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Au premier rang des reproches les plus justifiés mis au passif du chef actuel de l'État figurent ses défaillances d'expression. Elles se payeront au prix fort, et coûtent dès maintenant très cher, non seulement à sa propre carrière, mais finalement au pays, déchiré par ses maladresses de langage.
Une pensée, à ce sujet, vient à l'esprit. Elle se voit d'habitude attribuée[1] au roi des Belges Léopold Ier, caractérisant "la politique [comme] affaire de politesse". À elle seule cette formule devrait justifier la supériorité des constitutions monarchiques. On constate en effet qu'une famille royale historique héréditaire, par définition, comprend cette relation avec un peuple, avec beaucoup plus d'élégance qu'un élu de passage. Quand ce lien disparaît, quand la patine s'efface, l'attachement au prince ne peut que s'évanouir.
S'agissant du président récent de notre présente république, le contraste entre l'éphémère et l'héritage est devenu plus éclatant que jamais. On pouvait sans doute le prévoir dès l'observation des résultats de 2017, que le virent élu par défaut, par rejet, et surtout en sa qualité supposée de moindre mal.
On peut également se souvenir de l'une des réflexions les plus pertinentes émises, au cours de sa longue carrière, par le père de sa rivale du second tour. À propos de celui que nous crûmes, car nous n'avions alors rien vu, le pire des bonimenteurs, il disait : "les jeunes aiment Chirac, c'est normal, ils ne le connaissent pas".
Nous en venons ainsi, dans la collection de bourdes, au registre annoncé par Monsieur Patate, alias François Hollande. On pouvait penser que ce personnage détenait un record sous le titre certes bien trouvé "un président ne devrait pas dire cela". Il a été dépassé par l'auteur cette phrase malheureuse "on dépense un pognon de dingue".
Le drame réside en ceci que, précisément, elle décrit de façon vulgaire et choquante, une réalité encore plus grossière et dommageable. La France croit pouvoir s'enorgueillir de sa qualité de pays du monde civilisé qui dépense le plus en redistribution. Or, Paris, l'ancienne ville lumière, devient – reconnaissons-le : après Le Caire ou Bombay, mais cantonnons-nous à l'Europe, – la capitale de la crasse et de la mendicité.
La récente note établie par les services de Bercy le chiffre ainsi et Raphaël Legendre dans L'Opinion en date de ce 16 janvier la formule de la sorte : "le niveau de vie des 20 % des Français les plus pauvres est augmenté de près de 75 % grâce à la redistribution. Et leur revenu mensuel moyen passe ainsi de 560 à 960 euros." Une telle redistribution "repose, continue-t-il, aux deux tiers sur les prestations et les aides sociales, mais aussi pour un tiers sur l’impôt sur le revenu." Or, ajoute-t-il, cet "impôt [est] extrêmement concentré puisque 10 % des plus riches (3,8 millions de foyers) en payent 70 %, soit environ 55 milliards d’euros. Des ménages aisés qui, contrairement à ce qui peut être dit ici ou là, sont bel et bien taxés, et beaucoup plus que les plus modestes."
Or, la note de Bercy souligne en gras, semblant s'en féliciter, que de tels transferts permettent aux Français[2] de bénéficier "de prestations sociales importantes".[3]
Il y a maintenant plus de 30 ans, votre serviteur et chroniqueur assumait l'honneur de servir en qualité d'écrivain public au CDCA. Tout le monde devrait désormais saluer l'intuition prophétique de Christian Poucet et de sa courageuse équipe languedocienne. Nous pouvions alors constater, et protester très fort, prêchant dans le désert, combien la perversion technocratique allait devenir criante et ses conséquences se révéler explosives.
Nous dénoncions au fil des jours, sans être ni considérés ni écoutés, le contraste entre la masse de la redistribution opérée par l'État central parisien et la paupérisation des classes moyennes. Ainsi les subventions allouées aux institutions agricoles ruinaient de la même manière le monde paysan, que la loi Royer de 1973 installait dans ses monopoles la grande distribution.
Le signataire de ces lignes ne regrette pas d'avoir osé lutter, contre l'étatisme, pour la liberté.
JG Malliarakis
Apostilles
[1] Au vrai je n'en ai jamais trouvé la référence exacte, et après avoir beaucoup aimé et pratiqué le Petit Philosophe de Poche de feu Gabriel Pomerand (1925-1972) j'ai appris à me méfier des apophtegmes. Dans ma jeunesse, on les adorait rue Saint-Guilllaume où ils tenaient lieu de culture.
[2] Dans le contexte, le mot Français doit être compris comme voulant dire "habitant de la France".
