Ma Photo

Présentation de l'Insolent

  • Le site de L'Insolent est alimenté en toute liberté par les chroniques d'actualité sociale, culturelle, économique et politique rédigées par JG Malliarakis.

Puisque vous aimez l'Insolent

Contact

« Bonneteau fiscaliste | Accueil | Le pognon et les dingues »

mercredi 16 jan 2019

Commentaires

Robert Marchenoir

"On peut remarquer, ici et maintenant, que notre régime politique s'implique de plus en plus dans l'administration des prix."

A ce sujet, personne ne se scandalise des surréalistes efforts gouvernementaux pour fixer le "juste prix" des denrées agricoles. Ni de l'objectif, qui semble faire consensus, selon lequel il serait "juste" que les grandes surfaces achètent les produits agricoles au "prix de revient" de ceux qui les fournissent -- et la seule question consisterait à se mettre d'accord sur le pourcentage à ajouter à ce prix de revient, pour fixer le prix de vente.

Le léger détail du rôle des prix et des marchés dans l'amélioration de la richesse de tous semble complètement oublié. La question selon laquelle ce fameux prix de revient pourrait, peut-être, être trop élevé, et la productivité insuffisante, n'est jamais soulevée. Les "paysans" ont un prix de revient, c'est comme ça, ce n'est pas négociable. Débrouillez-vous, nous on doit "vivre".

Curieusement, personne ne s'avise de pleurer après les fabricants de chaussettes ou les marchands de décapsuleurs, dont le "prix de revient" serait trop élevé, en conséquence de quoi leurs entreprises ne seraient pas viables. Pas de ministre pour se pencher sur le grave problème du "juste prix" des décapsuleurs, et sur le fait que les marchands de décapsuleurs, eux aussi, veulent "vivre de leur travail".

Tout le monde trouve normal de suggérer que les décapsulistes se débrouillent comme des manches, et que s'ils sont des chefs d'entreprise à la noix, eh bien, ce n'est pas aux Français de les subventionner. Nul effort similaire ne semble demandé aux agriculteurs, qui font partie d'une population sainte et bonne par nature.

Ce qui est très rigolo avec les Gilets jaunes, c'est que le recul du gouvernement à leur égard l'a aussi conduit à reculer sur ses engagements concernant ce fameux "juste prix" payé aux agriculteurs. Forcer les grandes surfaces à payer plus cher leurs achats, c'est diminuer le pouvoir d'achat des Gilets jaunes -- qui ne font jamais leurs courses dans les immondes grandes surfaces, bien entendu, et achètent tout chez l'épicier à blouse grise sur la place du village, mais sait-on jamais.

En sorte que nous allons peut-être avoir une bataille de chiffoniers entre les "paysans" et les Gilets jaunes. Lesquels représentent vraiment la France profonde ? Lesquels sont les plus "périphériques", les plus nobles et les plus purs ? Les paris sont ouverts.

En tous cas, les promotions à 70 %, ou deux pour le prix d'un, ont été interdites, conformément à la demande populaire fustigeant le "consumérisme" et la "marchandisation du monde". J'attends maintenant avec délices le contrecoup des gilétistes, et autres abrutistes, qui vont s'indigner d'avoir obtenu ce qu'ils ont réclamé avec autant de force. Comme d'habitude.

Sur le plan économique, il est ahurissant d'entendre des grands patrons défendre ouvertement le socialisme, sur BFM, radio prétendument "ultra-libérale". Le dirigeant d'une grande chaîne de distribution française y a ouvertement défendu l'interdiction des promotions "trop importantes".

Oui, oui, oui, a-t-il dit, en effet, comme on le reproche aux partisans de cette mesure, cela consiste à faire des cadeaux à Nestlé et Coca-Cola en prétendant rendre service aux pitis paysans franchouilles à trois vaches. Mais justement. Comme nous allons reconstituer nos marges grâce à cette mesure, à nous d'en profiter pour redonner du mou aux "paysans" en achetant leur camelote plus cher. A nous d'être vertueux.

A quel point ce monsieur doit-il être tenu par les parties, par la main de fer de l'Etat fort et stratège, dont il dépend pour ses implantations et je ne sais quoi d'autre, pour défendre une loi qui va aussi visiblement contre ses intérêts ?

C'est Adam Smith, je crois, qui pensait énoncer une évidence en disant que personne ne comptait sur la bienveillance du boucher pour assurer sa nourriture. Eh bien ! Les règles de l'économie ont changé. Dans l'Union soviétique française, c'est de la bienveillance de Monsieur Leclerc ou de Monsieur Carrefour que les agriculteurs vont attendre leur bien-être.

Dominique


Dans vos 3 réalités : tout est dit en quelques lignes. Manquent les chiffres en Milliards d'euros ... sans doute vous ne voulez pas nous désespérer ?

A ce propos il y a 2 tares dans les comptabilités publiques :

- Ces comptabilités sont en "partie simple" : elles considèrent les encaissements et les paiements, et ne prennent ni les restes à encaisser (créances) ni les restes à payer (dettes). Ainsi les trous sont sous évalués lorsque l'État, la Sécu ralentissent les paiements avant la fin d'une année budgétaire ! Boulot essentiel du ministre du Budget en période électorale et en fin de mandat pour passer les dettes au suivant !

- Les comptabilités ne sont PAS ANALYTIQUES ( par usage, action, destination ). Elles sont GENERALES ( par nature : achat de matières, achat de services, rémunérations etc ). On connaît la masse des salaires, de l'électricité, etc. consommés par l'Éducation nationale mais pas les coûts et recettes par types d'enseignements, niveaux, etc. Idem pour l'immigration, pour l'armée, etc. C'est le cadre général.

Bien malin qui y trouverait le coût de tel service, de telle action, pourtant nécessaire pour apprécier programmes et responsabilités.

L'agglomération des 3 blocs de comptabilités : État, Régions, Sécu, ajoutera évidemment à la difficulté de compréhension comme vous l'écrivez et ... dissoudra encore plus les responsabilités.


N B : à côté de cette organisation du 19 ème siècle - malgré ce que permettent les logiciels comptables - le peuple américain ( encore eux ) peut lire sur internet les budgets de tous les "programmes" sous forme ANALYTIQUE. Intéressant pour voter puisqu'ils savent "où passe le pognon".


Vérifiez votre commentaire

Aperçu de votre commentaire

Ceci est un essai. Votre commentaire n'a pas encore été déposé.

En cours...
Votre commentaire n'a pas été déposé. Type d'erreur:
Votre commentaire a été enregistré. Les commentaires sont modérés et ils n'apparaîtront pas tant que l'auteur ne les aura pas approuvés. Poster un autre commentaire

Le code de confirmation que vous avez saisi ne correspond pas. Merci de recommencer.

Pour poster votre commentaire l'étape finale consiste à saisir exactement les lettres et chiffres que vous voyez sur l'image ci-dessous. Ceci permet de lutter contre les spams automatisés.

Difficile à lire? Voir un autre code.

En cours...

Poster un commentaire

Les commentaires sont modérés. Ils n'apparaitront pas tant que l'auteur ne les aura pas approuvés.

Vos informations

(Le nom et l'adresse email sont obligatoires. L'adresse email ne sera pas affichée avec le commentaire.)