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Au moment où ces réflexions sont couchées sur le papier, les choses évoluent très vite. À balles réelles. De jour en jour l'affrontement des chemises rouges de Maduro, et des opposants, se précise et se durcit. À chaque instant les choses peuvent basculer dans un scénario sanglant.
Deux peuples s'affrontent. Le régime a distribué pendant 20 ans une manne pétrolière. Cette source n'existe plus. Elle a été dilapidée. Elle a servi à enrichir grassement la petite coterie de ceux qu'on appelle à Caracas les bolibourgeois, les profiteurs de la pseudo-révolution bolivarienne, ce prétendu socialisme du XXIe siècle. Mais elle avait été aussi utilisée pour satisfaire, pauvrement, ceux qu'un demi-siècle plus tôt, en Argentine, Évita Peron avait exaltés et enflammés sous le nom de descamisados.
À l'arrivée : désastre, mais entre la chute de Peron et la fin du péronisme, il s'est passé plus de 50 ans. Le mythe de Chavez n'a pas entièrement disparu dans les faubourgs misérables et affamés de Caracas et 2 000 généraux ont été inventés par son successeur.
Cette armée est considérée par trop de bons esprits comme l'arbitre d'une situation, dont elle constitue au contraire l'une des composantes les plus ruineuses, scandaleuse, mafieuse. Qu'un seul d'entre eux, le général Yunez, ait manifesté le courage de dire la vérité devrait faire réfléchir ceux qui espèrent en un coup d'État militaire. Qu'ils se souviennent aussi de ce qui se passa, il y a 30 ans, dans la Roumanie communiste de Ceaucescu en 1989.
Maduro l'incapable, le danseur de salsa, doit certes dégager, mais il ne suffit pas de dire que 80 % de l'opinion n'en peut plus. Il faut trouver une porte de sortie.
Première considération. Elle vient d’un vieil ami, hélas disparu. Après avoir lui-même publié tant de livres sur les courageux combattants de la seconde guerre mondiale, ancien commando de chasse de la guerre d’Algérie, il nous a appris à nous détourner du raisonnement fallacieux des "soutiens" qui ne servent à rien, des gens qui se disent "pour", avec la peau des autres. Ne tombons jamais dans un tel travers. Sachons, en particulier, que les événements dépendent d'abord des hommes et que ceux-ci peuvent toujours déjouer les stratégies perverses élaborées en chambre.
Deuxième considération : du point de vue américain, qui ne recoupe le nôtre qu'en partie seulement, que vont faire concrètement les États-Unis ? Entre, d'une part, l'utilisation présidentielle de l'arme Twitter, qui passionne les médias et, d'autre part, leur pratique des sanctions commerciales, remontant à 60 ans contre La Havane, on se demande désormais comment les chefs tout-puissants du monde libre n'ont pas encore imaginé autre chose de plus efficace. Fidel Castro est mort dans son lit et si l'Union soviétique s'est effondrée c'est d'elle-même.
Peut-être gagnera-t-on à Washington à prendre à nouveau au sérieux le panaméricanisme, sachant par exemple que les gouvernements des pays voisins du Venezuela, comme la Colombie ou le Brésil apprécient plus concrètement la situation que les marchés financiers et les agences de presse. Une bonne quinzaine de pays latino-américains, les plus sérieux soit dit en passant, récusent désormais toute légitimité au dictateur Maduro. C'est peut-être là qu'il faut chercher des avis pertinents, des points d’appuis et des mots d’ordre, sans ressusciter l’argument anti-yankee qui a fait tant de mal.
Troisième point de vue, celui des pays qui précisément soufflent sur cette braise et soutiennent ce régime, la Chine, la Turquie, etc. – et la Russie. Cette dernière a engouffré, en pure perte des sommes considérables. Ses dirigeants savent qu'elles ne seront jamais remboursées. On parle de 17 milliards de dollars, partis en fumée. Ne croyons pas cette source inépuisable et les principaux responsables de l'acharnement pro chaviste savent, nonobstant leur peu de considération pour les procédures démocratiques, qu'ils devront en rendre compte un jour ou l'autre.
