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Normalisation des rassemblements, dépôts en préfectures, déclaration des parcours, et surtout mise en place de services d'ordre empêchant la casse : autant de progrès d'un mouvement cherchant à s'installer dans la durée. La liberté concrète suppose en effet la responsabilité.
Une des ritournelles le plus souvent répétées, des deux côtés, majorité comme opposition, depuis le 17 novembre consiste à présenter le droit de manifester comme une liberté fondamentale. Et nul ne conteste, on l'espère du moins, que les pratiques du Venezuela où les forces répressives[1] du régime Maduro tirent à balles réelles sur les manifestations d'opposants ne doivent pas trouver leur place dans un pays se réclamant de la démocratie et de la liberté.
Uns affirmation aussi banale n'entraîne cependant pas des applications si évidentes ; et le fait même que l'on débatte de l'équipement en armes de poing, de l’observation de consignes obscures ou du concept même de violences policières, s’agissant du dispositif de maintien de l'ordre souligne notre question.
Casseurs, black blocs, ou simples manifestants survoltés, d'un côté, policiers inexpérimentés et surmenés, de l’autre, appelés en surnombre, pilotés par un ministre de l'Intérieur de grand bagout et de petite compétence, nous administraient, depuis novembre, une inquiétante démonstration de l'immaturité du pays, et plus encore de nos gouvernants actuels.
Si, en effet, toutes centrales confondues, les syndicats ne parvenaient à faire défiler dans les rues de l'Hexagone que 80 000 personnes on parlerait d'un échec cuisant.
Or, ce sont bien les violences commises aux marges des mobilisations anarchiques, qui avaient amené le pouvoir jupitérien à reculer, et à concevoir cet étrange pseudo-débat national qui mérite à peine d'être appelé consultation de la tribu des béni-oui-oui.
Dans ce cadre, on limite une fois de plus la confrontation à quelques domaines très flous. Ceci témoigne d'une habitude caractéristique de la technocratie parisienne, bien connue à l'Étranger, toujours mal évoquée à Paris où l’on se gargarise si volontiers d’une conception abstraite de la Liberté, en s’asseyant imperturbablement sur les libertés concrètes.
Rappelons à cet égard que dès 1789, la censure, abolie en juillet sur le papier, fut rétablie quelques semaines plus tard. Dès la loi de 1881, supposée fondatrice de la liberté de la presse, l'expression de certaines opinions réputées outrageantes, se sont vues sanctionnées par des dispositions, inscrites dans le Code pénal. Une longue liste de législations et de réglementations punitives n'a cessé depuis lors de s'aggraver, jusqu'à la loi Taubira de l'an 2000, réprimant les avis non conformes à propos de l'Histoire de la France d'outre-mer. Toute appréciation négative de l'œuvre de Toussaint Louverture devient peu à peu passible de poursuites. Pas question d'interroger le fonctionnement de l'esclavage en Afrique subsaharienne : cela risquerait de stigmatiser les musulmans, etc.
Quant au droit concret de défiler dans les rues on l'entend proclamer par principe, et avec quelle hauteur péremptoire ! Droit constitutionnel nous dit-on. Intangible ! Sacré ! Sans limites, semble-t-il, si l'on se fie à ses thuriféraires.
Or ledit droit ne figure pas en tant que tel dans le texte de 1958. Cette liberté ne saurait, en effet, être reconnue qu'à la condition de n'entraver les droits de personne.
Les violences anarchiques, à la fois tolérées en pratique, réprimées après coup, médiatisées en boucle par les crétins du petit écran, amplifiées désormais par les super-crétins des réseaux sociaux, ne servent évidemment pas la cause à laquelle elles se réfèrent. Elles ne peuvent que renforcer la popularité d'un pouvoir aux abois.
JG Malliarakis
Apostilles
[1] Le sinistre Sebin, "Servicio Bolivariano de Inteligencia Nacional" mais aussi les escadrons de choc venus de Cuba.
Les partisans du tir à balles réelles sur les manifestants existent malheureusement. Cette façon de faire semble bien être du goût de M. Luc Ferry et de certains commentateurs (sous couvert de l’anonymat bien-sûr) d’articles paraissant sur le net. Comme je l’ai déjà dit, ces immondes créatures sont de la lignée de ceux qui ont applaudi Napoléon Bonaparte faisant tirer sur des manifestants royalistes (les républicains non ralliés ont eu sous ce règne dégueulasse aussi « quelques problèmes »), de ceux qui ont applaudi au massacre des révolutionnaires de la Commune de Paris en 1871, en j’en oublie.
Paradoxalement en effet, les violences ont eu un impact décisif amenant le Pouvoir à reculer. Mais un Pouvoir digne de ce nom aurait entamé les discussions bien avant ces faits regrettables ; le fait est que nous avons affaire ici à des malfaisants qui sont là uniquement non pas pour servir le peuple mais les organismes mondialistes (CFR, Bilderberg, Trilatérale,…) et les banques qui contrôlent la finance internationale. Le but ? Liquider les nations pour instaurer un ordre mondial entre leurs mains, démarche où l’ONU a d’ailleurs un rôle capital à jouer. Trop de gens l’ignorent. D’ailleurs pour ma part, si vous n’aviez pas autant insisté sur la formation doctrinale de ceux qui il y a déjà plusieurs décennies soutenaient votre action, il n’est pas exclu que je l’ignorerai toujours moi-même. Dans le cas du Pouvoir actuel, c’est encore plus flagrant que pour les précédents où il y avait tout de même un peu plus de discrétion dans l’action et où la manipulation médiatique était moindre (rappelons-nous l’élection présidentielle de 2017 : liquidation du candidat Fillon, promotion simultanée du candidat Macron et de l’abjecte Marine Le Pen, la présence au second tour de cette dernière étant nécessaire à la victoire du premier. Même scénario prévu pour 2022 ? Tout porte à le croire. Ne nous voilons pas la face, ça pourrait à nouveau marcher ; quand je vois l’enthousiasme de Minute pour la « revanche », je me dis décidemment, on est mal barré avec des rigolos comme ça, ils n’ont toujours rien compris, et si les Gilets jaunes pouvaient nous amener à une alternative plus réjouissante, ça serait une immense victoire).
