Sans s'en rendre toujours compte, sans le faire exprès, et à force de virevolter, il arrive que le président Macron s'approche de la vérité. Sa récente déclaration sur la règle des 3 % vaut, par exemple, et paradoxalement, le détour.
Dans l'entretien qu'il a accordé à The Economistil commençait en effet par la considération suivante :"Nous avons besoin de plus d’expansionnisme, de plus d’investissement" ; et le point central de son affirmation, celui que retiennent les commentateurs agréés : "Je pense que c’est pour ça que le débat autour du 3 % dans les budgets nationaux, et du 1 % du budget européen, est un débat d’un autre siècle".
Immédiatement le "débat", périmé à l'entendre au pied de la lettre, est devenu "règle"surannée dans l'esprit de ses interlocuteurs.
Notre inspecteur des finances préféré, promu en 2017 à la tête de l'État laisse donc comprendre, en fait qu'il entend abroger, pour le jugement de sa gestion, le maximum de déficit des budgets nationaux fixé par les accords européens en pourcentage du produit intérieur brut.
Son argument en lui-même relève de l'Absurdie : on aimerait entendre le Maître des Horloges se prononcer sur la loi de Newton et sur les idées de Kepler qui remontent au XVIIe siècle. On pourrait considérer comme plus suspect encore d'obsolescence le principe d'Archimède (287-212), remontant quant à lui à quelque 2 300 ans.
Ne lui contestons cependant pas cette évidence, cependant : il s'agit bel et bien d'un principe élaboré au cours d'un débat du XXe siècle.
Peut-il pour autant imaginer de s’en affranchir ?
Ce serait bien évidemment renier ses déclarations de 2017. Durant la campagne présidentielle, en effet le candidat Macron avait accordé aux Échosun entretien où il promettait très explicitement notamment "le respect de nos engagements européens en restant dans l’épure des 3 % de déficit".Une partie de la confiance que lui a manifestée, depuis, la finance internationale reposait là-dessus, autant que la transformation de l'ISF en impôt sur la seule fortune immobilière. Revenir sur cette déclaration c'est évidemment trahir cette confiance.
Mais en déclarant en 2019 par ailleurs que "les Allemands sont les grands gagnants de la zone euro, y compris avec ses dysfonctionnements", et qu'il faut "que le système allemand intègre que cette situation n’est pas durable", il ne tournepas seulement le dos à ses engagements et à son image de marque, il remet de façon précise en cause le principe même de l'union monétaire.
Darmanin, faisant écho à la voix de son maître fait en effet mine de théoriser qu'en la matière "les règles ont été faites à un moment donné dans les années 90 à l’orée du traité de Maastricht et qu’il convient de se les poser. C’est un débat qui se fera au niveau européen".
Or, l'adoption de l'euro supposait que les Européens adoptent les disciplines monétaires et budgétaires qui ont assuré la réussite du deutsche mark ou celle du florin néerlandais. Et si l'on veut connaître à nouveau le sort du franc français depuis 1918 et la ruine des épargnants, ce se fera sans nos voisins.
L'illusion mondialiste dans ce domaine consiste à nous faire croire que "le débat se fera au niveau européen."
Lors des discussions qui ont donné naissance au traité de Maastricht le ministre allemand des Finances, Théo Waigel préconisait pour règle un déficit prévisionnel maximal égal 1 % du produit intérieur brut. Il ne faisait en cela que continuer un ordre politique remontant, 40 ans plus tôt à la loi fondamentale allemande de 1949. L'article 110 de cette constitution dispose en effet que les recettes et les dépenses doivent s'équilibrer. L'article 115 précise que le produit des emprunts ne doit pas dépasser le montant des crédits d’investissements inscrits au budget et qu'il ne peut être dérogé à cette règle que pour lutter contre une perturbation de l'équilibre économique global, ce que, depuis 1970 l'Allemagne a fait en certaines circonstances. Cela, c'est pour le XXe siècle.
Au XXIe siècle un paragraphe 3 de l'article 109 dispose désormais qu'à partir de 2016, le déficit structurel du budget fédéral ne doit pas dépasser 0,35 % du produit intérieur brut, soit beaucoup moins que les 3 % de déficit public maximal convenu par le pacte de stabilité de 1997.
Les constituants français de 1958 voulaient eux aussi, à leur manière, effacer le désastre monétaire de la IVe république. Ils ont ainsi de leur côté introduit l'article 40, qui tente d'interdire à un député de proposer aucune loi créatrice de déficit.
