L'essor prodigieux de l'illettrisme, conséquence des carences de l'éducation monopoliste étatique confère une importance grandissante aux batailles de mots et aux maquillages des faits. Nous pouvons le constater tous les jours et dans tous les domaines.
Organe officiel de Boboland, le quotidien Le Monde joue, certes, un rôle central dans cette manipulation verbale et dialectique.
Or, ce 6 août il mettait en ligne, bien en évidence sur son site, un étrange papier intitulé : "Le parquet de Paris s’oppose à la libération du militant antifasciste Antonin Bernanos." L'article précise que celui-ci, depuis le 18 avril : "a été mis en examen pour 'violences en réunion n’ayant pas entraîné d’incapacité' et 'vol avec violences ayant entraîné une incapacité supérieure à 8 jours' puis incarcéré.[1] Comme souvent dans les colonnes de ce journal, cela partait d'une dépêche de l'AFP. Provenance réelle de l'information : anonyme, comme trop souvent.
On ne cherchera pas ici à démêler le vrai du faux. Il s'agit en effet d'une affaire judiciaire actuellement couverte par ce que l'on ose encore appeler, défense de rire, "secret de l'instruction" [2]. On s'emploiera encore moins à accabler un garçon qui doit pour l'instant avoir suffisamment d'ennuis. Il est question de "vol et violences". On verra bien à l'audience, si l'affaire vient un jour devant un tribunal. On notera qu'il s'agit d'une bagarre avec des adversaires relevant de ce que la novlanque médiatique désigne désormais sous le vocable d'ultradroite.
Dans le texte, assez cafouilleux pour donner la certitude, pas seulement l'impression, d'une hypocrisie totale, on découvre une nouvelle affaire révélatrice d'un réseau international de violence.
Malgré certaines similitudes d'apparence, il convient d'abord de ne pas trop vite confondre les "antifas" et les "black blocs".
Sous cette dernière appellation, qui, faut-il le préciser n'inspire à votre serviteur aucune sympathie particulière, s'avancent en fait des partisans de l'anarchie. Sans doute une structure discrète les ramifie-t-elle. Ils se définissent cependant eux-mêmes sans référence à aucune organisation. Mais ils agissent en fonction d'un modus operandi assez précis : la constitution d'un "bloc noir", faussement spontané sans doute, bien huilé et savamment programmé, mais qui ne se revendique d'aucune direction. Ils cassent tout, c'est vrai. En revanche, gare à la CGT quand elle marche sur leurs plates-bandes. Le camarade Martinez a failli en faire les frais, personnellement et physiquement le 1er mai dernier à Paris[3] lorsqu’il a cherché à les devancer dans le noyautage des "gilets jaunes", leurs homologues [originellement plus ou moins ressentis comme] "de droite" (?).
Avec les "antifas", il s'agit d'une autre extrême gauche. Se réclamant, en apparence, d'une lutte impitoyable contre les groupuscules racistes ou néo-nazis, ils n'ont fait, à partir de 1985, que ressusciter une invention du Komintern, un produit d'appel lancé par Dimitrov en 1935, lors du 7e congrès à Moscou de l'Internationale communiste, sous l'appellation "d'antifascisme"[4].
Une historiographie complaisante fait remonter les "antifas" à l'Angleterre décadente des années 1970. L'épicentre en réalité se situait alors en Allemagne de l'Est, d'où partaient encore les consignes soviétiques[5] en direction de plusieurs pays d'Europe occidentale, dont la France.
L'antifascisme à Berlin était tellement à l'ordre du jour que c'est sous ce prétexte que fut érigé en 1961 un certain "mur de protection antifasciste", heureusement tombé en 1989.
Sans doute le fascisme italien, dès son apparition en 1919 et sa marche sur Rome de 1922 a connu, jusqu'en 1943, ses admirateurs et ses adversaires, ses succès et ses excès, ses obligés et ses ennemis mortels, etc. Mais on doit rappeler que son chef est mort en 1945 et que tout ce qui ressemble, de près ou de loin, à la reconstitution de son parti tombe sous le coup du Code pénal italien.
Les prétendus "antifas" se révèlent en réalité, par leurs méthodes, des imitateurs zélés du "squadrisme" des chemises noires. Nos technocrates de la communication ne devraient pas hésiter à les appeler tout simplement des "fascistes de gauche". Ils se bagarrent avec des garçons, certainement sincères, et dont j'avoue ici qu'ils me sont infiniment moins antipathiques, mais dont on se demande parfois, d'ailleurs, s'ils ne pourraient pas être qualifiés de "communistes de droite". Les uns et les autres fréquentent les mêmes costumiers. L'affaire Méric l'a tragiquement prouvé.
