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L'assurance chômage subit en ce moment à la fois une crise structurelle de financement et, par contrecoup, un problème difficilement soluble de divergences entre ceux qu'on appelle partenaires sociaux. Dans ce contexte, l'étatisme rampant de l'administration prétend, comme toujours, s'en mêler.
En vérité, cette situation devrait, d'abord, mettre en perspective l’essoufflement et la désuétude de ce que l’on continue à encenser comme le modèle social français.
Rappelons d'abord que l'Unedic, lieu institutionnel de gestion parisienne de l'ensemble du dispositif de l'indemnisation des pertes d'emploi fonctionne depuis plus de 60 ans sur la base d'une fiction juridique. Son statut l'assimile à une Association loi de 1901. Lorsqu'il fut imaginé, à l'automne 1958, le gouvernement reflétait, sous la présidence du général De Gaulle, la dernière coalition de la quatrième république, allant du Centre national des indépendants aux vieux socialistes de la SFIO, en passant par les démocrates chrétiens du MRP. Ce ne fut que quelques semaines plus tard que fut constitué, autour de Michel Debré, le premier gouvernement du nouveau régime.
Le contexte des réformes, appuyées durant cette période par une sorte d’unanimité nationale, peut nous paraître euphorique. En particulier, le pourcentage des travailleurs salariés privés d'emploi, et par conséquent le nombre des chômeurs à indemniser demeuraient extrêmement modestes.
Dix ans plus tard, on entendait encore les dirigeants et autres planificateurs d'État prophétiser doctement qu'un taux de chômage supérieur à 3 % provoquerait une explosion sociale.
Dans la pratique, pourtant, depuis un demi-siècle, ce taux s'est multiplié par 3 ou 4. Les statistiques officielles le situent à plus de 8 % de la population active. Cette évaluation, en fait très optimiste, laisse de côté, par exemple, le phénomène de la précarité, particulièrement sensible et douloureuse aux marges d'une fonction publique dont le statut protecteur dissuade la titularisation.
Or, dans la même période, aucun des mouvements sociaux ne s'est développé à partir d'une quelconque révolte des demandeurs d'emploi. Aucune explosion ne s'est vraiment produite sur ce thème, ni en 1968, ni en 1995, etc. malgré les sujets de mécontentement lancinants provoqués par le chômage en lui-même, par les fermetures d'usines qui n'ont jamais suscité que des crises ponctuelles et locales, et surtout par les errements de l'intervention étatique.
On peut donc se demander si le mécanisme d'indemnisation très coûteux mis en place, s'il a effectivement fonctionné, peut-être, comme amortisseur des débordements sociaux, n'a pas surtout constitué l'une des causes de l'élévation du nombre des chômeurs.
Toujours utile pour comprendre la nocivité du modèle français, l'observation de son imitation caricaturale dans la société grecque, à la grande époque du PASOK d'Andréas Papandréou, nous en donne une clef d'explication paradoxale. Jusqu'aux années 1990 le chômage n'existait pas dans cet aimable pays et c’est lorsqu'on y a imaginé de copier l'Unedic à la française qu'il est apparu statistiquement et concrètement, ceci bien avant les mesures technocratiques supposées remédier à la crise qui l'ont multiplié par 2 depuis 10 ans.
Tout en prétendant, et peut-être même en désirant sincèrement aider les chômeurs, la gestion semi étatique du système ne fait, en définitive, que subventionner le chômage en lui-même. Nous verrons bientôt comment le passage de ce pilotage hybride qu'on appelle paritarisme, à une intervention gouvernementale plus pesante ne fait et ne fera qu’aggraver le mal.
JG Malliarakis
Il serait plus normal que le salarié puisse librement se choisir une assurance chômage privée aux conditions fixées et acceptées par les deux parties lors de l'adhésion (comme pour n'importe quelle assurance) SANS INTERVENTION DE L'ETAT. Idem pour les mutuelles (qui se voient obligées d'augmenter les cotisations de leurs adhérents pour des remboursements qui diminuent chaque année en raison des prélèvements de l'Etat dans leurs caisses destinés à financer les prestations entièrement remboursées elles, dont bénéficient tout ce que le pays compte de parasites).
Nous vivons dans un système social communiste, le fameux modèle social français que le monde entier nous envie ...sans toutefois bien évidemment l'adopter.
Il faut lire et diffuser Pour une libération fiscale (éditions du Trident, à commander sur ce site)
Rédigé par : RR | vendredi 22 fév 2019 à 18:51
Je pense également que le système ne pousse pas une partie des sans emplois à rechercher activement un nouvel emploi.
Mais l'essentiel des chômeurs ont vu leur entreprise détruite par les charges sociales qui doublent le coût du travail. D'ou l'expatriation d'usines en Chine. N'oublions pas non plus que les nationalisations ont détruit nombre de très grandes entreprises industrielles. La dénationalisation a été aussi un cataclysme Giscard ayant placé ses copains pas forcément compétents : les USA en ont largement profité à cette occasion.
Les dirigeants de société et les non salariés ne béneficient pas des assedic. Ils peuvent librement contracter une assurance leur garantissant une période de non emploi. La prime est fonction de la garantie et de la durée. C'est une bonne solution pour le dirigeant (de PME) qui n'a pas de parachute doré.
A propos des mutuelles, le bercy-tyran vient de relever de 10 à 20 pour cent la Taxe sur les Mutuelles ! Ce qui est du vol.
Elles se livrent à une concurrence commerciale effrénée pour prendre les parts de marché. D'où des frais commerciaux de également 20 pour cent ! Et elles ne fournissent pas d'iinformations lisibles pour les futurs adhérents car exprimées en pourcentage des remboursements de la Sécu !
Si on ajoute à cela qu'elles interviennent en aveugle derrière la Sécu ou le RSI elles sont bien INCAPABLES de mesurer leurs risques, comme un assureur le ferait. Ces "mutuelles" (qui peuvent être des mutualistes ou des sociétés) ne sont donc pas de véritables assureurs complémentaires.
Tout ceci explique le coût élevé, que le salarié ne voit qu'en partie puisque l'employeur est contraint d'y mettre généreusement son obole puisqu'en France ... la santé n'a pas de prix c'est bien connu.
Rédigé par : Dominique | vendredi 22 fév 2019 à 23:22
Je précise qu'évidemment je n'assimile pas tous les sans-emplois à des parasites. La plupart d'entre eux sont en effet des victimes du Système et auxquels il est normal de prêter assistance dans ces moments difficiles, ce que la droite conservatrice refuse d'admettre.
Seule une minorité exploite la situation.
Enfin, il est évident que la politique migratoire menée par "nos" gouvernants n'arrange rien.
Rédigé par : RR | samedi 23 fév 2019 à 15:33
Delavier vient de sortir une vidéo qui parle de tout ça:
https://www.youtube.com/watch?v=ziEj1wNhq3Y
Rédigé par : RR | samedi 23 fév 2019 à 16:46