Faut-il s'étonner ? Faut-il s'indigner ? à propos des manifestations de nostalgie sincères, chez les uns, et des accès d'un encensement artificiel, de la part des médias, des pouvoirs publics et du bon peuple. On hésite.
Leur hypertrophie exceptionnelle, plus encore que leur caractère habituellement éphémère, méritera d'être, plus tard, étudiée.
En fera-t-on autant pour M. Giscard ?
Ses proches déchireront-ils le voile artificiel de sainteté tissé autour de lui aussi vite que ceux de Johnny Hallyday qui, au moins, laisse des chansons ?
Quand un puissant de ce monde retourne vers son Créateur, la bienséance impose, en principe, de n'en dire, pendant quelques jours, que du bien. Et comme une loi expérimentale de la cinquième république amène toujours au regret du prédécesseur, certains vont même jusqu'à réhabiliter le quinquennat Hollande.
Alors, dira-t-on pourquoi pas Chirac ?
Tout le monde s'accorde ces jours-ci pour saluer les aspects sympathiques du personnage. L’ayant mesuré lui-même, il y a fort longtemps, en année préparatoire rue Saint-Guillaume, votre chroniqueur ne cherchera même pas à faire exception. Oui c'était un excellent maître de conférences, chaleureux avec ses étudiants, même quand ils étaient nationalistes.
En tant que contribuable parisien l'auteur de cette chronique n'hésite pas non plus à le dire : tout le monde regrette légitimement le temps heureux des ramasse crottes. Tout était mieux avant : avant Hidalgo, en tout cas.
Un professionnel de la sympathie, c'est toujours plus agréable qu’une harpie. Même s'il s'agit d'un escroc, dont la sympathie assure justement le fonds de commerce.
J'attends donc les funérailles nationales de Bernard Tapie.
On ne pourra donc juger qu'inconvenant d'oser le bilan purement politique et économique de cet homme.
Il courut pendant 30 ans après la prise d'un pouvoir présidentiel, devenu, hélas, central sous la cinquième république. Lorsque finalement il y parvint en 1995, après s’être grimé en réformateur en 1994, il parvient à y demeurer jusqu'en 2007, malgré une impopularité à l'époque évidente, puisqu'en 2002 il n'obtenait au premier tour que 20 % des voix. On était loin alors de l'unanimité d'aujourd'hui 12 ans après la fin de ses apparitions publiques.
En bien comme en mal, je dis bien en bien comme en mal, ce personnage tourna le dos, dès qu'il atteignit le but de sa vie à la définition bien connue de l'action politique [que l'on doit à Richelieu] : non pas l'art du possible mais l'art de rendre possible ce qui est nécessaire.
Il se préoccupa donc, en grand, de bonnes œuvres, tel une première dame disposant de quelques pouvoirs : on lutte, tous, contre la violence routière, contre le cancer.
Elles peuvent paraître touchantes ces formes de l'unanimisme.
Elles témoignent peut-être de la nostalgie instinctive, d'un regret du parricide de 1793, d'un désir du roi thaumaturge guérissant les écrouelles.
L'histoire, de toute évidence, jugera sévèrement, cependant les 12 années de ses deux présidences, sans la moindre avancée du pays. Quelques réformes, certes, mais désastreuses, car elles allaient dans le sens d'un immobilisme très bien expliqué par l'intéressé lui-même, lors du 50e anniversaire des ordonnances de septembre 1945. Ces textes, aujourd'hui jaunis, pérennisaient eux-mêmes l'ambitieuse et trompeuse charte du travail synthétisée en 1941 par les technocrates du gouvernement Darlan : cela devint la sécurité sociale, et au début des années 1990, alors même que le système prenait eau de toutes parts, certains hauts fonctionnaires, appuyés par le parti communiste, entreprirent de le couler dans le bronze au nom d'un modèle social français.
C'est cela que Chirac érigea en dogme en septembre 1995.
C'est cela dont ce malheureux pays ne parvient pas aujourd'hui à se débarrasser.
S'agit-il de la part des gouvernants actuels de saluer en lui le précurseur de leur propre échec programmé ?
