Le message est ainsi résumé, en date du 16 septembre : "Sondage : 77 % des Français espèrent l’arrivée d’un leader fort décomplexé, comme Trump, Salvini, Bolsonaro, Netanyahu ou Orban"[1].
Reproduisant platement ici les informations aimablement fournies par le site Wikipedia, il faut certainement commencer par rappeler ce qu'est Ipsos : "De 1981 à 2007, Ipsos sera le prestataire attitré de la présidence de la République française. En raison de ce monopole qu'il exerçait de fait, Jean-Marc Lech se présente comme 'le sondeur privé de MM. Mitterrand et Chirac'. Homme de gauche, il est proche de François Mitterrand dont il avance que personne avant lui n'avait utilisé les méthodes reposant sur l'analyse des études d'opinion de façon aussi systématique. Durant toutes les années 1980-1990, l'Ipsos travaille de concert avec Jacques Pilhan pour préparer les 'plans de communication' de la présidence bloquant la publication de sondages 'dont les résultats étaient navrants pour Fabius'. Pour la présidentielle de 1988, François Mitterrand va jusqu’à commander 'un sondage par jour' à l’institut collaborant avec son équipe de campagne. Jean-Marc Lech rapporte dans ses mémoires comment, payé avec l'argent des fonds secrets, il repartait de l'Élysée avec des valises de billets de banque."
Sachant cela, on admettra sans peine que le caractère scientifique des travaux produits par cette officine, certes richement dotée, relève à l'évidence plus des techniques d'intoxication que de l'empirisme organisateur.
Que cherche-t-on en l'occurrence à nous dire et à faire circuler ?
La chose se révèle beaucoup plus claire qu'on pourrait le croire
Le peuple français se situerait "en tête des pays en attente d'un leader fort pour casser les règles".
Si cela était vrai, mais je n'en crois rien, cela appellerait une remarque attristée : pauvre peuple, serait-on en droit de penser.
Souvenons-nous en effet qu'en 1900, dans son Roman de l'énergie nationale, Maurice Barrès consacrait déjà le tome II de cette sorte de bréviaire nationaliste à l'Appel au soldat.
Les anciens blanquistes, bonapartistes et autres autoritaires, antiparlementaires, etc. avaient alors vécu, 10 ans plus tôt, l'expérience d'un "sauveur". Ils s'étaient investis dans la popularité délirante du brave général Boulanger, inventeur des guérites tricolores et des défilés du 14 juillet.
Suicidé en 1891 sur la tombe de sa maîtresse, ce héros ne connut jamais le bonheur d'assister à la Revanche de 1918. Celle-ci comme chacun devrait le regretter, n'offrit d'ailleurs même pas, par la décision du génial et autoritaire Clemenceau, le loisir aux survivants de cette aventure "fraîche et joyeuse", vainqueurs certes, mutilés et gueules cassées en tête, défiler à Berlin unter den Linden. C'eût été grisant.
Je ne veux pas croire qu'une nouvelle expérience boulangiste puisse tenter un peuple qui se voulait intelligent, et qui, probablement l'a été, autrefois, mais qui, aujourd'hui, sans doute gâté d'égalitarisme, de jacobinisme et de laïcisme a, déjà, laissé depuis 40 ans, ses gouvernants, contre sa volonté, lui imposer des décisions préfabriquées aussi bien l'ouverture des portes à l'invasion étrangère, tout en beuglant sur les stades "qu'un sang impur abreuve nos sillons" que d'autres inventions bioéthiques contraires au bon sens.
Je veux croire que le moment n'est pas de faire appel à plus de présidentialisme, à plus de technocratie et plus de courtisanerie, mais au contraire à plus de liberté d'opinion, plus de libertés tout court.
Alors oui, une révolution conservatrice à la française deviendra possible.
JG Malliarakis
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Apostilles
[1] Sur le site d'Ipsos
"Jean-Marc Lech"
Il porte bien son nom celui-là.
"(…) tout en beuglant sur les stades "qu'un sang impur abreuve nos sillons" "
C'était aussi le cas à la fin des meetings du Front national.
Mais qui savait que le "sang impur" en question était en fait pour Rouget de Lisle celui des Émigrés et autres combattants hostiles à la Révolution de 1789 ?
