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En 2017 les élections présidentielles, puis législatives, ont démontré, tant par le nombre des abstentions, que par celui des votes réputés extrêmes, tant même par le succès inattendu d'un candidat qui semblait nouveau, combien le peuple de France souhaitait ce qu'on appelle désormais le dégagisme.
Cette aspiration, pourtant, ne conduit pas à grand-chose si l'on n'élabore pas de nouvelles formules, si l'on ne rompt pas avec les modes de fonctionnement, et de raisonnement, périmés, usés jusqu'à devenir écœurants.
Ne doutons pas que les forces de gauche, elles-mêmes ankylosées et alourdies par plus de 30 ans de mitterrandisme, asphyxiées mentalement par bientôt 150 ans de mainmise de Marx sur l'Internationale, gavées par 80 ans de mensonges sur la Résistance et le Front populaire, ne reconstruiront une part de ce qui mérite d'être retenu de leurs anciens idéaux, qu'après un sérieux décrassage.
N'éprouvant aucune sorte d'attirance pour ce camp-là, l'auteur de ces lignes ne peut souhaiter qu'une grande lenteur à ce processus d'apocatastase.
Symétriquement en revanche, on peut considérer l'urgence d'une réflexion nouvelle de la part de ceux qui entendent s'opposer précisément aux forces de destruction.
On pourrait commencer par le sigle, assez ridicule, de LR, car qu'est-ce que ça veut dire "les républicains" ? S'agit-il d'admirer béatement les constitutions successivement calamiteuses, en tout cas boiteuses, y compris l'actuelle, qui se sont succédé depuis la victoire des jacobins en 1792 ? Alors cela ne représente pas la droite, cependant que l'électorat, lui, attend, de la part des gens qui se veulent, au fond, conservateurs, mais il paraît que le mot fait trembler, qu'on dira antimarxistes et antitechnocrates, puisque le terme libéral fait encore plus peur, en économie, héritiers d'une civilisation nationale et occidentale, qu'ils appliquent enfin leur programme.
On peut, certes, appeler centre droit l'expression, peut-être plus mesurée, peut-être plus raisonnable, peut-être plus prudente, de cette ligne politique. On peut ne pas considérer comme plus efficace la cocarde noire que la cocarde blanche. Mais à une condition : celle de comprendre que les exclusives au sein de la droite ne servent qu'à alimenter la survie délétère de la vieille gauche pourrie, qui se nourrit de ces hypocrites condamnations morales.
Tout le monde sait très bien, par exemple, à quoi sert le sempiternel chantage : vous devez perdre les élections pour ne pas perdre votre âme, vous ne devez pas accepter les voix qui sentent le poisson, etc. Appliquer de tels mots d'ordre, venus du camp adverse, c'est précisément trahir, c'est piétiner l'idée dont on se réclame, c'est annoncer d'emblée que l'on fait profession de mentir.
Une telle attitude s'est affirmée en théorie en 1985, quand Balladur, Chirac et consorts se sont chargés d'inventer la cohabitation. Elle s'est figée en 1988 autour de la provocation montée de toutes pièces à Carpentras. Son plus clair résultat aura été de permettre une meilleure utilisation, par la gauche, des éléments les plus naïfs se voulant les plus purs, à qui l'on a fait croire qu'ils pouvaient vaincre seuls. Cette niaiserie-là, elle aussi, n'a que trop duré.
Mitterrand en a été le maître. Avant sa victoire électorale de 1981, il l'expliquait sans fard : la France étant majoritairement à droite, la gauche ne peut accéder au pouvoir qu'en divisant ses adversaires. Lui-même au contraire n'a jamais refusé une seule voix venant du parti communiste. Cette réserve halieutique d'un genre un peu spécial étant épuisée, les grands habiles du centre gauche ont déplacé leurs zones de pêches vers les territoires de l'immigration, de l'antifascisme vers l'antiracisme. L'imposture n'a fait que changer de déguisement.
