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Les admirateurs béats de la Russie poutinienne, je ne parle pas de ses domestiques, se trompent lourdement.
Ils voudraient voir en celle-ci une sorte de bouclier de l'Europe chrétienne, en particulier face à l'islam.
Se voilant la face, ils applaudissent à toutes les critiques, justifiées ou non, véridiques ou mensongères à l'encontre des failles des institutions de l'UE [comme si elles étaient pires que celles de l'État central parisien lequel en a, pour l'essentiel, inspiré les dispositifs]. Leurs amis de l'Est s'employant, avec quelque efficacité, à déstabiliser l'Europe et à intoxiquer l'opinion, ils rêvent d'en sortir, sans trop oser dire clairement comment, variant les scénarios au fil des campagnes électorales successives et des débats médiatisés.
Mais ils ne semblent pas comprendre qu'aujourd'hui Moscou, Ankara et Pékin marchent de concert.
Nos poutinolâtres ferment ainsi les yeux sur la proximité, d'ailleurs suicidaire, de la politique actuelle du Kremlin, avec celles des deux principaux dangers qui menacent tous les Européens : l'impérialisme chinois et l'islamisme. Lesquels accessoirement submergeront, le jour venu, la Sainte Russie, la Sibérie et les bureaux du patriarcat de Moscou si cette politique continue.
Cet aveuglement s'exprime par exemple dans le nouveau livre signé de Philippe de Villiers[1], particulièrement encensé ces jours-ci par la droite souverainiste.
Il peut paraître aujourd'hui périmé, et singulièrement démodé, de rappeler qu'il a existé à partir de 1917 un pouvoir bolchevik à Moscou. Et on ne doutera pas que les héritiers de cette abomination ont cessé de croire, bien avant Gorbatchev d'ailleurs, aux bienfaits du système communiste, qui se voulait le Socialisme, basé sur l'étatisation des moyens de production et d'échange, invoquant la prétendue dictature du prolétariat et tentant de pratiquer la planification centralisée de l'activité économique.
La nostalgie de cette croyance survit difficilement à Cuba. La nouvelle constitution que vient d'adopter le 24 février[2], le régime de La Havane se contente de proclamer, contre vents et marées, et tout en concédant formellement quelques droits hérétiques à la propriété et à l'initiative privées, le caractère "irréversible" du "Socialisme".
La Corée du Nord, caricature immuable du stalinisme grossier, en a surtout conservé les formes extérieures et les brutalités répressives mais elle cherche surtout, désespérément dirait-on, dans une puissance militaire disproportionnée, les moyens de sauver le réseau totalitaire du pouvoir et les privilèges de sa nomenklatura.
Il se trouve en revanche que les instruments et services spéciaux de ces réseaux et de ces pouvoirs sont demeurés absolument intacts et impunis malgré la chute de l'Empire soviétique.
En URSS, quand Staline fut rappelé en enfer en mars 1953, Béria[3] lui succéda quelques semaines, du 5 mars au 26 juin, à la tête du pays. Il fut arrêté, sans doute lors d'une réunion du Politburo, et tué dans des conditions qui restent à élucider.
Ce sinistre personnage, chef du NKVD, était présenté à Ribbentrop en 1939 par le maître du Kremlin comme le "chef de notre Gestapo"
Dirigeant les services de renseignement, il se trouvait la personne la mieux informée de Moscou quant à la faillite, dès cette époque, de l'économie soviétique, des défaillances de son industrie comme de son agriculture. On l'accusa bien entendu d'une connivence de longue date avec l'Intelligence service.
Jusqu'en 1991, le KGB ignorait encore moins cette situation qui n'avait cessé de se détériorer. La transformation purement nominale de cette structure, la quatrième appellation depuis sa fondation en tant que Tchéka en décembre 1917, renommée Guépéou en 1922, etc. a permis aux dirigeants de cette institution, celle qui fonctionnait le mieux à l'époque soviétique, de prendre complètement le pouvoir sous la présidence de Vladimir Vladimirovitch Poutine, sans n'avoir plus à se préoccuper des apparences, oripeaux et structures parallèles du Parti.
À une politique de révolution mondiale dans les années 1920 a simplement succédé une volonté d'affaiblir l'occident, prolongeant en cela l'héritage de Staline, Khrouchtchev, Brejnev, etc. Doté aujourd'hui d'un PIB analogue à celui de l'Italie, Moscou ambitionne de retrouver une parité militaire avec l'Amérique sans doute pour revenir aux accords de Yalta.
Aucun peuple européen n'a rien à y gagner, surtout pas la France.