Tout comme le Chant du Départ ou celui des Partisans, et à l'inverse de la Marche lorraine, la Marseillaise est un chant de haine.
https://www.youtube.com/watch?v=j4yJwz8wRS4
Rédigé par : RR | jeudi 19 sep 2019 à 13:54
Complément à mon message précédent:
La Marche lorraine s'inspire en partie (quelques mots et surtout l'air) d'En passant par la Lorraine qui a bercé notre enfance.
Ici la meilleure interprétation de ce dernier très vieux chant:
https://www.youtube.com/watch?v=wxJASLhVKYA
à noter enfin que l'excellent Lucien Lupi dans son interprétation de la Marche lorraine avait repris des paroles d'En passant par la Lorraine.
Rédigé par : RR | jeudi 19 sep 2019 à 14:24
En plein accord avec vous.
Rédigé par : Robert Marchenoir | jeudi 19 sep 2019 à 18:00
Et moi, je pensais qu'ils aspiraient tous à l'arrivée de Louis XX!
Vous démolissez mon rêve, Monsieur Malliarakis!!!
Dommage.
Rédigé par : Colette B. | jeudi 19 sep 2019 à 18:01
"Les anciens blanquistes, bonapartistes et autres autoritaires, antiparlementaires, etc. avaient alors vécu, 10 ans plus tôt, l'expérience d'un "sauveur". Ils s'étaient investis dans la popularité délirante du brave général Boulanger, inventeur des guérites tricolores et des défilés du 14 juillet."
J'ai reparcouru " Qui vive ? France ! "Quand même" " qui est un recueil des discours politiques de Paul Déroulède qu'il fit paraitre en 1910. Boulangiste comme chacun sait, celui qui fonda le tout premier mouvement nationaliste La Ligue des Patriotes (il se revendiquait expressément nationaliste et pas seulement patriote comme je le croyais avant de l'avoir lu) vante dans cet ouvrage plusieurs fois les mérites de Gambetta nonobstant l'appartenance de ce dernier à la franc-maçonnerie (Déroulède tenait un discours antimaçonnique virulent).
Quoi qu'il en soit, s'il est évident que "(…)le moment n'est pas de faire appel à plus de présidentialisme, à plus de technocratie et plus de courtisanerie, mais au contraire à plus de liberté d'opinion, plus de libertés tout court.", il n'empêche comme j'en ai fait la remarque hier soir, il y a un besoin urgent d'une forte personnalité courageuse et compétente aux solides convictions pour mettre démocratiquement en place une toute nouvelle politique telle que celle préconisée sur ce blog.
En un mot, un Viktor Orban ou un Poutine français.
Rédigé par : RR | jeudi 19 sep 2019 à 18:34
@ RR
Il serait intéressant que vous nous disiez ce que vous entendez par "un Poutine français". Parce que ce genre de proclamation, c'est admissible lorsqu'un adolescent déclare être amoureux de Brigitte Bardot, mais en matière politique, ça ne veut pas dire grand'chose.
Donc en fait, vous voudriez :
- Un ancien communiste ?
- Un ancien espion ayant été chargé de faire commettre des attentats anti-occidentaux à la Fraction armée rouge ?
- Un terroriste qui a fait sauter 300 innocents dans leur sommeil pour se faire élire, en attribuant les attentats aux islamistes ?
- Un homme ayant organisé la première annexion d'un territoire étranger en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale ?
- Quelqu'un qui passe son temps à organiser des meurtres à l'étranger, y compris à l'arme chimique ou radioactive ?
- L'un des hommes les plus riches du monde, avec l'argent volé à son peuple ?
- Un homme qui a affamé son peuple à une époque de disette et de misère, en détournant à son profit l'aide alimentaire étrangère ?
- Un dirigeant qui méprise profondément son peuple, et préfère mener des guerres de subversion et d'annexion à l'étranger plutôt que de consacrer les ressources de son pays à soulager la grande pauvreté de ses compatriotes ?
- Un autocrate qui se maintient au pouvoir en truquant les élections et en torturant ses opposants en prison ?
- Un paranoïaque qui hait l'Occident et le libéralisme ?
- Quelqu'un qui puisse réhabiliter Staline et le pacte Molotov-Ribbentrop ?
- Un homme qui aime les chiens ?
- Un vieux coquet qui se fait refaire le visage au botox ?
- Un amateur d'insultes obscènes ?