[3] cf. article "Mais qu’est-ce que vous faites du pognon?: l’incroyable note de Bercy sur l’état des finances publiques"
Le barbarisme : "au quotidien" ne doit pas être substitué à l'adverbe Quotidiennement.
Petite réponse
Vous avez raison. Mais je préfère écrire ici "au fil des jours".
Rédigé par : trhsrth | samedi 19 jan 2019 à 13:57
QUI SOMMES-NOUS ? CDCA !
QUI SOMMES-NOUS ? CDCA !
Rédigé par : Bernard Ray | samedi 19 jan 2019 à 14:04
Une fois n’est pas coutume, je ne suis pas d’accord du moins sur un point de cette analyse, et ce sur l’avantage d’une monarchie héréditaire. Je ne pense pas qu’il faille trop se pencher sur les dires des monarques, seuls les faits et résultats doivent compter. Or, je constate qu’aucun, je dis bien aucun des pays d’Europe (les pays n’appartenant pas à notre sphère civilisationnelle ne peuvent pas ici servir de référence) vivant actuellement sous un régime monarchique n’en tirent le moindre bénéfice. L’Espagne, le Royaume Uni, les pays scandinaves et autres se portent-ils mieux ? N’ont-ils pas les mêmes problèmes que nous ? Leurs peuples sont-ils mieux défendus face aux différents périls ? Non (et je ne parle pas de l’entretien de toute une famille de parasites).
Je sais bien que les héritiers de l’Action française vont me rétorquer qu’en France, ce serait différent en cas de Restauration, car ici la Tradition est différente, monarchie de Droit divin, etc.
Sauf que, et là ce n’est pas moi qui n’ai jamais été royaliste qui le dit, mais un ancien maurassien particulièrement érudit en l’occurrence Bertrand Renouvin (La République au Roi dormant, éditions Hachette, 1985) qui reprend justement la méthode d’analyse maurassienne à savoir l’empirisme organisateur (qui avait amené Maurras à conclure à la nécessité d’une monarchie héréditaire décentralisée où le souverain aurait en charge tout ce qui relève du politique et le peuple tout ce qui relève du reste, les corporations professionnelles, les affaires municipales,…), ce modèle « idéal » (pas pour moi) est totalement utopique. En ignorant certains faits historiques, certaines données et ce par dogmatisme (idéalisation de la royauté) alors que sa méthode se voulait paradoxalement pragmatique, Maurras a tout faux, et conclu Renouvin se révèle bien moins une référence en la matière qu’Alexis de Tocqueville dont les démonstrations sont beaucoup plus pertinentes.
Ayant de fait rompu avec l’Action française mais resté royaliste, Renouvin est partisan d’une « république couronnée » à l’image des monarchies européennes actuelles, qui est en effet la SEULE ALTERNATIVE POSSIBLE POUR UN ROYALISTE SENSÉ.
Pour les raisons exposées plus haut, je n’y suis en ce qui me concerne pas favorable.
Je pense plutôt qu’il faut construire un nouveau modèle de démocratie dans son sens originel à savoir souveraineté émanant du Peuple et dont le parlementarisme, la « démocratie représentative » dénoncée déjà en son temps par Déroulède est l’exact contraire. Une res publica pour reprendre le terme souvent employé par Renouvin lui-même (République = bien commun), le contraire du Régime actuel.
Additif : Comme tous les Français dignes de ce nom, Bertrand Renouvin est de ceux qui dénoncent avec force la répression fanatique du Pouvoir envers les Gilets jaunes, mouvement auquel il apporte bien évidemment son soutien.
Rédigé par : RR | samedi 19 jan 2019 à 15:35
« Il y a maintenant plus de 30 ans, votre serviteur et chroniqueur assumait l'honneur de servir en qualité d'écrivain public au CDCA. (…) Le signataire de ces lignes ne regrette pas d'avoir osé lutter, contre l'étatisme, pour la liberté. »
Et comment ! C’est en effet tout à votre honneur !
Christian Poucet, assassiné le 29 janvier 2001. Les auteurs de cet assassinat n’ont (est-ce un hasard ?) jamais été identifiés.
Il ne fait pas bon dans ce pays de lutter pour une juste cause ; les Gilets jaunes en font depuis le début de leur mouvement l’amère expérience ; certes les « forces de l’ordre » ne tirent pas pour tuer (du moins pas encore) mais mutilent, blessent impunément des innocents, et ce avec la bénédiction de tout ce que le pays compte de détritus conservatrices et autres inconditionnels de la « force publique ».
Rédigé par : RR | dimanche 20 jan 2019 à 01:11
http://www.bertrand-renouvin.fr/
Rédigé par : Dominique | dimanche 20 jan 2019 à 08:30