Au cours du XXe siècle, tous les pays n'ont pas également souffert de l'illusion mondialiste. Et, à cet égard, même si elle a fait partie, à plusieurs reprises, des malcontents, la France ne peut pas se considérer comme la principale victime du mensonge des dirigeants internationaux.
En revanche son gouvernement, au gré des régimes successifs qui ont affaibli le pays, s'est trouvé plusieurs fois au premier rang du mondialisme.
Dès l'époque où Charles Maurras publiait son célèbre Kiel et Tanger, son pays semblait au principal théoricien du nationalisme français, en 1905, "la plus petite des grandes puissances et la plus grande des petites".
Or, beaucoup plus tard, après un affaiblissement durable de ladite puissance, se traduisant par les déchirements de la seconde guerre mondiale, puis par la perte de l'Empire, c'est bien Giscard d'Estaing qui prit l'initiative, au nom du mondialisme qu'il revendiquait de ce qui est devenu le G7.
Aujourd'hui encore, aux Nations Unies, Paris dispose d'un siège permanent, théoriquement à égalité avec la Chine ou les États-Unis, alors que ni l'Inde, ni l'Allemagne, ni le Japon, ni l'Italie, ni le Brésil n'y figurent. On pourrait multiplier les exemples.
Le discours du mondialisme plaît toujours beaucoup aux dirigeants parisiens. Ils se croient autorisés à se prononcer, quand cela les arrange, comme si les héritiers de Robespierre étaient vraiment les porte-parole des droits de l'homme. Quand cela ne les arrange pas, reconnaissons-leur, du reste, une singulière énergie à nier leurs propres principes. Et, plus généralement, leurs commentateurs énoncent des mots d'ordre à portée internationale, à charge principalement aux [très méchants] Américains de les exécuter. A noter que vis-à-vis des États-Unis qui, eux, disposent des moyens d'agir, et se privent rarement de les utiliser, la relation reste ambiguë à base d'attraction/répulsion névrotique. Au fond, leurs regards sur le monde se ressemblent beaucoup. Ils croient, de la même manière, à l'universalité de leurs critères de jugement mais chacun pense détenir la vérité – que Washington concrétise seule.
Tout cela date bel et bien du traité de Versailles, signé en juin 1919, ratifié en octobre, dont on s'est bien gardé jusqu'ici de fêter le centenaire, alors qu'il est demeuré précisement l'archétype du système mondial actuellement encore en vigueur.
Tout l'intérêt des débats sur la ratification du traité de Versailles réside précisément en ceci.
Pour la première fois depuis 1815[1], et contrairement aux divers accords concrets entre les puissances au cours du XIXe siècle, accords qui certes ont éclaté au début du XXe siècle, on allait bâtir un ordre international fondé sur l'idéologie énoncée par une seule, les 14 points de Woodrow Wilson. Or, en septembre 1919, pendant les débats de Ratification du traité à la Chambre des députés à Paris on allait apprendre que les États-Unis, principal bailleurs de fonds de l'alliance victorieuse, ne le ratifieraient pas et n'adhèreraient pas à la SDN dont ils avaient fait la base de l'échafaudage.
Tout le monde pouvait le comprendre en France, champ de bataille du conflit, dévastée par 4 ans de guerre.
Et cependant, si divers représentants de la droite analysent parfaitement la situation, toutes les erreurs du XXe siècle se trouvent en germe dans les illusions mondialistes, sincères et néanmoins stupides, développées par les discours de la gauche. Et, point essentiel, les pires sottises, les pires absurdités, furent proférées sur les bancs du gouvernement de Clemenceau, de son collaborateur Tardieu que Léon Daudet surnommait le Mirobolant, de ses ministres Loucheur et Klotz, auteur du mot d'ordre l'Allemagne paiera, etc. Pire que la gauche utopique : le parti ministériel et ses courtisans.
On verra aussi que toute l'illusion mondialiste reposait dès cette époque sur une base financière.
[à suivre]
JG Malliarakis
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Mercredi 27 novembre JG Malliarakis donnera une conférence sur la Naissance de l'Illusion mondialiste à l'occasion de la réédition du livre d'Emmanuel Beau de Loménie "La Ratification du Traité de Versailles" de 18 h à 20 h au Café du Pont Neuf 14, quai du Louvre M° : Louvre, Pont Neuf ou Châtelet
Tout a été dit au long des débats de 1919 à la Chambre des députés...
TABLE DES MATIÈRES : Note de l'éditeur par JG Malliarakis -- Introduction de 1945 I. Les Préambules [Chappedelaine - Raiberti - Charles Benoist] II. Pour une politique d’après guerre [Maurice Barrès - Albert Thomas] III. Plaidoyer et Réquisitoires [Tardieu - Barthou - Franklin-Bouillon] IV. La prochaine guerre viendra par Dantzig [Marcel Sembat] V. Réparations et organisation économique [Bedouce - Klotz - Dubois - Auriol - Loucheur] VI. Le désarmement [André Lefèvre] VII. Un ténor : Viviani VIII. Travail et Colonies [Colliard et Simon] IX. Du socialisme à l’extrême-droite [Longuet et Marin] X. Clemenceau intervient et XI. Dernières interventions [Renaudel - Lefèvre - Augagneur] La conclusion de l'historien au lendemain de la Seconde guerre mondiale.
Épilogue : Quelques dates. Quelques chiffrages à propos des réparations.
L'Occupation de la Rhénanie (1923-1930) → Pour en savoir plus sur ce livre, lire aussi "Les cent ans de la fausse paix de Versailles". ••• Ce livre de 204 pages paraîtra courant novembre. Il est proposé au prix de souscription de 18 euros franco de port jusqu'au 30 novembre. Paiement par carte bancaire sur le site de l'éditeur [ou par chèque en téléchargeant un bon de commande]
Apostilles
[1] Plus exactement depuis la liquidation de la Sainte-Alliance au congrès de Vérone de 1822.
