La très décevante conférence de presse donnée par le chef de l'État ce 25 avril a coupé beaucoup de poires en deux. Pour raisonnable que puisse paraître un tel mode de partage entre le trop et le trop peu, on doit d'abord s'interroger : le flou et le mou, caractérisent toujours l'exécution des décisions et l'application des lois ; quelle pertinence, par conséquent, de ces motions de synthèse d'esprit radical-socialiste où semble vouloir s'abîmer désormais la Macronie ?
Le propos initial prétendait présenter une conclusion de cette consultation, nommée pompeusement grand débat. Celui-ci s’était fixé pour objectif officiel de répondre à la crise des Gilets jaunes. Or, le président de la république, ayant lui-même tant contribué à dialoguer avec sa propre personne, promettait donc d'agir en fonction des conclusions de ces étranges échanges d'idées.
Dans ce jeu de bonneteau, la mise de départ avait été dévoilée depuis plusieurs jours. Les pages saumon du Figaro, dès le 17 avril[1] avaient ainsi révélé la teneur des intentions gouvernementales. Cet ennuyeux catalogue ne pouvait même pas se prévaloir, une semaine plus tard, d'une quelconque nouveauté.
La baisse d'audience ne doit pas être sous-estimée. Selon Mediametrie l'intervention d'avril n'aura retenu l'attention que de 8,5 millions de téléspectateurs, contre 23 millions en décembre.
On savait déjà, par exemple, que le chef de l'État,
... outrepasserait ses compétences [même la suppression en 1996 de l'autonomie originelle de la sécurité sociale fait dépendre celle-ci d'une procédure parlementaire et non d'une décision présidentielle]
... et violerait le principe d'égalité [en opposition avec la doctrine du conseil constitutionnel]
... en promettant d'indexer [sans se prononcer sur les contreparties dans les comptes publics, c'est-à-dire en fait en s'exposant à un surcroît de déficit et d'endettement]
... vers la fin de son mandat [passant donc le mistigri à ses successeurs]
... certaines pensions de retraite [une fois les 138 milliards d'euros de réserves des caisses du secteur privé absorbées par l'étatisme]
... les petites bien sûr et pas les grandes [définies à partir d'un seuil arbitrairement fixé à 2000 euros à compter du 1er janvier 2020]
... sur l'évolution du coût de la vie [telle que calculée par l'Insee[2]].
Presque tout le propos mérite d'être analysé de la même manière.
On saluera toutefois une ou deux cerises imprévues sur ce gâteau servi avec retard, quelque peu ranci : ainsi, très bien, de prévoir l'intervention des caisses d'allocations familiales pour les cas, hélas innombrables, de non-paiement des pensions alimentaires. La famille monoparentale étant devenue cellule de base de la décomposition sociale et de la paupérisation, on admettra que cette disposition nouvelle pourrait se révéler bénéfique… si elle est effectivement mise en œuvre.
Ce programme étant supposé répondre à la crise des gilets jaunes, on ne s'étonnera pas de le voir se cantonner, à un mois du scrutin européen, à une tambouille hexagonale. Préoccupons-nous quand même de la situation de la France en Europe, sujet sur lequel Macron manie le contresens avec de plus en plus d'aisance.
Attendons, avant d'applaudir, de voir quelle forme prendra la suppression annoncée de l'Ena. S'il s'agit d'aboutir à la mise en place une formation encore plus monopoliste englobant la magistrature, l'administration de la sécurité sociale, etc. gavée de pensée unique et d'inflexion diversitaire, le sens du mot liberté de la trilogie républicaine n'y gagnera sans doute pas grand-chose.
Des annonces relatives à la démocratie directe ont été prononcées. Elles méritent hélas d'être plus encore passées au crible. Nous y consacrerons nos prochaines chroniques.
Nous nous trouvons, en effet, en présence de réponses insuffisantes, à la fois donc encourageantes et exaspérantes, à la mobilisation de ces gilets jaunes vêtus de plus en plus en noir, qui préparent, en grognant, leur 24e samedi...