- Un enfant naturel qui cache ses origines ?
- Un vieil homme auquel on ne connaît aucune partenaire féminine, et qui déshabille en public les petits garçons pour leur embrasser le ventre ?
- Un menteur compulsif ?
- Quelqu'un qui fait passer les intérêts de la Russie avant ceux de la France ?
- Un pratiquant du hockey sur glace ?
Laquelle de ces qualités vous paraît-elle indispensable pour "la" personnalité que vous appelez de vos voeux à la tête de la France ?
Et croyez-vous vraiment qu'une seule personnalité soit à même de diriger la France ? Surtout si vous voulez instaurer le libéralisme ? Croyez-vous que l'autocratie soit compatible avec le libéralisme ?
Rappelez-moi quelle est "la personnalité" qui dirige la Suisse ?
Rédigé par : Robert Marchenoir | vendredi 20 sep 2019 à 15:20
Les dangers actuels sont l’oligarchie financière internationale, l’islam, et la Chine communiste. Il faudra une révolution conservatrice forte pour leur résister.
Rédigé par : Dominique | vendredi 20 sep 2019 à 20:21
Rappelons que l'antiparlementarisme de Déroulède ne s'opposait nullement à la démocratie, bien au contraire (à la Chambre, certains l'accusaient de vouloir abattre la République pour instaurer une dictature - quelques décennies plus tard les mêmes l'auraient accusé à coup sûr d'être fasciste !); il était partisan en effet d'une démocratie directe, où le peuple serait souverain en imposant à l'Exécutif via des consultations directes (donc sans passer par un parlement) sa volonté politique. Débat sur une question toujours actuelle que nous avons ici déjà maintes fois abordée.
Enfin, tout comme Barrès et Maurras, Déroulède comme toute personne responsable, était hostile aux expéditions coloniales.
Déroulède ne voulait pas de Boulanger comme dictateur, mais comme grand réformateur des institutions et rassembleur d'un maximum de Français autour d'une plate forme nationaliste et républicaine.
Mais il est vrai - l'Histoire l'a montré - que Boulanger n'était pas l'homme de la situation.
Rédigé par : RR | samedi 21 sep 2019 à 00:34
@ Robert Marchenoir
Une fois de plus, des propos infames contre le président russe.
"Et croyez-vous vraiment qu'une seule personnalité soit à même de diriger la France ? Surtout si vous voulez instaurer le libéralisme ? Croyez-vous que l'autocratie soit compatible avec le libéralisme "
Relisez plus haut mes messages sur Déroulède par rapport au Général Boulanger.
Je suis sur cette ligne.
Rédigé par : RR | samedi 21 sep 2019 à 12:28
@ Dominique
"Les dangers actuels sont l’oligarchie financière internationale (…)"
Avec M. Macron (et ceux qui sont derrière lui), on n'est pas sorti de l'auberge.
Dans la continuation de ça:
https://www.youtube.com/watch?v=I_YqvQiVDSs
(à faire connaitre à tous)
Rédigé par : RR | samedi 21 sep 2019 à 12:42
@ RR
"Une fois de plus, des propos infames contre le président russe."
Mon Dieu mon Dieu, comment peut-on écrire "des propos infâmes" sur le président russe... dommage que le Goulag n'attende pas le contrevenant... il fut un temps où une balle dans la nuque venait sanctionner ce genre d'insulte au petit père des peuples.
Tout ce que j'ai écrit est la simple vérité. Ce sont des faits. Amplement rapportés par la presse russe, faut-il le préciser ? Enfin, la presse russe d'opposition, ou ce qu'il en reste...
L'infamie est bien du côté de votre chouchou le poutinou, et vous nous offrez un bien curieux cas de schizophrénie politique : le libertarien-fasciste qui idolâtre l'un des pires tyrans du moment.
Vladimir Poutine, son administration et ses idéologues ne ratent pas une occasion de proclamer leur haine viscérale, fondamentale du libéralisme. Et vous, vous vous prétendez, à la fois, libéral et admirateur de Poutine !
Commment mieux illustrer le fait que les Français ont totalement perdu la boule, après un siècle et demi de lavage de cerveau marxiste, et deux siècles et demi de propagande terroriste, au sens de la Terreur républicaine ?