Les appeler antifascistes ne relève pas seulement de l'erreur sémantique. Il s'agit d'une manœuvre caractéristique du manichéisme politiquement correct. Pas étonnant, estimera-t-on, de la part du Monde et de l'AFP. Les gens qui acceptent de leur reconnaître cette appellation les soutiennent en tant que bras armé du camp des bons et désignent leurs ennemis comme les méchants du film. Ça suffit. Basta.
JG Malliarakis
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Apostilles
[1] cf. article "Le parquet de Paris s’oppose à la libération du militant antifasciste Antonin Bernanos"
[2] L'article 11 du Code de procédure pénale dispose toujours [version juin 2000] : "Sauf dans le cas où la loi en dispose autrement et sans préjudice des droits de la défense, la procédure au cours de l'enquête et de l'instruction est secrète. Toute personne qui concourt à cette procédure est tenue au secret professionnel dans les conditions et sous les peines des articles 226-13 et 226-14 du code pénal."
[3] cf. "1er-Mai : Philippe Martinez contraint de quitter momentanément la manifestation parisienne à cause des black blocs"
[4] Imposture qui se révélera pendant la guerre d'Espagne. Lire Orwell "Hommage à la Catalogne".
[5] Rappelons que c'est à Berlin-Est qu'un certain Vladimir Vladimirovitch Poutine fit ses premières armes d'agent du KGB.
Ces anti fascistes sont également les anti-impérialistes qui ont soutenus tous les mouvements les plus criminels d'près guere: celui du FLN algérien,d'Ho chi Min et Le Duan, sans parler de Pol Pot et tnt d'autres.
Dans l'Allemagne de la République de Weimar, le vase communiquant entre les troupes de choc du KPD qui rejoignirent massivement les chemises brunes et sont l'exemple historique.
De fait ces "Anti." sont tout simplementles "anti-démocratiques". Ils ne cherchent qu'une chose: imposer leur haine pathologique par le sang.
Rédigé par : Laurent Worms | vendredi 09 août 2019 à 10:09
Camarades!
Ce seraient alors des gardes rouges? Au delà de l'erreur historique ne serait-ce point l'impunité qui serait la cause de votre émoi, certes légitime? Missions régaliennes fichues en l'air pour le coup, nombre d'articles de faits divers relatent la côté très relax des peines non pas infligées, mais juste assénées (pour exemple, hier, un clando marocain casse 25 bagnoles, il n'est pas expulsé). Je renvoie vos lecteurs à leur table de presse en la matière. Et puis il faut bien avouer que ces petits cons font peur aux braves gens, et l'Etat s'en régale, osons l'écrire. Non mais? Quand même!
Rédigé par : minvielle | vendredi 09 août 2019 à 10:35
Quant au "pauvre" Antonin, faire le coup de poing devant Notre dame en feu, quelle belle illustration de ses problèmes d'héritage idéologique non-résolus avec son grand père. Quelques séances chez un bon psy lui auraient permis d'éviter ses nombreux ennuis juridiques.
Rédigé par : Laurent Worms | vendredi 09 août 2019 à 10:45
@ Laurent Worms. Certes, oublions le grand père, grand écrivain n'en doutons pas. Le père était déjà "grave". Mais nonobstant Ezechiel livre XVIII, quand les parents boivent les enfants trinquent.
Rédigé par : Emile Koch | vendredi 09 août 2019 à 17:05
La grande connivence avérée entre les gouvernements de gauche et l'extrême gauche violente :
Antonin Bernanos avait pris 3 ans FERME en 2017 pour attaque de policiers en 2016 - il avait brisé la lunette arrière avec un plot, permettant à un autre activiste de lancer un engin incendiaire dans le véhicule des gardiens de la paix.
Ils faillirent périr brûlés vifs !
D'où une peine de prison en rapport, mais il fut décidé ( par qui ? ) de le libérer après 5 mois de détention ! contre 36 de condamnation.
Rédigé par : Dominique | vendredi 09 août 2019 à 17:29
Vous rappelez les origines soviétiques du terme " anti-fascisssme ". Terme repris depuis les années 60 par une extrême-gauche dont les membres sont des zombies mentalement dérangés qui voient les états démocratiques de l'Occident capitaliste comme... des nazis !
Mais comme il n'y a plus de nazi ( ou seulement quelques uns ) le terme anti-fascisme permet de bien rassembler tous les anti-capitalistes : anarchistes, marxistes, maoïstes, anti-capitalistes, verts radicaux etc. et activistes de la révolution armée pour renverser les démocraties.
Là est la fourberie que vous révélez du “menteur” comme disait nos grands parents - l’organe officiel de Boboland, MDR - Le Mo.. veut faire croire à ses lecteurs que les Antifa seraient d’authentiques antifascistes … et par la manipulation verbale et dialectique que vous démasquez : “dont nous avons donc besoin” !
