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Paradoxe des nouveaux événements d'Algérie : ils semblent plus passionner les Français, en ce moment, que la campagne européenne dans laquelle s'investit le chef de l'État.
À entendre beaucoup de reportages et à observer la couverture médiatique, on pourrait penser que tout se passe comme si, séparées certes en deux états, l'un au nord, l'autre au sud de la Méditerranée, France et Algérie formaient encore une sorte d'espace commun. Il est peuplé aujourd'hui de 109 millions d'habitants. Les plus pauvres sont évidemment tentés de franchir l'obstacle de la mer. Les modalités de la séparation les ont livrés à un régime qui les prive d'emploi et de libertés dans leurs 12 départements devenus autant de wilayas, tout en caricaturant le modèle jacobin français.
Ceux d'entre nous qui ont cru, jadis, à l'Algérie française, quand on parlait de 10 millions de Français à part entière, voudraient le plus souvent ne plus jamais en entendre parler.
Mais ils ne voient sans doute pas sans une grande tristesse ce beau pays sombrer. Il se paupérise, un peu moins que le Venezuela[1], ce n'est qu'une question de degré, malgré d'immenses ressources dont son oligarchie stérile ne fait rien.
Depuis 1962, rappelons que ce ne fut pas aux combattants du FLN vaincus sur le terrain, mais aux exilés et à l'armée des frontières auxquels De Gaulle remit le pouvoir. Et depuis, la caste militaire au pouvoir, et que représente Bouteflika, s'est révélée incapable de développer le pays. Elle constitue, depuis le coup d'État de Boumedienne de 1965 l'une des survivances de l'influence soviétique.
L'Algérie française, la France de Dunkerque à Tamanrasset, je l'avoue, j'y ai cru, dans ma naïveté de jeune Français, âgé de 14 ans en 1958, bercé d'images d'Épinal, j'ai cru que le général De Gaulle allait réaliser ce programme.
J'ai quand même une excuse, en dehors de la sottise et de l'ignorance de la jeunesse : je n'étais pas le seul. À cet égard, j'invite mes lecteurs à se reporter simplement aux archives de l'INA consacrées au voyage du 4 au 6 juin 1958.[2]
À la fin des années 1950, les efforts de redressement et de reconstruction commençant à produire leurs effets, la France métropolitaine entreprit de se préoccuper de l'économie et de l'évolution de ce qui constituait à la fois la clef et le joyau de son empire africain. Sur un immense territoire, composé alors des trois départements d'Alger, Oran et Constantine, intégrés à la république, et comprenant le Sahara, cet ensemble de populations très diverses n'avait jamais constitué une nation. Jusqu'en 1830, il avait été soumis en partie, à une régence dépendant de l'Empire ottoman.
Des études de perspectives économiques avaient été entreprises à partir de 1955 par les équipes du commissariat général au Plan. Il en résulta l'énorme plan de développement de Constantine.
Annoncé en octobre 1958, au moment même où naissait la Cinquième république, cet immense programme, ambitieux et généreux, connut quelques mois de succès. Ce pays allait se transformer.
Le 28 août 1959, De Gaulle, réaffirme encore que "l'évolution nécessaire de l'Algérie doit s'accomplir dans le cadre français."
Mais dès son discours du 16 septembre 1959, toutes les personnes informées, et notamment les investisseurs indispensables, comprennent. Dans l'esprit du chef de l'État, le général Salan étant évincé, l'autodétermination s'étant substituée à la pacification, on s'achemine vers la séparation. La situation politique devenant dès lors incertaine, les acteurs économiques perdaient confiance.
Le plan de Constantine s'effacera ainsi lentement jusqu'en 1961. Et depuis la proclamation de l'indépendance tout programme tendant à développer vraiment ce territoire, et même d'assurer son autosuffisance alimentaire, a été abandonné. On ne compte que sur la rente des hydrocarbures.
Cet abandon de tout projet, par l'incapacité de la caste dirigeante algérienne, constitue, encore aujourd'hui, la cause principale de l'immigration vers l'ancienne Métropole. Et ceci alimente l'islamisation, le ressentiment et la criminalité des banlieues…
JG Malliarakis
Apostilles
[1] cf. "Algérie : une faillite de type vénézuélien"
[2] cf. "Le général de Gaulle en Algérie, 4, 5 et 6 juin".
Le conditionnement FLN et islamiste commence là-bas...
