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On aura donc entendu, au soir des manifestations de ce 8 décembre, pas mal de bilans en forme de satisfecit. Qu'on nous permette de grincher. Les contradictions du Figaro nous étonneront toujours. Après avoir constaté que "les dégâts à Paris plus importants que la semaine dernière"[1] et que "les commerçants sont excédés"[2], le lecteur découvre un incroyable cocorico : le dispositif de sécurité serait plébiscité[3]. Décidément mes réticences pour la démocratie référendaire dite "directe" reçoivent ici une confirmation. On trouvera, une fois encore, plus près de la réalité, l’article de Jean-Dominique Merchet dans L'Opinion qui parle d'un match nul.[4]
Toute opération en France contre la racaille et la canaille se heurte en effet aux sabotages obliques de la gauchaille.
Ainsi, deux jours avant la manif les bons esprits enjoignaient aux bobos et aux bisounours de s'apitoyer. On répétait le scandale du jour en boucle, sur toutes les radios, les sites internet, etc., à Mantes-la-Jolie, faute de menottes, les policiers auraient forcé des dizaines de jeunes à rester, dans l'attente d'être embarqués, les mains sur la tête.[5] Pauvres angelots[6].
Chacun, comme toujours, voit midi à sa porte. Tel syndicat policier semble se satisfaire du résultat obtenu par les dispositifs de sécurité ce samedi 8 décembre. Le gouvernement de son côté, ou plus précisément le préfet de Police de Paris, sur son siège qu’on espère éjectable, souhaite focaliser sur la situation des Champs Élysées. Contrairement à l'Acte III, précédant cet Acte IV, l'arc de Triomphe n'a pas été vandalisé, le cordon de protection et d'intervention n'a pas été éclaté, le musée n'a pas été pillé. Faut-il se contenter d’un tel soulagement ?
Ayant cependant parcouru à pied toute une partie de cette ville immense, autrefois aimée, votre chroniqueur et serviteur avoue ne pas pouvoir partager de tels satisfecit. Les boutiques pillées, ici un petit fleuriste, ailleurs un horloger, les grands magasins fermés un jour d'achats de Noël, les voitures brûlées, les dégradations de toutes natures, rien de tout cela n'incite à applaudir, pas plus les responsables de l'ordre, encore moins ceux du désordre. Rien qui puisse inciter quiconque à rejoindre, effrayé, les rangs de l'électorat macronien.
Si nos technocrates comptent sur la peur de la majorité silencieuse, ils se trompent. La violence aurait dû, de toute manière, être arrêtée un mois plus tôt. Or, entre le 1er et le 8 décembre, elle n'a pas reculé, elle n'a pas été empêchée : elle n'a été que déplacée, dans la Capitale vers d'autres quartiers que les symboliques Champs Élysées, et ailleurs qu'à Paris, elle s'est aggravée, endommageant d'autres grandes villes, de Lille à Marseille, vers Bordeaux, Nantes ou Toulouse. À noter la réaction du maire de Saint-Étienne déplorant la priorité privilégiant le siège du pouvoir central et les métropoles.
Et ces métastases ont pris une couleur qu'on pouvait prévoir, le jaune a tourné au rouge.
Ne cherchons ni à réécrire l'Histoire, ni à radoter. L'État a échoué dans une tâche aussi essentielle que la défense des frontières : la sûreté des citoyens: ... aussi bien celle des honnêtes gens qui souhaitent manifester leur ras le bol fiscal, ... que celle des Français qui croient encore pouvoir s'exprimer faute de mieux par un bulletin de vote... Rappelons que celle-ci figure au nombre des droits naturels et imprescriptibles de l'homme dont se réclame la déclaration de 1789, associant la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l’oppression[7].
Les 17 et 24 novembre, comme le 1er décembre, des consignes absurdes avaient permis les excès que l'on déplorait : le 8 décembre, on allait voir ce qu'on allait voir. On a vu.
Il suffisait de se promener, pas trop loin des faits, pour comprendre la nature de la vermine débordant des égouts. Comme dans tous les scénarios révolutionnaires, elle rassemblait les haines recuites, tous les instincts de coupeurs de têtes, toutes les canailles.