JG Malliarakis
Apostilles
[1] cf. recension dans Le Point "Le livre complotiste (et plagiaire) de Philippe de Villiers sur l'Europe"
[2] cf. "Cuba : la nouvelle constitution reste totalitaire"
[3] cf. "Beria - Le Janus du Kremlin" de Francoise Thom Cerf, 2013, 928 pages.
Ok, on sait que Poupou fait tout qu'il peut, via ses moyens de désinformation, pour exacerber les vieux nationalismes et régionalismes, décrédibiliser le supranationalisme européen, entretenir les confusions et ignorances, affaiblir et si possible faire sauter l'UE.
Je me demande aussi si Poupou n'a pas inspiré le dernier gag de la patronne des droits de l'homme au sein de l'ONU : mettre la "répression" des gilets jaunes en France sur le même plan que celle des opposants du Venezuela ou de Haïti
Ceci dit en pensant que depuis le début du mouvement des gilets jaunes les médias russes insistent surtout sur la sauvagerie de la répression policière française.
Rédigé par : Ronald | samedi 09 mar 2019 à 11:03
"... failles des institutions de l'UE [comme si elles étaient pires que celles de l'État central parisien lequel en a, pour l'essentiel, inspiré les dispositifs]"
Là je suis tout à fait d'accord.
Pour le reste, je suis plus dubitatif même si les faits que vous énoncez sont bien sûr exacts.
Je pense que Vladimir Poutine est ce qu'il pouvait arriver de mieux pour la Russie qu'il a re-rendue puissante et apte à parer toute agression, une attitude inverse de celle de "nos" dirigeants qui détruisent leur pays. Si nous sommes faibles et vulnérables, c'est de la faute exclusive de ces derniers et de ceux qui les soutiennent.
Je n'en suis pas pour autant "poutinolâtre" et si certains de mes écrits peuvent le laisser penser, il ne faut pas oublier que ce ne sont que des réponses offensives par nécessité à un "correspondant" qui ne cesse de m'agresser (verbalement et anonymement s'entend, bien planqué derrière son ordinateur).
Rédigé par : RR | samedi 09 mar 2019 à 11:41
Précisons enfin que si Vladimir Poutine en vient à des alliances en effet dangereuses, l'attitude hostile des "Occidentaux" à son égard n'y est pas étrangère.
C'est ce même type d'attitude à l'égard de Mussolini - qui était à l'origine francophile, il ne faut jamais l'oublier - qui provoqua la rupture définitive de l'Italie avec la France et conduisit la première à une alliance avec l'Allemagne qui allait se révéler catastrophique pour toutes les parties concernées. C'est tout à l'honneur de certains (Bainville, Maurras - dont on peut condamner à l'instar de Renouvin les vues sur d'autres sujets, certains de ses écrits sous l'Occupation notamment) d'avoir tout fait dans ce qu'ils pouvaient faire pour s'opposer à cette politique suicidaire.
Rédigé par : RR | samedi 09 mar 2019 à 11:58
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Petite réponse
C'est la première édition. Dans la seconde édition je rectifie une erreur commise quant à l'attitude gaullienne sur la Pologne...
Rédigé par : minvielle | samedi 09 mar 2019 à 14:46
Dans un rapport de 1 à 10 des dépenses militaires, du moins selon les chiffres officiels : 60 MDS de dollars pour l'armée russe et 600/700 MDS pour l'armée des EUA; la Russie a du chemin à faire pour rivaliser avec les USA.
Ce qui expliquerait que Poutine vante les nouveaux engins balistiques à propulsion nucléaire, indétectables etc. Bref la stratégie dangereuse de la dissuasion nucléaire.
A la défense des Russes l'encerclement de la Russie par L'OTAN est elle habile, après les espoirs de la chute de l'URSS ?
Lors d'un voyage en Russie avec un groupe d'allemands, j'avais été hébergé quelques jours dans une ville de l'Anneau d'Or chez une famille russe. A chaque fois que nous croisions une belle voiture européenne, ou passions devant une belle propriété, neuve, mes hôtes, couple d'anciens ouvriers du Transibérien ce qui leur valut des salaires doublés, s'exclamaient : "Mafia, mafia". Hélas la vodka ne me permis pas de parler russe et je n'en su guère plus. Mais cela était éloquent.
Comment se fait il, donc, que les Russes ne réclament pas une évolution vers la démocratie ? L'opposition est elle empêchée, selon les vieilles méthodes ?