Grosse manipulation qui fonctionne auprès des lecteurs zombies de gauche tellement ils sont lobotomisés. Honte à ce journal.
Rédigé par : Dominique | vendredi 09 août 2019 à 17:34
Nous n'avons pas en France de mouvement s'opposant à Antifa.
Les Américains ont les Proud Boys, créé en 2016 après que le président Obama ait relancé les gauchistes de tous poils aux USA.
Les Proud Boys prônent les valeurs américaines de l'Occident, sans position politique et non violents mais capables de tenir tête aux Antifa pour protéger les “cibles” des Antifa. ( La police Us s'interpose toujours très efficacement entre manifestants opposés )
Et pas de collusion entre l' Administration Trump et les Antifa :
Le Département de Sécurité Intérieure a déclaré les Antifa Us comme “organisation terroriste domestique”, et un projet de loi ( bill ) a été déposé au Sénat pour les interdire.
https://officialproudboys.com/proud-boys/whoaretheproudboys/
Le logo des P B est un coq !
https://capitalresearch.org/article/origins-of-antifa
Une analyse des Antifa aux USA
Rédigé par : Dominique | vendredi 09 août 2019 à 17:49
Je suis ravi que vous parliez de fascistes de gauche et de communistes de droite.
Dans les rangs des soi-disant anti-fascistes américains, relevons l'actrice Rosana Arquette, qui se définit ainsi sur son compte Twitter : "Rosanna Arquette, mère de famille, militante, actrice, metteur en scène et producteur. Résiste quotidiennement au fascisme. Se taire, c'est être complice."
Cela ressemble à une parodie, mais non : une vedette de cinéma, fille de producteur, résiste quotidiennement à la menace fasciste aux Etats-Unis. Elle vient de twitter, à propos de rien du tout : "Je demande pardon pour être née blanche et privilégiée. Cela me dégoûte. J'ai tellement honte..."
Cela a suscité une telle vague d'indignation que le FBI lui a conseillé de passer son compte Twitter en mode privé.
https://www.foxnews.com/entertainment/rosanna-arquette-much-shame-born-white-privileged
Rédigé par : Robert Marchenoir | vendredi 09 août 2019 à 19:55
Je me suis penché sur l'origine des 2 drapeaux noir et rouge Antifa.
Il n'y a pas d'organisation politique déclarée comme Antifa et aucun site sur internet. Tout au plus aux USA un site anarchiste “ IstGoingDown “ faisant passer de l'information entre anarchistes, communistes, etc. Son nom évoque le but : mettre à bas la société ( des USA ).
Il est intéressant de voir que le LOGO des 2 DRAPEAUX fut créé en 1932 par le NKD - parti communiste allemand, voici comment :
Deux drapeaux rouges au milieu d'une bouée de sauvetage rouge
Avec le slogan :
EINHEITS FONT AKTION ( Front Uni )
Gegen Faschistische Reaktion
KPD
http://lahorde.samizdat.net/2018/10/05/histoire-et-variations-du-logo-antifasciste-aux-deux-drapeaux-1-les-origines/
Et le slogan :
ANTIFASCHISTISCHE AKTION
Gegen Fachismus Hunger une Krieg : contre le fachisme la faim et la guerre
http://lahorde.samizdat.net/wp-content/uploads/2018/10/antifa-historische-logo-min.pn
*
Le logo fut ensuite très sensiblement modifié en 1989 pour représenter désormais l'alliance des anarchistes et des communistes contre la droite :
http://lahorde.samizdat.net/2018/10/06/histoire-et-variations-du-logo-antifasciste-2-le-renouveau/
Un drapeau de couleur noire
Un drapeau de couleur rouge
Un rond de couleur noir pour accentuer l'anarchisme, remplace la bouée de sauvetage
Avec le mot de ralliement : ANTIFASCHISTEN AKTION
Les drapeaux au vent évoquent désormais une marche de gauche à droite ( le sens des drapeaux a été inversé ), symbole de la gauche qui ATTAQUE la droite. C'est sans ambiguité !
*
Cette forme de 1989 est depuis restée inchangée :
http://lahorde.samizdat.net/2018/10/09/histoire-et-variations-du-logo-antifasciste-3-partout-dans-le-monde/
Le logo Antifa est ainsi devenu depuis 30 ans le signe mondial de ralliement des anarcho-révolutionnaires, pour détruire l'ennemi “fasciste” : chrétiens, démocrates, capitalistes, tous sont des ennemis fascistes.
Un logo universel Antifa... sans organisation Antifa - ni fascistes MDR - mais des myriades de mouvements anarcho-révolutionnaire-libertaire, qui se font et se défont.
Rédigé par : Dominique | vendredi 09 août 2019 à 22:13