[à suivre par conséquent]
JG Malliarakis
Apostilles
[1] cf. article et dossier "Impôts, école, démocratie: les projets de Macron" publié dans l'édition papier du 17, en ligne dès le 16 avril à 20 h 41.
[2] cf. L'Insolent du 24 janvier : "A-t-on le droit de critiquer l'Insee ?"
Pour recevoir les liens de L'Insolent, il suffit de le demander à son rédacteur en cliquant sur ce lien.
Hier soir j'i eu l'impression d'entendre une personne qui aime s'écouter parler, particulièrement dans ses réponses interminables aux questions des journalistes.
Rédigé par : Laurent Worms | vendredi 26 avr 2019 à 18:56
Deux millions de propositions dont la moitié scannée parla BN pour en arriver là : n'ayons aucune confiance dans ses promesses.
Il s'est révélé dans sa férocité contre les gilets jaunes pacifiques, et son laisser passer-casser pour les antifas : des faits criants.
Rédigé par : Dominique | vendredi 26 avr 2019 à 20:56
Les antifas (pourquoi ne pas fonder un mouvement antibonapartiste tant qu'ils y sont ?) tout comme les immondes Le Pen toutes générations confondues sont des instruments du Système pour assurer sa pérennité. Tout le monde y trouve son compte: le Système en premier bien-sûr, les antifas (qui peuvent tels des gamins s'amuser sans risque en s'identifiant de façon grotesque à des Résistants), les Le Pen (en accumulant des revenus financiers importants sans compter des héritages et une notoriété que seule la politique pouvait leur apporter puisqu'ils n'"excellent" en rien d'autre).
Jean-Marie Le Pen s'est révélé être un escroc politique et la France en paie le prix lourd. À sa suite, l'abjecte Marine Le Pen et Mademoiselle Nièce y font leur beurre, rien de surprenant tant leur médiocrité est grande. En revanche, on était en droit d'attendre autre chose d'un Antonin Bernanos.
On mesure là encore la déchéance de notre pays.
Rédigé par : RR | samedi 27 avr 2019 à 15:17
RR, vous êtes vraiment fatiguant. On a bien compris votre détestation, c'est votre droit le plus strict, mais épargnez nous vos prêches exaltés que leur répétition rend lassants.
Rédigé par : Saint Surge | samedi 27 avr 2019 à 18:44
à RR,
15 jours sans attaquer (et pourquoi en la matière ?) les Le Pen, c'était déjà trop !
Le virus (l'obsession)resurgit et visiblement pas soigné.
Rédigé par : charles | dimanche 28 avr 2019 à 20:32
@ Saint Surge et à charles
Ne prenez pas votre cas pour des généralités.
C'est vous les possédés et pas moi. Et c'est facilement décelable: aucune argumentation mais en revanche des trépignements car on se permet de toucher à vos idoles auxquelles vous vous identifiez. Rien de surprenant de la part des partisans de cette peu reluisante famille; c'est que je connais la boite figurez-vous, et ça a toujours été comme ça dans ce parti "pas comme les autres" (dans le mauvais sens du terme). Ce n'est pas pour rien qu'aucun cadre de valeur n'a pu y rester pour construire quelque chose de valable, et que tous les militants dignes de ce nom (traduire ceux qui étaient désintéressés et étaient là exclusivement pour la France et non pour les prébendes) sont également partis (et j'en ai connu plus d'un !).
Je défend ma terre, j'ai fait mes preuves sur le terrain, prenant des risques, je n'en tire aucune gloire, mais ça me donne d'autant plus le droit et le devoir d'attaquer les traitres et les serviteurs du Système et de les dénoncer à mes compatriotes trompés; et pour ce qui est de la famille des traitres et des serviteurs du Système, les Le Pen - toutes générations confondues - en sont et comme y faut. Et ce n'est pas vous qui prouverez le contraire. Alors coucouche panier.
Rédigé par : RR | lundi 29 avr 2019 à 21:08
RR,aujourd'hui visiblement sexagénaire ou septuagénaire, tu donnes des leçons de militantisme et de moralité à tour de bras tout en critiquant tout le monde...
