Pour recevoir les liens de L'Insolent, il suffit de le demander à son rédacteur en cliquant sur ce lien.
Au lendemain du Ve acte du mouvement des Gilets jaunes, ce 16 décembre, le Journal du Dimanche s'interroge "Pourquoi tout n'est pas réglé" titre en gros la première page. Et de l'illustrer d'une photo du chef de l'État. Le quatrième personnage de la république, Richard Ferrand, un homme qui inspire confiance, président de l'Assemblée nationale, l'a pourtant assuré : "L’engagement du Président sera tenu, il n’y aura pas de carabistouille !"
Devant un si beau langage et un si fort témoignage, pourquoi et comment oserait-on manifester la moindre incertitude, par nature régressive [1]?
On parle certes d'une mise à l'écart du Premier ministre. Mais, malgré le caractère formellement parlementaire du régime chacun pense que seul le président compte pour quelque chose.
Celui-ci, de mois en mois, parvient encore à descendre dans les sondages, mais il demeure en place.
Partons d'abord de ce constat : le slogan le plus populaire dans les rangs des manifestants aura consisté, pendant six semaines, entre deux Marseillaise beuglées à déchirer les oreilles les plus tolérantes, à crier bien fort Macron démission. En supposant la sincérité de cette scansion, la revendication n’a pas abouti.
Remarquons aussi l'ambiguïté et/ou la complication des concessions présidentielles du 10 décembre. Elles se voulaient franches et simples. Mais par exemple l'augmentation de 100 euros, nets de charges du salaire minimum se révèle adossée à un dispositif d'aide sociale qui ne concerne pas tous les bénéficiaires supposés. Cette seule annonce nourrit de longues pages polémiques. Idem pour la prime de fin d'année suggérée aux entreprises.
Si l'on entre dans le détail on peut aussi se demander comment les logiciels du fisc et de l'Urssaf pourront intégrer véritablement de telles dérogations. Ceci souligne une fois de plus qu'en France, tant que l'on n'aura pas supprimé l'intermédiaire répartiteur de la sécurité sociale, tant qu'on n'aura pas liquidé ses monopoles assurantiels et redonné toute sa valeur au salaire direct, tant qu’on n’aura pas supprimé ce mécanisme monstrueux et hybride fiscalo-social appelé CSG, nous crèverons d’assistanat arbitraire.
Le pays va aborder l’année 2019 avec des promesses de réformes macroniennes qui ne pourront plus être tenues. Elles avaient assuré sinon le succès, du moins le coup de pouce grâce auquel le candidat dégagiste qui les portait en 2017 s’était trouvé au second tour et se vit hissé sur le pavois.
Reconnaissons certes qu’il a bénéficié alors de la fragilité de ses adversaires. et qu’il capitalise aujourd'hui encore les ravages du deuxième tour.
On ne peut pas non plus lui imputer le mécanisme spoliateur de la retraite par répartition : ce système remonte à la charte du travail de 1941 et s'est étendu pendant les 35 années qui ont suivi sous les IVe et Ve républiques, au détriment de l'épargne des classes moyennes.
Non certes l'enfant Macron n'était pas né quand le communiste Croizat tenta d'imposer en 1946 une sécurité sociale universelle, ni quand, quelques mois, plus tard les gouvernements crépusculaires du tripartisme, démocrates chrétiens en tête, en ont permis l'éclatement en mille petits monopoles différents. Puis sont venues d'autres erreurs gravissimes comme l'institution de la CSG par Rocard et son aggravation par le catastrophique plan Juppé.
Certains espéraient, et une partie de l'électorat, 24 % des votants du premier tour, a cru, ou voulu croire que le quinquennat du nouveau monde rétablirait un peu plus de bon sens, un peu plus de libertés, un peu moins de fiscalisme, un peu moins d'étatisme.
Non seulement la crise récente a dissipé cette illusion, mais on va bientôt mesurer combien la sortie de crise va tendre à renforcer tous les mécanismes pervers du système.
JG Malliarakis
Apostilles
[1] "Incertitude, ô mes délices / Vous et moi nous nous en allons /Comme s’en vont les écrevisses, / À reculons, à reculons." écrivait Guillaume Apollinaire en 1911.
