En France ce 21 septembre, c'est une manifestation au nom du climat qui a pu être détournée par les black blocs révolutionnaires, alors que le 45e rassemblement des gilets jaunes se trouvait empêché par le dispositif policier.
Les progrès de la confusion en Europe peuvent désormais conduire à toutes sortes de scénarios. Mais, en Italie, en Allemagne, en Espagne et, bien entendu, en France la fragilité plus ou moins manifeste des gouvernements et des majorités ne manquent pas de préoccuper. Mais comme la plupart des grandes décisions dépendent, quand même, de la commission de Bruxelles, de la banque de Francfort, de la cour de Luxembourg et du parlement de Strasbourg leur interdépendance amortissent les chocs. On vient de le voir à Rome, où, après que le pays ait semblé vouloir défier les règles européennes, une nouvelle majorité plus docile s'est constituée.
On peut aussi légitimement imaginer, dans l'Union européenne, que si un vrai renversement de tendance majoritaire devait se produire il semble, à écouter nos radioteurs et spiqueurs qu'il viendrait plutôt de ceux qu'ils appellent, avec mépris, les populistes.
Le danger gauchiste et néomarxiste ne les préoccupe guère.
En France, tout cela s'agite surtout en effet sur le terrain de la théorie et de la phraséologie, autour de gens comme Piketty ou
Au contraire, c'est dans la pratique en Grande Bretagne, politiquement déstabilisée depuis le vote du Brexit, que semble se profiler une perspective concrète.
Ce 21 septembre s’ouvrait en effet à Brighton une conférence annuelle du parti travailliste. Et elle montre un visage de la gauche britannique auquel nous n'étions plus habitués depuis des décennies, plus particulièrement depuis le New Labour de Tony Blair et Gordon Brown des années 1990.
Au sein de ce vieux parti, comme chez les députés conservateurs, les incertitudes du Brexit sont gérées dans une sorte de discipline partisane, qui prime sur les considérations civiques. La seule différence reste de l'ordre de la visibilité. Les divisions de la gauche ne semblent pas préoccuper nos commentateurs agréés.
L'arrivée au 10 Downing street de Boris Johnson est supposée mettre de l'ordre. S'affirmant comme l'homme fort dans la mise en œuvre coûte que coûte du Brexit voté en principe en 2016 mais non appliqué. Or, cette perspective entraîne cependant un chaos politique supplémentaire. Jouant à quitte ou double le Premier ministre de Sa Majesté peut conduire à toutes sortes de situations.
Dans une démocratie parlementaire comme celle de la Grande Bretagne, déterminée par le scrutin uninominale à un seul tour, dominée par une tradition bipartisane, la solution la plus courante se traduit par l'alternance.
Si Bojo perd son pari, de forcer la sortie de l'Union européenne et de remporter de nouvelles élections, la coalition des conservateurs épaulés par les unionistes irlandais risque ainsi de succéder un gouvernement formé autour des travaillistes. Il sera éventuellement épaulé des libéraux-démocrates et des nationalistes écossais.
Au sein du Labour, un attelage composé de deux marxistes Jérémy Corbyn à l'international et John McDonnell. Les divergences rhétoriques apparentes sur l'Europe se sont tues. Ils s'accordent en effet, dans la perspective d'une convergence avec les lib-dem et le SNP, tout faire pour bloquer toute sortie de l'UE sans accord.
En 2015, lorsque Jeremy Corbyn fut élu à la tête du Labour, le gouvernement Cameron pouvait jubiler presque ouvertement. Ce choix gauchiste, imposé au groupe parlementaire par les adhérents individuels clairement trotskistes, issus eux-mêmes de la quasi-secte "Militant", sans véritable base syndicale dans les Trade-Unions allait, pensait-on, servir durablement de repoussoir. Et donc d'assurance tout risque pour les conservateurs.
En politique, en Angleterre comme ailleurs, pourtant, il ne se passe jamais ce que prévoient les prévisionnistes professionnels.
En 2017, le parti publie son manifeste électoral. Celui-ci réclame : la renationalisation des services de l'eau, celle de la poste, celle du chemin de fer, des fournitures de gaz, l'abolition des droits universitaires, une politique de relance par la consommation basée sur plus de dépense, un impôt sur la fortune. L'intention idéologique est claire d'aboutir au détricotage systématique de l'ensemble de l'œuvre de redressement du pays remontant à la prise de pouvoir de Margaret Thatcher en 1979. Retour par conséquent 40 ans en arrière.
L'inspirateur de cette faussement nouvelle ligne, ou plutôt de cette très ancienne ligne, celle du travaillisme radical, s'appelle John McDonnell.
Il fait office de numéro deux et d'éminence grise de Corbyn
Promis au poste de Chancelier de l’Échiquier, il aura en charge l'Économie et les Finances du Royaume-Uni.