Rédigé par : Robert Marchenoir | samedi 21 sep 2019 à 15:49
Les mêmes sondages évaluent selon des scores à peu près identiques que la France est en déclin, que l'immigration est devenue un danger, et que les politiciens ne se préoccupent pas des Français :
Il me semble qu'en réclamant un vrai leader, ils expriment qu'il y a une crise de régime plutôt qu'ils aspirent à un dictateur ( ils ont déjà un système trop présidentiel); mais les sondeurs ne leur posent jamais ces questions et les sondés font avec...
La démocratie française est à créer car il n'y a pas de dèmocratie dans notre système politique actuel, d'en bas jusqu'en haut : comparons notre système aux systèmes de la Suisse, des EUA et de la Grande Bretagne.
Un vrai leader proposerait de nous en inspirer, et de soumettre une réforme(s) constitutionnelle à référendum(s).
Rédigé par : Dominique | samedi 21 sep 2019 à 17:19
A propos de Victor Orban, il dit simplement, depuis des années, que la Hongrie ne veut pas participer au remplacement de population de l’Union Européenne. Ici une très longue analyse de mauvais procès faits à Orban :
https://lesobservateurs.ch/2017/04/16/comble-de-loutrecuidance-frank-engel-forum-13-avril-2017/?neuvoo_page=1&neuvoo_sort=date
Les sondeurs, les médias et les politiciens du système global traitent "d'hommes forts" et de "populistes" ceux qui ne marchent pas dans les clous du globalisme, quand ce n'est pas de "dictator" etc.
Or le globalisme mène tout droit à une société technocratique et dictatoriale de type chinois (RPC). Ces hommes, et ces femmes, sont plutôt des "résistants" à mes yeux, et respectueux de leurs institutions.
Rédigé par : Dominique | samedi 21 sep 2019 à 18:26
@ Colette B.
L'arrivée de "Louis XX" ne nous avancerait à rien pas plus que celle d'un autre "prétendant".
Il faut par ailleurs savoir qu'il ne peut y avoir de monarchie de nos jours autre que constitutionnelle (comme en Espagne ou encore au Royaume Uni). La "démocratisation" de l'institution a commencé dès Louis XVI et s'est poursuivie sous Louis XVIII, Charles X et enfin Louis Philippe. Bertrand Renouvin (royaliste) l'a parfaitement démontré.
Rédigé par : RR | samedi 21 sep 2019 à 18:30
@ Robert Marchenoir
"le libertarien-fasciste"
Tiens, ça on me l'avait encore jamais dit ! mais je reconnais que c'est pas mal (il faudrait toutefois bien s'entendre sur ce que l'on entend par libertarien et fasciste).
"Et vous, vous vous prétendez, à la fois, libéral et admirateur de Poutine !"
Il faudrait là-aussi préciser ce que l'on entend par libéral.
Je ne sais pas si c'est être libéral (je me méfie des qualificatifs, je préfère énoncer précisément mes idées), mais je suis sur la question sociale:
- partisan de la propriété privée immobilière et des moyens de production (à la condition évidemment que les biens aient été acquis par les fruits du travail),
- hostile à tout droit de succession (y compris pour les plus importantes, une fois encore à la condition qu'il puisse être prouvé que les biens aient été acquis par les fruits du travail),
- radicalement hostile au fiscalisme comme "solution" aux injustices sociales,
- favorable au revenu intégral, à la possibilité de contracter librement des assurances privées de santé, de retraite, de chômage,
- pour l'école libre,
- pour la démocratie telle que préconisée par Déroulède (puisque je l'ai évoqué ici, tout est dit).
Rédigé par : RR | dimanche 22 sep 2019 à 01:18
J'ajoute que je suis favorable
- lorsque c'est possible à l'intéressement aux bénéfices de l'entreprise pour les salariés,
- au développement de coopératives.
Rédigé par : RR | dimanche 22 sep 2019 à 01:53
@ Robert Marchenoir
"Il serait intéressant que vous nous disiez ce que vous entendez par "un Poutine français". Parce que ce genre de proclamation, c'est admissible lorsqu'un adolescent déclare être amoureux de Brigitte Bardot, mais en matière politique, ça ne veut pas dire grand'chose."
Je ne vous ai pas encore répondu sur ce point précis.