Les années Pinay, la création du nouveau franc, etc. ne sont pas étrangères au redressement du pays avant le déferlement des désordres et les concessions gouvernementales de 1968. Depuis lors, d'une part la pratique parlementaire a imaginé une contorsion constitutionnelle [1] ; d'autre part, la pratique gouvernementale a fait que les déficits ne sont plus provoqués par la démagogie des élus, mais par les projets de lois de finances, rédigés par l'administration elle-même.
On pourrait certes citer d'autres pays qui ont adopté les principes d'ordre monétaire et qui les ont appliqués au bénéfice de leur prospérité.
Ce "débat"est donc fort ancien c'est vrai. Aussi ancien que la loi de la chute des corps.
JG Malliarakis
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[1]Celle-ci consiste à faire semblant d'équilibrer le coût des propositions par une augmentation "à due concurrence" de la taxation des tabacs et allumettes.
Sans doute les prévisions budgétaires sont très mauvaises pour les années à venir : il prépare les opinions !
Lors d'un entretien avec un journaliste, monsieur Macron avait déclaré " Le programme ? On s'en fiche." Je pense que c'est pareil pour tout ; sauf pour sa feuille de route mondialiste évidemment.
Rédigé par : Dominique | mardi 19 nov 2019 à 15:28
"L’Espagne est irrévocable. Les Espagnols pourront décider de choses secondaires, mais ils n’ont rien à dire sur l’essence même de l’Espagne. L’Espagne ne nous appartient pas, comme objet patrimonial ; notre génération n’est pas propriétaire absolue de l’Espagne ; elle l’a reçue de l’effort des générations antérieures, et doit la remettre, comme un dépôt sacré, à celles qui lui succèderont."
José Antonio Primo de Rivera, L’Espagne est irrévocable, revue Falange Española, 1934
(valable évidemment aussi pour la France et les Français)
Rédigé par : RR | mercredi 20 nov 2019 à 12:02
"Celle-ci consiste à faire semblant d'équilibrer le coût des propositions par une augmentation "à due concurrence" de la taxation des tabacs et allumettes."
Hein ?! Vous voulez dire : quand un député présente une proposition de loi qui augmenterait le déficit, il ajoute un paragraphe augmentant le prix des cigarettes, dont il est convenu que personne ne l'adoptera ?
Et personne ne dénonce jamais ce tripotage ?
Petite réponse
L'Insolent le dénonce... :)
Rédigé par : Robert Marchenoir | mercredi 20 nov 2019 à 16:18
Sa feuille de route n'est pas un tissu d'illusions mondialistes, mais une liste de destructions bien réelles de notre pays, et de notre civilisation :
Car jour après jour il réalise le programme mondialiste : frontières ouvertes à l'immigration, à l'islamisme, et aux capitaux de la finance internationale y compris islamiste, laisser faire les actes christianophes, appauvrissement moral et matériel des Français, écrasement de toute contestation populaire, dénigrement de notre culture, effondrement de l'éducation nationale et endoctrinement des enfants, réalisation des programmes de PMA etc et d'euthanasie, vaccinations obligatoires par Big pharma, suppression de l'homéopathie, soutien aux marxistes et leurs black blocs, soutien des listes électorales communautaires, jugements condamnant lourdement les identitaires, impunité totale pour ceux qui haïssent la France, écrasement de l'emploi français par les charges sociales les taxes et les règlementations, taxe carbone et décarbonisation pour détruire toute note industrie, collaboration avec la Chine communiste, abandon de notre souveraineté à Bruxelles, destruction de la démocratie parlementaire, saccage de notre armée, pourrissement des polices par l'islamisme, etc. etc.
La liste, à compléter, pourrait en être tenue sur un " mur des comptes ".
Pour le reste il dira tout et son contraire pour " occuper le temps ", en parfait comédien, quitte à se faire interviewer par Valeurs Actuelles :
Il n'y aura pas de réformes, des hôpitaux, de la SNCF, des retraites, etc. parce qu'il s'en fiche ! Rien ne servira de jouer au jeu pipé de la démocratie parlementaire représentative, l'essentiel est désormais ailleurs.
Il conviendra de s'opposer à la réalisation au quotidien du programme mondialiste, en France et en Europe. Il en va de notre survie.
Rédigé par : Dominique | mercredi 20 nov 2019 à 19:12
Pour ceux qui ne sauraient pas que ce programme mondialiste de notre destruction - le Nouvel Ordre Mondial qu'on n'ose plus nommer ainsi - est maintenant dans les mains des dirigeants de la Chine communiste :
https://www.thenewamerican.com/world-news/asia/item/20601-with-western-help-chinese-communists-build-new-world-order
Une étude de Alex Newman, membre de la John Birch Society.
Rédigé par : Dominique | mercredi 20 nov 2019 à 19:27