Hélas quand une telle proportion de la population vit de la redistribution (fonctionnaires + chômeurs + RMIstes + retraités > 50 %), ont voit mal comment, en démocratie, on peut éviter que ça ne finisse par la ruine, et des solutions imposées de l'étranger...
Rédigé par : orldiabolo | mardi 18 déc 2018 à 13:48
Retraités????? lesquels? ceux de la fonction publique
Rédigé par : Colette B. | mardi 18 déc 2018 à 20:30
La réforme de l'Etat et le sevrage de la société modèle 1945 n'interviendront pas.
Le déclassement du pays va continuer, jusqu'à ce que nos créanciers disent stop.
Alors toute l'Europe nous dira stop. Et le meilleur pays du monde deviendra l'homme malade d'occident qu'on mettra en tutelle.
Rédigé par : Catoneo | mardi 18 déc 2018 à 23:56
Revendications des GJ : un Secret d'Etat ?
Oui, on doit dire que RIEN n'est réglé ! Et que c'est le systèmei a tenté de dénaturer le mouvement populaire des Gilets Jaunes.
Mais en milieu rural on sait qu'il y a 1 cure agé pour 10 paroisses, on sait que les immigrants illégaux sont logés dans les ex gendarmeries ou colonies de vacances ( 80 personnes dans une petite ville cela se voit ). On sait pour vivre au quotidien le temps qu'il fait que le réchauffement climatique est un mensonge et on en parle. On sait que le numerus clausus de formation des médecins a fait disparaitre le médecin de campagne. On a vu disparaitre usines et ateliers depuis 40 ans. (Cf. la décroissance - comme l'immigration - prônées sous Giscard ). On sait ce qu'est une ville fantôme où il n'y a plus ni commerces ni artisans, ni cafés, juste des vitrines "A LOUER", et les banques, assurances, pharmacie, laboratoires d'analyses et 1 boulangerie.
Ces villes fantômes se comptent par centaines en France. Merlebach, en Lorraine, en est une : c'est stupéfiant pour qui a connu la richesse de cette ville. Et si sa banlieue compte des pavillons coquets construits par centaines pour loger les travailleurs de la mine et des industries, ceux ci logent maintenant des populations nombreuses, extra européennes et assistées.
Des départements frontaliers, comme la Lorraine, tiennent parce que jeunes et moins jeunes peuvent travailler en Allemagne. Pour d'autres c'est la Suisse, le Bénélux. Mais les départements qui sont loin des frontières ?... là ont été les blocages les plus nombreux.
Ce mouvement dont on a pu saisir ci et là des revendications - cachées par les médias-menteurs qui ont diffusé 7x7 et 24x24 des litanies de LFInsoumise - est un appel au secours, un soubressaut d'une France que le centralisme jacobin et ses partenaires sociaux néo-communistes ont fait mourir. Une France que de folles charges sociales (autant que de salaire net) ont tué l'industrie (13/100 du PNB c'est plus rien), un artisanat sacrifié aux chinoiseries bas de gamme, et une agriculture ravagée par la PAC. Etc.
On sait tout cela en pays rural, et les gents pensent et ont aussi internet.
Si le président a fini par parler - après avoir employé la méthode violente des lacrymogènes et des balles de défense - c'est qu'évidemment la DGSI lui a fait remonter un constat : les Gilets Jaunes sont une contre - révolution, contre cette partie de France qui ne cesse de faire la révolution depuis un 14 juillet, contre eux aussi aujourd'hui : les sans-dent, les manants, bêtes, "irréformables, et même incapables de traverser la rue pour trouver un emploi" selon le président.
Une contre révolution à prendre au sérieux car sinon le 1er des ministres serait allé à Cracovie pour redonner vie à l'Accord de Paris sur le Réchauffisme, et le président à Marrakech pour réconforter le Pacte Migratoire Mondial de l'ONU. Le système a vraiment eu peur des revendications.
Ce système non démocratique va vouloir, par ses mesures d'assistance sorties d'une fade copie du Grenelle de 1968 et où les Gilets n'étaient pas invités ( ! ) ajouter du désastre au désastre. Car il est fait de coûteux pansements d'urgence et non de mesures structurelles créatrices de richesses. Le système réussira t il par ses manoeuvres, à faire cocus les vrais GJ pour reprendre le titre incisif d'un Bulletin de L'Insolent ? Souhaitons que non pour notre Patrie :
Les Deux France sont un livre d'un historien, professeur à la Sorbonne, qui a analysé ces deux France depuis 1789 : la France traditionnelle et celle de 1789. Les Gilets Jaunes font partie de la France traditionnelle ... qui ne veut pas mourir.
