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En posant, dans sa lettre aux Français du mois de janvier, la double question : d'une part, "Comment pourrait-on rendre notre fiscalité plus juste et plus efficace ?" ; et d'autre part "Quels impôts faut-il à vos yeux baisser en priorité ?", le président de la république a bien évidemment ouvert une boîte de Pandore.
Aussitôt, les esprits faux n'ont pas manqué de s'engouffrer dans ce débat piégé. Plus grave encore, sous prétexte de faire intervenir ses ministres dans le grand débat, on les a laissés s'exprimer de manière contradictoire, au mépris du principe essentiel au fonctionnement d'une démocratie parlementaire : la solidarité gouvernementale.
De toute évidence la véritable urgence se situe dans la deuxième partie de la phrase interrogative.
Quelle que soit la manière de définir, et de calculer, la part de la richesse nationale absorbée par les prélèvements obligatoires, la France bat tous les records.
Cela se révèle plus grave encore, d'ailleurs, si, de façon plus pertinente, on se base sur les dépenses publiques, incluant la loi de financement de la sécurité sociale.
Quand on parle ainsi de 48,4 % de prélèvements, on écarte les déficits. Or ceux-ci produisent une dette de plus en plus lourde. Qu'une telle évolution puisse être jugée totalement contraire aux engagements monétaires européens, les souverainistes prétendent s'en moquer. Mais, dans le contexte de l'euro ou dans celui du franc, ces règles approximativement définies correspondent, en partie, à des considérations de bon sens.
On parle en effet de 3 % de déficit de l'État, rapporté à un produit national qui n'appartient pas à l'État. Le gouvernement de Paris, à plusieurs reprises, depuis le traité de Maastricht, a théoriquement promis de ne pas dépasser 60 % d'endettement. Mais non seulement, dans ses calculs officiels, la France est à 100 %, mais encore ceci ne comprend pas les obligations résultant des systèmes de retraites, évacuant aussi une partie du passif de grandes entreprises publiques comme la SNCF, etc.
Autrement dit, la double question qui se pose aujourd’hui est comment, à la fois,
1° diminuer cet endettement, ce que monsieur de la Palice lui-même supposerait de ne pas l'augmenter par des déficits,
2° et, en même temps de diminuer aussi les taux d'imposition, de ne pas créer d'impôts nouveaux, de ne pas alourdir ceux qui existent, etc.
Cela implique donc de programmer à la baisse la masse globale des recettes : tout ceci suppose, sans doute, de baisser la fiscalité un peu plus lentement, sans doute, que la diminution des dépenses mais de diminuer les deux.
Ne doutons pas de la difficulté d'un tel exercice. Ce programme, manifestement dépasse les moyens intellectuels des cadors de Bercy, et n'entre même pas dans leur imaginaire. Bien plus encore sa définition comme son application suppose un courage auquel nos dirigeants politiques ne nous ont pas habitués.
Or, la procédure du grand débat tourne absolument le dos à cette recherche de solutions : à ce jour on évalue à environ 1 000 000 le nombre des suggestions qui auront été rassemblées entre le 15 janvier et le 15 mars, et seront dépouillées au plus tôt courant avril.
Sans préjuger du contenu détaillé de cet océan d'idées, les unes justes, les autres farfelues, on peut prévoir bien évidemment que les propositions dépensières, les revendications, les attentes se révéleront les plus nombreuses que les désirs d'économies.
Parallèlement l'incident Jacqueline Gouraud proposant de faire payer un impôt sur le revenu, fût-il minime, à l'ensemble des citoyens, vieille idée, raisonnable dans son principe, mais toujours mal définie a déchaîné les sentiments et les raisonnements les plus absurdes.
Cette idée pouvait au départ être tenue pour louable. En effet, à ce jour, la moitié des ménages résidant sur le sol français se croient légitimement dispensés des impôts réservés aux riches. Et, de ce fait la majorité des électeurs ne se rendent même pas compte de ce qu'ils subissent une fiscalité indirecte et des cotisations monopolistiques extrêmement lourdes.