Un Poutine français, ce serait:
- un chef d'État qui défendrait AVANT TOUT la France et les intérêts de son peuple (c'est ce que fait Vladimir Poutine avec la Russie et son peuple),
- un chef d'État qui ne se laisserait pas impressionner et dicter la loi par des forces ennemies ou hostiles (c'est ce que fait Vladimir Poutine),
- un chef d'État qui honorerait le passé de la France dans son intégralité, qui ne la dénigrerait jamais, qui refuserait toute "repentance" (c'est ce que fait Vladimir Poutine avec la Russie).
En conclusion, l'exact opposé d'Emmanuel Macron.
Ps1: Sur le qualificatif de fasciste que vous m'attribuez, je vous renvoi ici:
https://www.insolent.fr/2019/03/du-desordre-et-de-la-dictature.html
et ici:
https://www.insolent.fr/2019/04/casseurs-sachant-casser.html
Ps2 (moment de détente): Pour Brigitte Bardot, je n'ai jamais compris cet engouement en effet souvent amoureux à son égard, même si j'étais beaucoup trop jeune à l'époque. Une piètre actrice dans les pires navets, chanteuse plus que moyenne, une plus du tout (très) jolie femme blonde (comme on en voyait déjà à l'époque tous les jours dans la rue, enfin passons). Marie Gillain, c'est tout de même autre chose sur tous les plans (talent + beauté)!
Rédigé par : RR | dimanche 22 sep 2019 à 12:30
@ RR
Tout cela fait en effet de vous un libéral, et votre idolâtrie de Poutine n'en est que plus incompréhensible.
De Poutine et de son régime, ajouterai-je, puisque les poutinistes passent leur temps à focaliser sur le chef, tandis que les russologues ont été nombreux à expliquer comment Poutine n'est que le moyen qu'a choisi le KGB pour rester au pouvoir en Russie.
Ce qui est important, ce n'est pas tant Poutine, que le "Poutine collectif". Le poutinisme, donc.
Avec tout ça, vous ne nous avez toujours pas dit quelles sont les qualités de Poutine que vous aimeriez voir dans un président français...
______
@ Dominique
Viktor Orban s'oppose, en effet, à l'immigration de masse dans son pays.
Ce n'est pas du tout le cas de Vladimir Poutine. La Russie est un pays d'immigration de masse. Et d'immigration musulmane, en plus de ça !
Quant à Vladimir Poutine, il prend soin de ne jamais prendre de positions anti-immigration. Car la Russie n'a que trop besoin de ces immigrants, en raison de son dramatique déclin démographique, doublé de l'émigration de ceux qui le peuvent.
Ce sont les Russes qui sont anti-immigration, pas Poutine ! Ce deernier est beaucoup plus pro-immigration qu'Emmanuel Macron. Quand Macron a-t-il donc inauguré une mosquée géante à Paris, en présence de chefs d'Etat musulmans, et en se vantant qu'elle soit la plus grande d'Europe ?
Cela, comme bien d'autres choses, est ignoré par les poutinistes occidentaux, qui ne sont exposés qu'à la propagande diffusée par le régime en direction de l'étranger.
Ils n'ont nullement connaissance des prises de position de la présidence destinées aux Russes, qui sont complètement différentes !
Ce que les médias d'Etat russes racontent au peuple russe, et ce qu'ils racontent aux étrangers, n'a rien à voir.
Comme du temps de l'URSS, les poutino-naïfs occidentaux partent du principe que le régime russe est honnête, alors qu'il passe son temps à mentir.
Rédigé par : Robert Marchenoir | dimanche 22 sep 2019 à 18:07
@ Robert Marchenoir
Échange intéressant.
"Avec tout ça, vous ne nous avez toujours pas dit quelles sont les qualités de Poutine que vous aimeriez voir dans un président français…"
Je pense que mon message de 12:30 n'était pas encore publié lorsque vous avez envoyé le votre.
"Ce sont les Russes qui sont anti-immigration, pas Poutine ! Ce dernier est beaucoup plus pro-immigration qu'Emmanuel Macron. Quand Macron a-t-il donc inauguré une mosquée géante à Paris, en présence de chefs d'Etat musulmans, et en se vantant qu'elle soit la plus grande d'Europe ?"
Le fait d'inaugurer une mosquée n'est pas obligatoirement une preuve d'immigrationnisme, notamment en Russie où certains territoires sont peuplés de nombreux autochtones musulmans (Tatares par exemple).