Enfin le point de vue européen. Il faut cesser de croire si lointaine l'Amérique latine. Elle alimente d'abord l'extrême gauche en fantasmes et en subsides. Elle constitue un prolongement culturel de l'Europe.
Il convient donc surtout dans les années qui viennent, et à cet égard le temps presse, d'accepter l'idée d'un vrai bloc stratégique et diplomatique du Vieux Continent. Cette situation s'y prête. Les occasions s'en multiplient ces derniers temps. Sachons les saisir.
JG Malliarakis
Je dois dire qu’il y a quelques décennies, j’étais moi aussi « fasciné » par l’Amérique latine. J’étais très favorable à une alliance entre l’Europe et les pays tiers – pour reprendre le terme d’Alain de Benoist (Orientations pour des années décisives) – pour faire face au double impérialisme américano-soviétique ; c’était ce que préconisait le Mouvement Nationaliste Révolutionnaire puis Troisième Voie tandis que le PFN et le Front National atlantistes nous taxaient bien souvent de prosoviétiques voire carrément d’agents soviétiques oubliant au passage notre anticommunisme aussi sincère que le leur !
L’Amérique latine dans cette alliance avait pour moi une place de choix notamment avec le modèle péroniste considéré comme une troisième voie réussie rejetant à la fois le capitalisme et le marxisme. Visiblement, et là je l’apprends (même si vous l’avez déjà mentionné dans Pour une libération fiscale), la réalité visiblement n’était pas à la hauteur de nos espérances. De ce point de vue pourriez-vous en quelques lignes à la lumière de tout ce que vous avez appris et analysé à ce propos faire un petit bilan en quelques phrases de ce régime même si ça doit me faire perdre mes dernières illusions.
Notons qu’à Nouvelle Résistance, en plein romantisme, Fidel Castro lui-même était devenu une référence et notre dernière commémoration de la Commune de Paris au Mur des Fédérés s’était faite sous un étendard du Che !
On le voit, tout ça n’a pas grand-chose à voir avec l’image véhiculée par les autoproclamés spécialistes de ce qu’ils appellent l’extrême-droite.
Rédigé par : RR | lundi 04 fév 2019 à 02:45
D'après mes pointages, c'est la grande majorité des pays d'Amérique centrale et du Sud qui ont reconnu Guaido comme le nouveau président du Venezuela (et ce, avant les pays européens qui en ont fait autant, au passage).
Ceux qui prétendent qu'il s'agit, une fois de plus, d'un coup de force américain, devront réviser leurs préjugés. A moins d'estimer que les Etats-Unis sont si puissants qu'ils sont capables de dicter leurs orientations à la plupart des pays d'Amérique latine...
Quant à ceux qui continuent à soutenir Maduro, la liste est éloquente : la Russie, la Chine, l'Iran, la Turquie, la Corée du Nord, Jean-Luc Mélenchon, et, en Grande-Bretagne, le marxiste enragé Jeremy Corbyn, chef, hélas ! de l'opposition.
En d'autres termes : choisis ton camp, camarade. Le camp de la liberté, qui comprend les Etats-Unis et les pays européens, ou... les autres.
Au passage, Guaido ne s'est pas auto-proclamé président par intérim. C'est l'assemblée législative de son pays qui l'a investi de cette responsabilité. Au motif que la dernière élection de Maduro est illégale.
C'est donc, sur le plan juridique, un conflit d'interprétation constitutionnelle entre deux branches du gouvernement.
Sur le plan politique, c'est évidemment une chance inespérée, pour le peuple du Venezuela, de mettre fin à ses souffrances abominables, et ce, dans des conditions relativement pacifiques. Si tout se passe bien.
Rédigé par : Robert Marchenoir | mercredi 06 fév 2019 à 00:23
D'après mes pointages, c'est l'écrasante majorité des pays d'Amérique centrale et du Sud qui ont reconnu Guaido comme le nouveau président du Venezuela (et ce, avant les pays européens qui en ont fait autant, au passage).