Mais dans le contexte, on a réussi à transformer une suggestion raisonnable en nouvelle folie fiscaliste, au nom d'une prétendue justice. Ainsi va la dérive de la conscience sociale française.
JG Malliarakis
Oui à l’impôt pour tous
Lire.
https://bvoltaire.us6.list-manage.com/track/click?u=51e3861403b406b07f6c5091a&id=5f109d50d1&e=46b9ebd9a9
Petite réponse
Excellent principe... Mais à quel taux ?
Rédigé par : Gizardin | mardi 26 fév 2019 à 10:12
Dans un pays endetté au delà du raisonnable, comment peut-on envisager de baisser les impôts avant de baisser les dépenses. Comment Macron a t-il pu promettre de supprimer la taxe d'habitation sans indiquer comment cette suppression serait financée ?
Lorsqu'il demande "quels impôts faudrait-il baisser en priorité", compte t-il le financer par la dette ?
Quelle légèreté ! On nous prend vraiment pour des imbéciles.
Petite réponse
Si: c'est possible en fixant pour principe, par exemple, qu'on diminue les dépenses deux fois plus vite que les impôts. Tout dépend de la volonté, et du courage, de restreindre le périmètre de l'État. Je chercherai à donner des exemples dans d'autres chroniques. C'est la logique que je préconise dans mon livre "Pour une libération fiscale".
Rédigé par : Saint Surge | mardi 26 fév 2019 à 17:12
En réduisant la voilure des actions politiques de l'État qui ne sont pas régaliennes - et en en supprimant - on abaisserait vite budget des dépenses au niveau de celui des recettes.
Lire le Budget pour réaliser que les dépenses regaliennes sont portions congrues par rapport aux ministères de " l'égalité des chances, de l'égalité homme femme, de la cohésion des territoires ( immigrants en fait ), de la ville ( idem ), de l'éducation etc. " ; et ajouter les déficits abyssaux permanents de la Sncf, etc.
Au final : 350 Milliards de dépenses pour 250 de recettes soit un déficit de 100 MDS d'euros ( 700 MDS de FFR ) !
Ce qui donne un déficit de 100/250 = 40 POUR 100 des recettes. Hors déficit du " social " dont le budget des dépenses est de 700 MDS soit le budget militaire ... des USA !
40 / 100 des recettes manquent et non 3 / 100 du PIB, cette mesure constituant une escroquerie intellectuelle.
Les gauchistes et énarques qui nous imposent leurs politiques mondialistes ne parlent jamais des coûts ... Nous devons chercher ces chiffres dans le portail internet de Bercy.
Rédigé par : Dominique | mardi 26 fév 2019 à 20:36
C'est là qu'on voit que le mouvement des Gilets jaunes est profondément pro-gouvernemental. Tout en étant persuadé d'être radicalement à l'opposé. En conséquence de quoi, cela crée une collision cognitive insupportable qui se résout en violence à l'égard des tiers.
Le cadre de pensée de tout le monde exclut dès le départ la baisse massive de la dépense publique : "élites", "sans-dents" qui se vantent de sentir mauvais, tout le monde.
En revanche, tout le monde parle de justice sociale, fiscale et je ne sais quoi encore, mais de telles expressions devraient être exclues, car totalement subjectives. Chacun y met ce qu'il veut, et en général : plus d'argent pour moi, et moins pour les autres.
J'ignore totalement si la force de l'Etat profond permet de baisser la dépense publique de façon significative. Il est possible que seule la menace du défaut, l'intervention du FMI, le non-paiement du traitement des fonctionnaires, les coupures d'électricité plusieurs heures par jour, la fermeture des écoles trois jours sur sept, entraînent enfin l'acceptation de cette mesure.
Rédigé par : Robert Marchenoir | mardi 26 fév 2019 à 21:30
La TVA me semble une solution possible.