Rédigé par : Duracuir | mardi 05 mar 2019 à 14:36
La colonisation de territoires aussi bien en Afrique du Nord qu’en Afrique subsaharienne a été une immense erreur parce qu’on ne peut pas réclamer le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes pour nous et le refuser aux autres (en l’occurrence pour l’Afrique des ethnies, depuis la colonisation étendues pour certaines sur plusieurs pays et différentes dans un même pays d’où des guerres tribales) sans compter qu’en plus le peuple français n’en a nullement bénéficié. Ce n’est pas pour rien que les nationalistes s’y étaient fortement opposé à l'époque des conquêtes qu’ils soient républicains ou royalistes. Ce sont au contraire les ultra-jacobins « de gauche » qui s’en sont fait les promoteurs pour « civiliser les races inférieures » (sic). S’il y avait une terre à conserver, c’est la Louisiane que nous avons perdu à cause de cette immonde pourriture de Napoléon Bonaparte, qui a à sa solde plus de morts français qu’aucun autre personnage de l’histoire mondiale.
Comme l’a très bien expliqué Guillaume Faye, le bilan de la colonisation est pour nous au contraire catastrophique. Et j’ajoute COMBIEN DE FRANçAIS DE NOS PROVINCES PARTIS POUR CETTE TERRE ALGÉRIENNE POUR NE PLUS JAMAIS REVENIR, ENLEVÉS À LEURS ENFANTS, À LEUR EPOUSE OU FIANCÉE, OU TOUT SIMPLEMENT À LEURS PARENTS ? Je le dis même si ça peut choquer certains : Autant en 1914 ou en 1939, la désertion était une trahison envers la Patrie et ceux qui nous l’avaient légué et conservé au prix de leur sang, autant là, elle ne peut être condamnée.
Il a fallu attendre la Nouvelle Droite d’Alain de Benoist puis le Mouvement Nationaliste Révolutionnaire pour qu’enfin, d’autres voix que celles des communistes tiennent un discours honorable (et cohérent) à ce sujet. J’y retrouvais là avec soulagement mes propres positions. Je n’étais donc pas un traitre à mon Pays.
N’en déplaisent à leurs dirigeants, ce discours salvateur commençait à se répandre parmi les jeunes du PFN et du Front National. Je m’en souviens parfaitement ainsi que de discussions plutôt vives que certains d’entre nous ont eues avec des plus âgés mais qui même eux parfois finissaient par comprendre nos positions. En revanche, il est vrai que les rapatriés eux, ne voulaient rien entendre et que nous évitions d’ailleurs le sujet avec eux car une fois ça a failli dégénérer.
Je me souviens aussi d’une polémique survenue suite à certains propos que vous aviez tenu il y a déjà très longtemps sur Radio Courtoisie comme quoi il fallait aller de l’avant et en finir avec toute cette nostalgie pour un passé révolu : Si certains avaient été indignés, une majorité d'auditeurs avait approuvé.
Ayant quitté depuis longtemps déjà tous ces milieux, je ne sais ce qu’il en est aujourd’hui, mais je suppose qu’au fil du temps cette nostalgie malvenue se fait de plus en plus rare.
Que l'Algérie règle ses problèmes comme elle l'entend, et que la France fasse de même pour les siens.
Rédigé par : RR | mardi 05 mar 2019 à 15:44
Si les pauvres combattants qui se battent pour l'indépendance de leur pays comprenaient qu'en réalité, ils se battent pour qu'une petite équipe de quelques hommes s'emparent du pouvoir et exploitent ensuite pour eux seuls le pays qui a gagné son "indépendance", eh bien il n'y aurait plus de combattants pour l'indépendance. Malheureusement, tous ces combattants n'ont jamais rien compris. Que ce soit en Russie, à Cuba, en Corée du Nord, au Venezuela ou en Algérie, l'histoire se répète inlassablement. Et on trouve toujours des combattants qui n'ont toujours pas compris...
Rédigé par : Pierre Allemand | mardi 05 mar 2019 à 22:57
« l'incapacité de la caste dirigeante algérienne »
Récente vidéo de Delavier sur le sujet:
https://www.youtube.com/watch?v=8ULIQtJTSHQ
« l’Algérie a toutes les possibilités économiques et énergétiques pour s’en sortir »
Rédigé par : RR | mardi 05 mar 2019 à 23:10
@ Pierre Allemand
Vous avez raison quant aux cliques qui s'emparent du Pouvoir après la proclamation de l’Indépendance (cliques souvent imposées par l’ancien colonisateur, on l’a vu il y a encore quelques années en Côte d’Ivoire où Alassane Ouattara a été imposé au détriment de Laurent Gbagbo qui avait pourtant la faveur de la majorité des Ivoiriens).
Cela dit, là où je ne suis pas d’accord avec vous, c’est que la volonté d’indépendance d’un Peuple est naturelle (un Peuple satisfait d'être colonisé est malade). Que ça puisse éventuellement déboucher sur quelque chose de néfaste n’y change rien. La solution dans ce cas est le renversement des pouvoirs usurpateurs.
