Ces jours-ci, en France, on aura assisté une fois encore au plus médiocre détournement de la mémoire, cet ersatz du passé réellement vécu. Il est vrai que la cinquième république enterrait l'un des pires présidents de son histoire, elle-même peu glorieuse.
Il est non moins vrai, plus généralement, que l'on occulte désormais le vrai pour promouvoir le ressenti.
Dès lors, le régime capitalo-communiste dictatorial de Pékin peut impunément fêter, en un grand arroi essentiellement militaire, les 70 ans de la conquête du continent par le dictateur Mao Tsé-toung. Et flatteurs, comme obligés, d'applaudir au basculement de centaines de millions de pauvres dans un statut d'esclaves. Voilà qui permet aux géants occidentaux de la grande distribution de réaliser de superprofits sur le dos de quelque 300 millions d'ilotes. Habitants des caves, ces derniers sont aimablement surnommés par les privilégiés pékinois "le peuple des rats". Et ils sont menés à la règle de fer par les millions d'apparatchiks et d'oligarques, tous membres du Parti, rappelons-le.
Or, ce Parti, qui glorifie bien sûr Marx, Engels, Lénine et Staline, prend racine en réalité dans le mouvement protestataire strictement nationaliste des étudiants chinois de 1919, il y a exactement un siècle : centenaire oublié.
Ceci nous annonce sans doute un temps d'hégémonie chinoise au XXIe siècle. L'étoile de la puissance américaine dominante au XXe siècle pâlit manifestement, après avoir pris le relais de celle de l'Angleterre du XIXe siècle. L'Europe, notre vieille terre, elle n'en finit plus, quant à elle, de renoncer à son âme au gré de ses divisions nombrilistes et de la lâcheté de ses dirigeants.
Ce sombre tableau resterait incomplet si l'on en omettait le péril que représente en parallèle le mouvement islamiste. Apparu un peu plus tard en tant que tel dans les années 1920. Dès la conférence de Bakou de 1920, dont j'imagine que, là aussi, on n'évoquera guère son anniversaire[1] la Russie bolchevique avait imaginé d'en attiser les démons.
Une des causes communes de l'ensemble de ces menaçantes poussées, aussi bien le mouvement des étudiants de Pékin que la conférence de Bakou et l'hégémonie des puissances extra-européennes sur l'Europe, relève des folies, des injustices et des illusions du traité de Versailles : on ne doit guère s'étonner par conséquent que pas plus le centenaire de sa signature, imposé le 28 juin à la délégation allemande, ni celui de sa ratification par les députés de la troisième république, le 2 octobre, n'ait fait l'objet de la moindre commémoration.
Pendant quelque temps, j'essaierai de contribuer dans cet espace de liberté à combler ce vide.
Certes, votre chroniqueur est parfaitement conscient de ramer à contre-courant.
Notre univers médiatique, en effet, raffole, surtout, telle la plus intolérante des sociétés de pensée connues, des batteries de deuil. Il s'agit, en fait, des plus éphémères encensements. Ces feuilles mortes commémoratives s'envolent aussitôt tombées. La vanité de leurs intoxications ne devrait échapper désormais à aucune personne sensée. 430 ans avant Jésus-Christ, Périclès prétendait que les grands hommes ont pour tombeau la terre entière[2]. Tu parles.
Nous voyons s'assombrir au contraire l'ombre de l'ignorance organisée.
Ceci Chateaubriand le déplorait déjà, il y a deux siècles, en 1818, quand il lance le journal Le Conservateur.
"Quand donc les ministres alarment des sujets fidèles, quand ils emploient le nom du Roi pour faire passer de fausses mesures, c’est qu’ils abusent de notre ignorance, ou qu’ils ignorent eux-mêmes la nature du gouvernement représentatif."[3]
Or, il ajoutait plus loin : "On remarquera qu’un des principaux caractères des écrits du jour, c’est l’ignorance ; elle perce à chaque ligne, se décèle à chaque mot. Il faudra quelquefois la corriger en riant."[4]
Ignorance. Ce dernier travers n'a pas pu, contrairement à ce que pensait l'auteur, être "corrigé en riant". Il doit être considéré comme impardonnable quand il obère la tâche des professionnels supposés dispenser l'information, le savoir et même, ambition incroyable, l’éducation. Il se trouve aggravé, depuis 50 ans, par le délabrement de notre école monopoliste étatique. Depuis 1968, en effet, les marxistes et assimilés, de plus en plus mal lavés, ont submergé et colonisé les vieux francs macs que nous subissions dans notre jeunesse et que l'on se prend, aujourd'hui, à regretter[5].