En revanche la CSG création socialiste est un impôt (calculé sur l'imposable !) qui entretient les parasites.
Il faut une baisse drastique des dépenses de l'Etat qui est omniprésent dans tous les secteurs et lui-même de fait parasitaire.
Il faut réduire fortement le nombre de fonctionnaires y compris dans les forces de sécurité (une répression impitoyable de toute délinquance par une justice digne de ce nom le permettrait).
Rédigé par : RR | mardi 26 fév 2019 à 22:44
@ Gizardin | mardi 26 fév 2019 à 10:12
Tiens donc... Vous réclamez l'impôt sur le revenu pour tous, ce qui se défend en soi. Je m'élève depuis longtemps contre le fait que la moitié des Français ne le paient pas, pourcentage qui s'est encore aggravé dernièrement.
Il n'y a pas mieux pour diviser un pays : dressez donc la moitié des Français qui ne payent pas l'impôt le plus symbolique contre la moitié de ceux qui le payent, et attendez que les uns comme les autres se tournent vers l'Etat tout-puissant pour qu'il arbitre en leur faveur. Ce qui augmentera encore la puissance de l'Etat.
Sauf que... ce n'est vraiment pas le moment. C'est il y a longtemps qu'il fallait le faire. Outre que c'est impossible politiquement à l'heure actuelle (nous aurions les Gilets jaunes puissance 10), maintenant il faut baisser tous les impôts. Systématiquement. Ainsi que la dépense publique, bien sûr. L'heure du jeu de bonneteau fiscal est largement passée.
Maintenant, je remarque aussi que vous réclamez, à l'instar de nombreux gauchistes et gilétistes, l'importation d'une des rares mesures fiscales scélérates, communistes, existant aux Etats-Unis : l'imposition des nationaux résidents fiscaux à l'étranger (qui n'existe pas exactement sous cette forme, d'ailleurs, mais ne rentrons pas dans les détails).
Sans l'accompagner (bien sûr) de la réduction drastique de tous les impôts qui s'ensuivrait, si vous revendiquiez aussi l'importation du reste de la fiscalité américaine.
Et vous allez même jusqu'à préciser, dans votre article de Boulevard Voltaire, qu'il s'agirait de punir les retraités français qui s'exilent au Portugal ou ailleurs pour bénéficier d'une (brève) exemption fiscale accordée par le pays.
Vous présentez à cet effet cet argument fallacieux et scélérat : "Ainsi, parmi d’autres encore plus fortunés, les retraités qui coulent des jours heureux dans des paradis proches comme le Portugal, après avoir bénéficié durant leur vie active des moyens et services publics hexagonaux, participeraient à la solidarité nationale autant qu’à la santé économique ibère…"
Il semble vous échapper que les retraités en question ont surabondamment financé, par leurs impôts, taxes et cotisations en tout genre, ces fameux "moyens et services publics hexagonaux" lorsqu'ils résidaient en France. Maintenant, ils utilisent les services publics portugais (ou patagons). A l'aimable invitation de l'Etat portugais, qui y voit son avantage et qui semble nettement plus frugal que l'Etat français.
Mais ça ne vous suffit pas, à vous et aux tenants de cette mesure proprement soviétique : vous voudriez qu'ils continuent à payer pour des "services" (il faut le dire vite...) qu'ils n'utilisent plus.
En pratique, cette mesure consisterait à emprisonner les Français en France, et à leur interdire d'émigrer. Merci de nous expliquer en quoi ce serait différent de l'URSS de la grande époque.
Mais surtout, je remarque que vous êtes "pilote de chasse retraité". Autrement dit, vous avez été fonctionnaire toute votre vie, vous avez bénéficié d'une retraite scandaleusement précoce et avantageuse même pour un fonctionnaire, et maintenant, vous jouissez d'une oisiveté largement financée par... le contribuable français.
Puisque les retraites des fonctionnaires, en plus d'être beaucoup plus avantageuses que celles du privé (âge, montant...) présentent cette particularité de n'être que partiellement assurées par les cotisations des fonctionnaires en activité.