Les quelque 2 000 arrestations auront quand même permis un travail administratif utile. Au moins, sur les centaines d'émeutiers gardés à vue, les services de police auront pu prélever les ADN, les ficher et les répertorier. Mais il conviendrait aussi de recenser, en vue de l'avenir, toute la gauchaille complice des racailles et des canailles qui ne survivent qu'avec la complaisance de l'idéologie médiatique.
Nettoyez-moi tout ça…
JG Malliarakis
Apostilles
[1] cf. Flash Actu du Figaro.fr avec AFP
Mis à jour le 09/12/2018 à 09h45 | Publié le 09/12/2018 à 09h38
[2] cf. "Gilets jaunes: face aux dégâts considérables, les commerçants sont excédés".
[3] cf. "Gilets jaunes: un dispositif de sécurité plébiscité."
[4] cf. "Forces de l’ordre contre Gilets jaunes: match nul
[5] cf. "A Mantes-la-Jolie, des dizaines de jeunes agenouillés mains sur la tête"
[6] sur le contexte : "Des lycéens jettent des pierres sur les forces de l’ordre à Mantes-la-Jolie".
[7] Les lecteurs de la Somme Théologique de saint Thomas d'Aquin y ajouteraient aussi le droit au tyrannicide. Nous n'en sommes pas là.
Mais non mais non voyons! tout cela est la faute à l'extrême-droite, que dis-je! à l'ultra-droite! :-D
Rédigé par : Tonton Cristobal | lundi 10 déc 2018 à 20:23
Tout est dit.
Sauf peut être que la violence des forces de l'ordre avec leurs tirs -dès le matin- de grenades lacrymogènes et des nouveaux fusil-ball a coûté la vie en province à une dame âgée de 80 qui fermait ses volets, et un oeil à une femme de 20 ans qui voulait quitter les Champs Élysées - mais ne le pouvait pas puisque les forces armées y bloquaient les manifestants pacifiques.
Puis je ajouter une info : la déclaration du ministre de l'intérieur à l'IMA dimanche soir :
" Je conclus ce soir à l'@imarabe le Congrès des musulmans de France du CFCM. Un moment important alors que nous avons à poursuivre ensemble vers un seul objectif : un Islam qui ait toute sa place en France,
ancré dans les valeurs de la République ".
Un moment important pour lui de parler (et de promettre) aux musulmans ... plutôt qu'aux Gilets Jaunes !
.
Rédigé par : Dominique | lundi 10 déc 2018 à 21:40
Comme je l'avais prédit, il n'y a pas eu la moindre tentative "putschiste", c'était du n'importe quoi que d'annoncer la possibilité de ce type d'action.
Lors de cette fameuse journée, il faut quand même dénoncer les nombreux abus de la part des forces de l'ordre, ceux commis lors de celles des multiples arrestations dites préventives dont ont été victimes des gens dont le seul tord était la possession de matériels de protection - et uniquement j'insiste de matériel de protection comme du sérum physiologique -, des gens dont la physionomie ne pouvait laisser aucun doute sur leur non-appartenance à ceux qui se livrent à des exactions, n'empêchant d'ailleurs nullement ces derniers d'opérer quelques heures plus tard.
Il faut aussi dénoncer les comportements violents toujours des forces de l'ordre à l'égard de nombreuses personnes pacifiques: ainsi une jeune fille perdant un oeil suite à des tirs de flash-ball, un handicapé sur chaise roulante molesté,... et la liste est longue.
On ne peut pas décemment à l'instar de M. Dupont-Aignan féliciter les forces de l'ordre sans mentionner ces faits qui n'ont pas leur place dans un pays qui se prétend de liberté. Décidement il n'y a rien à faire, la droite conservatrice ne peut se défaire de ce réflexe pathologique qu'elle a depuis sa naissance et qui consiste à toujours se ranger DE MANIERE INCONDITIONNELLE du coté de l'ordre et de ceux qui l'incarne, QUELQUE SOIT cet ordre, QUELQUE SOIT la façon dont il est imposé, fusse t-il contre le Peuple. Cette droite est bien l'héritière du Général Vendémiaire dont d'ailleurs elle se réclame ouvertement. Je le dis quitte à passer pour un allié des Rouges, cette droite n'a jamais été la mienne, elle ne le sera jamais. Des alliances ou un vote stratégique occasionnel si besoin est, oui, une adhésion, non.