Rédigé par : Dominique | samedi 09 mar 2019 à 19:24
Je vois que la russophobie a la peau dure. A voir le déchaînement médiatique "occidental" contre la Russie je me dit que vraiment Poutine ne peut pas être aussi mauvais que ces cloportes le disent. Le nombre de bases US et l'OTAN sont un danger permanent pour l'Europe, et empêche durablement un rapprochement fructueux avec les russes. Au passage, je salue l'ami Guillaume Faye qui vient de nous quitter. L'Eurosibérie comme espace vital audacieux des européens! à défaut ce sera celui des chinois? Je ne le souhaite pas!
Rédigé par : Tonton Cristobal | dimanche 10 mar 2019 à 14:28
Yalta et la naissance des blocs
"Petite réponse
C'est la première édition. Dans la seconde édition je rectifie une erreur commise quant à l'attitude gaullienne sur la Pologne…"
Pourriez vous me donner plus de précisions afin que je puisse rédiger un errata, l'imprimer et le glisser dans le bouquin ?
Merci d'avance.
Rédigé par : RR | dimanche 10 mar 2019 à 14:34
À ceux qui pensent que j’exagère à propos de l’Abjecte :
https://rmc.bfmtv.com/mediaplayer/video/le-grand-oral-de-sophie-montel-deputee-europeenne-et-ancienne-cadre-du-fn-0803-1145217.html
Rédigé par : RR | dimanche 10 mar 2019 à 15:20
visiblement JG est en manque de réponses de ses lecteurs.
Donc voici la réponse d'un
poutinolâtre primaire.
Bon je suis anticommuniste depuis ma naissance sous des bombes humanitaires américains en 43 à Utrecht mais le monde à bien changé et je m'étonne de mon rédacteur en chef de l'insolite fin politologue de sa vision étonnant aussi bien concernant das neue €uropa rêvé par Hitler et qui est entrain de devenir das vierte Reich que sa vision du bloque Eurasie.Oui les copins de Poutine me sont pas particulièrement sympa mais peut-il faire autrement?Supposons Poutine provoque une révolution à Cubas comme les amerloques ont fait à Kiev et demande en plus d'un intégration dans leur fédération. Non il n'est pas aussi idiot que les €uropéens. évidement la Russie a due faire des alliances pourtant des ennemies héréditaires et je suis d'accord pas très fréquentable François I l'a bien fait avec la sublime porte du grand Turque.
vive le frexit et la France pourra faire de traitées avec la fédération de la Russie ou ouvrir un ambassade à Pyongyang lors de ma visite en octobre j'ai découvert un peuple et pays qui à plus d'un égare nous dépasse Bon je ne prendrai pas son grand leader pour le changer contre notre Jupiter mais votre Poutine sans hésitation. Il vaut mieux avoir des cathédrales Orthodoxe que des mosquées.
J'attends une bon contre argumentation du livre de Philippe de Viliers ou m. Asselineau qui avait déjà bien avant lui soulevé le problème des traîtres de la fondation de ce machin €UROSS
Rédigé par : CJW | dimanche 10 mar 2019 à 23:27
@ CJW
En effet, comme je l'ai écris plus haut, certaines alliances contractées par Vladimir Poutine que l'on peut juger malvenues ne sont que les conséquences de l'hostilité absolument infondée des "Occidentaux" envers la Russie et son chef très largement élu et réélu de façon tout à fait démocratique.
Quand on se trouve isolé car rejeté par des pays qui normalement devraient être vos alliés, eh bien, on n'a pas d'autre choix que d'aller en chercher d'autres. On ne peut pas blâmer Vladimir Poutine d'adopter cette démarche tout à fait naturelle. Comme je l'ai là-aussi écris plus haut, il y a pourtant déjà eu un fâcheux précédent qui devrait donner à réfléchir à ceux qui sont aux responsabilités.
Rédigé par : RR | lundi 11 mar 2019 à 03:00
L'Ukraine depuis 1940 et encore au cours d'épisodes récents est-elle plus recommandable que la Russie ?
Rédigé par : Jacques Gautron | dimanche 06 mar 2022 à 09:55
Poutine ,n'a qu'un objectif, rétablir les frontières de l'ex-URSS de 1939. S'il y arrive, chose plus qu' hypothétique, il n'est pas interdit de penser que son rêve (de fou) pourrait s'étendre aux frontières post-Yalta. Mais on en est pas encore là. Dans l'immédiat, il me semble que son avenir est lié à celle de son aventure ukrainienne qui est loin d'être gagnée et qui peu le fragiliser à court ou moyen terme, jusqu'à être éliminé si la Russie s'enfonce dans un marasme total: ruine économique enlisement militaire, isolement mondial. Quant à la Chine, elle prend temporairement ses distances en attendant son heure pour "s'implanter" (piller en bon français) économiquement le grand frère russe, une belle leçon d'internationalisme.
Rédigé par : Laurent Worms | dimanche 06 mar 2022 à 10:18