Vos revendications nous fournissent là un magnifique exemple de la "justice sociale et fiscale" à la française, qui n'est autre que le socialisme, et qui est en réalité la lutte de tous contre tous par l'intermédiaire de l'Etat, auquel chacun réclame de voler à son voisin pour lui donner à lui. Sous des prétextes plus vertueux et plus altruistes les uns que les autres.
Rédigé par : Robert Marchenoir | mercredi 27 fév 2019 à 13:45
https://www.economie.gouv.fr/igpde-seminaires-conferences/quelle-strategie-pour-depenses-publiques-4-decembre-2018
Le total des dépenses dites publiques selon l'énarchie est de 1.250 milliards : dépenses de l'État, des collectivités locales, et sociales depuis le coup d'état sur le système social. On voit bien qu'on se trouve dans un système post communiste.
Dans ce total gigantesque puisqu'il capte 55 / 100 de la richesse produite (PIB) il y a de l'ordre de 350 MDS pour l'État, une moitié en plus pour les communes, départements et régions, et le reste pour le système social.
Il faut chercher longtemps pour trouver des chiffres détaillés, on comprend néanmoins vite en regardant ll'ensemble- et les questions innombrables que se posent ces defenseurs du système, qu'une réduction de dépenses ne se fera sans retirer aux polticiens, énarques, et fonctionnaires leurs fromages :
En clair tout ou presque et sauf bien sûr les fonctions régalienne, devra être privatisé.
D'ailleurs la part de ces fonctions régaliennes est infime dans les 1.250 MDS est congrue et sert de plus de variable d'ajustement ( inutile financièrement ).
Le contribuable y trouvera son compte puisqu'il n'aura plus à payer près de 100 MDS pour l'enseignement et la recherche. Et le citoyen aussi puisqu'il payera pour ses enseignements (celui qui utilise les écoles, lycees et universités) et il verra le prix de ses achats baisser : la TVA représentant 200 MDS soit la presque totalité de la fiscalité des recettes de l'État !
Il en sera de même pour les dépenses dites territoriales et les taxes foncières : taxes d'habitations, et les innombrables taxes sur l'eau et l'energie s'écrouleront.
Quant au social nous savons que seul un système privatisé rend satisfaction tant pour la qualité des soins que pour leurs prix. Actuellement le salarié et l'entrepreneur paient aux "caisses" presque l'équivalent du salaire versé ! Sans compter les "mutuelles complémentaires" devenues indispensables au fur et à mesure des déremboursements. (Il en est à peu près de même pour les indépendants lorsqu'ils ont les moyens de cotiser à des complémentaires pour avoir une retraite décente. )
La solution est donc politique : passer d'une société post communiste à une société de liberté. Cela ne fera pas d'un coup de baguette ...
Mais d'ores et déjà des économies énormes peuvent être réalisées en faisant des "coups" de privatisation sur les entreprises en faillite permanente comme la SNCF et autres puits sans fonds.
En supprimant les plus de 30 MDS de subventions aux associations. Enfin par choix politique en supprimant l'aide à l'immigration : au moins de 30 MDS en additionnant les différents budgets, rien que ceux de l'État.
Notons que la privatisation de l'enseignement, du logement, et de la santé supprimeront les pompes à immigration.
Cela nécessitera un gouvernement et des assemblées qui soient compétentes, et ne légifèrent plus à propos de la fessée aux enfant ; là aussi il faudra redonner de la liberté.
Ainsi que de vrais experts dans tous les domaines économiques.
J'ai écrit au futur pour être optimiste. Futur rapproché ou lointain ? Révolution ou évolution ?
L'autre alternative est de garder ce système post communiste, avec le risque de devenir rapidement une population multinationale et multicultuelle et un parc international de musées, de vignobles et de loisirs, ... vendus à des investisseurs étrangers comme cela se pratique déjà.
Rédigé par : Dominique | mercredi 27 fév 2019 à 20:12