Ne parlons même pas de l'islamisation rampante. L'homme qui osa prononcer en 1991 à Orléans le fameux "discours des odeurs" restera aussi au regard de l'Histoire au nombre de ces faux défenseurs de l'identité qui ne "veulent pas" de la France européenne, mais qui veulent bien de la France tiers-mondisée.
Quand il quitta le pouvoir en 2007, on croyait être entré dans l'après-Chirac. En fait, aujourd'hui encore, à bien des égards, il n'a toujours pas commencé.
JG Malliarakis
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François-René de Chateaubriand : "Le Moment Conservateur ".
Au gré de ces textes, choisis et présentés par JG Malliarakis, on découvre en Chateaubriand, au-delà de son génie littéraire inégalé, un penseur politique méconnu. Dans un contexte de reconstruction du pays, 15 ans avant que les Anglais s'emparent du mot conservateur, 20 ans avant La Démocratie en Amérique de Tocqueville, il définissait les bases d'un régime représentatif durable dans le cadre de la monarchie parlementaire.
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Son seul mérite est d'avoir empêché le socialiste Jospin de gagner l'élection présidentielle de 1995.
Rédigé par : Saint Surge | lundi 30 sep 2019 à 11:39
Il est quand même ahurissant que le plus grand mérite que les Français reconnaissent à Jacques Chirac est celui de n'avoir pas fait un truc : son fameux "exploit" ayant consisté à ne pas faire la guerre en Irak.
Quelle que soit la pertinence de cette décision, l'adulation à laquelle elle donne lieu en dit long sur l'amour de l'immobilisme et de l'inaction.
Et sur une certaine lâcheté française : le courage consisterait donc à ne pas faire la guerre...
A part ça, on notera que l'amour de la bonne bouffe et de la baise invétérée rachète le mensonge, la corruption, la superficialité, la trahison perpétuelle...
Chirac, ou la tyrannie du "sympa". Tout le monde doit l'être, et il suffit de l'être.
Et à ce sujet, non : il n'y a aucune règle voulant qu'on ne dise pas du mal d'un mort pendant quelques jours.
C'est valable si vous écrivez des condoléances à la famille, si vous faites partie des proches, si vous êtes le président de la République...
Mais si vous êtes juste le cochon de payant qui est envahi par les immigrés pour flatter les goûts raffinés de Monsieur Chirac en matière d'arts primitifs, non : son décès est au contraire le moment où jamais de remettre les pendules à l'heure.
Rédigé par : Robert Marchenoir | lundi 30 sep 2019 à 14:23
D'accord sur l'ensemble.
Jacques Chirac était sympathique, personne de sincère ne peut le nier, mais en politique le coté sympathique (ou antipathique) d'une personne doit être considéré comme tout à fait secondaire; André Lajoinie que j'ai rencontré l'est aussi, ça en fait un bon convive à table, mais ça n'en faisait en aucun cas étant donné ses idées une personne à soutenir dans le combat politique. Idem pour Jacques Chirac. Sa politique fut désastreuse à tous égards jusqu'à des mesures "symboliques" immondes comme l'attribution du statut d'Ancien combattant français aux miliciens rouges des Brigades Internationales, placés ainsi à égalité avec nos Anciens de 14-18 et de 39-45 ! (d'où le Cara al sol de mon précédent message le concernant, les Brigades Internationales, JAMAIS !).
Rédigé par : rr | lundi 30 sep 2019 à 14:59
Cela dit, je ne savais pas qu'il avait été maître de conf. On en apprend tous les jours.
Ps: Bonne idée de tenir la conférence un jeudi et non un mercredi, car tout est toujours organisé un mercredi et ça peut poser problème (en tout cas pour moi qui en a une de temps à autre, à caractère professionnelle d'office le mercredi). Je ne pense pas être le seul que ça arrange.
Rédigé par : RR | lundi 30 sep 2019 à 20:42
Jacques Chirac un homme sincère ? Pouuuf...
Après ce délai de réserve compréhensible, notre chroniqueur souhaitera t il faire l'inventaire de ses fautes et erreurs ? Elles sont légion. Sinon qui le fera en France correctement ?
