À titre d'information, le lecteur trouvera ci-dessous le texte d'une proposition de résolution n°2356 déposée à l'Assemblée nationale.
On peut déplorer, certes, que soit écartée de cette démarche, qui se veut unanime, un seul parti, arrivé pourtant en tête du scrutin européen. Sa présidente appartenait jusqu'ici à la commission des Affaires étrangères. Elle vient d'y être remplacée par Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France, que l'on n'a pas associé non plus à l'initiative. Ce déplaisant sectarisme macronien nous déplaît d'autant plus qu'il ne s'applique ni au stalinien Chassaigne ni à Mélenchon. Je crois pouvoir dire cependant que les exclus n'éprouvent aucune sympathie pour Erdogan...
N'empêche.
On doit se féliciter, quand même, de ce relatif progrès, par rapport à la situation de 2009, quand je publiai mon livre sur "La Question turque et l'Europe"[1]où en dehors de deux ou trois parlementaires lucides, la même classe politique et le gouvernement défendaient sans broncher l'idée de l'entrée de ce pays dans l'Union européenne.
Proposition de résolution portant sur la condamnation de l’offensive militaire turque dans le Nord-Est syrien, présentée par Mesdames et Messieurs Gilles Le Gendre, Christian Jacob, Patrick Mignola, Valérie Rabault, Jean-Christophe Lagarde, Philippe Vigier, Jean-Luc Mélenchon, André Chassaigne, députés.
Exposé des motifs : Les signataires invitent l’Assemblée nationale à solennellement condamner l’offensive militaire turque dans le nord-est de la Syrie et à apporter son indéfectible soutien aux Forces démocratiques syriennes (FDS).
Le mercredi 9 octobre 2019, la Turquie a lancé une offensive militaire contre les Forces démocratiques syriennes (FDS), composées de combattants kurdes et de leurs alliés arabes et syriaques. Nous déplorons déjà des centaines de morts, dont de nombreux civils, ainsi que plus de 300 000 déplacés.
Nous estimons que les hostilités doivent impérativement cesser et les moyens diplomatiques être privilégiés pour permettre une véritable sortie de crise.
Cette opération, en plus d’entraîner une catastrophe humanitaire majeure, risque de contribuer à une résurgence de Daech dans la région. La Turquie doit immédiatement renoncer à cette offensive qui menace la solidarité internationale et la sécurité collective.
Nous demandons une action de la France pour soutenir ses amis et alliés kurdes, restaurer la stabilité, et empêcher le chaos sécuritaire dans le Nord-Est syrien.
Article unique : L’Assemblée nationale, Vu l’article 34-1 de la Constitution, Vu l’article 136 du Règlement,
Constatant la catastrophe humanitaire en cours dans le Nord-Est syrien ;
Constatant le rôle essentiel de nos alliés des Forces démocratiques syriennes (FDS) dans la lutte contre Daech ;
Constatant le risque de déstabilisation majeure au Moyen-Orient que fait actuellement courir l’offensive militaire turque ;
Constatant le risque de résurgence de Daech ;
- Condamne fermement l’offensive militaire turque dans le Nord-Est syrien ;
- Demande l’arrêt immédiat des hostilités ;
- Affirme son indéfectible soutien aux Forces démocratiques syriennes (FDS), dont les kurdes et leurs alliés arabes, qui ont été et demeurent nos alliés dans la lutte contre Daech ;
- Invite le Gouvernement français à adopter toutes les mesures à même de soutenir ses amis et alliés kurdes, protéger les populations civiles, restaurer la stabilité, et empêcher le chaos sécuritaire dans le Nord-Est syrien.
JG Malliarakis
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Jean-Gilles Malliarakis : "La Question turque et l'Europe".
Depuis 2014 le parlement d'Ankara a voté la possibilité pour l'armée turque de pénétrer en territoire syrien ou irakien. Alors, l'illusoire alliance entre ce pays et l'occident était à nouveau réaffirmée. Et pourtant les objectifs poursuivis par la Turquie se sont révélés bien différents.