Rédigé par : RR | dimanche 22 sep 2019 à 19:18
Vladimir Poutine et l'islam (complément de mon dernier message à l'attention de Robert Marchenoir):
C'est bien ce que je pensais (contexte très différent du notre où se pose la question migratoire). Lire attentivement la fin de l'article.
https://www.bfmtv.com/international/poutine-inaugure-la-grande-mosquee-de-moscou-et-vante-l-islam-humaniste-917237.html
Rédigé par : RR | dimanche 22 sep 2019 à 21:10
@ RR
Sur Poutine, l'islam et l'immigration : le contexte est en effet différent, et il accrédite ma thèse, et non celle des poutinistes. La Russie est un pays musulman.
C'est Poutine lui-même qui l'a dit, et à cette inauguration de mosquée, le chef des imams russes l'a publiquement remercié en rappelant cette déclaration.
Cela démolit l'image d'Epinal de la propagande poutiniste en Occident, selon laquelle "Poutine, lui, au moins, qui a des couilles, défend son pays contre l'immigration et l'islam, et va nous aider à en faire autant".
Il peut d'autant moins "défendre son pays contre l'islam" que les musulmans russes sont autochtones, contrairement aux musulmans français. La seule façon dont il pourrait le faire, ce serait en encourageant les tendances centrifuges et séparatistes des provinces musulmanes (et cette issue est effectivement ce qui pend au nez de la Russie).
Mais c'est à l'opposé de sa stratégie, qui consiste non seulement à imposer un centralisme autoritaire aux régions, mais à reconquérir les républiques perdues de l'URSS !
Penchez-vous sur Ramzan Kadyrov, le dictateur islamiste de la Tchétchénie : cette région est présentée en France comme un pays indépendant, mais c'est en réalité une province russe. Le régime en vigueur en Tchétchénie est celui que connaîtrait la Seine Saint-Denis si Emmanuel Macron lui avait accordé un statut d'autonomie semblable à celui du Groenland, mis à sa tête un émir de l'Etat islamique qui serait à sa botte, et consenti à l'application impitoyable de la charia dans ce "territoire de la République" (torture et exécution sommaire d'homosexuels compris).
Cerise sur le gâteau : pour que l'analogie soit complète, il faudrait qu'Emmanuel Macron laisse les mains libres à l'émir de Seine Saint-Denis pour assassiner Marine le Pen, afin de lui faire plaisir et de le débarrasser d'un ennemi politique.
Bien entendu, ce dernier aurait carte blanche pour torturer et assassiner ses propres ennemis, où que ce soit dans le monde.
Comme vous dites, le contexte est différent...
Sur les qualités du Poutine français : merci d'avoir répondu honnêtement à ma question. Vous confirmez mon diagnostic : ignorance de la réalité russe, au profit de l'image que nous en présente la propagande.
"Un Poutine français, ce serait:
- un chef d'État qui défendrait AVANT TOUT la France et les intérêts de son peuple."
Nous sommes bien évidemment d'accord... sur l'objectif.
Sauf que... Vladimir Poutine ne défend évidemment pas la Russie et les intérêts du peuple russe. Il défend exclusivement les siens propres, et ceux de la classe dirigeante au pouvoir qui a confisqué le pays. En gros : les hommes du KGB qui se sont convertis au capitalisme kleptocratique d'Etat.
Ces intérêts vont directement à l'encontre de ceux du peuple russe. Y compris en matière de politique étrangère. J'ai, déjà, je crois, expliqué ici pourquoi. Quantité de travaux et de livres le font en détail.
"- un chef d'État qui ne se laisserait pas impressionner et dicter la loi par des forces ennemies ou hostiles."
Cela ne veut pas dire grand'chose. Un chef d'Etat doit constamment faire des compromis avec tout le monde, à l'intérieur comme à l'extérieur. Votre objectif est suffisamment vague pour qu'il s'applique aussi bien à Margaret Thatcher qu'à Adolf Hitler. Poutine est plutôt du côté d'Adolf Hitler (il y a des raisons très précises à cela, notamment en matière de politique étrangère).
Je ne sais pas vous, mais moi, je ne pense pas que nous ayons besoin d'un Hitler français.
"- un chef d'État qui honorerait le passé de la France dans son intégralité, qui ne la dénigrerait jamais, qui refuserait toute 'repentance'."