Les vraies élites en sont consientes. Déjà en 1968 les élèves de l'ENA demandaient la supression de leur école ... Cqfd. Aujourd'hui une quinzaine de généraux, réservistes, sont sortis de leur devoir de réserve sur le sujet migratoire, revendication des GJ évoquée par le président ... et évacuée vite fait depuis ! On se moque de qui ?
On n'arrêtera pas longtemps une contre révolution avec quelques sous ; il faut des réformes structurelles qui soient élaborées et adoptées démocratiquement. C'est là que le bât blesse à mon avis : tant que le pouvoir ne dévoilera pas les revendications des GJ et qu'elles resteront confidentiels chez la DGSI et un exécutif restreint, nous seront
dans un RÉGIME TYRANNIQUE ; pour reprendre la définition de JF Kennedy ou de Eisenhower : La Tyrannie commence lâ où il y a du Secret dans l'État.
Puissent les Gilets Jaunes publier leurs revendications authentiques.
Pardon J-G M et aux lecteurs d'avoir été long.
Rédigé par : Dominique | mercredi 19 déc 2018 à 00:09
50/100! êtes vous optimiste ou suis-je pessimiste ?
Sachant que nous avons.
30/100 de fonctionnaires et assimilés (emplois non marchand)
Les chiffres officiels il y a 6 ans donnent 27/100 ils viennent d’une comparaison qui stipule que la moyenne européenne est de 17/100
Les assimilés sont tous les emplois non marchand, ceux pour lesquels l’état français (nous) mettons de l’argent sous forme de subvention pour boucler leur fin de mois. SNCF RATP et autre sinécures.
20/100 de chômeurs.
Les chiffres donnés de 10/100 concerne uniquement les chômeurs qui sont disponibles pour prendre un emploi immédiat. Il ne comprend pas tous les cas de formation(bidon) intérimaires ayant travaillé un jour dans le mois, les dispensés de recherche d’emplois et autres statut dont le but unique est de camoufler ces chiffres réels.
10/100 de gens qui ne produisent rien
RSA, RMI, immigrés en situation de régularisation qui nous coutent bien plus cher que les précédents.
10/100 de retraités.
Les statistiques en donnaient 7/100 il y a 6 ans, le papy boum a fait le reste
N’en déplaise, ils sont bien à la charge de la société même s’ils ont cotisé toute leur vie (a la chaine de Ponzi)
Il reste 30/100 de la population qui bosse dans des emplois productif.
Les emplois productifs sont ceux pour lequel nous sommes prêt à payer c’est-à-dire la catégorie service. Agriculture, BTP, commerce et industrie.
Dans ces 30/100 il y en a mon avis 10/100 qui ne sont pas du tout productifs ; actionnaires, encadrement, syndicalistes et autres ouvriers qui par leurs incompétence ou mauvaise fois ne rapportent rien a leur entreprise…
Il reste en gros 20/100 de français pour nourrir toutes cette population et a mon avis, elle n’y arrive pas ce qui fait que tout ça et payé par de la dette qui s’accumule et qu’il faudra bien payer un jour.
Rédigé par : heid henri robert | mercredi 19 déc 2018 à 09:05
Les Gilets jaunes, l’analyse méticuleuse et exhaustive de Michel Drac :
https://www.youtube.com/watch?v=0w-4i0JtlpI
Vidéo complémentaire :
https://www.youtube.com/watch?v=YuKJTxZsnyc
(J’ai découvert Michel Drac il y a deux ans environ par le plus grand des hasards ; c’est un essayiste hors Système – mais séduit encore hélas faute de vécu par les sirènes des Le Pen – qui sur sa chaine commente régulièrement l’actualité et produit de nombreuses notes de lecture ; de son analyse très complète des Gilets jaunes, on peut à mon avis en premier lieu retenir deux choses essentielles : 1/ Les trois catégories de Gilets jaunes, 2/ Les oppositions Paris, provinces, banlieues)
Rédigé par : RR | mercredi 19 déc 2018 à 09:39
Excellente analyse Messieurs!
Rédigé par : claude Meisch | mercredi 19 déc 2018 à 09:47