Rédigé par : Dominique | lundi 30 sep 2019 à 21:08
Ayant une déformation professionnelle de gnome de Zurich et banquier suisse, je me permets de suggérer une explication terre à terre de la grande politique "gaullienne" de Jacques Chirac refusant d'aller faire la guerre en Irak. J'approuve d'ailleurs cette décision politique, mais je pense que Chirac ne l'a pas prise par suite d'une volonté de grandeur ni d'indépendance nationale de la France, mais tout simplement parce qu'il ne pouvait pas faire autrement. En effet, à mon avis, Saddam le "tenait" car il aurait pu facilement révéler les sommes d'argent qu'il avait personnellement veillé à lui faire parvenir au cours de toutes ces années ou l'Irak faisait les fins de mois de l'industrie française, et où Chirac distribuait les marchés. J'ajoute que le chef de rayon à particule Dominique de Villepin, qui a su faire un discours grandiloquent et creux à l'ONU, n'est à mes yeux pas non plus un homme d'état mais juste un type qui connaissait précisément ce secret là de Chirac et le faisait chanter, ce qui lui a permis de faire le malin comme ministre des affaires étrangères puis premier ministre. Nicolas Sarkozy a lui aussi fait chanter Chirac de la même façon, tout en s'inspirant de lui dans l'art de recevoir des bakchichs de potentats arabes, mais en poussant le cynisme plus loin car lui s'est assuré que son bienfaiteur, le colonel Kadhafi, soit occis en urgence quand son obligé a eu décidé de trahir son amitié. A tout prendre, dans le genre truand je préférais Chirac.
Petite réponse
Je ne commente en principe pas les commentaires de mes lecteurs pas plus que je ne les censure.
Mais aujourd'hui j'avoue que j'apprécie particulièrement la définition de Villepin : "chef de rayon à particule".
Rédigé par : Zwingli | mardi 01 oct 2019 à 00:40
Comme vous le dites, tous les escrocs sont sympas.Sinon on se méfierait.
La France a perdu 12 ans avec Chirac (et Juppé): aucune réforme digne de ce nom.On en est resté à l'après guerre ,alors que le reste du monde évoluait.Le temps perdu ne se rattrapant guère....
Rédigé par : GOURBETIAN Jacques | mardi 01 oct 2019 à 10:01
Le syndicat des chefs de rayon porte plainte pour diffamation aggravée contre les gnomes de Zürich.
Il n'y a pas de chefs de rayon, à la Migros ?
Cela étant, avez-vous une source concernant les paiements de Saddam Hussein dont vous faites état ?
Rédigé par : Robert Marchenoir | mercredi 02 oct 2019 à 00:33
"(…)les paiements de Saddam Hussein [à Chirac]"
L'info semble exacte.
Le Daily Mail en parle:
https://www.dailymail.co.uk/news/article-7516175/Saddam-Hussein-bribed-Jacques-Chirac-5m-bid-make-oppose-led-Iraq-war.html
Rédigé par : RR | mercredi 02 oct 2019 à 01:49
Cher Monsieur Marchenoir,
En tant que gnome je ne cite pas mes sources. Je suis dans ma caverne et j'observe ce qui se passe. Il se passe beaucoup de choses, vous savez, dans la pénombre où nous vivons nous autres gnomes. Beaucoup de choses concernant notamment le financement des partis politiques français. Le meilleur pour ça c'était Mitterrand que nous connaissions très bien dans mon milieu. Chirac n'était pas mal non plus. Je connais très bien le banquier genevois de Le Pen et je peux vous dire que si Le Pen n'a jamais été dangereux pour personne c'est bien parce que tout le monde sait, au gouvernement français, exactement où se trouve son magot. Ils gardent ça pour eux et ne l'ennuie total pas sur ce sujet. Mais ça ne les empeche pas de le persécuter sur des mesquineries..
Depuis quelques années notre vie de gnome s'est un peu compliquée. En Suisse nous avons aussi des politiciens hypocrites qui veulent se faire bien voir en faisant du virtue signalling et ils n'ont pas hésité à sacrifier bêtement ce secret bancaire qui nous faisait vivre.