Sur ce point, vous avez tort. Il est nécessaire que la France exprime sa repentance pour la collaboration (c'est fait), pour les méfaits de la colonisation (c'est fait, et il y eut aussi des bienfaits).
En revanche, elle n'a toujours pas exprimé sa repentance pour les crimes de la Révolution, ni pour son communisme à elle, qui est moins éradiqué que jamais. Et à moins d'une telle repentance, il n'y a aucune chance de voir advenir le libéralisme que nous appelons tous les deux de nos voeux.
C'est encore plus vrai en Russie, où l'une des fautes majeures de Vladimir Poutine est de ne pas avoir fait repentance pour le communisme et pour le tsarisme, seule façon pour la Russie d'entrer non pas dans le XXIe siècle, mais dans le XXe.
Mais peut-on encore parler de faute quand il s'agit d'un objectif ? Poutine a été désigné par le KGB pour succéder à Eltsine, justement pour que rien ne change.
Vous analysez la situation russe avec des lunettes françaises. Vous confondez l'excès de repentance, l'ethnomasochisme, le sanglot de l'homme blanc (Pascal Bruckner) avec l'indispensable reniement du passé communiste (et aussi tsariste !) auquel doivent procéder les Russes, s'ils veulent devenir libres, prospères et indépendants.
Songez que les Russes, la plupart des Russes, ont toujours été esclaves jusqu'au milieu du XIXe siècle. Un effort immense les attend s'ils veulent se détacher de ce passé pour affronter l'avenir, ainsi que l'ont fait les Allemands et les Japonais à l'issue de la Seconde Guerre mondiale.
La Russie soviétique s'est alors enferrée dans le mensonge, et la Russie poutinienne a continué de plus belle, ratant ainsi une occasion historique.
Le repentance que doivent accomplir les Russes les vise eux-mêmes, mais ils doivent aussi des excuses au monde entier pour lui avoir infligé l'horreur communiste. Comme l'ont fait les Allemands pour l'horreur nazie.
Mais il ne s'agit pas seulement de belles paroles. Des actes sont aussi nécessaires. La lustration est nécessaire. L'interdiction des fonctions administratives et politiques aux anciens dirigeants communistes est nécessaire. Nous en sommes loin... puisque l'un d'entre eux, et non des moindres, dirige le pays !
L'interdiction de la propagande communiste est nécessaire, comme l'a fait l'Ukraine.
Et cela ne suffit pas. Dimitry Savvin, un journaliste russe, explique que pour que la Russie recouvre la liberté, il est nécessaire que les biens volés au peuple par les communistes leur soient restitués. Voyez ici son analyse :
https://windowoneurasia2.blogspot.com/2019/09/restoring-legal-culture-in-russia.html
Faire repentance pour les méfaits du passé ne veut pas dire abandonner ses racines. C'est le contraire. L'Ukraine l'a fait. Elle s'est détachée pour toujours de la malédiction russo-soviétique. Elle a fait sa lustration. Pourtant, la dernière chose qu'on puisse dire est que les Ukrainiens ne sont pas patriotes, et qu'ils ne sont pas fiers de leur identité nationale.
Si l'Ukraine l'a fait, alors qu'elle est le berceau de la Russie (et ceci vous montre, au passage, à quel point la stratégie de Poutine va à l'encontre des intérêts de son peuple), cela veut bien dire que rien n'interdit à la Russie de le faire.
Rien, sauf la désastreuse politique de Poutine et de la clique qui garantit son pouvoir.
Rédigé par : Robert Marchenoir | mardi 24 sep 2019 à 18:17
@ Robert Marchenoir
Pas d'accord sur un bon nombre de choses, mais vos propos ne sont pas dénués d'intérêt et amènent à se poser de vrais questions.
Rédigé par : RR | mardi 24 sep 2019 à 21:26
J'ai le tort de ne pas lire ce blog tous les jours. Mais quand je le fais, alors je rattrape mon retard en lisant plusieurs articles d'un coup car certains sont vraiment excellents.
J'espère que la postérité se souviendra un peu de J.-G. Malliarakis comme prosateur et commentateur de la vie politique. Il a son point de vue unique et son style. On relit bien aujourd'hui des chroniqueurs du XIXe ou du XVIIIe qui n'étaient que peu goûtés par leurs contemporains, alors peut-être qu'on relira les chroniques de l'Insolent en 2160.
