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Emmanuel Macron, ce 10 décembre, dans sa courte allocution de 13 minutes, aura abordé de nombreux sujets, formulé de nombreuses propositions. Changeant légèrement de ton et d'allure, il s'est exprimé dans le style des exposés que l'on appréciait dans ma jeunesse, il y a plus d'un demi-siècle, à l'Institut d'Études politiques rue Saint-Guillaume. À l'époque, cependant, on devait s'en tenir à 10 minutes et construire en deux parties et deux sous-parties.
Cette prestation comportait donc des longueurs. Elles enrobaient des propos parfois ambigus. On peut se demander s'ils ont été appréciés, dans leur subtilité, par les honnêtes gens qui saucissonnent sur les ronds-points à la veille de l'hiver.
Comme souvent, venant des bons élèves de la technocratie, on y trouvait du bon et du nouveau. Le bon ne se révélait pas très nouveau, le nouveau ne semble pas très bon non plus. Olivier Dussopt, lui-même, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Action et des Comptes public, évalue que les mesures annoncées coûteront à l'État entre 8 et 10 milliards d'euros. "Nous sommes en train de le préciser, de voir aussi comment nous allons le financer", a-t-il déclaré sur BFM TV. Si ce qu'il appelle "financement" ne se fonde pas sur une réduction sans doute supérieure de la dépense publique de l'État central, on entre dans un scénario économiquement catastrophique. On peut le redouter.
Son propos sur l'immigration ouvre un autre débat.
La jeune-vieille organisation de provenance trotskiste SOS Racisme mesure, dans ce registre, comme chacun devrait le savoir le degré de conformisme politiquement correct. Son président, heureusement dégagé de ses ennuis judiciaires, peut assumer le rôle du grand prêtre. Il pense que les propos présidentiels "n'augurent rien de bon".
Voilà au moins qui pourrait constituer, pour certains des plus farouches opposants, un motif de satisfaction.
"Je veux aussi que nous mettions d'accord la nation avec elle-même sur ce qu'est son identité profonde. Que nous abordions la question de l'immigration" a déclaré le chef de l'État, sans plus de précisions.
Cette allusion d'Emmanuel Macron à l'immigration lors de son allocution pour répondre au mouvement des "gilets jaunes" depuis le 17 novembre prouve, malgré son ambiguïté, au moins que, – dans son esprit, et selon certaines informations dont il dispose, – cette préoccupation existe bel et bien chez les protestataires de base.
Elle intervient le jour même, ce 10 décembre, où la signature, au nom de la France, du pacte mondial sur les migrations de l’ONU formellement approuvé à Marrakech, provoque de nombreuses protestations de l'opposition, et semble, si l'on en croit les sondages, rejeté par 80 % des Français.
Inutile de dire que les États-Unis s'y sont opposé, qu'il n'aura aucun effet en Chine ou en Russie, et que l'Europe l'aborde en ordre dispersé, alors même qu'elle paraît comme le seul espace vraiment concerné. Parmi les pays qui s'en sont retirés après l'avoir accepté le 13 juillet, on compte d'ores et déjà l’Autriche, l’Australie, le Chili, la Tchéquie, la République dominicaine, la Hongrie, la Lettonie, la Pologne et la Slovaquie.
Le président de SOS Racisme, Dominique Sopo ne pouvait pas esquiver son soutien à cette démarche onusienne destinée de façon explicite à faciliter les déplacements transnationaux de la main-d’œuvre. Il a donc publié un communiqué titré "Les immigrés comme boucs émissaires ?"
Il dit s'étonner que le président de la république ait évoqué l'immigration dans un discours où, toujours selon Sopo, "les questions posées étaient notamment celles de la répartition des richesses et des attentes de la jeunesse lycéenne".
"Les propos avaient beau être le plus elliptiques possibles, remarque-t-il, chacun comprendra qu'ils n'augurent rien de bon. Que les choses soient claires : toute tentative consistant à jeter les immigrés en pâture des frustrations sociales sera combattue sans relâche par SOS Racisme", menace le redoutable Sopo, se disant "plus que perplexe" sur les termes employés.
À suivre par conséquent.
JG Malliarakis
L'article ci-après est vivifiant : des Africains exposent la situation catastrophique française avec bon sens; immigration, dette publique, tout y passe.Gilets Jaunes point de vue d’Afrique par Tatsinda Bertrand
http://citoyentv.fr/gilets-jaunes-point-de-vue-dafrique-par-tatsinda-bertrand
Rédigé par : Philippe | mardi 11 déc 2018 à 11:31
Excellente analyse de cet expert francophone de l'état de la France. Très souvent les Africains ont d'excellentes informations, et opinions sur notre France comme si elle était leur France :-)
Le président a fait allusion à l'immigration : dans les pays démocratiques un traité doit être ratifié par l'Assemblée. En sera t il de même pour le Pacte Migratoire, signé effectivement ce dimanche 9 décembre à Marrakech ... par un remplaçant de Macron et sans que nous soyons informé ? Y aura t il débat véritable et démocratique, dans notre pays comptant 6 millions de chômeurs (secourus), les annonces de robots pour nos (futures) usines, et une forte islamisation ?