(je précise que je condamne évidemment avec la même fermeté les innombrables violences subies quotidiennement par les forces de police et de gendarmerie au cours - et même désormais en dehors ce qui est un comble - de leurs missions de sécurité au service de leurs concitoyens)
Rédigé par : RR | lundi 10 déc 2018 à 22:15
2 000 arrestations et répertoriées. Quand de manière démocratique et républicaine connaîtrons-nous l'origine de ces casseurs ?
je paie, je veux savoir.
Rédigé par : goufio | mardi 11 déc 2018 à 12:21
2 000 arrestations ne signifie pas 2 000 casseurs arrêtés ! D'après de nombreux témoignages, beaucoup de braves gens "préventivement arrêtés" (est-ce légal, une plainte à la Cour européenne des Droits de l'homme est-elle possible ? les avocats trancheront) car porteurs de simples "outils de protection", bref pas des gens qui voulaient "en découdre". Sans doute aussi quelques casseurs d'extrême gauche et "des cités" (pour employer un langage mesuré) un peu paumés et isolés. Les "durs", eux, n'ont pas eu trop de problèmes.
J'en profite pour revenir à cette affaire de lycéens forcés de rester à genoux les mains sur la nuque. Comment peut-on croire un instant que des "vrais" auraient optempérer ? Que risquaient-ils en refusant ? De se prendre une balle ? Soyons sérieux, qui peut imaginer qu'un policier ou un gendarme se risquerait à tirer à bout portant dans cette situation sachant que ça lui vaudrait non seulement sa radiation, mais surtout de sérieux comptes à rendre à la Justice qui l'enverrait en détention. Cet évènement est inquiétant et ne doit plus se reproduire car il est bien évident que les jeunes en question qui je le répète n'étaient à coup sûr pas des "durs" vont désormais devenir des "anti-flics fanatiques". Tout ça est inquiétant et extrêmement malsain pour tout le monde.
Rédigé par : RR | mardi 11 déc 2018 à 21:25
@RR
A propos des "lycéens" de Mantes-la-Jolie forcés de rester à genoux, renseignez-vous. La police procède régulièrement ainsi pour calmer les "vrais", comme vous dites, par exemple les bandes de racailles du RER (voir cet extrait d'un reportage qui date d'au moins 10 ans: https://www.dailymotion.com/video/x29fuad). Mains sur la tête, allongés par terre, à genoux: avec des fauves pareils, c'est comme cela qu'on procède.
Il faut quand même en revenir aux faits à propos de cette affaire:
"200 individus se sont rassemblés dès 9h30. Les policiers ont de nouveau été caillassés. Plusieurs voitures ont été retournées et incendiées. Un automobiliste a été agressé et dépossédé de ses affaires. La situation va prendre un tournant vers 11h30, lorsqu’une trentaine de policiers équipés de matériel de maintien de l’ordre ont repoussé environ 150 jeunes, qui les ont caillassés. Les fonctionnaires ont reçu des barres de fer, des pavés et des bouteilles. Ils ont alors effectué une charge. Les émeutiers ont été pris en tenaille par d’autres policiers et se sont réfugiés dans les locaux des Restos du Cœur. Ils ont alors été interpellés".
Aux dernières nouvelles, ils auraient "tous envie de se venger" (selon un certain Mamadou et un certain Ayoub, entre autres). Voir les articles parus ces derniers jours à ce sujet.
Je ne comprends donc pas ce que vous trouvez "malsain" là-dedans. Le traitement qu'ils ont reçu était non seulement mérité, mais en deçà de ce qu'ils auraient dû prendre puisqu'ils veulent déjà recommencer - donc, en résumé, brûler des bagnoles, attaquer des policiers et détrousser des gens. La fermeture des maisons d'éducation surveillée a été une grave erreur.
Rédigé par : Rupert | mercredi 12 déc 2018 à 16:23
Le Filochard de la Place Beauveau peut être content, avec 2000 arrestations "préventives" la Loi des suspects n'a pas suffi. Le chaos est propice et favorable au Pouvoir qui s'en nourrit. Dupont-Aignan, l'imbécile de service, aurait mieux fait d'être présent à l'Assemblée Nationale pour voter contre l'augmentation de la CSG des retraités! tout comme Marine Le Pen et Eric Ciotti, autres grandes gueules et têtes de files des oppositions de sa Majesté! des pitres chèrement payés.