Nous ne devrions rien regretter mais lutter pour la vérité afin de reconstruire.
Pour recevoir en temps réel les liens du jour de L'Insolent,
il suffit de le demander en adressant un message à
[email protected]
Une réunion des Amis de l'Insolent
Retenez la date : Jeudi 17 octobre JG Malliarakis donnera une conférence suivie d'un débat sur le thème "Les Sociétés de pensée et la Révolution"
de 18 h à 20 h Brasserie du Pont Neuf 14 quai du Louvre Paris 1er
[1] cf. mon petit livre "La Faucille et le Croissant".
[2] Cette phrase fameuse, extraite du discours sur la première année de guerre, nous est parvenue grâce aux bons soins de Thucydide
[3] cf."Le Moment Conservateur" page 38.
[4] cf."Le Moment Conservateur" page 50.
[5] D'où la popularité d'un Blanquer à droite.
Une publicité de bon goût pour les livres du Trident
François-René de Chateaubriand : "Le Moment Conservateur ".
Au gré de ces textes, choisis et présentés par JG Malliarakis, on découvre en Chateaubriand, au-delà de son génie littéraire inégalé, un penseur politique méconnu. Dans un contexte de reconstruction du pays, 15 ans avant que les Anglais s'emparent du mot conservateur, 20 ans avant La Démocratie en Amérique de Tocqueville, il définissait les bases d'un régime représentatif durable dans le cadre de la monarchie parlementaire.
••• Un livre de 104 pages au prix de 15 euros.
• à commander sur la page catalogue des Éditions du Trident
• ou par chèque en téléchargeant un bon de commande
"Dès lors, le régime capitalo-communiste dictatorial de Pékin peut impunément fêter, en un grand arroi essentiellement militaire, les 70 ans de la conquête du continent par le dictateur Mao Tsé-toung. Et flatteurs, comme obligés, d'applaudir au basculement de centaines de millions de pauvres dans un statut d'esclaves. Voilà qui permet aux géants occidentaux de la grande distribution de réaliser de superprofits sur le dos de quelque 300 millions d'ilotes. Habitants des caves, ces derniers sont aimablement surnommés par les privilégiés pékinois "le peuple des rats"."
En quelques lignes seulement, excellemment résumé le drame autant pour des millions de travailleurs chinois réduits à la condition d'esclaves que pour nous de l'envahissement sur les marchés européens des produits en provenance de Chine de piètre qualité mais bon marché et qui ruinent notre industrie avec le chômage que cela entraine.
"Ce sombre tableau resterait incomplet si l'on en omettait le péril que représente en parallèle le mouvement islamiste."
On notera une fois de plus après le drame qui a eu lieu aujourd'hui même à la préfecture de Paris, la lâcheté: le salopard se serait bien gardé de s'en prendre à un Commando de Marine costaud physiquement ultra entrainé au close combat et aux attaques surprise qui même sans aucune arme l'aurait mis en pièce fut-il armé d'un couteau; assassiner des femmes c'est moins risqué.
Rédigé par : RR | jeudi 03 oct 2019 à 21:24
L'ignorance oui ! Aux USA pays où l'instruction publique est aussi dans les mains de professeurs gauchistes, un sondage d'un institut sérieux a évalué à plus de 50 % - je ne me souviens plus du chiffre précis peut être 75 % - les Américains de moins de 35 ans qui croient que l'humanité pourrait disparaître d'ici 15 ans.
Je ne suis pas certain que la proportion soit différente en France. D'où ce réchauffisme imposé avec une facilité stupéfiante.
L'ignorance donc, mais voulue et organisée par qui ? Par les mêmes qui hier proclamaient les lendemains qui chantent, et ces oligarques qui nourrissent les rats de Chine dont vous parlez ! Oligarques et Antifas même combat...