J'écrivais en commentaire de votre précédente chronique que le mondialisme - ie le Nouvel Ordre Mondial - est maintenant aux mains des dirigeants de la Chine communiste. L'apprenti a échappé à son maitre : le plan de Kissinger des années 70 puis celui de faire entrer la Chine communiste dans l'OMC, ont échoué.
Rédigé par : Dominique | mercredi 20 nov 2019 à 20:07
L'abbé de Nantes au cours d'une de ses grandes réunions annuelles à la Mutualité avait avec le talent qu'on lui connaissait dénoncé l'imposture Giscard dit d'Estaing (ainsi que celle de Mitterrand), mettant en avant justement le fait qu'il était un agent des officines mondialistes dénoncées par Bordiot.
Il y avait également une évidente complaisance de Giscard dit d'Estaing à l'égard du PC"F" totalement aligné sur Moscou et de son secrétaire général de l'époque, l'immonde Georges Marchais (dont Riposte laïque a récemment fait une véritable apologie sous prétexte de deux ou trois phrases prononcées sur la question migratoire et allant dans le bon sens, alors qu'il n'y avait pas plus immigrationniste comme parti que le PC"F" ! c'est d'ailleurs toujours le cas; quand je dis que Riposte laïque est imbuvable) omniprésent sur les écrans et TOUJOURS INTERVIEWÉ AVEC COMPLAISANCE.
Il n'y a rien, mais absolument rien de positif dans la présidence Giscard dit d'Estaing. Le regroupement familial, l'avortement, c'est lui; échec total dans la lutte contre le chômage. C'est encore grâce à lui, à ses échecs, à ses trahisons que Mitterrand a franchi les portes de l'Elysée en 1981. Une victoire qui était tout sauf inattendue, le pouvoir culturel (éducation "nationale", mass médias,...) marchepied du pouvoir politique ayant été depuis longtemps VOLONTAIREMENT abandonné aux socialo-communistes. La lutte contre le crime ? Un de ses premiers actes une fois élu a été de gracier un mineur de 17 ans condamné à mort pour avoir sauvagement assassiné une vieille dame à coups de couteau dans une cave; le jury d'Assises avait tranché si j'ose dire devant la sauvagerie de l'assassin et les preuves accablantes ne laissant absolument aucun doute sur sa culpabilité; eh bien non, Giscard dit d'Estaing allait en décider autrement faisant fi du verdict populaire se servant d'un droit tout sauf démocratique hérité de la monarchie faisant du président de la République un roi sans couronne, ce qui ne pouvait que ravir ce pseudo d'Estaing. J'étais jeune adolescent à l'époque, ça m'avais tellement choqué et révolté que je m'en souviens aujourd'hui encore comme si c'était hier; quelques années plus tard, il refusait sa grâce à Ranucci dont la culpabilité n'a elle par contre jamais pu être établie à 100 %.
Chirac ne valait rien, mais Giscard dit d'Estaing ne valait et ne vaut pas d'avantage.
Rédigé par : RR | jeudi 21 nov 2019 à 01:08
"la relation reste ambiguë à base d'attraction/répulsion névrotique'.
Il est un mécanisme psychologique qui fait qu'une personne (ou un pays) qui est redevable à une autre personne (ou état) développe autant de rancune que de reconnaissance.
Or la France, au XXè siècle est plus que redevable envers les USA qui lui a sauvé la mise lors des deux guerres mondiales.
Rédigé par : Laurent Worms | jeudi 21 nov 2019 à 15:29
Dans la série d'articles du The Epoch Times - journal d'un groupe de médias fondé aux USA par des Chinois anticommunistes - voici en langue française les 8 premiers articles de " Comment le spectre du communisme dirige le monde " :
https://fr-mb.theepochtimes.com/chapitre-8-comment-le-communisme-seme-le-chaos-dans-la-vie-politique-1re-partie-1061722.html
*
Une autre série d'articles analyse la destruction de la société chinoise par le régime communiste, présenté comme étant devenue une secte perverse mondialiste :
https://fr-mb.theepochtimes.com/c-neuf-commentaires
Rédigé par : Dominique | mardi 26 nov 2019 à 19:54
Toutes les représentations, analyses, et commentaires en langue française sur cette compagnie chinoise :
" Le nom Shen Yun se traduit par quelque chose comme « la beauté des êtres divins dansant ». Shen signifie divin et Yun est quelque chose comme le sentiment derrière un mouvement. La musique chinoise a aussi ce « yun », précise Jing Xian.
« C’est comme la couleur », explique-t-elle. « Les notes ont aussi des significations différentes. Il y a un sens derrière tout ça : le contexte culturel et philosophique derrière les notes. »
« De plus, avec la musique de Shen Yun, nous utilisons ces différentes grandes traditions parce qu’elles nous ont été données par le divin, sinon nous ne pourrions pas l’appeler Shen Yun », a relaté Jing Xian. « C’est une tradition, elle a la spiritualité derrière elle pour nous soutenir. C’est pourquoi on nous appelle Shen Yun, parce que nous comptons sur la puissance de Dieu. Nous avons donc cette tradition et nous basons notre art sur la tradition, cette tradition significative derrière ce que nous faisons ».
Notre chroniqueur préféré, épris de culture chinoise, connait peut être cette compagnie ; sinon j'espère qu'il sera intéressé.
Zàijiàn :-)
https://fr-mb.theepochtimes.com/t-shen-yun
Rédigé par : Dominique | mercredi 27 nov 2019 à 23:55