Prié de dire un beau jour de 2016 quelles étaient ses principales influences, il avait déclaré froidement : Marx, Lénine et Trotski, fondamentalement. Cela va sans dire mais cela va encore mieux en le disant.
JG Malliarakis
Un livre à redécouvrir :
L'Histoire du communisme avant Marx
Pour recevoir en temps réel les liens du jour de L'Insolent,
il suffit de le demander en adressant un message à
[email protected]
Les Black Blocs (que l'on aimerait un peu mieux connaitre, l'activité professionnelle de leurs "membres" notamment) arrange bien le pouvoir cosmopolite macronien car ils discréditent du fait de leurs exactions les manifestations qui lui sont hostile, et accentuent l'immonde répression envers les Gilets jaunes par des membres des "forces de l'ordre" pour beaucoup indignes de porter l'uniforme et qui devront un jour ou l'autre pour certains se retrouver aux Assises pour répondre de leurs actes.
Concernant l'Italie, je ne me suis jamais fait beaucoup d'illusions sur Salvini que certains comparaient sans peur de paraitre ridicule au père adoptif de la petite lionne. Orban et Poutine m'ont toujours paru beaucoup plus solides.
"(…) l'œuvre de redressement du pays remontant à la prise de pouvoir de Margaret Thatcher en 1979."
Comme me l'avaient dit à l'époque des nationalistes anglais, et comme je m'en suis rendu compte moi-même, cette femme avait une politique tout aussi immigrationniste que ses prédécesseurs et successeurs (ce qui ne gênait nullement la famille royale soit-dit en passant).
Rédigé par : RR | dimanche 22 sep 2019 à 01:43
La gauche a appris à phagocyter tous les circuits de pouvoirs, de médias, d'ONG etc. Le résultat est là, même les partis politiques d'opposition sont devenus gauchisants il n'y a qu'à regarder en France
Rédigé par : goufio | dimanche 22 sep 2019 à 09:28
L'angoisse suscité par le saut dans le XXIè. siècle, avec son tout numérique, l'intelligence artificielle et la "loi" des
algorithmes, jumelée à celles sur le climat, donc le devenir de la planète, peut susciter un souhait de retour en arrière dans le style "c'était mieux avant". D'où le retour aux tendances réactionnaires et aux idéologies dépassées en premier lieux chez les pseudos défenseurs de classes populaires dont certains métiers sont en voie de disparition et qui ne voient pas ceux qui s'ouvrent .
Rédigé par : Laurent Worms | dimanche 22 sep 2019 à 09:30
Réfléchissons sur ce retour du marxisme évoqué bien à propos : les technostructures propres au globalisme et au communisme ne sont elles pas convergentes ?
Ce qu'on appelle l'état profond et les médias dominants ne s'inquiètent nullement du (danger) marxiste et néo communiste, car sous leurs habits de "démocrates" ils sont pleinement marxistes et néo communistes : frontières ouvertes, politiques dirigistes technocratiques,
Et grâce aux "systèmes financiers" les états qui dépensent sans compter et les oligarques subventionnés par les émissions, gigantesques et devenues une pratique permanente, de fausses monnaies : quantitative easing de la Fed aux USA et facilités bancaires de la Bce en EU,
Aussi : contrôle quasi absolu de l'information, répression policière et judiciaire, corruption, etc.
Tout y est en EU, dans un bel emballage "démocratique" qui n'a de démocratie que le nom. Les opposants qui parlent vrai en savent quelque chose pour subir les amendes et les prisons.
Seuls quelques petits pays résistent comme la Pologne qui est "passée par là (le communisme)" et a une foi chevillée au corps, et les pays du Groupe de Visegrad.
Rédigé par : Dominique | dimanche 22 sep 2019 à 16:11
Impossible aujourd'hui, il me semble, de parler de retour des idées marxistes sans regarder les USA :
Aux USA - pays dont je suis l'évolution depuis l'élection de D Trump et dont j'ai un peu appris le fonctionnement des institutions - le peuple républicain, et libertarien, résiste à nouveau grâce à l'élection d'un président attaché aux principes de la démocratie américaine, qui a su et pu fédérer les amoureux de la liberté, avec les parlementaires conservateurs.
Mais actuellement la primaire des Democrats - qui dure depuis 6 mois , c'est autre chose qu'en France - donne lieu à un déballage de programmes marxistes plus ou moins pires. Ils sont 17 candidats plus ou moins forcenés, soutenus à 200 % par les grands médias dits mainstream ... Cet afflux du marxisme chez les Democrats est sidérant, nul au point de nous faire rire, mais réellement dangereux.
Heureusement les Américains ont cette liberté totale de parole, d'opinion, de réunion, de manifestation, et de religion (1er amendement) et ce droit unique au monde au port d'armes qui les protège d'un gouvernement tyrannique (2ème amendement).