Or, ce pays reste candidat à l'Union européenne. Et on cherche à rendre ce projet présentable, pour complaire aux sympathisants de l'islamisme. Depuis 20 ans, tous les actes d'Erdogan bouleversent l'illusoire laïcité instituée par Mustafa Kemal..
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Le premier qui dit la vérité doit être exécuté.
Heureux de constater que ce ne soit pas toujours le cas.
Rédigé par : Pythagore | samedi 26 oct 2019 à 14:36
Oui, mais qu'en est-il du PKK ?
N'y a t-il pas nécessité de combattre avec force cette organisation terroriste d'obédience communiste et mafieuse ?
https://www.lexpress.fr/actualite/monde/les-kurdes-du-pkk-sont-probablement-une-plus-grande-menace-que-daech-estime-trump_2103790.html
Rédigé par : RR | samedi 26 oct 2019 à 16:05
Blabla que tout cela et exigences à contre sens, dirigées contre l'état syrien.
Les beaux esprits pacifistes font parler d'eux à bon compte ; mais ils feraient mieux d'exiger le retour de notre ambassadeur à Damas, et d'obtenir de soutenir la Russie, dont la police militaire surveille les Turcs dans la zône d'exclusion des Kurdes de 30 km au nord est.
La France et l'EU éternellement absente aurait du se joindre au processus international d'Asnara initié par les Russes. Et surtout d' appuyer militairement les Russes autour d'Idlib, pour y écraser les jdihadistes regroupés dans le nord Ouest, encore protégés par Erdogan.
L'Ours a progressé, avec la Turquie, la Syrie et l'Iran, pour mettre fin à cette guerre d'agression islamique. Et il réussit maintenant à contenir l'Ottoman, avec les coups de pousse décisifs américains : leur retrait de la frontière nord est, puis la trêve de cinq jours évitant la boucherie turco-kurde.
Damas en sortira renforcé, et les milices des Syriens kurdes intégrés dans l'armée syrienne, les Syriens kurdes protégés par Damas ne feront plus pleurer les anti-Assad.
Mais les Syriens chrétiens dans tout ça ? Pas un mot de l'Assemblée.
Rédigé par : Dominique | samedi 26 oct 2019 à 17:09
Erdogan se déboutonne complètement. Ses insultes vis-à-vis des Européens tiennent du trollage le plus ordurier. Même Hitler, en son temps, manifestait plus d'égards envers les pays qu'il prévoyait d'envahir...
C'est une tendance : avec Trump, Poutine, Bolsonaro et Duterte, il est en bonne compagnie. Parler comme un chef mafieux est désormais à la mode, dans les sphères diplomatiques. Et il s'agit là de notre allié militaire...
Quant à l'invasion turque proprement dite, j'avoue que je n'ai pas d'avis. Avec son sens inimitable de la nuance, Trump se vante d'avoir procédé à "un coup de génie stratégique", en retirant ses troupes. Ce n'est pas impossible, bien que je croie fort peu au "grand dessein" de l'intéressé, tant loué par ses fanatiques. Une autre version du "joueur d'échecs qui a toujours trois coups d'avance" -- on aura reconnu Saint Poupou, dont les mêmes placent souvent l'icône sur leur table de chevet.
Je constate, tout de même, que s'il y a une nation qui semble être en mesure de calmer le délire suprématiste d'Erdogan en ce moment, c'est bien la Russie.
Rédigé par : Robert Marchenoir | dimanche 27 oct 2019 à 00:19
La Russie a de longue date un oeil sur la Turquie. Hélas Londres avait convaincu en son temps Napoléon III de faire la guerre contre les Russes pour protéger la Turquie.
Avec l'Administration Trump les Islamistes non plus la cote au Moyen-Orient comme sous Obama. Trump parait avoir enfin réussi à convaincre le Pentagone. Erdogan a donc deux soucis à se faire.
Les rapports de forces pourront être mesurés à la capacité ou non qu'aura Erdogan de continuer à protéger Daech, réfugié dans la région d'Idlib.
Déjà un an que l'armée syrienne et les Russes attendent pour y combattre les derniers Islamistes en Syrie.
Rédigé par : Dominique | dimanche 27 oct 2019 à 22:12