La présidente de la région Ile-de-France a récemment souligné la situation explosive des banlieues[1] insistant sur la gravité du problème. "La dernière fois que j'ai rencontré Emmanuel Macron, déclare-t-elle, je lui ai dit qu'il existait une crise des banlieues masquée par celle des gilets jaunes. La situation est explosive. 80 lycées ont été attaqués en décembre. Ces attaques étaient perpétrées par des bandes cagoulées, organisées et extrêmement violentes. Elles visaient à mettre le feu aux poubelles, aux voitures, aux lycées… Des enseignants ont été aspergés d'essence. J'ai vécu cela comme un signal d'alerte. Pour la première fois, un mouvement dirigé contre l'institution scolaire n'avait aucune revendication politique. Le seul objectif était la destruction et le chaos."
Or, jamais les sympathies du peuple français pour la gauche n'ont été aussi basses : 24 % toutes tendances confondues dans les plus récents sondages. Mais toutes les pseudo solutions avancées actuellement s'inspirent de vieux rogatons d'inspiration socialiste.
Outre la fadeur des propositions concrètes, habituelles à une classe politique, qui persiste à croire aux subventions et à l'école étatique monopoliste, il est clair qu'il faut changer de paradigme et sortir de l'ambiguïté. La fin des exclusives à droite en constitue le préalable.
JG Malliarakis
Apostilles
[1] cf. son entretien dans Le Figaro "La situation des banlieues est explosive !".
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Le centre-droit? toutes ces appellations me font rire. Revoir "les Modérés -le drame du présent" d'Abel Bonnard qui n'a pas pris une ride! certes l'écriture classique, académique, sera indéchiffrable à la génération "texto"... dommage.
Rédigé par : Tonton Cristobal | mardi 12 mar 2019 à 00:27
Les cadres dirigeants de ce qu'on appelle la Droite et le Centre font tous dans leur pantalon face au "diktat moral" imposé par la Gauche. Alain de Benoist dans sa préface à "Vu de droite" l'écrivait déjà en ...1977 ! Il n'aurait pas besoin d'en rédiger une autre pour une nouvelle édition, mais seulement de modifier la date.
Il n'y a donc aucune véritable opposition possible avec eux rejoint désormais par Nicolas Dupont-Aignan (cf "affaire" Emmanuelle Gave).
Quant à l'Abjecte et à la crevette rose, rien à espérer - c'est le moins qu'on puisse dire - de ce côté-là.
Je ne sais pas si les Hongrois sont conscients de la chance qu'ils ont d'avoir un Viktor Orban, issu pourtant d'une droite tout à fait classique et non "extrême". Je pense quand même que si étant donnée sa popularité.
Nous n'en demanderions pas plus.
Rédigé par : RR | mardi 12 mar 2019 à 00:49
Décidément RR, tu continues à tirer sur ton "camp" !
L'amertume des temps passés (déjà lointains) ne tracent pas l'avenir.
Au fait, pourrais-tu expliquer l'origine de tes surnoms préférés, abjecte et crevette rose.
Cela clarifierait le débat.
Rédigé par : charles | mardi 12 mar 2019 à 16:48
Encore une fote d'ortograf : Ripoux-Bliquins!
Rédigé par : minvielle | mardi 12 mar 2019 à 18:21
souvenez-vous du candidat Sarkozy: à droite toute et une fois élu: ministres de gauche!
Je crois que les Français n'ont pas encore digéré et il faudra un miracle pour qu'on les ramène dans l'isoloir!!!
Mais ne vaudrait-il pas mieux en finir avec cette triste répoublique et profiter des gilets jaunes, peuple de droite pour revenir à la monarchie: Marion Sigaud fait un travail remarquable avec ses vidéos d'histoire sur Youtube.
Rédigé par : Colette B. | mardi 12 mar 2019 à 18:44
Les partis eux mêmes ont ils un avenir avec cette Vème constitution qui a ravalé les députés au rang de godillots du président ?