Ceux qui prétendent qu'il s'agit, une fois de plus, d'un coup de force américain, devront réviser leurs préjugés. A moins d'estimer que les Etats-Unis sont si puissants qu'ils sont capables de dicter leurs orientations à la plupart des pays d'Amérique latine...
Quant à ceux qui continuent à soutenir Maduro, la liste est éloquente : la Russie, la Chine, l'Iran, la Turquie, la Corée du Nord, Jean-Luc Mélenchon, l'agent de Moscou et "député de la Nation" Nicolas Dhuicq (Les Républicains), et, en Grande-Bretagne, le marxiste enragé Jeremy Corbyn, chef, hélas ! de l'opposition.
En d'autres termes : choisis ton camp, camarade. Le camp de la liberté, qui comprend les Etats-Unis et les pays européens, ou... les autres.
Au passage, Guaido ne s'est pas auto-proclamé président par intérim. C'est l'assemblée législative de son pays qui l'a investi de cette responsabilité. Au motif que la dernière élection de Maduro est illégale.
C'est donc, sur le plan juridique, un conflit d'interprétation constitutionnelle entre deux branches du gouvernement.
Sur le plan politique, c'est évidemment une chance inespérée, pour le peuple du Venezuela, de mettre fin à ses souffrances abominables, et ce, dans des conditions relativement pacifiques. Si tout se passe bien.
Rédigé par : Robert Marchenoir | jeudi 07 fév 2019 à 16:13
Puisque vous évoquez la durée,, ce qui m'apparaît egalement désolant est que les gouvernements américains ne soutiennent pas mieux, dans la durée, les forces anti communistes d'Amérique latine. On sait que la préparation du débarquement à la Baie des Cochons ne pouvait être pire ; on a même évoque un sabotage au plus haut niveau ( CIA ).
Alors que tous les Globalistes, ONU en tête, et surtout le Council of Foreign Relations soutiennent avec vigueur les politiciens qui adhèrent au socialisme.
C'est le cas actuellement avec Guaido qui est membre de l'Internationale Socialiste ( ! ) donc favorable au projet de gouvernement mondial.
D'où le soutien immédiat ( sans débat européen ) des pays européens pro-mondialistes qui espèrent remplacer la dictature communiste de Maduro par du socialisme, une façon d'empêcher l'accès au pouvoir d'un régime anti - communiste et anti - castriste.
Remarquons que l'Italie ne participe pas à ce soutien : les Italiens seraient seuls en Europe à exprimer que remplacer le communisme par du socialisme n'est pas la solution ?
Rédigé par : Dominique | jeudi 07 fév 2019 à 19:02
@ Dominique
Ne pas trop compter sur les Etats-Unis pour échapper au communisme. Voir Yalta, le CFR création américaine (contre les intérêts même de ceux des Américains qui sont de braves gens),...
Les dirigeants et les officines US sont les premiers vecteurs du mondialisme.
Rédigé par : RR | lundi 18 fév 2019 à 15:51
Les interventions militaires américaines se sont révélées ces dernières décennies de véritables désastres pour les populations qui en ont été les victimes notamment en Serbie, en Irak, etc., etc. (aucun danger d’expansion communiste dans tous ces pays) sans compter le sacrifice de milliers de soldats tombés pour rien ou plutôt sans en être réellement conscients pour les intérêts des mondialistes et financiers des CFR, Bilderberg et autres Trilatérale. Un certain biblisme délirant a également joué son rôle néfaste. Le drame est que la France via ses dirigeants a emboité le pas là encore depuis plusieurs décennies à cette politique criminelle. Ce n’est guère étonnant lorsque l’on sait que la plupart de « nos » dirigeants politiques ainsi qu’une bonne partie du grand patronat sont liés à ces mêmes officines destructrices de nos nations dont ils partagent ouvertement les objectifs.
Tout ça, certains d'entre nous l'ont dénoncé à notre échelle et contrairement à un soi-disant "visionnaire" (tu parles d'un visionnaire !) de la politique française dont je ne donnerai pas le nom mais dont tout le monde devine à qui je fais allusion, bien avant la Première guerre du Golfe.
Rédigé par : RR | mardi 19 fév 2019 à 00:48