Personnellement, dans les discussions entre gnomes je faisais partie de ceux qui préconisaient d'organiser discrètement des fuites su sujet de la concussion notoire d'un ou deux politiciens étrangers particulièrement vicieux, pour faire un exemple. Il fallait avoir la peau d'un chef d'état, juste un, mais alors l'humilier vraiment et qu'il ne s'en remette pas. Ca aurait fait réfléchir les autres. Et ça aurait été très facile. Après ils auraient fait un peu moins les malins.
Par exemple il aurait été très facile de faire mordre la poussière à un petit voyou, qui était auparavant avocat d'affaires à Neuilly et très friand de montages opaques. Plus vénal que lui ça n'existe pas. Balkany en comparaison, c'était un enfant de coeur. Mais mes collègues gnomes n'ont pas osé. Ils ont eu tort. Je n'ai pas digéré d'avoir entendu cette petite frappe d'avocaillon faire un discours où il disait : " le temps du secret bancaire est révolu". C'est écoeurant un culot pareil. Pas lui, pas ça!
Il faut savoir aussi que votre Cahuzac n'était qu'un lampiste. Un tout petit poisson. C'est très injuste que ce soit sur ce baudet là qu'on ait crié haro.
Autre révélation: la classe politique française a eu bien de la chance que ce soit monsieur Christophe Blocher le fameux populiste de droite et grand industriel, qui était justement ministre de la justice chez nous quand il s'est agi de lever le secret bancaire sur l'affaire des frégates de Taïwan. Il a agi là en vrai gnome car il n'a pas cafté. Et ça a sauvé la mise à beaucoup de gens qui ont dû pousser un soupir de soulagement. Si on avait eu un ministre politiquement correct, il y aurait eu du beau monde parmi vos dirigeants qui auraient mal dormi.
Je pense que Blocher a eu raison sur ce coup là mais je déplore que nos dirigeants n'aient pas joué de l'arme dissuasive que représentent tous ces secrets que nous connaissons. Il fallait dire à ces gens: cessez une fois pour toutes de faire les hypocrites car nous savons où sont vos comptes numérotés.
Il faut savoir que tout homme ou femme politique européen d'un certain niveau avait un compte numéroté en Suisse. L'autre jour on en a trouvé un de Raymond Barre qui avait été oublié. Un tout petit de six millions (de francs suisses).
Ce qui est désagréable c'est qu'en général ce sont les plus vénaux et les plus fraudeurs qui font le plus de discours moralisants contre la "fraude" fiscale comme ils disent.
Il faut savoir aussi que secrètement tous ces gens qui se payaient notre tête dans leurs discours priaient secrètement pour que les Suisses résistent jusqu'au bout et ne lâchent rien. Je pense qu'ils étaient convaincus que la Suisse résisterait éternellement et qu'ils pouvaient dormir sur leurs deux oreilles. Ils ont du être bien déçu quand elle a tout lâché.
Ca aurait été très facile de faire cesser ces pressions. Mais il fallait faire un exemple. Malheureusement on est trop ramollis, même en Suisse. On n'a pas osé.
J'ai cru un temps que l'affaire de la chère madame Bettencourt était la revanche des banques suisses, juste pour donner une petite leçon. Mon hypothèse est peut-être juste, mais çe n'était pas la bonne façon. Pas assez douloureux, pas assez cruel. C'était trop peu, trop tard. Il fallait faire vraiment mal et dégommer le petit avocaillon de Neuilly et le mettre hors d'état de nuire une fois pour toutes.
Et les porte-hélicoptères Mistral ? Vous ne vous êtes jamais demandé pourquoi Sarkozy, l'homme des Américains, les a vendues à Poutine alors qu'il savait que ses maîtres ne l'accepteraient jamais? Ben voyons! Je vous laisse deviner. Je dois dire que Poutine a eu du sang froid de ne pas révéler les dessous de table qu'il avait payé pour cette affaire, quand le petit porte coton Hollande s'est dédit de la parole de l'industrie française. Notez, çe n'est pas drôle si vous pensez à tout ce que ce genre de plaisanteries coûtent au peuple français. Il faudrait faire le calcul pour les Mistral, avec toutes les pénalités qu'il a fallu payer et tout et tout. Il n'y a pas à dire la France est gouvernée par une bande de voyous.
