Ils se sont donc unanimement mis d'accord dès ce 25 août à Biarritz. Ils considèrent comme catastrophiques pour l'environnement mondial les incendies de forêt en Amazonie. Cela pourrait requérir, en bonne logique, une intervention non moins internationale pour aider la Bolivie et le Brésil.
Mais, on ne le répétera jamais assez : un verre à moitié plein, cela ressemble terriblement à un verre à moitié vide, et, même face à cette évidente urgence, l'entente demeure apparente entre les grandes personnes de ce monde.
Ainsi, pour accuser Bolsonaro, nos indispensables écolos sont prêts à dénoncer en lui le facho, le macho, le raciste, peut-être même l'islamophobe. Car bien entendu ce n'est pas à La Mecque que l'on risquerait d'incendier la forêt de pluie. Encore moins de polluer l’environnement en cultivant du soja, puisqu'on n'y cultive rien.
Soulignons ainsi que pour les lecteurs New York Times, cet excellent journal pour lequel le Mont Saint-Michel se trouve en Bretagne[1] les choses sont claires. Les coupables ? Les super-bobos en lancent la dénonciation. Conscience de la démocratie globale, ils mettaient en cause dès le 19 août les responsabilités des pays limitrophes de l'Amazonie, entre Colombie et Brésil[2]. Et ils encourageaient la mainmise des défenseurs de la biodiversité, l'intervention des ONG de droit divin, etc.
Nos nouveaux moralistes et autres lanceurs d'alertes épargnent évidemment le Canada. Pourtant, la forêt de pluie de cet immense pays est, de longue date, fort peu ménagée. Mais son gouvernement, politiquement si correct, siège, on ne sait trop pourquoi, dans ce directoire des grandes puissances rassemblées péremptoirement par Giscard d'Estaing il y a plus de 40 ans, en 1975, Dieu sur le mont Sinaï ayant communiqué l'année suivante une liste provisoirement plus définitive.
Toutes ces galanteries dissimulent assez mal le désaccord profond et le vieillissement de cette formule. On peut la juger peut-être plus dépassée encore que les institutions onusiennes. Ces dernières sont en voie d'être conquises par l'argent et la diplomatie de la Chine capitalo-communiste qui avance ses pions : les Fils du Ciel dirigent maintenant 4 organisations mondiales sur 11, depuis l'accession d'un ses ministres à la tête de la FAO le 1er août.
Simultanément viennent de se réunir les 5 pays riverains de la mer Caspienne, dont le rapprochement et la coopération a été scellée par un accord historique signé en 2018. Les deux principaux partenaires, la Russie et l'Iran vont pouvoir s'entendre ainsi pour faciliter le transit du pétrole, le transport des marchandises venues d'Extrême orient et pour contourner les sanctions occidentales.
En Asie orientale la ceinture de sécurité face aux inquiétantes ambitions de Pékin vient aussi de perdre un atout de poids par le retrait, annoncée le 19 août, de la Corée du Sud de sa coopération de renseignement dans le cadre du GSOMIA, Accord général sur la sécurité des informations militaires, signé en 2016.
L'Europe, dans tout cela, paraît sans doute très présente au G7. Autour de la table officielle de Biarritz, où participait même le président du Conseil européen Donald Tusk, 5 représentants du Vieux continent, dont l'Angleterre fait encore partie, sur 8 membres du club… Mais nos intérêts communs reculent partout.
On donne des leçons aux Brésiliens mais on ne parvient toujours pas à enrayer nos propres incendies, aujourd'hui entre Canaries et Eubée et jusqu'en Europe du Nord, d'autres années entre Portugal ou Provence.
Nos dirigeants peuvent bien plastronner. Les dangers se rapprochent. Les institutions de l'Union européenne ne portent toujours que sur le libre-échange commercial et les ratios monétaires technocratiques. Et dans le même temps, la défense du continent reste dépendante du bon vouloir d'un protecteur de plus en plus distant, et de moins en moins maître du jeu.
JG Malliarakis
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Apostilles
[1] Cf. article du Point en ligne le 20 août "Pour le New York Times, le Mont-Saint-Michel se trouve en Bretagne."
[2] cf. "How to Save the Amazon Rain Forest."
La distorsion informative habituelle :
Sibérie : plus de 3,2 millions d'hectares brûlés, entre 3 et 12 millions selon d'autres sources.
Le record absolu en tout cas.