Le 1er président avait accédé au pouvoir par un coup d'état, et l'actuel par un coup médiatique de l'oligarchie : le régime n'a pas besoin d'autre parti que le sien, dont il trie les membres puis les fait élire dans la foulée des présidentielles.
On a touché le fond d'emblée avec le parti gaulliste puis, après un long passage d'apparence de multipartisme, avec lrem pâle reproduction du parti gaulliste.
Donc nous sommes depuis 1958 dans une dictature qui ne dit pas son nom, alors nul besoin de partis. D'autant que le mode d'élection des députés a permis depuis Mitterrand de faire qu'un parti le important ait une quantité négligeable de députés. Ce serait différent avec un scrutin majoritaire à 1 seul tour ; tout a été pensé !
Avec quasiment la mise hors circuit du Sénat, il apparait que les dictateurs ont la vie belle, et leurs serviteurs (énarques, syndicats, "hauts" fonctionnaires, ... ) qui décident de tout à la place d'institutions démocratiques.
Mais cela a entraîné le pays vers l'abîme.
Nous connaissons les causes. Il reste à les changer. Le système des États et de l'échelon fédéral américains me semble une bonne base - sauf à interdire les soutiens financiers illimités. Ou la constitution suisse.
Nous en sommes au point où le scandale de l'existence d'un tel régime est visible, où trop de citoyens en souffrent, et où le pouvoir à choisi de recourir à la violence. Alors qu'une transition devrait être la réponse logique aux Gilets Jaunes ; et sera nécessaire pour apporter au pays des institutions démocratiques, le sortir de cette dictature.
Il me semble que l'appel à une Transition ferait un bon programme électoral pour un parti qui voudrait se donner des ailes ou sortir de son isolement. Seulement voilà : il faudrait abandonner l'idéologie qui les plombe quasiment tous.
Rédigé par : Dominique | mardi 12 mar 2019 à 20:30
@ charles
Pour le qualificatif d'abjecte (Marine Le Pen), c'est ici et je pense que c'est assez justifié: https://www.insolent.fr/2019/01/liberte-dexpression-et-droit-de-manifestation.html
Pour la crevette rose (Marion Maréchal-Le Pen), c'est plus humoristique qu'autre chose. Ce n'est pas méchant tout de même.
Je ne tire pas contre « mon camp » (quel camp ?). Si j’ai un passé militant plutôt agité, ça fait des lustres que je ne suis plus engagé en politique.
(j’attends toujours des arguments qui invalideraient mes propos)
Rédigé par : RR | mardi 12 mar 2019 à 21:06
@ Colette B.
Je ne connaissais jusqu’alors Marion Sigaut que de nom.
J’ai donc fait quelques rapides recherches et je sais désormais ce qu’il en est en ce qui la concerne.
Relativement récemment convertie à la « solution monarchique », elle a participé à une journée hommage à Charles Maurras au cours de laquelle elle a vanté l’empirisme organisateur – qui est en effet une très bonne démarche – du maître de l’Action Française qui consiste en résumé à étudier de près le passé puis le présent et en déduire ce qui est bon pour l’avenir. C’est une méthode scientifique qui fait penser à la démarche aristotélicienne pour laquelle ce sont les faits observés qui doivent dicter la doctrine et non l’inverse (c’était ce que ne cessait de dire notre regretté Guillaume). En tant que scientifique moi-même je ne peux qu’approuver, j’ai toujours raisonné ainsi (à l’inverse des utopistes qui veulent nous imposer par idéologie un « modèle de société » qui ne marche pas).
Via l’empirisme organisateur, Maurras en déduit la nécessité d’une monarchie traditionnelle décentralisée où le roi exercerait tous les pouvoirs politiques et le peuple pourrait alors pleinement se consacrer à ses domaines de compétence naturels qui sont ce qui relève notamment des affaires communales et de l’organisation professionnelle.
C’est de ce modèle dont à l’évidence se réclame Marion Sigaut et peut-être vous-même.