Sur cet article là je ne partage pas vraiment le point de vue de notre auteur. Je sais qu'il se méfie des humeurs et fureurs populaires. Sa veine c'est plutôt l'élitisme bien élevé des torys britanniques. C'est une sensibilité politique qui en vaut une autre, mais je doute qu'elle corresponde à la tripe gallo-franque.
J'ai ceci de commun avec Jean-Gilles Malliarakis d'avoir une formation maurrassienne. Un des meilleurs livres de Maurras est De Démos à César. Maurras y met en garde contre l'autoritarisme populacier, le bonapartisme, etc. Il plaide pour l'état bien tempéré, l'autorité en haut, les libertés en bas, la décentralisation, les corps intermédiaires, etc. Et il s'oppose à la démagogie qu'implique le pouvoir de l'homme à poigne qui a besoin d'être adulé, toujours contraint à de nouvelles victoires, de nouveaux triomphes, au lieu de règner paisiblement comme un bon roi doit le faire. Le propos de ce livre est génial, mais il faut reconnaître qu'on n'a pas trouvé la formule pour rééditer cet équilibre qui a peut-être fonctionné du temps de Henri IV, et encore plutôt mal. Et même si je suis de cette école de pensée moi aussi, je ne suis pas vraiment sûr que ce ne soit pas un peu utopique.
Dans le genre Ständesstaat comme on dit en allemand, ce qu'on a réussi de mieux en France était l'Etat français corporatif du maréchal Pétain. Malheureusement le fait que cela ait dû se faire alors que le pays subissait une occupation étrangère n'était pas le contexte le plus favorable pour la pérennité de l'expérience. D'autant plus qu'il y a avait un jabobino-bonapartiste à Londres qui a tout saboté. Et malgré tout c'est étonnant le nombre de réalisations de Vichy qui ont duré dans la vie économique, sociale, etc. Il n'y a pas que la fête des mères et le président directeur général.
J'ai lu aussi ce sondage Ipsos et c'est vrai qu'on ne doit pas trop se fier à ce genre d'officines du pouvoir. On peut se demander pourquoi ils ont sorti ce sondage, apparemment inquiétant pour l'élite libérale - libertaire - immigrationistze- métisseuse - multiculturaliste - européiste - LGBT au pouvoir. Peut-être pour servir d'épouvantail.
En résumé je pense que le peuple français serait fort aise d'être gouverné par un leader à poigne, social et national, qui remettrait les pendules à l'heure. Ca n'a jamais été vraiment tenté, sauf un peu sous de Gaulle qui avait son côté caudillo, mais qui a surtout frayé les voies à la gauche et a finalement été balayé par les Américains car il n'avait pas compris que la France était en fait une puissance vaincue et vassale de l'Amérique.
La déception créée par cette gauche libérale putride est telle que vraiment aujourd'hui les Français seraient mûrs pour acclamer un dictateur s'il s'en présente un qui sache y faire. C'est l'impression que j'ai.
Etait-ce Maurras ou Daudet ou Bainville, qui disait que la France est "poignarde"?
Rédigé par : Mallet du Pan | mercredi 02 oct 2019 à 21:56
#"Mallet du Pan" Ce mot de "poignarde" est mis dans la bouche d'un nationaliste "des faubourgs" par Maurras dans "l'Enquête sur la Monarchie". Il correspond au fait que l'Action française naissante s'adressait au public boulangiste et/ou bonapartiste en quête de "l'homme à poigne".
Cela étant, aussi bien Maurras lui-même, que Bainville et Léon Daudet sont très hostiles au bonapartisme. On ne lit plus "Deux idoles sanguinaires" de Léon Daudet, un livre très étonnant, jaillissant, lumineux, où on retrouve toutes les qualités [et les défauts] de l'immense polémiste. Mais il faut lire, et faire lire, jusqu'à la dernière ligne, le "Napoléon" de Bainville.
Rédigé par : JG Malliarakis | mercredi 02 oct 2019 à 23:05
En complément aux commentaires de Robert Marchenoir, je verse une pièce au dossier :
https://www.nybooks.com/articles/2012/11/22/finally-we-know-about-moscow-bombings/
Traduction en français : https://www.books.fr/le-crime-qui-a-fait-poutine/
Rédigé par : Chibounidia | mercredi 02 oct 2019 à 23:57