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Depuis maintenant quatre mois, le pouvoir jupitérien, tous ministres confondus, n'est pas parvenu à déjouer la montée des violences anarchiques inadmissibles développées à la faveur des manifestations des gilets jaunes.
La première s'analyse à l'évidence en termes d'incompétence et de légèreté. Les deux ne se combinent pas toujours. Mais elles se conjuguent brillamment chez l'actuel ministre de l'Intérieur Christophe Castaner. Ses talents existent, comme souvent chez les politiciens méridionaux hâbleurs et roublards. Mais cela ne suffit pas plus aux métiers du maintien de l'ordre qu'à ceux de l'industrie lourde. Parler de dysfonctionnements paraît, une fois de plus, bien indulgent pour les hommes de l'État.
À un tel niveau l'erreur de distribution des rôles relève, au-delà même du Premier ministre, supposé seulement proposer la composition de son gouvernement, mais au chef de l'État qui en nomme les membres, et auquel on ne peut en imposer aucun. Ceci fonctionne même dans les périodes dites de cohabitation[1].
Une caricature impitoyable illustrait ce 19 mars, l'article de Jean-Dominique Merchet dans L'Opinion[2]. On hésite à la paraphraser.
Député de droite de la bonne ville de Cahors Aurélien Pradié rappelait au président, ce 19 mars, son exclamation du 25 juillet dernier "Ce n’est pas la République des fusibles ! Le responsable c’est moi !".
Par surcroît, il existe incontestablement une inhibition politique. Notre précédente chronique évoquait le complexe de Malik Oussékine. Freud définissait l'hystérique comme un malade souffrant de réminiscence. Celle-ci paralyse depuis 30 ans les pouvoirs publics. Thibault de Montbrial va plus loin, qui souligne à juste titre : "On paye deux mois de critiques sur la violence des policiers". Deux mois seulement, cher Thierry de Montbrial ? N'oublions pas, dans ce registre, le rôle, délétère et destructeur en toutes circonstances, du très chiraquien Défenseur des droits[3] Jacques Toubon.
Or, à la suite des critiques à l'encontre de l’emploi des LBD, les syndicats de police se plaignent à leur tour des nouvelles munitions, moins puissantes, livrées à la veille du 16 mars et ils déplorent surtout les "consignes inappropriées".
Face à la violence inouïe des agressions antipolicières, un officier ajoute même : "par prudence, on se retient par rapport à ce que le Droit nous autoriserait à faire, face à des émeutiers".
Nul ne doit minimiser enfin, dans ce processus paralysant, le rôle de la magistrature syndiquée. Que Mme Belloubet ait été épargnée jusqu'ici par les médias relève d'une indulgence inexplicable.
Répétons-nous : le mot dysfonctionnement paraît bien faible.
JG Malliarakis
Apostilles
[1] Il fallut une longue négociation pour faire accepter à François Mitterrand la nomination de Charles Pasqua en 1986 lors de la constitution du gouvernement Balladur.
[2] article "Sécurité: les dessous d’un échec"
[3] Invention de la réforme constitutionnelle de 2008, sous la présidence Sarkozy.
La police a une attitude ultra-agressive envers des gens pacifiques; ça ne peut que susciter de la haine chez certains qui n'en avaient pas au départ (nous en avons les preuves avec les scènes au départ du mouvement de fraternisation) et personne n'a à y gagner.
J'ai déjà donné des liens sur des témoignages de CRS écœurés par cet état de fait; qu'ils soient peut-être de gauche tendance CGT n'y change rien. Je me sens en ce qui me concerne beaucoup plus proche de tels policiers - et disons-le même très proche - qui sont l'honneur de leur profession que d'autres qui en sont la honte quand bien même ces derniers seraient-ils le cas échéant sympathisants de formations de droite ou dîtes d'extrême-droite.
Le mouvent des Gilets jaunes va être de plus en plus récupéré et contrôlé par l'extrême-gauche. C'est une évidence et je trouve ça normal dans le sens où c'est mérité. Ça ne signifie pas de ma part une quelconque satisfaction, j'analyse simplement les faits et j'en déduis les conclusions logiques. L'extrême-gauche et la France Insoumise sont les seuls à dénoncer cette situation intolérable dans une démocratie, il ne faut dès lors pas s'étonner qu'ils en récoltent les bénéfices (je pense que ça aura des incidences aux prochaines élections européennes).
Rédigé par : RR | mercredi 20 mar 2019 à 00:22
https://www.lesalonbeige.fr/les-gendarmes-refusent-detre-les-boucs-emissaires-et-accusent/
Une partie de l'explication
Rédigé par : Dominique | jeudi 21 mar 2019 à 16:15