Brésil : environ 0,5 million
Contemplez la différence de traitement médiatique !
Et la différence de traitement par les politiques !
Et dès lors la différence de traitement par nos cerveaux et la différence d'indignation collective !!!
Rédigé par : Ronald | lundi 26 août 2019 à 09:55
Ce G7 me parait être une réunion d'auto-préservation basée sur la méthode Coué, d'où quelques absences remarquées de pays, qui aujourd'hui ont un poids économique et politique d'importance: Inde, Russie, Chine.
Rédigé par : Laurent Worms | lundi 26 août 2019 à 10:31
Les incendies que nous connaissons en Europe sont accidentels.
Ou criminels : le pompier dévoyé qui met le feu pour avoir le plaisir de l'éteindre (un grand classique), le terroriste musulman qui a trouvé là une nouvelle façon de subvertir l'Occident (une nouveauté), etc.
Les feux de forêt que nous connaissons en été, dans certains pays particulièrement exposés (France, Grèce, Portugal...) sont un mélange de ces deux catégories.
Les incendies en Amazonie sont volontaires et agricoles. C'est une méthode de culture traditionnelle dans les pays arriérés.
Les gens abattent les arbres et brûlent les végétaux. En une seule opération, on dégage de nouveaux espaces de culture et on fertilise les sols. Dans l'opération, il arrive que l'incendie s'étende au-delà de l'espace prévu.
(En Amazonie, il semble que la plupart des feux surviennent sur des zones déboisées antérieurement. Donc la vignette des méchants capitalistes fascistes qui font brûler des arbres millénaires parce qu'ils sont avides de profit ne correspond pas tout à fait à la réalité.)
Cela n'est pas un jugement de valeur de ma part. C'est simplement pour dire que d'un point de vue politique comme écologique, les deux catégories de feux n'ont rien à voir.
J'ignore si dans les zones concernés par ces brûlis (Amazonie, Afrique...) la méthode de culture ainsi adoptée est bonne, ou s'il faut la combattre. Mais il faut certainement prendre en compte le fait qu'il s'agit d'une technique agricole.
Ajoutons à cela que dans une certaine mesure, les feux de forêt sont un phénomène naturel et même nécessaire. Certains arbres ne libèrent leurs graines que dans l'incendie.
Lorsque ces forêts sont proches de zones habitées, ou qu'il n'en reste plus beaucoup, alors bien sûr on ne peut pas se contenter de laisser brûler.
Mais dans certains cas (je pense particulièrement à l'Amérique du Nord), c'est la stratégie normale : laisser l'incendie s'éteindre tout seul, surveiller et contenir.
Rédigé par : Robert Marchenoir | lundi 26 août 2019 à 12:42
Le désastre de l'EU est global. L'EU a embrassé le projet des Globalistes : frontières ouvertes et pays envahis, accueil de l'islam conquérant, globalisation économique, part belle aux Chinois, désindustrialisation, sous investissements militaires, dénatalité, destruction par le réchauffisme, … Dans ce tableau dramatique c'est l'Europe qui brûle et non le Brésil, et la France est aux premiers rangs des désastres.
Et en plus vous nous apprenez des évènem ents gravissimes sur le plan géostratégique ! Tout cela n'annonce rien de bon.
Pendant ce temps, Macron s'est amusé à "paraitre" une fois encore, avec ce G7 raté. Pourquoi cet affront incroyable visant Bolsonaro (selon la NASA les forêts brûlent plus en Afrique qu'au Brésil) ? Le pire étant l’affront à Trump et donc aux USA d'inviter en catimini un ministre iranien ! Donald Trump est un gentleman et un diplomate : il n'a pas relevé l'affront.
Mais sur les réseaux Us les Américains - qui sont “ patriotiques et non globalistes “ cf. le discours de Trump à l'ONU - se sont déchaînés contre “ cette France qui nous méprise, mais sait nous appeler au secours : lorsque les Français seront attaqués par leurs islamistes qu'ils ne comptent plus sur nous ! “
L'occupant de l'Elysée s'est fait plaisir encore une fois mais nous payeront ses jeux dangereux. En plus de l’état de notre pays qui est à la ramasse.
Pendant ce temps Trump a avancé ses rapports bilatéraux avec Johnson, Abe, et des Indiens pendant la séance de réchauffisme qu'il a évitée ! ... Il est donc très content de ce G7.
Rédigé par : Dominique | lundi 26 août 2019 à 20:18