En France, depuis quelque temps l'opinion et les médias semblent surtout traversés par une préoccupation, humanitaire pour les uns, identitaire pour les autres. On s'interroge sur le destin des enfants de djihadistes bénéficiaires de la citoyenneté de la république et sur la pertinence de leur récupération.
Cette controverse hexagonale ne doit pas nous faire perdre de vue la survivance de cette organisation islamo-terroriste, de son idéologie et de ses ramifications. C'est en général à elle, à ses filiales ou à ses adeptes que se trouvent confrontés les soldats français en Afrique. Et lorsqu'un immigré illégal effectue un attentat criminel, comme dans la capitale des Gaules le 24 mai il finit par proclamer son allégeance à Daesh (1)⇓, acronyme arabe de cette pieuvre sanglante.
Le 4 juin au Middle East Institute de Washington, l'ancien ambassadeur James Jeffrey, donnait une conférence consacrée au problème. Il y rappela à ses auditeurs américains que l'affaire est loin d'être terminée malgré la chute des derniers bastions territoriaux… "Il existe encore,considère ce spécialiste, des dizaines de milliers de cellules dormantes en Irak et en Syrie."
C'est en effet sur ce terrain que s'est développée de façons si fulgurante cette forme nouvelle de subversion. Elle a pris racine dans le contexte trouble qui a suivi la deuxième guerre entreprise au Levant par George W. Bush. Celui-ci et ses conseillers déclaraient alors nécessaire et possible de débarrasser le Proche-Orient de la dictature baassiste de Saddam Husseïn. Le propos consistait à finir la tâche entreprise par son père et par la coalition internationale rassemblée par son père George H. Bush en 1991. Or, encore, en ce printemps 2019, le calife Abou Bakr el-Baghdadi est réapparu, clandestin mais bien vivant, sur les écrans le 29 avril, 5 ans après s'être affirmé à la face du monde et de ses adeptes à Mossoul conquise en 2014.
Parmi les arguments avancés lors de sa conférence du 4 juin par l'ancien diplomate, considéré aussi comme un expert des questions pétrolières sans lesquelles le Moyen-Orient ne serait pas ce qu'il est, la difficulté d'éradication d'une structure terroriste clandestine n'est pas à négliger. Il donnait en effet l'exemple de la RAF allemande, Rote Armee Fraktion, couramment citée par les journalistes pendant quelque 30 ans sous le nom de bande à Baader-Meinhof. Cette sanglante Fraction armée rouge est née en 1968, certes adossée à l'Allemagne de l'Est, mais elle n'a cessé son existence malfaisante qu'en 1998, près de 10 ans après l'effondrement du régime communiste à Berlin.
Aujourd'hui l'Irak est gouverné par une coalition que dominent les milices chiites, des milliers d'hommes en armes, divisés en une demi-douzaine d'organisations et les partis kurdes rivaux, les clans Barzani et Talabani régnant à Bagdad et à Erbil.
L'influence de l'Iran dans l'ancienne Mésopotamie se mesure à des degrés divers. Elle s'exerce via le Hezbollah libanais et plus directement encore les Pasdarans, ces gardiens de la révolution qui dominent eux-mêmes le régime des mollahs établi à Téhéran depuis 1979. S'appuyer sur de telles forces pour stabiliser cette région et contenir l'organisation État islamique peut paraître utopique.
Aujourd'hui les milices chiites irakiennes ont élevé le ton. Leurs dirigeants se sont exprimé de façon solennelle à l’occasion de l'Aïd-el-Fitr qui clôture le mois du ramadan. Leurs prédicateurs et porte-parole interpellent le Premier ministre Adel Abdel-Mehdi. Lui-même en fonction depuis octobre 2018 s'appuie sur une majorité mouvante résultant des élections parlementaires de mai. On le met au défi de rétablir l'ordre alors que les attentats meurtriers de Daech se sont multipliés dans diverses régions du pays où domine la minorité sunnite.
Cette poudrière ne menace à vrai dire pas seulement cette région, inflammable et instable depuis le traité de Sèvres de 1920, mais tous les pays où s'infiltrent les diverses ramifications de l'islamisme.
JG Malliarakis
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Apostille :
- cf. L'Insolent du 10 juin : "Islamisme, occultation et désinformation".⇑
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Selon le e-journal Washingtonexaminer : ISIS recevra de nouvelles armes américaines à cause du Congrès des USA qui vient d'en autoriser l'envoi à l'Arabie Saoudite, Quatar et Bahrain.