Rédigé par : Tonton Cristobal | vendredi 14 déc 2018 à 14:41
@ RR
"Il faut aussi dénoncer les comportements violents toujours des forces de l'ordre à l'égard de nombreuses personnes pacifiques: ainsi une jeune fille perdant un oeil suite à des tirs de flash-ball, un handicapé sur chaise roulante molesté..."
Quand on est handicapé et en chaise roulante, on ne va pas manifester. Le socialisme a infecté les esprits à un point tel, en France, que tout le monde estime avoir "drouâ" à n'importe quoi. Y compris d'aller manifester en chaise roulante, et d'être protégé malgré tout par la police.
Dans le cas présent, vous êtes pris en flagrant délit de désinformation poutiniste.
Ici, sur Sputnik, un article de propagande russe déformant sciemment des faits survenus dans l'Hérault, dans le but d'accroître le désordre en France :
https://fr.sputniknews.com/france/201812091039238146-gilets-jaunes-herault-incident-handicape-gendarme-video/
Ici, l'article français relatant les mêmes faits, auquel se réfère Sputnik... mais qui ne corrobore nullement la présentation des faits de l'officine de subversion poutiniste :
https://www.herault-tribune.com/articles/198435/bessan-le-peage-a-ete-libere-par-les-gendarmes-leur-intervention-souleve-une-polemique/
L'article de La Dépêche qui rajoute une information capitale :
https://www.ladepeche.fr/article/2018/12/10/2922152-gilet-jaune-fauteuil-roulant-mis-terre-gendarme-video-fait-polemique.html
Le handicapé en fauteuil roulant : 1) était présent sur une manifestation dangereuse où il n'avait rien à faire, 2) a prétendu entraver l'action des gendarmes en raison d'un "besoin pressant", 3) les a insultés, 4) était muni d'une matraque.
Les gendarmes l'ont alors déplacé physiquement. Ils ont tenté de lui retirer sa matraque. Il est tombé sans gravité pendant l'intervention. Et il a conservé son arme illégale.
Les forces de l'ordre n'ont strictement rien à se reprocher, et ce personnage est un délinquant en plus d'être un imbécile et un irresponsable. Etre handicapé ne dispense pas de respecter la loi.
En se rendant armé sur les lieux d'une manifestation, en plus de se mettre en danger lui-même, il a gêné l'action des forces de l'ordre, en les obligeant à des précautions particulières en raison de son état. Et c'était très probablement son but. C'est parfaitement ignoble, en plus d'être illégal.
Un autre incident à Quimper avec un handicapé :
https://www.ouest-france.fr/bretagne/quimper-29000/quimper-l-agression-filmee-d-un-handicape-est-fausse-6082463
Là, c'est carrément une mise en scène destinée à diffamer la police, avec deux personnes en fauteuil roulant. L'une est un faux handicapé, venu monter une provocation avec des complices, l'autre est un élu socialiste filmé par les premiers, dans le but de faire croire qu'il a été malmené par les forces de l'ordre.
Ce dernier rétablit la vérité dans l'article : "Les CRS ne m’ont pas agressé, ils ont voulu au contraire me protéger. Aujourd’hui, on fait dire ce que l’on veut aux images. En fait, c’est un véritable coup monté qui s’est déroulé en marge de la manifestation des Gilets jaunes."
Quel est votre but, Monsieur RR ? A quoi jouez-vous ? La diffusion de fausse nouvelles est un délit réprimé par la loi. Le parquet a ouvert une enquête pour ce motif :
https://www.sudouest.fr/2018/11/21/gilets-jaunes-la-video-de-crs-attaquant-un-manifestant-handicape-etait-un-fake-5586170-5166.php
Indépendamment de l'aspect juridique des choses, répandre des rumeurs fausses et provocatrices à l'encontre de la police, dans une situation semi-insurrectionnelle où sévissent des émeutiers incontrôlés, c'est faire preuve d'une irresponsabilité totale.
Vous êtes moralement responsable des morts et des blessés qui pourraient survenir.
Rédigé par : Robert Marchenoir | vendredi 14 déc 2018 à 19:02