Un statu quo de colonisé sera quant à lui toujours inacceptable.
Rédigé par : RR | mercredi 06 mar 2019 à 13:38
Et ceci alimente l'islamisation, le ressentiment et la criminalité des banlieues…
J-G M note ainsi qu'il est là le problème, le seul problème. Que demain le shadow government des USA décide de laisser l'Algérie aux mains des islamistes - ou toute autre cause - et ce sera la fin de la France : la submersion remplaçant le grand remplacement.
Rédigé par : Dominique | jeudi 07 mar 2019 à 08:28
Tout ce qui est écrit là, nous nous le savons car nous l'avons vécu de l'intérieur mais comment le faire comprendre à nos compatriotes qui vivent encore sous l'influence d'une gauche partisane et multi-culturaliste ?
L'aveuglement de beaucoup, la complicité de certains, nous rendent désarmés face à l'islamisme rampant qui un jour risque d'être dominant en France n'en déplaise à nos élus.
Petite réponse
"Nous" l'avons vécu : notre génération. Commençons par le faire comprendre à [une partie de] la génération suivante...
Rédigé par : Claude CHAGNON | vendredi 08 mar 2019 à 14:34
@Claude CHAGNON
Il n'y a heureusement pas en France que des gauchistes et des ONG ( France Terre d'asile etc. ) qui acueillent les islamistes et des décérébrés qui laissent faire. Beaucoup de jeunes et parmi les diplômés, ont voté Front National eu égard au danger du grand remplacement. Jusqu'aux ex soixante huitards basculant de l'extrême gauche au FN pour les mêmes raisons..
Le bon sens l'emportant sur la diabolisation du Front National.
Mais effectivement devant l'échec, électoralement parlant, du FN et des droites susceptibles de s'allier, ne faut il pas se demander si 1962-Evian n'a pas marqué la fin de la France ? Ainsi que la décolonisation ratée pour la France qui suivi également. J'avais été frappé de cette opinion terrible, donnée à J-G M par un de ses invités lors d'une de ses émissions radio. Notre chroniqueur préféré s'en souvient certainement.
Une chose est certaine, nous allons toucher le fond sur de nombreux fronts :
Le front spirituel et culturel, et du rapport des populations allogènes/indigènes ; donc de la cohésion sociale. Où est désormais la Patrie cette famille des familles ?
Le front de la sécurité intérieure de plus en plus incapable dans les no-go-zônes (terme devenu international) , et extérieure depuis notre soumission à l'OTAN et la suppression de la circonscription.
Le front de notre économie détruite par les nationalisations des grands groupes, et les tyrannies sociale, fiscale et réglementaire qui condamnent les entreprises naissantes à ne jamais devenir PME comme il y en a tellement en Allemagne ...
Le front de la paysannerie dépecée par les coopératives : sans les importations les Français ne mangeraient plus à leur faim, notamment pour la viande ! Cela aussi il faudrait le faire comprendre comme le fait sans relache L'INSOLENT.
Car un peuple qui perd ses moyens de production perdra son patrimoine et s'endettera pour survivre avant de finir en mendicité, donc il perdra sa liberté.
Nous avons régressé par les fautes de nos politiciens et technocrates.Selon la théorie du chaînon manquant : on ne reconstruit pas une longue expérience professionnelle abandonnée pendant une génération ou plus. Or nous avons cédé nos entreprises aux Nord-américains et aux Européens (et continuons) et appris sans contrepartie nos secrets de fabrications aux Chinois ... pour que Chirac et autres Raffarin signent des
"contrats" en visitant Pékin à nos frais !
Rien de ce magnifique savoir faire perdu ne reviendra. C'est un fait. Et les chômeurs français resteront bras croisés sauf à défricher les forêts.
Dans ces conditions, comment résister devant une éventuelle déferlante d'Algériens venant chez nous car croyant y trouver le travail qu'ils n'ont pas chez eux ?
Sans compter l'éventuel esprit de revanche créé et entretenu par la repentance voulue au plus haut de l'État français depuis des décennies.
Si dépendance il y a, elle provient encore une fois de la trahison des élites, (cf. un livre aux Éditions du TRIDENT). Cela aussi il faut continuer à l'expliquer.
Rédigé par : Dominique | dimanche 10 mar 2019 à 05:25
Si dépendance il y a, elle provient encore une fois de la trahison des élites. Cela aussi il faut continuer à l'expliquer.
... et ce que J-G M nous révèle de l'histoire de notre pays constitue un trésor de connaissance pour mieux expliquer cette dépendance et les risques attenants.
Rédigé par : Dominique | dimanche 10 mar 2019 à 05:35