Beaucoup d'observateurs ont secrètement pensé, de la déclaration de politique générale du Premier ministre du 12 juin, qu'elle ne cassait pas trois pattes à un canard. Elle n'a sans doute pas beaucoup bénéficié de la descente de l'Esprit sur les apôtres dont notre république laïque consent à faire un jour férié.
Or, elle suscitera, cependant, autant de motifs de controverses que de sujets abordés.
La provocation de la PMA, réforme aussi urgente que celle du climat, nous n'en doutons pas, faisait partie du lot proposé.
On use beaucoup désormais, pour qualifier ce genre de querelles, du mot à la mode sociétal. Ne voulant rien dire de précis, il ne soulage la faim d'aucun miséreux. Mais selon l'expression consacrée, vue de Bercy, son usage ne mange pas de pain, non plus. Voilà sans doute pourquoi un État déficitaire et surendetté se plaît à satisfaire les lubies de cet ordre.
Au besoin même il se gargarisera des rejets minoritaires que ses propositions suscitent : par les oppositions qu'elles suscitent elles prouvent leur caractère progressiste. Elles montrent, en effet, à ceux qui l'ignoreraient où se situent les novateurs. Autrement dit, elles permettent d'identifier les bons.
À l’inverse on sait, par la désignation de ceux qui s'opposent, qui critiquent, ou qui, simplement s'interrogent, où croupissent les affreux, les nationalistes, les populistes, les réactionnaires, les ringards, bref : tous ceux que l'on doit considérer comme les méchants du film.
Et nous venons d'en recevoir une démonstration.
Ainsi, la mise en place de la PMA pour toutes va, inéluctablement, entraîner une série de protestations. Elles peineront peut-être à égaler vraiment le niveau atteint par les 37 associations plus ou moins regroupées en 2012 dans le collectif de la Manif pour tous. Les immenses démonstrations de l'époque avaient été attisées tant par l'attitude perverse de Hollande et de son préfet de police, que par les maladresses volontaires du ministre de l'Intérieur.
Mais au cours des longs mois de tractations parlementaires, la mise en forme, problématique, du projet de loi permettra à ses opposants de se mobiliser à nouveau.
Les questions qui apparaîtront ne manqueront pas, cependant, de mettre encore plus en porte à faux les droitiers ralliés au macronisme, notamment ceux qui, comme Bruno Le Maire ne cachent pas leur origine catholique.
L'impression renforcée d'une contradiction totale entre des convictions, réelles ou supposées, et la solidarité gouvernementale, ternira un peu plus la réputation de la classe politique dans son ensemble.
Plus globalement, certes, depuis 2017, l'image réformatrice a beaucoup servi la propagande de l'équipe jupitérienne.
Sans doute ce mythe miroite-t-il encore, dans l'esprit des gens, venus de droite et/ou de gauche, ralliés à ce gouvernement, au parti qui le soutient, au président qui le conduit. Cette masse ne doit être ni négligée, ni surestimée : elle pèse 5 millions de voix sur 47 millions d'électeurs inscrits, valeur mai 2019.
Mais... même en considérant l'effet de nouveauté de l'adoption d'une telle loi, inimaginable jusqu'à une date récente... même en imaginant que la mouvance LGBT représente une part substantielle de ce qu'autrefois on appelait la gauche... il semble difficile de s'en tenir à de telles avancées culturelles vers la falaise de la décadence. Encore plus incroyable de vouloir les présenter comme des conquêtes du peuple et de la cause de sa liberté.
JG Malliarakis
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Oui, il y a une paire de vers dans le fruit qu'ils défendent... et comme vous le soulignez, le discours qui l'enrobe ne casse pas trois blattes à un cafard.
Rédigé par : minvielle | samedi 15 juin 2019 à 11:54
quand on a plus de sous en caisse, on fait des réformes sociétales, qui font parler d'elles, font scandale dans une partie de l'opinion public, mais de coûtent pas trop cher.
Rédigé par : Laurent Worms | samedi 15 juin 2019 à 12:34
Comme vous le savez le Sénat a voté contre l'agenda politique que lui a présenté l'occupant de Matignon, adoubé par le Groupe du Belderberg avec celui de l'Elysée.
Le Sénat est moins sensible, de par le mode d'élection des sénateurs, au gros matracage médiatique électoral des scrutins de l'Elysée et du Palais bourbon. Il représente ainsi beaucoup mieux le pays réel.
Comment accepter que le Sénat ne pourra pas s'opposer à la PMA, puis la GPA ?
Avec prise en charge par les charges sociales et la CSG !
Il s'agit en effet de mesures plus fondamentales qu'une modification de la Constitution française. Ils veulent modifier la Création naturelle. Et à un terme encore caché par l'horizon la supprimer par leurs lois.
Rédigé par : Dominique | samedi 15 juin 2019 à 13:37
Bien vu !!!
Rédigé par : JLB | samedi 15 juin 2019 à 14:15