Selon le sénateur Rand Paul (libertarien) qui a voté contre : " The facts are not contested. Saudi Arabia, Qatar, and Bahrain have allowed U.S. arms to be funneled to radical Islamist groups throughout the Middle East.”
https://www.washingtonexaminer.com/opinion/the-senate-basically-just-voted-to-arm-isis-with-your-tax-dollars
Rédigé par : Dominique | samedi 15 juin 2019 à 22:15
Le site de Rand Paul :
https://www.randpaul.com/
(on consultera avec intérêt notamment la « rubrique » Issues (onglet en haut à gauche)
Rand Paul n’est autre que le fils de Ron Paul qui est sans doute le meilleur homme politique de tous les États-Unis. Ses idées (tout comme celles de son fils qui les rejoignent à quelques différences près) si elles étaient mises en application seraient salvatrices pour tout le monde (à l’exception des pourris).
Les Paul représentent un réel espoir pour les Américains (bien mieux que Donald Trump !).
Autre chose que ça (autre famille):
https://www.youtube.com/watch?v=CH_6R4yXo3U
et ça:
https://www.public.fr/News/Exclu-Public-Abou-Sofiane-J-ai-flirte-avec-Marion-Marechal-Le-Pen-746530
Rédigé par : RR | dimanche 16 juin 2019 à 14:18
Oui @RR Ronald Paul est un libertarien très intéressant et un politicien crédible. Il fut par 3 fois élu représentant et se présenta 2 fois aux primaires de la présidentielle. Une première fois en candidat libertarien. Et une seconde en candidat républicain en 2012 ; bien qu'ayant levé des fonds par internet il dut finir la campagne sans argent ( ! ) et fut battu par Mitt Romney.
Aujourd'hui on peut suivre Ron dans son Liberty report, émission internet périodique, et le lire dans http://ronpaulinstitute.org/
et souvent dans www.antiwar où il est un contributeur régulier. Voir une position récente de Rand Paul, sénateur, contre la vente d'armes US à l'Arabie, Bahrain et Qatar :
https://www.antiwar.com/blog/2019/06/13/sen-rand-paul-condemns-arms-sales-to-saudi-arabia-bahrain-and-qatar/
et celle du patron du parti libertarien qui soutient enfin Guaido et appelle les Chicago Boys au secours du Vénézuela comme au Chili en 1973, après le retour à la démocratie : https://www.antiwar.com/blog/2019/06/13/libertarian-party-chairman-promoting-video-calling-for-venezuela-regime-change/
Rappelons que les libertariens sont opposés à toute intervention des USA. Il y a là une ambiguïté chez les libertariens : peut on comparer Maduro à Hitler et ne pas intervenir ?
Mais Rand père et fils ont un rôle à la marge. Même s'ils constituent un groupe d'influence au congrès l'influence des élus libertariens reste néanmoins marginale.
Étant donné le système électoral au scrutin majoritaire à 1 tour, qui crée un système politique bipartisan. Et surtout le rôle de l'argent pour financer les campagnes ( spots télé et rallies ) qui leur laisse peu de chances pour être élus. Des hommes d'affaires libertariens - comme les frères Koch qui se disent libertariens - préférant financer ( acheter ) des démocrates et des républicains.
Les Pères Fondateurs des USA n’avaient pas prévu le rôle des publicités dans les élections. Ni le rôle maintenant dé-ter-mi-nant des candidats lors de la présidentielle : on se déplaçait moins vite à cheval qu'en avion et twitter n'existait pas.
Rédigé par : Dominique | dimanche 16 juin 2019 à 19:17
@ Dominique
"Rappelons que les libertariens sont opposés à toute intervention des USA. Il y a là une ambiguïté chez les libertariens : peut on comparer Maduro à Hitler et ne pas intervenir ?"
Avec moi, aucune ambiguïté: aucune intervention extérieure (sauf évidemment si son propre pays est menacé, or Maduro ne menace pas les États-Unis que je sache, ni aucun autre pays d'ailleurs). Soutenir une quelconque intervention, c'est oublier que nous pourrions nous-même un jour en faire les frais. Le cas de l'agression américano-occidentale contre la Serbie est là pour nous le rappeler.
Il faut espérer si une intervention US au Venezuela ou ailleurs a lieu, que celle-ci échoue lamentablement afin de retourner la population américaine contre cette volonté insupportable de certaines officines anglo-saxonnes de jouer au "gendarme du monde".
Rédigé par : RR | lundi 17 juin 2019 à 03:06