Le problème c’est que dans sa démarche, Maurras par idéalisation de la royauté a totalement ignoré l’évolution de la royauté française qui ne s’est pas arrêtée (comme semble le croire Marion Sigaut) en 1789 puisqu’elle a perduré encore quelques années après jusqu’en 1792 puis fut restaurée deux fois par la suite (Maurras ne considérait pas Louis-Philippe comme un usurpateur et l’Action Française a depuis ses débuts jusqu’à nos jours toujours soutenu les Orléans).
Ces périodes royales ne correspondent pas du tout au modèle maurrassien mais au contraire se rapprochent progressivement des monarchies contemporaines que nous connaissons chez nos voisins.
Bertrand Renouvin, un militant royaliste lui depuis son plus jeune âge, maurrassien dans sa jeunesse, après avoir étudié en profondeur la question a clairement démontré en réutilisant pour ce faire paradoxalement l’empirisme organisateur que la démonstration de Maurras était fausse du fait de sa non prise en compte de faits et de données essentiels.
Ainsi Tocqueville s’avère bien plus cohérent que Maurras qui se prétendant pragmatique fit preuve d’un dogmatisme évident (lire de Bertrand Renouvin « La République au Roi dormant », éditions Hachette).
Resté royaliste, Renouvin est logiquement partisan d’une « république couronnée » à l’image des monarchies européennes actuelles.
Honnêtement, en ce qui me concerne, contrairement à Bertrand Renouvin et même au patron de ce blog, je ne vois pas l’intérêt d’une telle « solution ». Nos voisins espagnols ou anglais ont exactement les mêmes problèmes que nous et ne se portent pas mieux que nous.
Ce qui est certain en tout cas, c’est que le « modèle » prôné par les « tradis » est une pure utopie qui ne pourra jamais voir le jour.
Rédigé par : RR | mercredi 13 mar 2019 à 02:48
@ RR
Par curiosité, j'ai pris le Robert pour y voir la définition d'abjecte : "digne du plus grand mépris, qui inspire une violente répulsion".
Dans les 2 cas, cela ne s'applique pas à MLP.
Sauf, peut-être, mais vous ne le regrettez visiblement pas, concernant la méthode d'exclusion de son géniteur et mentor.
Au fond, c'est une droitière somme toute assez classique, droitière mais combative ce qui nous change des autres, toujours à la soupe.
Et à ce stade, personne pour la remplacer.
Alors que faire ...
Les outrances ne servent qu'à discréditer son auteur.
Rédigé par : Charles | mercredi 13 mar 2019 à 19:15
@ charles
Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise.
Relisez plus attentivement ma réponse à Meurin Jean-Pierre ici:
https://www.insolent.fr/2019/01/liberte-dexpression-et-droit-de-manifestation.html
Et par la même occasion écoutez ça:
https://rmc.bfmtv.com/mediaplayer/video/le-grand-oral-de-sophie-montel-deputee-europeenne-et-ancienne-cadre-du-fn-0803-1145217.html
Vous écrivez:
"Au fond, c'est une droitière somme toute assez classique, droitière mais combative ce qui nous change des autres, toujours à la soupe."
"droitière"
Il faudrait être plus précis.
"Toujours à la soupe"
Elle l'est tout autant comme au demeurant l'était (et même l'est toujours) son père et l'est sa nièce.
Ce sont tous des gens sans conviction qui vivent en parasite de la politique.
"Et à ce stade, personne pour la remplacer."
Je dirai plutôt qu'il n'y a personne tout court.
Et le fondateur de cette pitoyable "dynastie" n'y est pas pour rien, il a toujours tout fait pour empêcher toute personne de talent d'émerger par peur d'être supplanté (sa fille agit de même).
Encore heureux que cette fripouille n'ait fort heureusement jamais eu aucune emprise sur dirons-nous les "théoriciens" de la vraie alternative au Système tels Alain de Benoist, Guillaume Faye, Jean-Gilles Malliarakis...
Rédigé par : RR | jeudi 14 mar 2019 à 14:58