Donc pour votre question, désolé je ne peux pas vous donner les preuves, mais il me semble que vous autres Français vous devriez apprendre à faire des petites déductions. Élémentaires mon cher Watson. La raison pour laquelle Saddam "tenait" ce bon Jacques Chirac est très évidente. Il suffit d'oberver et de réfléchir. Certaines choses sont tres évidentes, pour un œil averti.
Rédigé par : Zwingli | mercredi 02 oct 2019 à 12:43
En ce qui concerne le chef de rayon à particule, je me suis toujours demandé pourquoi il est tellement faux chic.
Nous avons un adjectif spécial à Genève, pour les gens de ce style là : ”deusse”. La deusse c’est une catégorie sociale en soi. Ce sont les gens qui ne sont pas de la ”une”, mais qui aimeraient bien et font semblant. La une ce sont les gens qui habitent la rue des Granges, depuis beaucoup de générations. Est-ce que ça se dit aussi en France ”deusse”?
Le Galouzeau de Villepin il est tout à fait deusse, deusse de chez deusse. Et en plus emphatique, matuvu, s’écoute parler, horripilant.
C’est curieux parce qu’en principe il est d’une bonne famille, de noblesse assez authentique comparée à d’autres, descendant de banquiers lombards de Bourges qui s’appelaient Galuzzo au temps de Jacques Coeur.
Depuis le temps ils ont eu beaucoup de générations pour passer la savonnette à vilains. Eh bien non, lui il est toujours deusse.
Que s’est-il passé dans cette famille là ?
Rédigé par : mallet du pan | mercredi 02 oct 2019 à 13:53
@RR
Cet article du Daily Mail est intéressant mais je pense qu’il s’agissait de beaucoup plus que 5 millions et ça datait d’il y a beaucoup plus longtemps. Ça datait, selon moi, du moment où Saddam était un jeune dictateur et Chirac un jeune premier ministre de Giscard. Je crois qu’ils étaient très copains.
Il faut se souvenir que l’entreprise Matra de Lagardère a plusieurs fois été au bord de la faillite, avant d’être miraculeusement sauvée grâce à des commandes de l’Irak. Et la centrale nucléaire d’Osirak, que tout le monde appelait Ô Chirac, laquelle a été détruite d’abord par un raid israélien en 1981 puis l’armée américaine a fini le travail en 1991, avait été commandée en 1975 par Saddam Hussein. Qui était premier ministre en 1975 ?
D’autre part, une vidéo a fait le buzz sur youtube il y a environ 10 ans, dans laquelle Maurice Papon racontait ceci : lors des élections présidentielles de 1969, il était trésorier de l’UDR, il avait été approché par l’ambassade d’Arabie Saoudite qui avait proposé de lui remettre une valise de billets avec une somme plus que rondelette, par amitié, pour les frais de campagne. Papon a demandé des instructions à Pompidou qui lui a dit de refuser. Il a alors chargé un jeune secrétaire d’état de se charger de faire une réponse polie : Jacques Chirac. Quelques temps plus tard, Pompidou ayant été élu, Papon rencontre l’ambassadeur d’Arabie Saoudite qui le félicite pour l’élection de Pompidou et lui dit : j’espère que notre petite contribution vous a été utile. Papon interloqué ne sait pas quoi dire sur le moment. Puis il vérifie et il arrive à la conclusion que Jacques Chirac s’était présenté en personne à l’ambassade et avait pris la valise avec moult remerciements. Ce qu’il a fait de l’argent, on ne sait pas.
Bon, vous me direz, Papon voulait peut-être se venger. Il était peut-être un peu mauvaise langue. Mais j’ai vu cette vidéo. Je n’arrive pas à la retrouver. Peut-être qu’un des lecteurs de ce blog pourra la retrouver.
Rédigé par : gnome | mercredi 02 oct 2019 à 18:18
@ mallet du pan
"C’est curieux parce qu’en principe il est d’une bonne famille, de noblesse assez authentique comparée à d’autres, descendant de banquiers lombards de Bourges qui s’appelaient Galuzzo au temps de Jacques Coeur."
Il est de fausse noblesse tout comme Giscard "d'Estaing".
Cela dit, ce n'est pas vraiment le problème; ce qu'on leur reproche, c'est la politique qu'ils ont mené. L'appartenance authentique à l'ANCIENNE aristocratie n'est pas un critère de valeur.