La bête tente d'avancer (Face book, Twit ter et compagnies ont interdit de paroles et d'images de nombreux chroniqueurs de la liberté) mais elle est toujours repoussée.
Espérons que les USA conserveront intacte leur Constitution et leurs institutions conservatrices (Écoles et universités privées, fondations libérales, etc.) car ils restent (avec la Suisse et peut être d'autres pays que je ne connais pas (les Indes ?) le pays symbole pour le monde : de la démocratie, de la subsidiarité, et de la liberté :
c'est encore Le pays Conservateur au sens où nous l'entendons ici à l'invitation de notre chroniqueur, malgré leur shadow government, leur Deep state et la corruption qui va avec.
Et aussi un pays très majoritairement chrétien, d'où cette grande solidarité et empathie, inimaginable chez nous.
Rédigé par : Dominique | dimanche 22 sep 2019 à 16:39
Revenons chez nous où le rideau est hélas tombé et occulte les (vrais) Conservateurs. Il est grand temps de relever ce rideau, en France, pour devenir enfin conservateur.
Si j'ai bien compris il faut faire lire Chateaubriand et Bastiat, et d'autres, aux nombreux publics néo communistes : technocrates, politiciens, syndicalistes, professeurs et étudiants, journalistes, chroniqueurs, curés et évêques, fonctionnaires, chômeurs, enfants réchauffistes, j'en oublie, ... et électeurs. Ce serait l'idéal.
Ce sera une oeuvre de longue haleine, et du boulot pour les auteurs conservateurs, leurs éditeurs, imprimeurs et libraires : je ne plaisante pas puisque les médias (1) et l'état profond (éducation et enseignement nationalisés, etc.) barrent la route aux idées et aux auteurs libéraux (… le pays des Lumières - MDR )
Bravo et merci à eux tous :-)
(1) Histoires drôles :
sur Bfm, dans une rubrique de livres économiques, j'ai entendu le chroniqueur présenter F. Bastiat comme étant un pamphlétaire, pour évidemment décourager les auditeurs de lire Bastiat. Lequel est lu et enseigné dans le monde entier sauf chez nous.
J'ai appris, ailleurs, qu'une grosse tête de cette radio a été invitée par le Bilderberg ; il ouvre depuis, une fenêtre supplémentaire de bourrage des crânes sur une radio d'état.
Rédigé par : Dominique | dimanche 22 sep 2019 à 16:59
Ce serait effectivement un comble que (30 ans après la chute du Mur) les néo marxistes viennent au pouvoir dans des pays de l'Europe de l'ouest, qui ne souffrirent nullement de l'occupation soviétique de 1945 à 1989 !
Dans un déplacement à mon avis opportun en Italie, Victor Orban nous rappelle que les pays de l'ouest européen ne firent rien pour délivrer les pays de l'est sous la botte du communisme soviétique. (En Hongrie, lors de la révolte de 1956, seuls des Situationnistes français restèrent à affronter les chars soviétiques jusqu'aux derniers instants possibles.)
https://present.fr/2019/09/23/viktor-orban-en-italie-ovationne-par-la-foule-qui-chante-avec-lui-avanti-ragazzi-di-buda-video/
Or on entend Bruxelles railler Budapest, mais pas contre le néo marxiste Corbyn à la tête du Labour britannique, ni contre le nouveau et espérons provisoire gouvernement gauchiste de l'Italie. Cherchons l'erreur.
Rédigé par : Dominique | mardi 24 sep 2019 à 07:55
A votre florilège du programme néo marxiste du Labour il convient d'ajouter ( cela vient de sortir ) la nationalisation de tout ou partie des établissements d'enseignements privés avec la revente de leurs actifs, et la semaine de 4 jours sans diminution de salaire.
Pendant la prorogation du Parlement les élus du Labour se déchainent donc d'autant plus qu'ils se déchirent à propos du Brexit !
On voit mieux d'où venait le chaos parlementaire, et la justesse de la prorogation proposée à la Reine par le Premier ministre, à mon avis. " Est ce une révolte parlementaire ? " - " Non Majesté une tentative de révolution, par le Labour. "
Rédigé par : Dominique | mardi 24 sep 2019 à 08:17
@ Dominique
"La semaine de 4 jours sans diminution de salaire."
Rions un peu. Qui d'autre vient de proposer cette mesure ? Le premier ministre russe, Dmitri Medvedev.
Bon, il n'a pas précisé "sans diminution de salaire". Il a prudemment laissé ce détail dans le vague.
Et cette mesure n'a aucune chance d'être appliquée, la Russie ayant une productivité catastrophique. C'est juste une tentative de la part de Medvedev, très impopulaire, de redresser un peu son image...
Rédigé par : Robert Marchenoir | mardi 24 sep 2019 à 17:01