En ce moment Donald se bat pour la vérité et contre le mensonge du Deep Stage. Et Bojo se bat pour la liberté et la souveraineté contre un gouvernement central bruxellois (et nullement européen) de technocrates et de pseudo financiers (i). C'est le combat de David contre les oligarques du monde entier et leurs valets : politiciens, enseignants, journalistes et médias dominants etc. Et à mon avis toutes les structures supranationales. Le plan Coudenhove Kalergi ne se réalise t il pas en ce moment ici en Europe ?
Nous entrons en résistance dès que nous combattons l'ignorance !
(i) quand la politique financière " d'assouplissement monétaire " mêne au chômage et à la récession ... et à des taux négatifs de prêts (!) c'est que l'ignorance est aussi du côté de Goliath.
Rédigé par : Dominique | vendredi 04 oct 2019 à 00:24
Et le silence perpétuelle mène à l'ignorance des dangers :
https://www.valeursactuelles.com/faits-divers/attaque-de-la-prefecture-de-police-de-paris-ce-que-lon-sait-de-lassaillant-111454
Rédigé par : Dominique | vendredi 04 oct 2019 à 00:41
@ Dominique
"Et le silence perpétuel mène à l'ignorance des dangers"
Le résultat d'une politique que l'hebdomadaire Minute (le vrai, celui de Devay, Boizeau, Goudeau) dénonçait dès les années 60 étant en France avec la revue "Europe notre patrie" (Micheline Peyrebonne) les précurseurs en la matière, et en prévoyait les conséquences, et ce dans l'indifférence générale sinon l'hostilité des dirigeants de l'époque dont les actuels sont les "dignes" héritiers.
Quelques années après en Angleterre, Enoch Powell prononça son célèbre discours qui lui coûta sa carrière.
Je dois dire que ce terrible événement ne me surprend pas (et je ne pense pas qu'il surprend J-G M. qui lui-aussi avait très tôt tout prévu).
Rédigé par : RR | vendredi 04 oct 2019 à 02:55
Concernant l'éducation nationale, on est tombé de de Charybde en Scylla au fil des années. Si on conjugue ce fait à l'effondrement culturel des familles et l'augmentation de la violence chez les élèveson arrive à une situation inextricable.
Mais c'était une "chronique d'une mort annoncée":
Je me souviens qu'en septembre 1967, en 4è. au lycée Chaptal, notre professeur de français demandait une fiche de lecture par semaine. Il savait que c'était irréaliste, mais au moins, me disait-il, la moitié de la classe lira un livre par mois. Réaction de mes collègues de classe face à cette demande: "Un livre par semaine! Impossible. Après mes devoirs je regarde la télé". 52 Ans plus tard, on imagine le niveau culturel après un demi siècle de lavage de cerveau télévisuel
et de violence qui y est distillée (on se souvient des dessins animés japonais pour enfant diffusés le matin) et aujourd'hui relayée sur internet.
Rédigé par : Laurent Worms | vendredi 04 oct 2019 à 10:45
Du silence et du complot :
https://www.valeursactuelles.com/clubvaleurs/societe/le-vrai-pouvoir-des-francs-macons-111440
Rédigé par : Dominique | samedi 05 oct 2019 à 10:53
Et bien d'autres avant lui, Zemmour effacé de YouTube :
https://lesobservateurs.ch/2019/10/05/la-video-de-lintervention-de-zemmour-a-la-convention-de-la-droite-censuree-par-youtube-pour-incitation-a-la-haine/
Rédigé par : Dominique | samedi 05 oct 2019 à 18:52
@ Dominique
"Et bien d'autres avant lui, Zemmour (…)"
Zemmour ne fait que reprendre (avec quelques différences tout de même) ce que d'autres disaient et disent depuis 50 ans sans avoir bénéficié de l'accès aux médias (à l'exception de l'escroc politique Jean-Marie Le Pen qui ne le doit que justement parce qu'il était un leurre provocateur sans perspective politique sérieuse, amenant le Front national sur une voie de garage au-delà même de ce que pouvait en espérer François Mitterrand).
Cela dit, si certains propos des discours de Zemmour peuvent réveiller des endormis, c'est déjà ça; mais pour ce qui est de la construction d'une alternative au pouvoir actuel, on en est toujours à zéro. Il n'y a personne sur qui l'on peut compter.
Rédigé par : RR | dimanche 06 oct 2019 à 14:46