Après tes exploits des années 70-80 entre FN et PFN dont tu nous vantes sans cesse les mérites, qu'as-tu fais de bien intéressant pour la cause depuis plus de 20 ans ?
Rédigé par : charles | mardi 07 mai 2019 à 19:00
@ charles
« RR, aujourd'hui visiblement sexagénaire ou septuagénaire »
Non, pour info je ne suis pas si âgé.
« Après tes exploits des années 70-80 entre FN et PFN dont tu nous vantes sans cesse les mérites »
J’ai commencé à militer assez jeune, mais néanmoins pas dans les années 70 !
Par ailleurs, non, je ne me vante pas de quelconques exploits que je n’ai d’ailleurs pas commis, ayant été un « simple » militant de base qui en fait ni plus, ni moins que les autres « engagés « sur le terrain. Si je me souviens bien, je ne me suis contenté ici que de préciser les partis ou organisations que j’ai soutenu activement dont en effet le PFN (pas pendant très longtemps puisqu’il a disparu au milieu des années 80) et le Front National (qui avait d’ailleurs - contrairement à la plupart des jeunes nationalistes de l'époque - ma préférence par rapport au PFN).
« qu'as-tu fais de bien intéressant pour la cause depuis plus de 20 ans ? »
Disons donc grosso-modo depuis l’année 2000. En ce début de XXIe siècle, les organisations nationalistes-révolutionnaires sérieuses dont je me réclamais (Mouvement Nationaliste Révolutionnaire puis Troisième Voie dirigées par le patron de ce blog, ainsi que Nouvelle Résistance) avaient également disparu (n’ayant pas pu s’imposer face à un Front National devenu puissant et … médiatisé). C’est donc désormais exclusivement ce dernier parti que j’ai soutenu jusqu’au milieu des années 2000 lorsque le discours du Président (qui ne voulait pas, bien que déjà âgé à l’époque céder sa place) est devenu d’une confusion totale sur la question migratoire (Le Pen n’a il est vrai jamais été clair sur ce sujet), allant jusqu’à se faire doubler sur ce terrain par Nicolas Sarkozy. L’arrivée de sa cadette à la présidence du parti – qui avait été préalablement épuré des cadres d’envergure susceptibles d'être des obstacles – dont je connaissais les orientations m’a fait cesser toute activité militante. Donc depuis 2006 environ, je ne fais plus rien.
Ça m’a fait prendre du recul, je me suis remis en question par rapport à tout ça, aux idées, aux organisations, etc.
Il est de fait certain que je n’aurai pas tenu il y a vingt ans des propos que je tiens maintenant, tout comme je ne tiendrai plus certains d’entre eux qui étaient les miens à l’époque.
Rédigé par : RR | mardi 07 mai 2019 à 22:41
à RR,
merci de ces précisions utiles.
De mon côté, j'ai débuté début 70 passant du solidarisme aux NR puis vers le FN et le MNRép.
Aujourd'hui, soutien actif de la cause, mon jugement est simple, le RN aide à avancer face au bloc des autres.
Alors, vivons avec sans chicaner !
Et d'ailleurs que faire d'autre ...
A force, notre vision se précise, s'ancre et s'élargit. Enfin.
Rédigé par : charles | vendredi 10 mai 2019 à 20:32
@ charles
Tout d'abord mes excuses pour le ton de mon message du 29 avr 2019, 21h08; mais ça: "De mon côté, j'ai débuté début 70 passant du solidarisme aux NR", je ne pouvais pas le savoir (même s'il est vrai que le tutoiement pour le militantisme NR et le prénom pour l'âge pouvaient le laisser supposer).
"le RN aide à avancer face au bloc des autres."
C'était ce que je pensais jusqu'au début des années 2000 donc du temps encore du Front National présidé par JMLP (et ce en dépit de ce que nous disaient régulièrement plusieurs anciens de la campagne Tixier-Vignancour, à savoir que Le Pen était - là je ne fais que citer mot pour mot - "une planche pourrie").
Je ne le pense plus du tout maintenant.
Rédigé par : RR | vendredi 10 mai 2019 à 22:55