Rédigé par : RR | mercredi 02 oct 2019 à 21:13
@RR
Vous avez raison. En France il n'y a plus que de la fausse noblesse. Les grands noms de France sont tous mésalliés pour de l'argent et ce qui domine ce sont des grands bourgeois à la Giscard d'Estaing ou Villepin. La seule noblesse qui subsiste ce sont les hobereaux de province qui tirent le diable par la queue dans des châteaux où il pleut dans les combles. Ceux-là donnent généralement des officiers de carrière ou des prêtres traditionnalistes. Ils sont nombreux car ils font souvent une douzaines d'enfants. Ca c'est une vraie élite. Mais elle n'a pas accès au gouvernement.
Rédigé par : mallet du pan | mercredi 02 oct 2019 à 22:07
@ gnome
"(…) j’ai vu cette vidéo. Je n’arrive pas à la retrouver. Peut-être qu’un des lecteurs de ce blog pourra la retrouver."
Mais il suffit de demander !
https://www.dailymotion.com/video/xl6un7
Rédigé par : RR | mercredi 02 oct 2019 à 22:20
Cher Monsieur Zwingli,
Pourquoi tant de mystères ? Depuis que j'ai posé ma question, j'ai trouvé ma réponse (et pas ici). Elle se trouve dans le lien donné par RR. C'est tout simplement l'ancien directeur de l'espionnage britannique qui a lâché le morceau.
Pas un mot, depuis, dans les médias français, apparemment. Ou alors, ça m'a échappé.
Cela dit, cela fait longtemps qu'on en cause. C'était tout à fait public, même si pas encore confirmé. Et c'est plus large que ça. Voir par exemple ici, en 2003 :
https://worldview.stratfor.com/article/chirac-hussein-connection
Et ici, en 2005 :
https://www.meforum.org/772/the-chirac-doctrine
C'est sans compter sur les livres, où l'expression est souvent plus libre que dans les médias. En 2006 :
https://www.lexpress.fr/culture/livre/chirac-d-arabie_821583.html
Et la question à cent milliards de dollars posée par Jihad Watch, à la suite des révélations de l'ancien chef du MI6 :
https://www.jihadwatch.org/2019/09/saddam-hussein-bribed-jacques-chirac-with-6150000-to-get-france-to-oppose-the-iraq-war
Enfin, j'ai parfaitement suivi vos tribulations concernant le secret bancaire. Sachez que je compatis pleinement. Je comprends votre mentalité quelque peu obsidionale, et les réactions qui s'ensuivent.
Je crois toutefois que vous exagérez vos capacités de nuisance. Les Etats-Unis vous ont fait sauter, c'est tout. La Suisse ne peut évidemment pas résister aux Etats-Unis. Son mérite est de l'avoir très vite compris.
Et puis il n'y a pas que les Etats-Unis. La tendance est au grand nettoyage fiscal. C'est à la fois une exigence des peuples, et une nécessité pour les nations toujours plus dépensières.
Quant aux Mistral, je n'ai rien compris à ce que vous dites. Pourquoi ne parlez-vous pas clairement ? Vous ne risquez rien.
Rédigé par : Robert Marchenoir | jeudi 03 oct 2019 à 04:05
Le nettoyage fiscal n' existe pas pour les initiés et donc pour les grandes fortunes : une société représentée par une Fiduciaire aux Iles Vierges, et un compte numéroté à Hong Kong : et hop le tour est joué.
Rédigé par : Dominique | jeudi 03 oct 2019 à 15:26
Comme l'écrit Michel Garotté dans l'excellente e-revue conservatrice suisse, francophone, LesObservateurs, un livre entier n'y suffirait pas :
https://lesobservateurs.ch/2019/10/03/sieur-chirac-limposteur-decryptage-post-mortem/
Rédigé par : Dominique | vendredi 04 oct 2019 à 22:04
@ Dominique
Excellente sélection de points de vue par Michel Garroté (ce ne sont pas ses propres écrits), que je conseille à tous de lire. Il y a là des choses qui n'ont pas été dites ailleurs.
Rédigé par : Robert Marchenoir | samedi 05 oct 2019 à 16:26