Pour le reste de ce communiqué de quelques minutes du président - bien court eu égard à la situation et son long silence - il manquait ... l'INVENTAIRE des revendications des Gilets Jaunes ! Je n'ose pas écrire MDR étant donné les morts et les blessés graves innocents.
Parmi les revendications il y a eu dès le premier jour le rejet de la fiscalisation de la transition écologique -donc la remise cause du Traité de Paris- puis la dissolution des Assemblées, la démission du président, un référendum l'engageant. Entre autres, mais la DGSI doit avoir une liste complète.
Or avec ces messieurs les éternels partenaires sociaux l'exécutif a travaillé comme d'habitude en chambre sans partir des questions de fonds véritables. Ce qui ne pouvait qu'accoucher que de mesurettes de Bercy -qui financera comment ? - Dont une peu sérieuse prime de Noël de la part des entreorises, ignorant les difficultés des PME et des auto-entreoreneurs. Ce ne fut pas à la hauteur des 4 semaines d'une expression révolutionnaire pacifique : à chaque niveau nos institutions auraient dû discuter avec les Gilets Jaunes. Du maire jusqu'au président.
Même incompétence dimanche finalement, après des violences du pouvoir toujours accrues contre des manifestants pacifiques, versus toujours l'impunité pour les gauchistes casseurs et les racailles voleuses !
Le chemin choisi n'est assurément pas le bon.
Rédigé par : Dominique | mardi 11 déc 2018 à 18:51
C'est amusant : Macron lance un os à ronger sur l'immigration qui ne coûte vraiment pas cher, qui est on ne peut plus vague, et qui pourrait même dire : il faut voir comment on fait pour qu'une immigration encore plus importante se passe mieux.
Et ça suffit à SOS Racisme pour sauter au plafond. Comment mieux démontrer que le but de cette organisation est d'attiser et d'amplifier le racisme, et non de le combattre ?
Après tout, ces gens sont censés représenter des millions de "Français comme vous et moi", certains depuis plusieurs générations. Aucun argument économique ou rationnel n'impose que des gens dont les parents étaient algériens ou maliens se prononcent massivement en faveur d'une poursuite de l'immigration.
Sauf, bien sûr, s'il s'agit d'une guerre tribale, où des races, des peuples étrangers, une religion hostile cherchent à conquérir la France, à y prendre le pouvoir et à en asservir les indigènes, avec l'aide de renforts venus d'ailleurs.
Rédigé par : Robert Marchenoir | mardi 11 déc 2018 à 20:28
SOS-Racisme est une organisation dont la création a été décidée par Mitterrand et destinée à capter les « antiracistes » pour les placer dans l’orbite du PS. Ce n’est pas un hasard si la plupart de ses dirigeants se sont retrouvés par la suite cadres du parti.
Autant Mitterrand ne valait rien idéologiquement parlant, autant comme son prédécesseur Léon Blum, il n’avait rien d’un visionnaire, autant par contre c’était un politicien rusé et manipulateur, aidé en cela il est vrai de la médiocrité de son « opposition ».
Mais la manipulation SOS-Racisme n’est rien quant aux conséquences en comparaison de celle qui a consisté à propulser dans les médias un certain Jean-Marie Le Pen. Il s’agissait là de liquider l’opposition nationale non pas en l’interdisant ce qui était juridiquement impossible, mais en lui octroyant un comédien de premier ordre, opportuniste et doué en paroles qui allait réussir de fait à tromper tout le monde – en premier lieu les militants et adhérents honnêtes du Front National, dont il n’était rappelons-le nullement le fondateur – et au final à amener cette famille politique sur la voie de garage où elle se trouve toujours aujourd’hui 34 ans après cette fameuse émission « L’Heure de Vérité » du 13 février 1984.
Il n’y aura de fait pas de relèvement possible de ce côté-là tant que le clan familial Le Pen n’aura pas été jeté dehors de l’arène politique. Toutes les occasions qui peuvent se présenter à cette fin doivent être saisies. Ne serait-ce que pour cela, une liste « Gilets jaunes » serait une excellente nouvelle.
Rédigé par : RR | mercredi 12 déc 2018 à 22:55