Quant aux policiers inexpérimentés et surmenés, c’est en effet possible mais seulement pour quelques cas isolés. Les pompiers ne sont pas moins surmenés et leurs interventions pas toujours faciles et même la plupart du temps périlleuses c’est vraiment le moins qu’on puisse dire se font toujours de manière exemplaire suscitant d’ailleurs une admiration – justifiée – aux yeux de tous. Quant à l’inexpérimentation, il ne faut pas pousser non plus, un flash ball n’est pas une arme si sophistiquée et il n’y a pas besoin d’avoir l’expertise en maniement d’armes d’un commando-marine pour s’en servir. Les témoignages de certains policiers écœurés qui eux se sont mis en arrêt pour ne pas participer à cette boucherie abondent d’ailleurs dans ce sens.
Rédigé par : RR | lundi 21 jan 2019 à 02:23
" l'abjecte Marine le Pen"
L'utilisation de ce terme suffit à ôter tout crédit à l'auteur de ce commentaire
Rédigé par : Meurin Jean-Pierre | lundi 21 jan 2019 à 13:21
@ Meurin Jean-Pierre
Vous écrivez : « " l'abjecte Marine le Pen" L'utilisation de ce terme suffit à ôter tout crédit à l'auteur de ce commentaire »
Ah bon ! Ce n’est pas un peu léger comme appréciation ? Vous le prenez bien de haut. C’est tout ce que vous avez retenu de mon message ?
Maintenant les faits, rien que les faits, à vous de vous faire une opinion ensuite.
Marine Le Pen, une avocate plus que moyenne (là je suis gentil) sans le moindre mérite personnel prend le contrôle et ce grâce à la préférence familiale exercée par son père d’un parti (il faut le savoir tous les cadres valables qui auraient pu s’y opposer avaient auparavant été exclus ou étaient partis d’eux même écœurés par cette gestion « patrimoniale ») construit par des militants et sympathisants chevronnés ayant parfois payé très cher leur engagement désintéressé. Mentionnons aussi pour mieux comprendre comment on en est finalement arrivé là, et pourquoi c’est Le Pen père et pas un autre qui s’est imposé comme le « chef de file de l’Opposition nationale » le « coup de main » de Mitterrand alors Président de la République lui permettant d’accéder aux plateaux télévisés et de liquider ainsi toute « concurrence » (en l’occurrence le Parti des Forces Nouvelles qui aux élections faisait alors jeu égal avec le Front National et qui comptait même davantage de sympathisants que ce dernier, notamment parmi les jeunes).
Revenons à Marine Le Pen. Pour en faire quoi de cet héritage un peu particulier (on aime bien les héritages dans cette famille) ? 1/ Un attrape-nigaud (tous les « fondamentaux » du parti ont en fait été progressivement abandonnés mais souvent les gens qui sont naïfs l’ignorent), 2/ Un instrument indispensable au Pouvoir actuel pour assurer sa pérennité (l’attitude arrogante de la présidente et son nom sont des obstacles à toute perspective de victoire d’où l’intérêt de l’avoir comme adversaire au second tour d’une présidentielle, c’est la victoire assurée), je trouve que c’est déjà assez accablant.
Je pourrais parler aussi de ses exclusions systématiques des cadres qui ont le tort de ne pas se prosterner suffisamment devant elle, une femme tout de même pas « excessivement cultivée » (celle de son père en revanche qui s’est toujours conduit de la même façon, pas grave, c’est l’arroseur arrosé). Je ne me prends pas pour un surdoué, mais moi au moins, j’ai quand même quelques connaissances qui me garantissent de ne pas être ridiculisé, et de toutes façons, je ne me présente pas aux élections présidentielles. Un mépris pour ceux qui ne se plient pas à ses desiderata vraiment insupportable, notamment vis-à-vis de personnes infiniment plus compétentes qu’elle comme Florian Philippot (qui n’est pas ma tasse de thé).
Cela dit, je ne vous cache pas que j’en ai surtout après son père qui n’a cessé via ses jeux de mots provocateurs débiles (cet homme a ainsi réussi à diaboliser toute une famille politique réduite par sa faute désormais à néant, c’est pour cette raison que je le qualifie de fossoyeur de la droite nationale), ses exclusions des meilleurs cadres quand ils ne partaient pas d’eux-mêmes percevant la nocivité du personnage, et au final la promotion de sa cadette, de saboter les efforts de ceux – dont j’étais pendant plusieurs années – qui s’employaient à faire de ce parti une formation prête à assurer une alternative au pouvoir en place.
Je ne peux tout de même pas donner de satisfecit à de tels personnages. Le qualificatif d’«abject » vous a choqué, mais il correspond à un ressentiment largement partagé.
Enfin pour info, je précise que j’ai soutenu (activement) les partis ou mouvements suivants :
Parti des Forces Nouvelles, Front National, Mouvement Nationaliste Révolutionnaire, Troisième Voie (années 80, sans rapport avec le mouvement du même nom dissous il y a quelques années), Nouvelle Résistance.
J’espère avoir été assez clair.
Rédigé par : RR | lundi 21 jan 2019 à 21:56