela.
Que vienne, le plus vite possible, le temps du coup de balai !
JG Malliarakis
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Apostilles
[1] Au micro d'Alba Ventura sur RTL ce 5 décembre
[2] cf. le livre de Patrick Saint-Paul, ancien correspondant du Figaro à Pékin "Le Peuple des rats", 2016, 272 pages ed. Grasset.
Évidemment d'accord sur l'ensemble.
"Que vienne, le plus vite possible, le temps du coup de balai [pour chasser Mme Hidalgo de la Mairie de Paris]!"
Encore faut-il qu'il y ait une alternative honorable.
Y en a t-il une dans ce cas précis ?
Petite réponse
Pour l'instant, l'alternative n'est pas enthousiasmante, en effet. Je vous laisse le soin d'examiner l'offre concurrente...
Rédigé par : RR | jeudi 05 déc 2019 à 17:36
Hidalgo, après consultation, signifie : noble! Pffff. Je vous laisse apprécier cette noble contrepèterie apposée aux bords de la Seine par ses ingénieuses copines de la com' parisienne : "Les berges sont à vous"!
Rédigé par : minvielle | jeudi 05 déc 2019 à 17:36
Il fut un temps, en France, où, lors des grandes grèves des transports publics, un service de substitution était fourni par l'armée.
Apparemment, les soldats ne savent plus conduire.
Rédigé par : Robert Marchenoir | jeudi 05 déc 2019 à 20:15
@ Robert Marchenoir
"Apparemment, les soldats ne savent plus conduire."
Ce ne pourrait être le cas échéant que des autobus mais certainement pas des trains ni même des rames de métro.
Et puis ce temps est révolu où les appelés en cas de grève assuraient le ramassage des poubelles.
Ça poserait un problème avec une armée composée exclusivement d'engagés (et d'ailleurs quand bien même aurions nous conservé une armée de conscription, je pense que ça aurait provoqué maintenant un refus généralisé impossible à gérer - pour le ramassage des poubelles en tout cas; on n'en est plus aux appelés des années 60 qui ont été hélas jusqu'à se laisser embarquer de force sans déserter dans une guerre qui n'était pas la notre).
Rédigé par : RR | vendredi 06 déc 2019 à 02:10
@Robert Marchenoir
Vous êtes sûr ? Une référence ?
Remarquez il fut un temps où on pouvait passer gratuitement son ou ses permis pendant le service, lequel comptait plein pot pour la retraite, et où les bidasses pouvaient acheter leurs cigarettes beaucoup moins cher...
On en est loin aujourd'hui.
Je ne dis pas que j’approuve l'utilisation de l'armée pour saboter une grève par un gouvernement pro-patronat, ou à l'inverse que je l’approuverais pour saboter un black-out patronal pour le compte d'un gouvernement pro-ouvriers.
Mais j'ai un doute quand même.
Les pays qui se servent de l'armée pour opprimer le peuple ne peuvent pas compter sur elle pour combattre le véritable ennemi quand arrive la guerre, comme l'a appris à ses dépends le général Videla.
La marine argentine était très forte pour torturer, violer et assassiner les honnêtes citoyens sans défense, elle s'est montrée beaucoup moins brillante contre la Royal Navy, qui, elle, pouvait au moins se défendre !
Les lâches ont toujours été comme cela. Il ne faut jamais apprendre aux soldats à être lâches.
Le jour où il faudra combattre l'armée du djihad conquérant, vous regretterez d'avoir habitué nos soldats à opprimer leur propre peuple sans défense.
Rédigé par : VIO59 | vendredi 06 déc 2019 à 02:49
@ VIO59
Tout à fait d'accord avec vous y compris sur le général Videla.
Trop souvent l'"extrême-droite" s'est aventurée par le passé dans la défense de l'indéfendable au nom de l'anticommunisme.
Le fait d'être anticommuniste ne suffit pas; encore faut-il être soi-même quelqu'un de respectable.
Juan Perón oui.
Videla, Batista, jamais !
Rédigé par : RR | vendredi 06 déc 2019 à 15:53
Greta Thunberg (qui ne fait pas d'études, qui ne travaille pas, qui n’est pas mère de famille, mais qui sacrifie sa vie à voyager pour répandre la bonne parole) nous donne son avis éclairé sur les problèmes du monde dans une tribune parue le 29 novembre dernier:
« (…) la crise climatique ne concerne pas seulement l’environnement. C’est une crise des droits de l’homme, de la justice et de la volonté politique. Des systèmes d’oppression coloniaux, racistes et patriarcaux l’ont créée et alimentée. Nous devons les démanteler. »
https://www.project-syndicate.org/commentary/climate-strikes-un-conference-madrid-by-greta-thunberg-et-al-2019-11/french
Je lui réponds :
Greta, retourne dans ta cuisine.
Rédigé par : RR | vendredi 06 déc 2019 à 22:12